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Full text of "Le Monde Diplomatique, 1987, France, French"

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DERNIÈRE ÉDmON 


QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE - N° 13315 4,50 F Fondateur : Hubert Beuve-Méry Directeur : André Fontaine 


- VENDREDI 20 NOVEMBRE 1987 


i Reagangate... » 


est difficile 
de mettre un prix sur le droit de 
r opinion è savoir ». a répondu, le 
mercredi 18 novembre, au sofa 1 
de la publication de l'enquête 
parlementaire sur r< trangate ». 
un sénateur à qui l'on demandait 
si les résultats justifiaient bien 
dix mois d'une recherche labo- 
rieuse, qui a coûté 4 mffions de 
dotera. Tant fl est vrai que, frac- 
tionnées de mois en mois en un 
interminable feuilleton large- 
ment reproduit par b presse, les 
révélations sur ce scandale des 
ventes d'armes à l'Iran restent 
encore très obscures et mcom- 
ptirtss. 

Sur le fond, cette volonté - si 
volonté concertée D'y b au - 
d'amorcer une ouverture vers 
cartains éléments «modérés» 
des sphères dirigeantes ira- 
niennes a été un fiasco dans 
lequel f amateurisme l'a disputé 
à la fuA/eté. Le président, dans 
un massage télévisé en août der- 
nier, l'avait déjà admis. Aussi le 
rapport de la commission ne fait- 
il qu'ajouter quelques précisions 
plus accablantes encore. C'est 
ainsi, apprend-on, que certaines 
armes destinées aux 
« modérés » auraient fini entre 
les mains des fractions ira- 
niennes les plus radicales, tarnfis 
qu'un des co n t a c ts de la Maison 
Blanche, chargé de négocier les 
armes en échange des otages 
américains, aurait été le propre 
instigateur de l'enlèvement du 
chef de poste de ta. OA è Bey- 
routh, Wffiatn 8ucfcey~. 


Rsstm 


ta forme, 
c'est-à-dire: fa responsable de 
la prise de décision. Et, iè. le pré- 
sident est directement mis en 
causa. Difficile d'imaginer que, 
sans . son consentement, fût-a 
tacite, «m arne» ^oca^bgfosqoe 
trafic' destiné èBrihfieèr BTV«te- 
tance anthmétiB» au Mta a ra - 
gua su moyen de ces ventes 
d'armes à l'Iran oit pu être orga- 
nisé. Si le président Reagan sa* 
finetament « btanchi » au béné- 
fice Ai douta, son autorité est 
prise en défaut. Lu! dont on van- 
tait encore B n'y a pas « long- 
temps la c gestion » a contribué, 
par son laxisme, à encourager 
ses collaborateurs les moins 
scrupuleux ou les plus candides à 
mener une politique au jour le 
jour, sans autre figne directrice 
que ta profit immédiat. 

On vient d'en constater les 
effets dans le domaine économi- 
que, où rimmobifisme du prési- 
dent est tout eus» fautif. Ce. 
n'est sans dou te pas pour rien 
que ta fieutenant-colonei Narth. 
Is principal protagoniste de 
r« Irangata », est devenu, on 
temps, un héros populaire. Lui, 
au moins, obéissait è son credo 
poétique : couper le route au 
comnéadsme en Amérique cen- 
trale. 


tees consé- 
quences de ce scandale ? Etes 
sont déjà pâmées. Car, quelles 
que soient les dscisiona du pro- 
cureur, tous les acteurs de 
1*« kangate » sont sortis de ta 
scène poStiqua, è f exception du 
présid en t, mais B est en fin de. 
mandat. Le seul « survivant », 
mat aussi le «mitas incriminé, 
reste lé vice-président Bush 
qu'un sondage donne toujours en 
tète des candidat» républicains 
pour ta prochaine élection préai- 
tfentltfBe. 

Ce rapport du Congrès- «fui 
éclaircit bien peu de chos es 
sinon les tfivïskwts partisane s te 
ceux qui l'ont rédigé, ouvrira 
peut-être les yeux aux Améri- 
cains un an avant qu'ils ne se 
rendent aux urnes. Os pourront 
enfin réfléchir au fonctionne- 
ment de tours institutions et, au 
itou de s'acharner sur ta vio pri- 
vée des futurs candidats, s'inté- 
resser è ce que ces derniers ont 
è leur dire. 

(Lire page 6 

!‘ article f BEN RI PIERRE- ) 


M 0147-1 



200 - 


37901 470Q4500 



i -- 


A. 


Après l’acceptation des responsables des grandes formations 

M. Jacques Chirac ouvrira la semaine prochaine 
les discussions sur le financement des partis 


Les responsables du PC, dû PS, de 
IV DF, du RPR et du Front national . 
auxquels M. Jacques Chirac a demandé 
de participer , la semaine prochaine, à une 
concertation à Matignon sur le finance- 
ment des partis et des campagnes électo- 
rales ont accepté cette proposition. 


«Je ferai tout pour faciliter» un accord 
sur ce sujet entre les partis politiques, 
déclare M. Jacques Chirac dans un 
entretien accordé au « Figaro » du jeudi 
19 novembre . Le premier ministre répond 
ainsi à l'appel lancé par M. François 
Mitterrand lundi à RTL. 


M. François Mitterrand pro- 
teste de la pureté de ses inten- 
tions : jamais, au grand jamais, il 
ne lui serait venu à ridée de relan- 
cer un débat fracassant sur le 
financement des partis et des 
campagnes électorales, & cinq 
mens du scrutin préûdentieL, pour 
détourner l'attention de «l'affaire 
Luchaire» I 

M. Jacques Chirac, la main sur 
le «eut, adopterait sans doute la 
même attitude si quelque persi- 


fleur lui faisait observer qu’il n’a 
songé è réunir les chefs de parti & 
Matignon, sur le même sujet, que 
pour échapper au piège tendu par 
le président de la République. 

11 reste que le serpent de mer 
du financement s'est remis en 
mouvement, & toute vitesse. Ce 
seul résultat n’est déjà pas négli- 
geable. Car M. Mitterrand ne 
veut pas «se reprocher plus long- 
temps », comme il l’a dit à RTL, 
le lundi 16 novembre, de n’avoir 


traité cette affaire, entre 1981 et 
1987, qu’avec un enthousiasme 
fort contenu. Quant à M. Chirac, 
il « fera tout», selon F entretien 
qu’il a accordé jeudi au Figaro, 
pour faciliter un accord entre 
les partis politiques sur un terrain 
où u n’avait manifesté jusqu’alors 
que peu d’empressement à s’enga- 
ger. 

JEAN-YVES LHOMEAU. 

(Lire ta suite 

et nos informations page 8. ) 



Catastrophe à Londres 

Au moins trente-deux morts dans F incendie 
à la station de métro King's Cross 
PAGE 40 

Les trois tandems 
de la concertation financière 

Alors que la baisse du dollar a repris et que le franc est 
faible face au mark, le sort du système monétaire et l’évo- 
lution économique mondiale dépendent de plus en plus de 
la concertation entre six hommes: les ministres des 
finances et les gouverneurs des banques centrales des 
Etats-Unis, de la RFA et du Japon. 

PAGE 35 

Relève en Espagne 

M. Gutierrez remplace M. Camacho 
à la tête des « commissions ouvrières » 

PAGE 3 

Combat au Sahara occidental 

Une offensive meurtrière du Front Polisario 

PAGE 6 

Les équivoques de l'euthanasie 

Incertaines frontières 

PAGE 26 

Procès du dopage à Poitiers 

Ignorance et négligence 

PAGE 14 

Le sommairë complet se trouve page 40 


Rigasur le pied de guerre pour un anniversaire 

fièvre nationaliste en Lettonie 


D a fallu un déploiement poli- 
cier sans précédent pour empê- 
cher lès Lettons de se rassem- 
bler et de célébrer, le mercredi 
18 novembre h Riga; le soixante- 
nenvième anniversaire de la pro- 
clamation de -la Lettonie indé- 
pendante, « république 
bourgeoise», qui devait tomber 
en 1940 sons la coupe de 
FURSS avec l’Estonie et la 
Utnanfo, à la faveur du pacte 
germano-soviétique — pour être 
réoccupée plus tard par Farinée 
hitlérienne. En débat de soirée 
cependant, des groupes de 
jeûnes gens se sont heurtés par 
endroits aux forces de police 
qn, selon une source nationa- 
liste i Riga, ont procédé à plu- 
sieurs interpellations. Ces inci- 
dents, qui ont conduit les 
autorités i tondre le dispositif 
policier de 20 heures à 22 heures 
locales, semblent avoir été rapi- 
dement circonscrits. 


RIGA 

de notre envoyée spéciale 

Mercredi matin, 10 heures, un 
jour à première vue comme les 
autres sur le pavé luisant de la 
vieille ville de Riga. Pourtant, de 
petits groupes d’hommes en civil 
ont commencé à prendre position 
autour du monument de la 
Liberté, une immense colonne au 
beau milieu de la rue Lénine. Ce 
monument est devenu, depuis le 
14 juin dernier, le symbole de la 
protestation lettoae : pour la pre- 
mière fois cette année, & l'appel 
du groupe dissident Helsinki 86, 
les habitants de Riga ont célébré, 
en déposant des fleurs au pied de 
cette statue, l’anniversaire de la 
déportation massive par Staline 
de Lettons en Sibérieje 14 juin 
1941. Le précédent était créé et, 
le 23 août, ils étaient cete fois de 
5 000 & 7 000 selon des estima- 
tions concordantes (la presse 
soviétique en a admis le chiffre de 


2000) à déposer des fleurs au 
même endroit pour l'anniversaire 
du pacte germano-soviétique de 
1939- Quatre-vingt six personnes 
avaient alors . été interpellées 
tandis que d’antres manifestations 
se déroulaient à Tallin et à Vil- 
nius, capitales de l’Essomc et de 
la Lituanie, les deux autres Répu- 
bliques baltes. 

Depuis, les autorités soviéti- 
ques, & commencer par le chef du 
KGB lui-même, M. Viktor Tche- 
brikov, ont averti des dangers' 
d’un nationalisme que la thèse 
officielle veut nécessairement 
manipulé par l'Occident. Partant 
de ce principe, il n'était pas envi- 
sageable de laisser à nouveau des 
milliers de Lettons entonner le 18 
novembre l’hymne de la «Répu- 
blique bourgeoise». * Que Dieu 
protège la Lettonie», alors qu'à 
Moscou plus une seule manifesta- 
tion non officielle n’est autorisée. 

SYLVIE KAUFFMANN. 

(Lire la suite page 4.) 


POINT DE VUE i la France-face à ses juges 

Insupportable indépendance 


par Jean-Denis Bredin 

La France entretient avec sa 
justice une relation malade, que la 
classe politique ne cesse d’enveni- 
mer. Un juge d’instruction 
inculpe une personnalité émi- 
nente, influente. C’est un juge 
indépendant, courageux, le petit 
juge de Z. C’est un mauvais juge, 
un juge, un juge qui inculpe sans 
charge, par passion, par animo- 
sité. La Cour de cassation se pré- 
pare à le dessaisir? C’est une 
chambre de grands magistrats, 
seulement épris de vérité, et qui 
censurent la légèreté d'un juge. 
C’est une assemblée courbée sous 
la volonté du gouvernement. Dans 
cette aventure judiciaire, chacun 
désigne les bons et les mauvais 
juges, selon ce qu’il attend d’eux. 

Telle est la France. La justice 
est ignorée, tranquille, tant qu'elle 
jnge des repris de justice, des cou- 
pables nés. Alors le juge peut 
inculper sans charges, condamner 


dans le doute, la justice est forcé- 
ment vertueuse. 

Mais qu’elle touche à ce qui 
n'est pas sa matière, personnes 
considérables, ou considérées, 
protégées à droite ou à gauche, 
alors on découvre aux juges 
d'effrayants défauts. Us sont 
avides de promotions et de déco- 
rations. S’ils pensent à gauche. Us 
sont tentés s'acharner sur les per- 
sonnalités innocentes qui pensent 
à droite. S'ils pensent à droite, ils 
cherchent à martyriser les élites 
de la gauche. Indignée, la classe 
politique distribue ses mauvaises 
notes. 

Ces juges ont des passions 
quand la France a besoin de juges 
sereins. Us ont des opinions quand 
il nous faudrait des juges sans opi- 
nion. Ils sont dociles ou révoltés, 
injustes en tout cas, quand chacun 
ne révérait que de justice et de 
vérité... 

( Lire la suite page 2.) 


LiVRES 

Miss Endora Welty, de Jackson, Mississippi 

BOe habita la vffle où elle est née voüà soixante-dix-huit ans. 
Aux Etats-Unis, elle compte parmi les plus grands écrivains du 
siècle pour la pureté de sa prose, son art de décrire la pauvreté du 
Sud et les vies sans destin de ses habitants anonymes. En France, 
rmtn qui connaiesent son existence appartiennent plus à un 
«club» qu'à un public. Nous sommes allés rendre visite è cette 
vieüle dame du Mississippi, qui devrait enfin, dans an pays où l'on 
affirme aimer encore la littérature, trouver sas lecteurs. 

■ hmshI«mb«) ma eaqafite sur le labyrinthe 
islamique en France. 

■ Le centenaire de la naissance du poète Pierre-Jean 
Jouve. 

m Ub entretien avec Bromslflw Geremek, conseiller de 
Lech Wales», mais anssi historien de la punreté. 

■- La chrawqoe de Nicole Zand : écrire et vivre àBer&L 

■ Le feœHetoo de Bertrand Poirot-Delpech ; le 
« Journal » de Mattfrien Galey. 

' Pages 17 à 25 




STOL 


, v'viy Alt fit *.■■»>: Va Æ ..Z%\ 






Une lecture salubre, d’une 
extrême clarté pédagogique. 
B. Dethomas/Le Monde 

D’une simplicité qui touche au 
génial. F. Camé/Libération 

Lbuwage devrait are lu d’ur- 
gence. 

JJVL Lamy/Les Echos 

Un essai original a un manuel 
très accessible. JJP.Sereni 
Le Nouvel Économiste 

CoUeetwi LHBtwe immédiate 
dirigée par J. C. Guietjaud - 110 F 


Editions du Seuil fz ili 



A L'ÉTRANGER: Algérie, 3 OA : Maroc, 4.50 (tir- : Tihwm, 600 m. , ADamogne, 2 DM Autriche. 18 sch- ; Banque. 30 fr. ; Canada, 1,75 AS : Cfite-d’hnn, 315 F CFA ; Danemark, 10 kr. ; Espagne, 155 paa. ; G.-B, 60 p. ; 
Sta. ISOdr.î Irietfa. 90pT; fréta, 1 700 L; übya. 0.400 DI: LmarriboiaB, 3Qt ; Norvège. 12 te ; P aya Bm, 2J5 fl. î Fanvgat, 130 aac.; Sénégal. 355 F CFA; Suida. 1L50ca. : Suina. 1.50 L : USA, 1ÆQ S ; USA (Wéat Coest}. 1,75 $. 



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2 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 — 


Débats 


La justice en question 

Insupportable indépendance 


(Suite de la première page. ) 

Cette vérité, qui s’en soude ? 
La vérité est que l'inculpation est 
en droit français un pouvoir arbi- 
traire du juge d'instruction, 
qu’elle marque d'infamie, si 
même elle ouvre hypocritement le 
droit à la défense, qu’elle consti- 
tue de fait un préjugement prépa- 
rant la condamnation. La vérité 
est que {'inculpation, décision 
sans critère et sans recours, 
confisque l’honneur, parfois la 
liberté, le travail, la vie. Si 
M. Michel Droit est inculpé sans 
charges sérieuses, l'élite française 
va-t-clle enfin s'intéresser à la 
réforme d’un droit infirme qui, 
unis les jouis, fabrique du mal- 
heur 1 Non, sans doute. Car 
l'inculpation, intolérable pour les 
privilégiés, ne cesse pour autant 
de convenir aux clients or dinair es 
de la justice pénale. On ne s'en 
prendra donc pas à la loi. mais an 
juge d'instruction. Le juge, s'il 
déplaît ou dérange, sera présumé 
docile, soumis à ses préjugés, à ses 
opinions, surtout à sa carrière... 
quand on rêverait, bien sûr, qu’il 
soit indépendant. 

Une justice indépendante ? Qui 
la veut donc ? Certes pas nos ins- 
titutions. La Constitution de 1958 
a fait du président de la Républi- 
que — soudain érigé en arbitre, à 
contre nature de sa fonction — le 
• garant » de l'indépendance de la 
justice ; et dans cette mission elle 
lui a adjoint un Conseil supérieur 
de la magistrature dont fl désigne 
les neuf membres, et que « vice- 
prêside » le garde des sceaux. Les 
constituants ont pris eu outre la 
précaution de n'accorder à ce 
Conseil de la magistrature que 
des pouvoirs restreints sur l'avan- 
cement des magistrats : la car- 
rière des juges est restée soumise 
au pouvoir exécutif par une 
savante combinaison de règles qui 
proclament l'indépendance eu 
prenant garde de ne pas l'assurer. 

Pourquoi la justice — rendue 
par des hommes et des femmes, 
non par des héros ou des saints - 
serait-elle donc indépendante. 


quand les institutions ne le souhai- 
tent pas. quand le pouvoir politi- 
que ne le veut pas davantage ou 
ne le veut qu'au gré des opportu- 
nités, quand l'indépendance gène 
la carrière d'un juge au lieu de la 
servir ? Le vrai mérite de la jus- 
tice française est qu'elle compte 
beaucoup de magistrats indépen- 
dants, soit que leur vertu soit 
naturelle, ou appuyée sur une 
morale, soit que la fonction incite 
à la vertu, soit que le juge n'ait 
pas rencontré, par chance, les 
occasions de plaire ou de déplaire, 
soit encore qu'en des temps agités 
où les gouvernements sont fra- 
giles, et se succèdent, l'indépen- 
dance ne devienne, sur ie long 
terme, la meilleure habileté. 
Reste que le confort politique des 
gouvernements successifs de la 
France a toujours été - sauf à de 
rares périodes - de s'assurer une 
justice aussi soumise qu’il se peut, 
et qu’il y a quelque cynisme à 
dénoncer ia dépendance des juges 
quand une société s’applique à 
l’organiser. 

Les caatr&iwavws 
qui font smrffrir 

Mais le vrai problème - qui 
dépasse la justice - est que la 
France ne supporte pas les institu- 
tions indépendantes. Cette nation 
sincèrement éprise de liberté 
s’accommode mal des méca- 
nismes favorables à la démocra- 
tie : les contre-pouvoirs la font 
souffrir. Volontiers nous fabri- 
quons l'apparence des contre- 
pouvoirs, car nous aimons les sym- 
boles. Mais aucune institution 
indépendante ne nous est agréa- 
ble. Regardons du côté du Conseil 
constitutionnel. Sou mode de 
recrutement, et de saisine, avait 
été sagement imaginé par la 
Constitution de 1958 pour qu'il ne 
pût gêner le gouvernement, le pro- 
tégeant seulement contre les abus 
de pouvoirs du Parlement. 

Ht voici que, le temps passant, 
le Conseil constitutionnel a pris 


goût à sa mission, affirmé son 
indépendance, et surtout la 
réforme constitutionnelle de 
1974, ouvrant largement sa sai- 
sine, lui a donné les moyens de 
remplir sa fonction. Vrai contre- 
pouvoir ? Une telle audace heurte 
trop d'habitudes et de mentalités. 
Nous avons vu, en 1986, ce 
Conseil, devenu utile à la démo- 
cratie, donc gênant, accusé bruta- 
lement de bafouer la souveraineté 
nationale, d'installer le gouverne- 
ment des juges. Il devenait urgent 
de le remettre à sa place. Ccst 
que le pouvoir politique constatait 
l’insupportable : une institution 
qu’il ne maîtrisait pas. 

L'exemple de l’audiovisuel est 
non moins édifiant. La France, en 
1982, prétend proclamer l’avène- 
ment d’une flonnnnniwi fifln audio- 
visuelle « libre », pluraliste : et, 
pour veiller sur les principes, gou- 
vernement et Parlement fabri- 
quent une Hante Autorité « indé- 
pendante». Les mots «liberté» 
et -> indépendance » rythment la 
loi du 29 juillet 1982. La Haute 
Autorité sera-t-elle une institution 
libre ? Sans doute, mais une insti- 
tution sagement privée de pou- 
voirs et de moyens d'action, une 
institution sans risque. Et quand 
seront acco r dées les concessions 
de la 5° et de la 6“ chaîne, son 
avis, trop peu conforme, sera tenu 
pour négligeable. 

Venue aux affaires, la nouvelle 
majorité inverse le mécanisme, 
qui conduit au même résultat, la 
symbolique d’un faux contre- 
pouvoir. Cette fois-ci, la loi du 
30 septembre 1986, créant une 
« autorité administrative indépen- 
dante », la CNCL, lui confère de 
vraies prérogatives, et des moyens 
d’action, la perspective d'un rôle 
servant la démocratie... Mais le 
savant dosage du recrutement 
organisé par l'article 4 et le choix 
des premiers membres installent 
aussitôt le confort d'une rassu- 
rante fidélité. La loi de 1986 - 
comme celle de 1982 - a réalisé 
cette commodité française, un 
contre-pouvoir qui ne gêne pas le 
pouvoir. 


Ha rêve, on voit M. Greffier 
demain promu, parce que la 
-République honore l'indépen- 
dance des juges. En rêve, on voit 
le garde des sceaux féliciter 
M. Arpaillange parce qu’il a eu le 
courage de rappeler à tous la 
liberté de parole du ministère 
public. En rêve, on voit la cham- 
bre criminelle de la Cour de cas- 
sation, revigorée par sa nouvelle 
jurisprudence, désormais atten- 
tive à l’abus des inculpations, et 
l'on voit venir, dans le sillage de 
M. Michel Droit, des milliers 
d’infortunés, désormais protégés, 
qui, sans lui, eussent risqué d’être 
les victimes d’inculpations 
charges— 

Ose verts 

hénfflpie 

Mais peut-on rêver? Et d’où 
soufflerait ce vent nouveau.? De 
la classe politique occupée à flat- 
ter les soudages et à courtiser ses 
princes ? Des pouvoirs médiati- 
ques où se rétrécissent sans cesse 
les champs de la compétence et 
du courage ? La vérité est que 
l’indépendance, s'il n'y a pas de 
morale personnelle, religieuse ou 
laïque pour l’inspirer ni de règles 
de droit pour la soutenir, devient 
peu à peu une vertu héroïque. 
Pour la réapprendre, fl faudrait de 
douloureuses réformes, l'organisa- 
tion de vrais contre-pouvoirs, un 
autre comportement du pouvoir 
politique, une patiente propéd eu- 
tique de la marche debout. Le 
voulons-nous ? 

Il semble qu’il nous suffise de 
cajoler les mots, de célébrer les 
rites. Inventant sa Légion d’hon- 
neur, sa noblesse, ses dignités, 
Napoléon expliquait qu’il y était 
contraint pour satisfaire les habi- 
tudes et les penchants des élites 
françaises. Presque deux siècles 
pins tard, l'Indépendance n’est 
toujours pas une spécialité fran- 
çaise. 

. JEAN-DENIS BREDN. 


Au Courrier du Ifeuite 


AMBITION 

Un espace 
« latinopheoe » 

Vue du Japon, la France paraît 
bien petite et la puissance nord- 
américaine envahissante comme on 
cancer! 

Pourquoi ne pas lancer l'idée dans 
tous les pays latins, de la France au 
Portugal eu passant par toute l’Amé- 
rique latine, d’un espace -latino- 
phone » qui entraînerait une coopé- 
ration entre tous les pays latins afin 
de contrecarrer l’envahissement du 
monde par les «Etats-unisiens». 
comme on dit au Canada français ? 
Les pays latins ont oublié leur ori- 
gine commune, lin esprit latino- 
phone pourra sans nul doute mettre 
on équilibre entre culture d’origine 
catholique et culture d'origine pro- 
testante. 

La solidarité des peuples latins 
pourrait constituer une troisième 
force entre les Deux Grands et sur- 
tout montrer une autre voie cultu- 
relle au monde. 

CLAUDE RIPAT 
(Tokyo). 


ÉTUDES 

La arrière 
de H. J.-F. Dotas 

Le Monde du 5 novembre a publié 
un article sur M. Jean-François 
Dubos qui est présenté comme ayant 
fait ses études au Piytanée militaire. 

Nous avons aussitôt fait des 
recherches, desquelles il ressort que 
M. Dubos n’a jamais été au Pryta- 
née. Nous n’ignorons pas que le 
Who's who signale que M. Dubos a 
fait ses études à La Flèche, au Piy- 
tanée, mais cette information est 
erronée. Le Who’s who nous a fait 
remarquer qu’il n'était pas responsa- 
ble du curiculum que lui fournissent 
les gens qui y figurent Néanmoins, 
la notoriété mondiale de cette publi- 
cation entraîne votre bonne foL 

Si M. Dubos a fait ses études à Laf 
Flèche, ce ne peut être qu’au lycée 
de La Flèche (lycée Bouchevreau). 
Nous avons d’ailleurs le témoignage 
d'un de ses anciens condisciples à ce 
sujet 

Ingénieur général M. NATTA 
président Je l’Association 
des anciens élèves du Pryxanée 
national militaire. 


Rigueur et valeur 

par BERNARD VALETTE (*) 


J ’AVAIS été stupéfait 
d'entendre les déclarations 
de M. Michel Droit s’abri- 
tant derrière ses collègues de la 
CNCL pour laisser entendre, sans 
ambages, qu’il était en tout état 
de cause en droit de siéger et de 
porter Un jugement sur le dossier 
présenté par Radio-Courtoisie. 

Certes les arcanes juridiques ne 
sont guère familiers aux membres 
éminents de l'Académie fran- 
çaise. Encore faudrait-il que. 
lorsqu’ils ont été choisis pour rem- 
plir une fonction relevant de 
l'administration active, ils accep- 
tent avec humilité de se plonger 
dans l'étude du droit administratif 
et de ses grands principes. 

Tout membre titulaire doit 
s’abstenir de participer à une dis- 
cussion ou a un vote portant sur 
une question à laquelle il est 
directement intéressé, ou tou- 
chant une personne pour laquelle 
son impartialité ne serait pas 
entière. Cette obligation d’impar- 
tialité est â pins forte raison impo- 
sée aux membres d’organismes 
ayant pouvoir de décision. Ce 
principe, régulièrement rappelé 


LA TRAVERSEE DU DIMANCHE 

BORIS SCHREIBER 

L^SS****' 1 '' 





La folie n’est pas loin. 

LIRE 

Un dimanche hallucinant 

LE POINT 


Depuis Kafl® et Beckett, on avait rien écrit Boris Schreè»r nous apports à la fois tme 

d’aussi âpre sur l'aliénation voulue, souhaitée coloration et une musique inconnues: un son 

minutieusement organisée. devoixque nous n’avions pas encore entendu 

ALAIN BOSQUET ANDRÉ BRINCOURT 

Un univers intensément tendre, désopilant, et 
impitoyable comme récriture qui le transporte. 

LE MAGAZINE LITTÉRAIRE 

LUNEAU ASCOT HXTEURS iQ8pa»»-66F 


par le Conseil d'Etat, aurait pu ou 
dû éclairer notre académicien sur 
la conduite à tenir. 

11 est constant que M. Michel 
Droit, chroniqueur au Figaro. 
connaissait M. Ferré, lui aussi 
journaliste dans oe journal Au 
lieu des’abriter derrière une déci- 
sion prise collectivement, en adop- 
tant ainsi une attitude qui s'appa- 
renterait à celle d’un adolescent, 
pris et seul puni pour un chahut 
collectif..., que n’aurait-il pas 
mieux valu qu’il méditât ce prin- 
cipe juridique de base, qui au 
demeurant n'a rien d’abscons 
pour le ban sens et la pratique 
populaires. Plutôt que de prêter le 
flanc à la critique et ce. même si 
son inculpation débouche sur un 
non-lieu, fl aurait été préférable 
d’entendre l’intérçssé nous préci- 
ser qu’en tout état de cause il 
s’était abstenu de siéger ou de 
délibérer lorsque la CNCL s'est 
prononcée sur le dossier et les 
mérites de la radio de son 
confrère. 

Fils d'enseignants, élevé dans la 
rigueur éducative et religieuse de 
celui qui a guidé mes pas d’ado- 
lescent avec cette humilité et ce 
bon sens qui caractérisaient , bien 
souvent les hommes du début de 
ce siècle, le souvenir me vient de 
mon père, mon professeur de 
mathématiques en seconde et pre- 
mière A de l’ époque. En dehors 
de toute obligation, si ce n’est 
celle que lui imposait sa propre 
conscience, fl s’abstenait de me 
noter et de me classer et, en dépit 
de la grande affection qu’il m’a 
toujours témoignée, n’intervenait 
pas dans le conseil de classe, crai- 
gnant sans doute que quelqu’un 
puisse mettre en doute son impar- 
tialité à mon égard. O combien 
choyé pourtant, j’étais pour lui, au 
lycée, un non-être transparent, 
voire inexistant. 

Celui qui met sa verve polé- 
miste au service de la rigueur de 
pensée et de la défense de cer- 
taines valeurs trop souvent jetées 
aux orties, cela est vrai méditera 
peut-être cet exemple familial, et 
l’attitude d’un bientôt nonagé- 
naire sacs habit vert, fondée 
intrinsèquement sur la rigueur 
vis-à-vis de soi-mcme et le bon 
sens. 

(*) Magistrat. 


Education 
hautement surveillée 

par MYRIAM EZRATTY (*) et PAUL LUTZ (**) 


P ENDANT tes années de 
guerre, des magistrats, 
des pédagogues, des 
médecins, dont beaucoup 
avaient personnellement subi la 
détention, avaient constaté que 
les prisons étaient remplies 
d'anciens pupilles des colonies 
pénitentiaires ou agricoles et des 
maisons dites de correction. Au 
lendemain de ia Libération 3s 
surent convaincra las pouvoirs 
pubfics de dâaisser la voie de ia 
répression pour celle de l'éduca- 
tion afin d'assurer l'intégration 
dans la société de cas adoles- 
cents perdus. 

Le t* septembre 1S45. une 
ordon na nce du généra) de Gaulle 
créait la Direction de l'éducation 
surveillée qui, avec pour seul 
héritage tes anciennes institu- 
tions pénitentiaires et des per- 
sonnels peu préparés: h leurs 
nouvelles tâches, s'est progressi- 
vement engagée dans 1e chemin 
ainsi tracé, sous rîiripuMon de 
juges des e nf a n t s ex d'éduca- 
teurs imaginatifs et convaincus. !. 

La réussite a été tefle que tes 
attfâxitions de T éducation sur- 
veMée ont été par la suit* éten- 
dues à r ensemble de te protec- 
tion judiciaire de te jeunesse. La 
loi a posé comme un principe' 
fondamental que ie mineur doit 
être * chaque fois epi'B est possi- 
ble maintenu dans son milieu 
actuel ». 

Au cours des dernières, 
années, pour mieux rampfir ses 
ob je c t ifs , r éducation surveBlée a 
été conduite è renforcer sas 
moyens d'action en s'assurant 
du concours de tous tes services 
et collectivités concernés per tes 
problèmes de la jeunesse. Cette 
étape de son évolution lui a 
drainé un nouveau souffle. 

Dans te même esprit la parti- 
cipation des personnels de V édu- 
cation surveillée aux opérations 
< Prévention Eté », aux conseils 
dép ar tementaux de prévention' 
de te délinquance et aux missions 
locales pour l'emploi, ont facilxté 
l'accès des jeunes a è pro- 
blèmes » aux formations profes- 
sionneflas et aux emplois. Cas 
interventions ont amené, dans 
las secteurs concernés, une . 
baissa sensible des délita 
commis par tes enfants et les 
adolescents. 

La prisa en charge des- 
mineurs délinquants tes plus rfiffi- 
cües n'a pas été poix- autant 
délaissée z grâce, notamment, 
aux permanences éducatives 
misas an place auprès des tribu- 


naux et chargées de proposer 
des solutions alternatives è 

r emprisonnement, le nombre de 
ntineura incarcérés a nettement 
régressé pendrait te même temps 
que La papulation pénale aug- 
mentait. 

L'éducation surveüléfl a su. en 
outre, acquérir un renom interna- 
tional dont tsmove Tautfienca 
du centra de fo r mati on et de 
recherche de Vaueresson auprès 
des spécialistes fiançais et étran- 
gers. 

Ce rayonne m ent, tout à fait 
disproportionné à sa petite tafle 
et à ses modestes ressources, 
r éducation surveillée les doit 
Ifaut-il dire tes devait ?) à sa 
c ap a c i t é de réflexion et d'innova- 
tion. Ce n'est pas par r effet du 
hasard ou des saute talents indi- 
viduels : fait rarissime dans 
radmintetration . franç ais e, elte 
avait pu demeurer députe sa 
création, quelles que soient tes 
- o rientations et tas alternances 
politiques, un Seu ouvert à la 
; rare discussion et A I* expérimen- 
tation, tirant da sas succès 
comme de ses échecs tes élé- 
ments d'une évolution positiva. 


Aujourd'hui, ceux qui s'inté- 
ressent à efle sont inquiets. 
Calomniée par ses propres res- 
ponsables — une «pétaudière », 
a-t-on dh - la nicha s'est tue. 
Privée de sa m émoire par la 
départ contraint ou provoqué des 
uns, te mise è l'écart des autres, 
l'éducation surveillée s'est 
repliée sur elte-mlme. Présentée 
comme devant améfiorar sa ges- 
tion — qui n'y souscrirait ? - la 
remisa en ordre a nnonc é e est, à 
tort ou à raison, entendue 
comme une mira ad pas. La peur, 
ta méfiance et te découragement 
s'instaltaBt à tous las niveaux, 
entretenus par la e tfcn ca . sur tas 
fritentirirte.. te p a namonia, voire te 
re s tric ti on de f information {ainsi, 
seuls, les aspects négatifs da 
faudfe, réafisé fl y a quelques 
mois, ont été «fiffosés à f exté- 
rieur}. tes sanctions déjà interve- 
nues et tes mutations annoncées. 

Craintes vaines ? Si cala pou- 
vait étra vrai I On promet à l'édu- 
cation surveillée des habits 
neufs. Puissent-ils ne pas recou- 
vrir rai corps mort ! 

(*) Avocat gÉuÉtali ht Cour de 


(•*) Conseiller h o n o rair e 
Cour de cassation. 


à ta 



7. SUE DES ITALIENS, 

75427 PARIS CEDEX 09 

Télex MONDPAR 650572 F 
Télécopieur : (U 45-23-06-81 

TéL: il) 42-47-97-27 

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cent ans à compter 
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£ « *-« "«■ LCL HX. rnS s** SSSpSTS 

m# m saooQmM efftoto* VLY. poannar : nad mUmm m nmiia iifn 

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Etranger 


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Le Monde • Vendredi 20 novembre 1 987 3 



lÏÏomlf 




# 

* 


ITALIE :1a fin d’une fausse crise 

Résurrection da gouvernement 
de coalition 
de M. Giovanni Goria 


ROME 

do notre correspondant 


Le gouvenjernent de cnafitkm de 
M. Giov anni Goria ( dêmocrate- 
chréticn) est ressuscité exactement 
td qu’il était, comme s’il ne s'était 
absolument rien passé depuis six 
jours. Mieux: formellement, la 
quaran te-sixiéme crise gouverne-, 
m e ntale italienne n’a même pas eu 
lien. « La crise farce ». comme 
n'hésite pas à là d éfinir rbiîm im tjtre 
de première page le très respectable 
Carrière délia Sera, s'achève ainsi 
sur une pirouette : ni cabinet 
« Caria bis * photocopie du précé- 
dent, ni même remaniement ndmsté- - 
rieL C’est le goo ver pement déams- 
skamaire le 14 novembre qui s’est 
présenté jeudi 19 novembre devant 
le Sénat pour recevoir un vote de-. 
confiance de sa majorité « à cinq » - 
composée de la Démocratie chré-' 
tienne, du Parti socialiste, du Parti 
républicain, du Parti social- 
démocrate et du Parti . libéral. En 
difficulté fl y a encore qnajaote^huit 
heures, leohef de PEtat, M. Fran- 
cisco Costiga, a, en effet, décidé de 
renvoyer le cabinet sortant devant 
les Chambres, après avoir reçu le 
18 novembre en fin de soirée 
M. Goria, qui hn a fait paît du 
succès des consultations menées 
tambour battant depuis vingt- 
quatre heures. 

C'est la formule « Sigo- 
nella» (1), a affirmé le porte-parole 
du chef de l'Etat, faisant référence à 
un précédent bien présent à la 
mémoire du monde politique ita- 
lien : la Causse mort du premier gou- 
vernement du socialiste Bcttino 
Craxi, mis en crise par le Parti répu- 
blicain, qui critiquait la ligne suivie 
au moment de l'affaire du détourne- 
ment du paquebot Achille-Lauro et 
de ses suites, qui a ressurgi aussitôt 
de scs cendres devant le Parlement. 
Une procédure constitutionnelle- 
ment irréprochable : alors, comme 
aujourd'hui, le président de la Répu- 
blique n'avait accepté la démwskwr 
qu’avec « réserve -, sans que la 
Chambre ait sanctionn é par un vote 
la chute du go uvern ement. 

La résurrection pure et simple du 
premier cabinet Goria, formé le 
28 jinDet dernier au lend ema in 


d'élections législatives anticipées sur 
on laborieux compromis entre la 
Démocratie chrétienne et les soda- 
listes, vise à gommer une crise qui 
éclata sans que personne l'ait vrai- 
ment voulu, & cause de la -défection 
du petit Parti libéral. &1 %. des 
voix), critique snr la kû de finances. 
Les mini-retouches au nouveau pro- 
jet de budget 1988 promises par 
M. Goria —-.des coupes pour 
1 500 milliards de Eres (7 müUards 
de francs) et nn engagement snr les 
dégrèvements fiscaux de 2 % • si les 
conditions le permettent • en juillet 
prochain — permettent au Parti libé- 
ral de sauver la face et d'annoncer 
son retour au sein de la coalition. 

Un double coup de téléphone tard 
dans la soirée de mardi entre le 
secrétaire général de la DC, 
Ml Cîrtaco De Mita, et celui du 
PSL M. Bcttino Craxi, entérinait la 
' trêve entre les deux partis de la 
majorité, alors que peu avant les 
socialistes clamaient encore leur 
volonté de voir le nouveau gouverne- 
ment tenir compte, des résultats 
.exprimés lors des référendum 
.9 novembre pour l'arrêt.- dn pro- 
gramme nucléaire et l'instauration 
d’une responsabilité civile des juges. 
Cela . aurait pu être un problème de 
discorde rendant la solution de la 
crise impossible. Mais, en fait, ni la 
DC ni le PSI ne voulaient d'un bras 
de fer dans une situation politique 

«mri fW ÿn fw 

Le gouvernement de M. Giovanni 
Goria, à cause de sa.fragOxté même, 
constitue aujourd’hui comme au 
m/imwrt de sa naissance Tété dernier 
le seul plus petit commun dénomina- 
teur acceptable par les ans comme 
parles antres. 

(Intérim.) 


. (1) Sïgancfisestlc nom de ta base de 
rOTAN en Sicile, snr laquelle la chasse 
. américaine avait co ntraint à se poser nn 
appareil de ligne égyptien à bord duquel 
te trouvait Dm des r espo n s a bl e s du 
détournement de Y Achille-Lauro. 

. AbonJ Abbss.£ur intervention des cam- 
bù&ers italiens, celui-ci avait pu gagner 
1 Rome, d*où a s'était aussitôt envolé pour 
la Yougoslavie.. L’mddent avait provo- 
qué «ne sérieuse ternira entre l’Italie et 
les Etats-Unis, et de vives critiques 
contre le président da conseil, M. Qaxi, 
delà port de ses aŒés poEtiqueL 


ESPAGNE : un entretien avec le successeur de M. Marcelino Camacho 

Les « commissions ouvrières » doivent faire contre-poids 
an « conservatisme » dn gouvernement socialiste 

estime M. Gutierrez 


Succéder à celui qui fiat à la 
fois te fondateur et le « dirigeant 
historique » d’une organisation 
n’est guère chose aisée. Surtout 
lorsqu'on a trente-six ans à 
peine, et que ladite organisation 
connaît de sérieuses dissensions 
internes. Telle est pourtant la 
rade tâche qd attend dés or mais 
M. Antonio Gutierrez. H doit en 
effet succéder, à partir Ai ven- 
dredi 20 novembre, à M. Marce- 
fiao Camacho à la tête des Com- 
missions ouvrières, dont le 
quatrième congrès national s*est 
ouvert mercredi à Madrid. Pro- 
che du Parti conunmnste, née 
dons les années 70 à la faveor de 
la lotte antifraaqmste, l'organi- 
sation des Commissions 
ouvrières est aajourdfim l’une 
des principales centrales syndi- 
cales espagnoles. 

MADRID 

de notre correspondant 


rive d'appauvrir la négociation col- 
lective. Il s’agit de contraindre les 
iicats â en revenir à leur rôle 


syndi 
d'il l 


.A 


meut le leader indiscuté de son syn* 
cficaL B était aussi le dénominateur 
commun entre toutes ses tendances, 
celui qui »«f*«** longtemps que les 
luttes intestines de la •famille com- 
muniste », particulièrement intenses 
ea Espagne, n'affectent sa centrale. 
Aujourd'hui, alors que les partisans 
de P ancien secrétaire général dn 
Parti communiste, M. K»nfi»y > Car- 
rfllo, protestent bruyamment en 
affirmant être mis à Pécari au sein 
des Commissions onvrières, 
M. Gu ti errez réussira-t-il à son tour 
à être le garent de l'imité ? « Le 
phénomène de Marcelino ne peut 
pas et ne doit pas être répété. 
affirme-t-il. Jusqu’ici, les Commis- 
sions ouvrières étaient plus connues 
par leur leader que pour elles- 
mêmes. C’était peut-être souhaita- 
ble dans les armées difficiles, cela 
ne Test plus aujourd’hui Notre syn- 
dicat doit apprendre à ne plus 
dépendre du charisme tT une seule 
personne pour maintenir sou 
unité • 

■ S'il s'affirme avec modestie 
« conscient -» de ses - limites per- 
sonnelles », M. Gutierrez n'en a pas 
monts des idées très arrêtées sur te 
rôle imparti à' son organisation. 
« les syndicats doivent comprendre 
qu’il leur faut élargir leur horizon 
de négociation, souligne-t-il. 
Aujourd’hui, nous assistons, en 
Espagne et en Europe, à une tenta- 


’il y a cent ans. celui de négocier 
seulement le salaire direct des 
ouvriers. » Et Q ajoute : « Il s’agit 
ainsi de laisser exclusivement aux 
mains du patronat les problèmes de 
l’organisation du travail, des nou- 
velles technologies, des méthodes de 
production. Nous estimons au 
contraire que les syndicats doivent 
pouvoir intervenir également sur ces 
problèmes-là. qui affectent en fin de 
compte tout autant les travail- 
leurs. » 

Mais les Commissions o uvri ères 
n’ont-efles pas précisément rejeté, Q 
y a deux mois a peine, une offre en 
ce sens du gouvernement socialiste 7 
« Le gouvernement voulait nous 
transformer en simples comptables. 
rétorque M. Gutierrez. Il nous pro- 
posait de nous communiquer les 
chiffres du budget national sans 
nous permettre de les modifier. Le 
cadre de la politique macro- 
économique était fixé à l’avance et 
nous devions /'accepter comme don- 
née de base. » 

C’est tout le problème des rap- 
ports avec le gouvernement socia- 
liste qui est ainsi posé. Une centrale 
comme les C ommissio ns ouvrières 
peut-elle se permettre de s’opposer 
de front à un gouvernement de gau- 
che qui jouit d'une large hase sociale 
«n* risquer de s'enfermer dans un 
' ^ " le 

firme 
au 

départ que la victoire des socialistes 
aux élections de 1982 constituait un 
événement historique, et, en 1983. 
nous avons d’ailleurs signé sans dif- 
ficulté avec eux un accord-cadre. 
Mais tout a rapidement changé. 
Nous ne pensions pas qu’un gouver- 
nement socialiste puisse mettre en 
œuvre une politique d’austérité 
basée sur ridée que la justice 
sociale est incompatible avec l’effi- 
cacité économique. » 

Sur ce point, M. Gutierrez pré- 
cise : • Pour les socialistes, le 
concept d’efficacité économique 
constitue un alibi leur permettant 
d'adopter les thèses conservatrices 
les plus classiques. SI notre affron- 
tement avec eux s’est aggravé, ce 
n’est pas parce que les Commissions 
ouvrières sont devenues plus radi- 
cales. c’est parce que le gouverne- 
ment est devenu plus conservateur. 
Le recul enregistré par les socia- 
listes aux dernières élections mon- 
tre d’ailleurs que nous ne nous 
livrions pas à cet égard à des ana- 


A TRAVERS LE MONDE 


Inde 

M. Gandhi 
aurait accepté 
de se rendre en Chine 

Le premier ministre indien, 
M. Rajiv Gandhi, aurait accepté le 
principe «fine visita en Chine, après 
des progrès a nr eg s trés lors de trois 
jours de pourparlers bilatéraux sur 
l'épineux différend fromager sino- 
intfien (Je Monde du 19 novembre), 
a-t-on appris, mercredi 18 novem- 
bre, dans tearoffiaux diplomatiques à 
New-Delhi- U s'agirait de (a première 
visite officielle en Chine d'un chef du 
gouvernement indien depuis le conflit 
armé ano-inefien de. 1962. Interrogé 
sur tme tefle éventualité, un porte- 
parafe o ffi ciel indwn a simplement 
indiqué que le litige frontalier serait 
désormais évoqué «au niveau poéti- 
ques. 

L'invitation a été transmise à 
M. Gandhi par le vice-ministre chinois 
des affaires étrangères, M. Uu Shu- 
qjng, qui a quitté mercredi New-De&ii 
pour Bangkok, après un «sourde scc 

jours en Inde. Aucune date n'aurait 
encore été arrêtée, indique-t-on de 
source «Spkjmatique. - (AFP.) 

• La tragéÆe de BhopaL - Le 
trfounal de Bhopal a ajourné. Je mer- 
credi 18 novembre, ses auditions sur 
l'indemnisation des victimes de b 
fuite de gaz toxique de décembre 

1 984 qui avait Mt plus de deux mêle 
quatre cents morts, alors que l'Inde 
et la société Union Carbide ne sont 
toujours pas parvenues trouver un 
compromis, ont annoncé des avo- 
cats. Le tribunal, qui doit reprendre 
ses travaux le 27 novembre, avait, à 
r origine, fixé la date du 18 octobre 
pour achever les auditions sur les 
demandes d’indemnisation. Des 
manifest a tions dans toute la vWe et 
devant le tribunal ont toutefois 
en^êché, menawfi, le déroutement 
normal des travaux- Les manifes- 
tants, auxquels se sont joints tes 
employés du tribunal et les avocats, 
demandant au gouvernement «Son 
de ne pas accepter un règlement a 
l'amiable avec Union Carbide er de 
mener les poursuites jutSdaires â tour 
terme- - (AFPJ 


Pays-Bas 

Un message macabre 
des ravisseurs 
deGerrit Jan Heijn 

Amsterdam- - La s8ence autour 
•de l'enlèvement de findustrial Gecrit 
Jan Heijn, disparu a y a exactement 
«Sx semâmes, a été rompu par la 
nouvelle, mercredi 18 novembre, que 
ses ravisseurs lié avaient cotqié une. 
partie du petit doigt de la main gau- 
che. Les experts ne sont pas certains 
que M. Heijn soit encore en vie. 
L’auric u laire sectionné avait, en effet, 
été envoyé è la famMe à la mi- 
octobre, qu el qu e s jours après que les 
proches parante de M. Hefn eurent 
inséré des annonces dans les jour- 
naux priant la presse de ne publier 
aucune infor ma tion pouvant mettre 
en danger la vie de la victime. Après 
rindtacnStiqn .dïm journal de Rotter- 
dam, on sait au moins qu'une tenta- 
tive d'échange de l'industriel contre 
une rançon a échoué. 

M. Heijn (cinquante-six ans), dont 
le nom évoque pour les Néerlandais 
ele plus grand épicier des Pays- 
Bas», fut enlevé dans le vinage de 
Bloemendaal, non loin de Haartam, 
alors qu'il se rendait en voiture chez 
son dentiste. 

Ce rapt fait suite à. celui de 
M. A>fréd Hemnaken, le magnat de la 
bière, fin 1983, quL avec son chauf- 
feur, fut B>éeé en échange d'une ran- 
çon estimée â 13 miffions de florins. 
- (Corrasp.) 

é GRECE : . .trente-quatre 
b l e ssés rfsn e une maw fest rt ioii. - 

Trente-quatre personnes ont été 

blessées eu cours des violents 
alfiu nBM ue nt s entre manifestants et 
forces do f ordre qui se sont produits 
le mardi 17 novembre à Athènes. La 

manifestation avait été organisée par 

les partis de gauche pour cél&rer le 
quatorzième anniversaire de la 
révolte étudiant© contre la dictature 
des colonels (1967-1874). Dans la 
soirée du me rc re di 18 novembre, ie 
premier ministre socialiste. 
M- Andreas Papandréou, a lancé une 
mise en garde contre les excès de 
certains détachements de la police et 
des groupes anarchistes- tLa démo- 
cratie doit êtro protégée », a-t-il 
déclaré aux députés. 


Tchécoslovaquie 

Reprise du dialogue 
avec le Vatican 


Prague. — Les obsèques de l'évê- 
que JuBus Gâtais, administrateur 
apostolique de l’archidiocèse de 
Trnava. célébrées, mercredi 
18 novembre, en Slovaquie- 
Orientale, en présence d'une déléga- 
tion vaticane de haut niveau et, geste 
significati f de Prague, du ministre 
slovaque de la culture, M. Mroslav 
Valait, ont ouvert la voie è une 
reprise du dialogue entre le Saint- 
Siège et fa Tchécoslovaquie. 

Des entretiens sur la situation de 
TEgSse cathoSque en Tchécoslova- 
quie et, vraisemblablement, le 
contentieux entre Prague et le Vati- 
can étaient, en effet, prévus à la 
sate des funérailles, jeudi, dans la 
capitale tchécoslovaque. 

Le rive au de ces ent r e ti e ns n'a 
pas été précisé, mais 1 peut être 
mesuré è r im port a nce de la déléga- 
tion vaticane conduite par l'archevê- 
que Achüle Sdveatrini, « ministre des 
affaires étrangères» du pape, et 
f archevêque Francesco Coiasuomo, 
ambassadeur itinérant du Saint-Siège 
dans les pays de l’Est. Ce de rni er 
avait déjà préparé la terrain lors d'un 
séjota à Prague, en janvier dernier. 

La question la plus urgente à 
négocier pour le Saint-Siège avec la 
Tchécoslovaquie reste, après le 
décès de Mgr Gâtais, celle da te dis- 
parition progressive de l'actuelle hié- 
rarchie épiscopale locale. Neuf dio- 
cèse sur treize sont dépourvus de 
titulaires depuis des années, faute 
d’accord des autori t és tchécoslova- 
ques, et tes quatre en fonction ont 
tous dépassé fige de la retraite. 

Les restrictions imposées è 
TEgfise en Tchécoslovaquie avaient 

■ été dénoncées, tel* octobre dernier, 
par Jean-Paul U devant le synode 
réunissant deux cent vingts évêques 
du monde entier à Rome. 

Jeudi la pape est intervenu per- 
aorawgement et a nommé JenSokoL 
cinquante-quatre ans, doyen de 
f évêché de Sered, admini s tr a teur 
apostolique de l'erchkiiocèse de 
Trnava, en remplacement de 
Mgr Gâtais. — (AFP.) 


URSS 

Mort à Paris 
du dissident 
Dimitri Panine 

L'un des premiers dissidents 
soviétiques à avoir pu éntigrer en 
Occident, l'ingénieur physicien Dimi- 
tri Panine, compagnon au goulag 
d'Alexandre Soljénitsyne, est décédé 
mercredi 18 novembre è Paris, à 
râ ge de soixante-quinze ans, è la 
suite d'une rupture d'anévrisme. Vic- 
time en 1940. comme nombre de 
chercheurs, des purges stafiniennas, 
8 avait passsô seize ans au goulag, 
jusqu'en 1956. RéhabSté par NBcita 
Khrouchtchev, a avait obtenu en 
1972 l'autorisation d'émigrer vers la 
France. U a pub&é chez Flammarion 
un livre de souvenirs intitulé Notes de 
SologcBne, du nom de l'un des per- 
sonnages du Premier Carde de Sofe- 
mtsyna. 

D'autre part, l'ancien «tendent 
Edouard Kouznetsov a annoncé, mer- 
credi 18 novembre à Paris, qu'Alexeï 
Mourjenko, l'un des condamnés du 
« procès de Leningrad » en 1970, 
venait d'obtenir un visa pour sortir 
d'URSS. Alaxeî Mourjenko avait 
tenté, an compagnie de quinze autres 
personnes, de détourner un avfcxt 
pour quitter l'Union soviétique. 


• LAOS; reprise du dîafogue 
avec Pékin. — M. Khamphay Bou- 
pha, premier vice-ministre des 
affaires étrangères du Laos, se ren- 
dra en Chêne «lu 24 au 30 novembre, 
a annoncé, le mercredi 18 novembre, 
le gouvernement danois. Cette visite 
est la première d’un membre du gou- 
vernement laotien depuis l'invasion 
du Cambodge par Tarrnée vietna- 
mienne fin 1978. Pékin et Vientiane 
ont entamé des discussions sur ta 
normalisation de leurs retenons, en 
d é c e mbre 1986, lors d'une visite au 
Laos du vice-ministre chinois des 
a ffa ires étrangères, M. Uu Shuqing, 
premier membre du gouvernement 
chinois i se rendre dans ce pays 
depuis décembre 1978. Depuis cette 
date, les représentations dfctomati- 
ques entre les deux pays ont été 
rabaissées su niveau des chargés 
d'affaires. - (AFP.) 


lyses en chambre. Notre organisa- 
tion, par contre, a progressé dans 
les grandes entreprises lors des der- 
nières élections syndicales. * 

Dans ces circonstances, les Com- 
missions ouvrières ne sont-elles pas 
tentées d’outrepasser leur rôle ? Vu 
la faiblesse actuelle des partis politi- 
ques d'opposition en Espagne, le 
syndicat n’apparaït-il pas, qu'il le 
veuille ou nou, comme la principale 
force d’opposition au gouvern e ment 
socialiste? M. Gutierrez le recon- 
naît, maïs invoque pour le justifier 
l'histoire récente de l’Espagne : 
• Les années du posi -franquisme 
ont supposé un déséquilibre entre le 
développement de la démocratie au 
niveau politique et au niveau social. 


déséquilibre que les syndicats, d* ail- 
leurs. ont consciemment accepté » 

Il enchaîne : • Mais il était évi- 
dent que cette situation ne pouvait 
être que transitoire. S’il était main- 
tenu trop longtemps, ce déséquilibre 
ne pouvait finalement que remettre 
en question la stabilité politique du 
pays elle-même. Cela risque 
aujourd’hui d’être le cas. ce qui 
explique l'importance du rôle des 
syndicats en ce moment. Un rôle que 
nous n’avons pas cherché, mais 
auquel nous n'avons pas renoncé : si 
nous pouvons rendre de la sorte un 
service à la cause du pluralisme en 
Espagne, pourquoi pas ? » 

THIERRY MAUMAK. 


Antonio Gutierrez 
Une certaine froideur 


Ouvrier à quinze ans et étu- 
diant à vingt militant actif de la 
lutte antifrenquiste : Antonio 
Gutierrez a le prof9 typique du 
dirigeant des Commissions 
ouvrières. Mais autant son pré- 
décesseur. M. Marcelino Cama- 
cho. de plus de trente ans son 
aîné, était extraverti et enclin au 
verbe fleuri, autant M. Gutierrez 
est froid et peu porté aux envo- 
lées lyriques. 

Est-ce dQ è ses origines 
rurales 7 II est né en 1951 dans 
le petit bourg d'Orihuela, près de 
Murcie, d'une famille plutôt 
modeste. Une bourse lui permet- 
tra «fétutfier au collège catholi- 
que de la vffle. A seize ans, il &e 
fie d'amitié avec un ancien exâé 
de te guerre tivèe, qui te convain- 
cra de s'inscrire au Parti commu- 


niste. Venu tenter sa chance è 
dix-huit ans dans te capitale, il 
décharge des camions dans un 
faubourg de la ville. Le PC 
l'envoie ensuite à l'université de 
Valence, où il connaîtra ses pre- 
miers problèmes avec la police 
comme < agitateur » étudiant, 
pus à Valtadolid, où il est chargé 
de réorganiser le mouvement 
syndical. 

C'est là qu'8 se fera connaître 
pota son rôle dans l'organisation 
de grèves qui vont défrayer ta 
chronique, dont l'une de plus de 
trois mois, chez Michelin. Ce qui 
lui vaudra plusieurs Scenciements 
successifs ainsi que son entrée, 
en 1976, è la direction des Com- 
missions ouvrières. 

Th. M. 


Marcelino Camacho 
Un combattant plein de verve 


A so ix ante -neuf ans, Marce- 
lino Camacho s'en va. Mais ce 
départ ne sera certainement 
qu'iste demi-retraite pour celui 
qui a été pendant onze ans le 
secrétaire général des Commis- 
sions ouvrières et restera Tune 
des grandes figures du syndica- 
lisme espagnol. 

Emprisonné pendant des 
années au temps du franqrêsme, 
il 8 longtemps été considéré 
comme un symbole par tous 
ceux qui luttaient pour ta liberté 
en Espagne. 

Ancien ouvrier tourneur, fils 
d*ta> cheminot socialiste, B avait 
pris les armes è dix-huit ans pour 
défendre la République durant la 
guerre civile. A la fin du conflit, i 
devait passer deux ans dans un 
camp de concentration. Il avait 
complété sa formation syndicale 
en Algérie et en France, en mili- 
tant dans les rangs de la CGT. 

De retour en Espagne, a allait 
être en 1966 T un des fondateurs 
des Commissions ouvrières. Il fut 
arrêté è peine un an plus tard et 
ne devait plus guère quitter ta 
prison jusqu’en 1975. H avait 





notamment été condamne è 
vingt ans d'emprisonnement en 
1973, étant, avec d’autres cfiri- 
geants syndicaux, au banc «les 
aœusés du procès (fit des 1001. 

Ce militant plein de verve aura 
bénéficié non seulement de 
l’admiration fervente de ses 
amis, mais aussi d’un véritable 
respect de la part de beaucoup 
de ses adversaires. 



Marie 

NIMIER 



La girafe 


roman 


"Si vous vous sentez menacé dengourcîisse- 
mems par l'automne subit et glacial, on peur 
vous prescrire un bon médicament : La girafe:' 

•; J osyane 'Savigneau/Le Monde 


G A EM M A R D 









4 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 


Europe 


AUTRICHE : après la démission du secrétaire général du Parti conservatenr 

Polémique sur le mandat de la commission 
chargée d’examiner le passé de M. Waldheim 


VIENNE 

de notre correspondante 


Conséquence inattendue de 
l'affaire Waldheim, M. Michael 
Graff, secrétaire général du Parti 
conservateur autrichien (OeVP), a 
démissionné, le mercredi 18 novem- 
bre, à la suite du tollé général provo- 
qué par ses récents propos à l'hebdo- 
madaire français l'Express (nos 
dernières éditions datées du 
19 novembre). M. Graff avait 
estimé que, « tant qu'il n’est pas 
prouvé que M, Waldheim a de ses 
propres mains étranglé six juifs, 
pas de problème ». fi répondait à 
une question concernant la « culpa- 
bilité personnelle » du président 
dans des crimes commis par l’unité 
dans laquelle il servait pendant la 
seconde guerre mondiale, et qui fait 
actuellement l’objet d’une enquête 
menée par une commission interna- 
tionale d’historiens militaires. 

Le chancelier Franz Vranitzky, 
pour qui ces propos « dépassaient la 
limite du tolérable », avait exigé, ou 
cours d’une réunion assez orageuse 
du conseil des ministres, mardi, 
17 nov em bre, une • mise au point » 
du numéro deux de l’OeVP. Connu 
pour ses propos à l'emporte-pièce, 
M. Graff a été de nouveau sévère- 
ment critiqué tant par ses adver- 
saires politiques que par ses amis du 
parti. 

M. Simon Wiesenthal, directeur 
du Centre de documentation juif de 
Vienne, avait qualifié ces déclara- 
tions & l'Express &• offense à la 
dignité humaine des juifs », ajou- 
tant qu’il demanderait à ses amis 
juifs membres de l’OeVP de se reti- 
rer du parti. M. Graff, qui a 
« brillé » à plusieurs reprises. 


no tammen t au mo men t de la Campa- 
gne présidentielle, par des propos 
dura et de mauvais goût, est consi- 
déré en Autriche comme l'un des 

principaux re sp on sa bles d'une mon- 
tée de l'antisémitisme. 

M. Graff a prés en té, mardi soir & 
la télévision, ses excuses et a 
demandé « pardon à tous ceux qui 
se sentaient offensés par [ses] 
propos ». M. Aids Mode, ministre 
des affaires étrangères et chef de 
rOeVP, s'est d'abord déclaré « cons- 
terné » à la suite des déclarati on s de 
sou secrétaire général, mais il 
jugeait, mardi soir, les excuses de 
ML Graff » suffisantes » et rejetait 
ridée d’une démission. 


Eviter 

une affaire Graff 

La réaction presque unanime, 
mercredi, de la presse autrichienne, 
qui condamnait vivement M. Graff 
et s'inquiétait des conséquences 
défavorables pour l’image de 
l'Autriche & l'étranger, a apparem- 
ment conduit les dirigeants conser- 
vateurs & op é re r une volte-face. Us 
se sont rendu compte que M. Graff 
risquait de devenir un véritable bou- 
let pour le parti, qui, après l'affaire 
Waldheim, ne pouvait pas se payer 
le luxe d'une affaire Graff. D’amant 
plus que l’OeVP traverse actuelle- 
ment une grave crise, qui se traduit 
par une chute de popularité dans les 


Coïncidence curieuse : peu après 
l’annonce de la démission de 
M. Graff, l’antre « bête noire» de 
l'OeVP, M. Cari HoedL vice-maire 
de Lins, capitale de la Haute- 
Autriche, auteur d’une lettre au pré- 
sident du Congrès juif mondial. 


M. Edgar B mnfman , a lui aussi 
annoncé sa démission pour le mois 
de janvier 1988. M. HoedL petit 
fonctionnaire totalement inconnu, 
eut droit, an printemps dentier, à la 
célébrité mondiale lorsqu'il accusa 
le CJM d’appliquer & l'égard de 
M- Waldheim les mêmes méthodes 
qn’ • il y a deux mille ans contre 
Jésus-Christ, condamné à mon au 
cours d'un procès simulacre ». 

En marge de cette nouvelle 
affaire, une controverse a éclaté 
entre M- Akâs Mock et les membres 
de la commission internationale 
d'historiens formée per le gouverne- 
ment autrichien. M. Mode avait 
déclaré récemment que cette com- 
mission avait pour mandat de 
• déterminer si M. Waldheim a été 
personnellement responsable » de 
crimes de guerre. M. Manfred Mes- 
serschmidt, directeur de r Institut 
d'histoire utilitaire de Fribourg-en- 
Briscan, a estimé pour sa part qu'il 
est • impossible de voir les choses 
trop étroitement ». M. Hans Rudolf 
Kurz, président de la c ommissio n — 
qui doit se ré u n ir une nouvelle fois à 
la fin du mois de novembre, - a fait 
savoir de son côté qu’il * s'agit pre- 
mièrement d'examiner ce que 
hé. Waldheim a fait et, deuxième- 
ment, ce qu’il a su ». 

On n'exclut pas, à Vienne, que 
M. Graff, en donnant une définition 
de ce qn'fl entend par - culpabilité 
personnelle», ait voulu déjà inter- 
préter les résultats du travail des his- 
toriens. Ceux-ci ne p o urront guère, 
selon certaines informations, effacer 
le reproche adressé à M. Waldheim 
d’avoir été l'un des officiera tes 
mieux renseignés dan» les 
pendant la guerre, ce qne le préri- 
dent autrichien a toujours nié. 

WALTRAUD BARYLL 


Riga sur le pied de guerre ponr nn anniversaire 

Fièvre nationaliste en Lettonie 


(Suite de la première page.} 

Vers midi mercredi donc, 00 a 
dégagé tes alentours du monument 
de te Liberté, au grand dam de trois 
vieilles dames, assises sur un banc, 
qui faisaient mine de ne rien y com- 
prendre. Un quart d’heure 0ns tard, 
le quartier, eu plein centre de la 
ville, était hermétiquement bouclé 
dans un rayon de trois cents & cinq 
cents mètres par des cordons de 
miliciens en uniforme, doublés de 
policiers en civil et de très nombreux 
» rf ww j înîM », auxiliair es volontaires 
de la police, re connaissa bles à leur 
brassard, qui oit quadrillé tout 1e 
centre ville. On a même «sorti» 
pour roccashm tes auxiliaires des 
auxiliaires, avec nn brassard diffé- 
rend, ■ Nous sommes des gens qui 
aimons l'ordre », explique l’un 
d'eux. « là nous n'avons pas beau- 
coup de miliciens. Alors nous les 
aidons. Certains, comme mol. 

n'aident qu ‘exceptionnellement, 
pour les fêtes par exemple. » 

«La liberté 
de loin» 

La ville n’a pourtant pas l'air à la 
fête. Le visage fermé, tes gens km- 

r : le dispositif policier sans poser 
questions. D’autres restent, là, 
plantés, A quelques mètres des mili- 
ciens, dans 1a rue, dans le parc,. les 
yeux fixés sur le sommet du mono- 
méat. « Au moins, je peux voir la 
liberté de loin », protestait une 
vieille damit, le bonnet solidement 
enfoncé sur tes oreilles. « Puisqu’on 
m'e mp êc h e de passer, je resterai là 
jusqu'à ce que je n’en puisse plus. » 
Ukrainienne d'origine et non lettone, 
cette dame affirme être là • par 
solidarité». 

A 1a différence de Moscou, le 
journaliste occidental est vu id d’un 
assez bon <efl. Interrogé sur sa per- 
ception de la situation, nn adoles- 
ccnt de dix-aept ou dix-huit ans souf- 


pendantiïmok: 



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fie* je peux vous accompagner», et 
à travers tu dfttete d'amère-cours et 
d’en t repôts, noos amène sans mot 
dire dan» nn atelier qui débouche 
d ans la section de la rue Lénine bon- 
dée par la police. An passage, on 

reçoit les encouragements des 
ouvrières. Les müicieiis, eux, devien- 
nent plus nerveux eu fin d’après- 
midi et font très fermement évacuer 
trois jou rnalist es occidentaux qui 
ont entamé une conve r sation avec 
un' groupe de jeunes. • Vous 
gènes », nous affirme l’officier de la 
police. 

Parallèlement, la police a placé 
aux arrêts domiciliaires (une procé- 
dure rarement utilisée ici) à 
Rczekne près de Riga le chef du 
groupe Helsinki 86, Jams Barkans, 
qui avait conduit la manifestation 
du 23 août. Eu réalité, le dispositif 
policier, qui sera levé vers 22 heures, 
n'est que la partie visible de l'Ice- 
berg. Depuis «tes jours, tes autorités 
se préparent à la journée dû 
18 novembre et ont déployé des 
moyens de propagande énormes. 

Visiblement, la jeunesse a été 1a 
cible numéro un. Q est vrai qu'elle 
parait ««g» remuante ici : ri l’on en 
croit des tém oi g n a g es locaux, des 
jeunes auraient déchiré un drapeau 
soviétique en pleine rue, le 7 novem- 
bre, jour de l'anmvcreaïre de la révo- 
lution «l'Octobre, avant d'être inter- 
pellés. 

Leçon 

d’histoire 

• Dans le collige de ma fille, un 

• lecteur» est venu faire aux élèves 
une longue leçon d’histoire officiel- 
lement sur la Lettonie. raconte Mïk- 
hall Bombin, détenu politique libéré 
au printemps dentier, d’origine 
russe, ma» né à Riga. Il les a pré- 
venus que s’ils allaient au monu- 
ment de la Liberté mercredi, cela 
tournerait mal pour eux. » Les 
écoles ont demandé aux parents de 
ne pu laisser traîner teura enfants 
dans les rues. Des employés se sont 
soudain retrouvés «de garde» au 
travail toute 1a journée, ce cpti ne 
leur était pas arrivé depuis des 
années ; Fécale numéro an, située 
près . du nwn nmMit, a été fermée 
pour la journée et les Sèves envoyés 
en excursion en dehors de Riga. 
Dans les usmes^ des meetings ont été 
organisés pour expliquer- aux 
ouvrière, d’après la presse locale, 

• les grossières ingérences » occi- 
dentales, en particulier celle du. 
Congrès américain qui. avait.. voté 
une résolution demandant que 1a 
commémoration du 18 novembre 
soit autorisée, et l’envoi d’un de ses 
membres à Riga. Les médias soviéti- 
ques ont prêté main-forte en diffu- 
sant iaigement une contre-résolution 
du Soviet suprême de Lettonie, rirai 
que par 1a démarche d’une déléga- 
tion de députés lettons vernis à Mos- 
cou, mais en vain, pour exprimer 
leur mécontentement à l’ambassade 
des Etats-Unis. 

Afin de montrer qu’on peut quand 
même s'exprimer dans la rue en Let- 
tonie, tes autorités avaient même 
organisé une manifestation officielle 
mercredi devant te statue des Tïra3- 
teura rouges, ces soldats lettons qui 
assurèrent la garde de Lémnc. Mais 
l'agence Tare .et la télévision ont 
sans doute été généreuses en estî- 


aiant à 10 000 le nombre de partici- 
uants à ce rassemblement - ils 
notaient guère pins de 2 000 - et, 
rfgmc un laps de temps d'une derai- 
heorc. pas un seul applaudissement 
n’a salué les discoure con dam n an t 


« La provocation n'a pas réussi », 
titrait jeudi matin la Pravda. 
Curieusement, ce mot de « provoca- 
tion» est aussi revenu à plusieurs 
reprises mercredi dans te- bouche de 
dissidents nationalistes lettons qui 
ont souligné qu'aucune or ganis a t ion 
locale connue c'avait appelé à mani- 
fester le 18 novembre, précisément 
par crainte de provocations. 
L’ancien chef du groupe « Hel- 
sinki 86 » Leonard Grantins, empri- 
sonné depuis six meus, est même 
apparu à te télévision lettone, inter- 
rogé par un journaliste local, pour 
recommander à la population d'évi- 
ter les incidents. « Les autorités ne 
sont pas encore prêtes tnt dialogue, 

- ints Talitis, cinquante-six 
au», libéré Tan dentier de camps où 
il a passé “dîx-sept ara «le sa vie. 
Elles ont recours aux vieilles 
méthodes parce qu'elles se sentent 
trop mal à l’aise. » « On accuse les 
habitants de Riga de « houliga- 
nisme pathologique», mais il y a 
des forces dans notre société, ces 
forces qu'on appelle parfois le 
mécanisme de freinage de la dêmo- 
cratisdüan, qui ont intérêt à ce qtt£ 
des incidents violents se produisent. 
C’est le Jeu dangereux de la démo- 
cratie », a conclu M. Talitis en rap- 
pelant les sanglantes émeutes 
d'Alma Ata an Kazakhstan, il y a 
bientôt un an. 

SYLVIE KAUFFMANM. 


KimPhilby 
à la télévision 
soviétique 

Moscou. - L'agent doubla 
britannique Harold « Kim » 
Philby. réfugié en URSS depuis 
vingt-quatre ans. après avoir été 
démasqué, est apparu pour la 
pre mi ère fois sur les écrans «la te 
télévision soviétique. 

La télévision lettonne a rfrf- 
fpsé. ;le mois dernier, une inter- 
view de quatre minutes, dont 
une copie est parvenue cette 
semaine i Moscou. 

On y volt Ptiüby, soixante- 
quinze ans, revêtu d'une veste de 
tweed, une tassa de thé posée 
devant hâ, parler en anglais, avec 
traduction simultanée, du recru- 
tement d'émigrés lettons per les 
services de renseignements occi- 
dentaux.. 

Recrutés secrètement an 
1934 par les services de rensei- 
gnement soviétiques, Philby 
s'est engagé six ans plus tard 
dans tes services secrets britan- 
niques, où il a fini par diriger un 
département chargé de l'URSS 
et de l'Europe de l'Est 

U a dû démissionner en 1951, 
alors qu'il était soupçonné 
d'avoir averti tes espions Guy 
Burgess et Donald McLean «fa 
leur arre s t a t i on imminente, ce 
qui leur a permis de fuir à Mos- 
cou. - (Reuter.) 


CONCOURS 

Le Monde Du 



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ADRESSE: 


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iiaatto 4 . U Uoode. service des ventes aq raméro. 7, nie des Rafirtw 7Ytw Papk 





















••• Le Monde O Vendredi 20 novembre 1987 5 




Diplomatie 


Le ministre israélien des affaires étrangères en visite à Paris 

« Noos ne ferons rien qài puisse gêner les pays arabes modérés 
dans leur lutte contre le khomeinisme » 


Normalisation entre Paris et Addis-Abeba 

M. Mitterrand a reçu 
un haut dirigeant éthiopien 


nous déclare M. Pérès 


M-- Shimon Pérès, le m iu fa ii g 
israélien des affaires étrangères, 
était attendu jeudi soir 
19 novembre à Paris pour une 
brève visite de travail en France 
à la suite de laquelle fl se rendra 
en Grande-Bretagne. . 

JÉRUSALEM 
de notre correspondant 

Israël n’entend rien faire qui 


dans leur lutte contre l'Iran de Kho- 
memy. Tel est te message formate 
par M. Shimon Pérès, te ministre 
israélien des affaires étrangères, 
«fans un entretien accordé an Monde 
mercredi 1 8 novembre. Il reflète une 
volonté israélienne de rassurer à la 
fois tes participants an récent som- 
met d’Amman et tes pays occiden- 
taux - Etats-Unis, Grande- 
Bretagne, France, notamment - 
dont les flottes sont présentes dans le 
Golfe et qu’inquiètent les persis- 
tantes rumeurs sur l'éventuelle pour- 
suite de ventes d’armes israéliennes 

à riran. 

M. Pérès est catégorique : • Nous 
ne sommes pas impliqués dans la 
guerre entre l'Iran et l’Irak [—]. 
nous ne soutenons pas Khomeiny 
/_/. nous avons arrêté depuis long- 
temps de vendre des armes à Téhé- 
ran. et vous pouvez être sûrs que 
nous n’allons, en aucune façon, 
chercher à nuire aux tris serieux 
efforts déployés par les pays arabes 
modérés pour faire face au danger 
que représente le khomeûdsme. » 

La mise an point intervient fort 
opportunément, à un double titre : 
au moment où les pays arabes 
reprennent leurs relations avec 
l’Egypte pour faire front contre 
l’Iran et an moment, aussi, où Israël 
célèbre le dixième anniversaire du 
voyage du président Sadate & Jéru- 
salem, qui avait vain an Caire d’être 
boycotté par ses pairs. Ponr 
M. P ér ès, tes. choses doivent être 
claires : l’épisode de l*«Irangate» 
est bd et bien terminé, et Israël, 


Alors que se forme autour de 
FEgypte on bloc de pays arabes 
modérés face à la menace de l'extré- 
misme iranien, le ministre paraît 
soucieux de dissiper l’imp r es s ion 
qu 'Israël a pu jouer le rôle d '« .allié 
objectif » de la République islami- 
que — parce que la guerre du Golfe 
affaiblissait P Irak, un des Etats tes 
plus radicaux de la région, et parce 
qu’elle épuisait tes ressources nnan- 
cièrcs est militaires du monde arabe. 
Or Israël se serait retrouvé placé en 
porte à faux, dans une position déli- 
cate & la fois S l’égard de FEgypte, 
qui soutient l’Irak, et & l’égard des 
Etats-Unis, dès l'instant où ceux-ci 
décidaient de s’opposer aux menées 
iraniennes dans le Golfe. 

La bataille en foveor 
fige conférence mteraatHMale 

M. Pérès affirme que cette sotte 
d*« alliance non déclarée » entre 
Israël et la République islamique 
. n’a « jamais existé ». C’est d’autant 
pins vrai aujourd’hui, explique-t-il, 
que le sommet d’Amman « a cristal- 
lisé un camp arabe prit à affronter 
le khomeinisme et l’extrémisme ». 
« Ce camp comprend la plupart des 
pays arabes, poursuit-il, et il a véri- 
tablement besoin de l’Egypte : seule 
une petite minorité s'oppose à cette 
évolution : la Libye et la Syrie. Le 
rate ressent très fortement l'idéolo- 
gie de Khomeiny comme un danger, 
et c’est pour eux un problème plus 
grave que le conflit israélo-arabe, 
qui, à leurs yeux, devient secon- 
daire. » 

Cette évolution intéresse Jérusa- 
lem an {dus haut point, car 3 y a 
dans ce « camp », observe M. Pérès, 
« le sentiment de plus en plus mar- 
qué qu’avec Israël la choses peu- 
vent se régler par la négociation, 
alors qu’on se demande s'il est pos- 
sible de négocier avec Khomeiny ». 

Depuis quelques semaines, la 
presse israélienne débat gravement 
de ce que doit être la position de 
Jérusalem à l'égard du conflit irano- 
iralden. Certains .commentateurs, 
sources gouvernementales à l'appui. 


aioolc-t-iL_ae peut pas être du côté . .assurent . qu’il est temps ponr Israël 
j. .%• zJL. -j:. . ... n— ji 'a... Am, vr~»h 


de l’imam Kbomemy, puisque Israël 
- ne peut pas souhaiter devenir un 
îlot de liberté et de prospérité dans 
un océan de fondamentalisme et de 
misère ». 


de se prononcer un faveur de l’Irak. 
M. Pérès y voit une discussion 
futile : * Regardons la choses en 
face, nous ne pouvons jouer aucun 
râle dans cette guerre ; U n’est pas 


Proche-Orient 


Le conflit du Golfe 

Bagdad accuse Téhéran d’avoir bombardé 
un hôpital an lendemain de l’attaque 
d’une centrale nucléaire iranienne 

Bagdad .a accusé l'aviation ira- - été à l’origine d’une pollution 
nkane cTavofc bombardé, le mer- -nucléaire ayant affecté de nombreux 


credi 18 novembre, un hôpital, dans 
te nord-est de l'Irak, tuant neuf per- 
sonnes, dont- six femmes, et en bles- 
sant soixante-quatre autres. Cette 
attaque est intervenue au lendemain 
du bombardement par l’Irak d'une 
centrale nucléaire iranienne en 
construction, à la suite duquel Téhé- 
ran avait brandi la menace de repré- 
sailles et invité la population civile A 
évacuer les viDes irakiennes. 

Revenant sur leurs premières 
déclarations, les Iraniens ont mini- 
misé, mercredi, les risques de conta- 
mination radioactive dus au bom- 
bardement de la centrale de 
Bouchehr. Alors qu’un responsable 
iranien avait affirmé que le raid ira- 
kien pourrait avoir « les mêmes 
conséquences que l’accident de 
Tchernobyl » (la centrale soviétique 
rfmw rîuce&die, en avril 1986, avait 


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en notre pouvoir de l'influencer 
dans un sens ou dans l'autre et il est 
absurde de parler autrement. » 

Rus simplement, il faut savoir 
profiter « des chances accrues » de 
régler le conflit israélo-arabe 
offertes par une conjoncture favora- 
ble, qu % a illustrée le sommet 
d’Amman et que M. Pérès résume 
ainsi : « L'Egypte a obtenu gain de 
cause parmi ses pairs » ; l’émer- 
gence du fondamentalisme met en 
danger tous tes pays arabes; les 
Etats-Unis et l'Union soviétique pro- 
gressent vers des relations moins 
conflictuelles; enfin, le roi Hussein 
de Jordanie a considérablement aug- 
menté sa marge de manœuvre & 
1 Issue du sommet d’Amman, dont il 
est sorti avec la stature • d’un diri- 
geant arabe de premier plan ». 

Dès lors, M. Pérès s'estime plus 
justifié que jamais à poursuivre sa 
bataille en faveur d'une conférence 
internationale destinée à relancer le 
processus de paix au Proche-Orient 
Peu importe que cette « ouverture 
internationale » soit 1e fait de deux 
pays (les Etats-Unis et l’URSS) ou 
bien des cinq Etats membres perma- 
nents du Conseil de sécurité de 
l’ONU. L'important, djt-fl, est que 
la conférence internationale irait 

S u’un rôle limité et que s’engagent, 
ès sa réunion, des négociations 
directes entre Israël et ses voisins 
arabes. 

Les Etats-Unis approuvent cette 
double condition, et le ministre 
affirme qu’ils étaient même prêts A 
consigner leur accord sur ce point 


dans un « mémorandum ». écrit qui 
aurait lié les différentes administra- 
tions américaines. Les conversations 
â ce sujet se sont arrêtées faute 
d’entente au sein du gouvernement 
israélien sur la question de la confé- 
rence. Le premier ministre, M. Sha- 
mir, y est toujours opposé. M. Pérès 
le constate froidement. 11 estime que 
provoquer une crise gouvernemen- 
tale à moins d'un an des élections 
« ne servirait à rien - et qu’il lui 
faut, d'ici là, tenter de « convain- 
cre »„ 

ALAIN FRACHON. 



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Les relations franco-éthiopiennes, 
très «fraîches» pendant plusieurs 
années, connaissent un net réchauf- 
fement. M. Mitterrand a reçu pen- 
dant une demi-heure à l’Elysée, mer- 
credi 18 novembre, M. Flsscha 
Desta, vice-président de la Républi- 
que éthiopienne et numéro trois du 
bureau politique du parti unique, et 
du même coup du régime d’ Addis- 
Abeba. C’est la première fois que 
M. Mitterrand recevait à l’Elysée un 
haut responsable éthiopien. 

Le chef de l’Etat, indique-t-on 
dans son entourage, estime que tes 
relations entre Paris et Addis-Abeba 
ont de nouveau atteint un • niveau 
convenable, mais un peu bas ». U 
souhaite, en conséquence, une inten- 
sification de ces relations. Ce sera 
l'objet des travaux de la «grande 
co mmiss ion » mixte franco-éthio- 
pienne qui se réunira du 11 au 
13 avril 1 988. Cet organisme n'a pas 
siégé depuis plus de cinq ans. 


Les menaces 
de famine 

M. Desta est & la tête d'une délé- 
gation qui effectue une tournée en 
: Europe. C’est l’une des trois • mis- 
sions » envoyées par son pays, de par 
le monde, pour expliquer les change- 
ments récents intervenus en Ethio- 
pie depuis que celle-ci est officielle- 
ment une « République démocra- 
tique et populaire ». Préoccupé par 
les nouvelles menaces de famine, 
M. Desta a fait état des besoins en 


céréales de son pays, qu’il estime à 
600000 tonnes. La CEE fournit à 
l’Ethiopie 30 000 tonnes et la France 
a décidé, fin septembre, de livrer 
plus de 8 000 tonnes de blé (le 
Monde du 1 er octobre). 

Les rapports franco-éthiopiens 
s'étaient brutalement dégradés en 
mars 1982, lorsque les autorités 
d’Addis-Abeba demandèrent au 
chargé d'affaires de France de 
réduire de moitié dans les quarante- 
huit heures les effectifs du personnel 
diplomatique en poste dans la capi- 
tale éthiopienne. Dix diplomates 
français avaient dû quitter Addis- 
Abeba. A l'origine de cette crise se 
trouvait un communiqué publié par 
le Parti socialiste français critiquant 
la politique de l'Ethiopie en Ery- 
thrée. 

Une amorce de réconciliation 
avait eu lieu en mars 1983, lors 
d'une visite en Ethiopie de M. Mau- 
rice Faure. En juin de la même 
année, les deux pays avaient signé 
un protocole sur la réhabilitation du 
chemin de fer reliant Addis-Abeba à 
Djibouti. 

En août, M. Faure avait été reçu, 
en tant qu’émissaire de M. Mitter- 
rand, par 1e président Menguistu 
HaHé Mariant. Au début de février 
1987, l’Ethiopie avait contribué à la 
libération de dix membres d'une 
équipe de Médecins sans frontières 
pris en otage pendant deux semaines 
par un mouvement d’opposition au 
gouvernement so malien soutenu par 
1e gouvernement d’Addis-Abeba. 


CAESAR BORGIA , 

César Borgia débuta dans 
la vie poEtique en tuant 
son frère pour Famour de 
sa sœur qn était la maî- 
tresse de leur père, le pape 
AfexanfreVL 




; le livre 
de chevet des tyrans. 

Un livre incendiaire qui fut 
brûlé en place pubique. 

U Prince 

de 

Nicolas Machiavel 

avec les commentaires de 
Napoléon Bonaparte. 


.pays), le représentant * dé JTraiL 
auprès de l'Agence internationale de 
l’énergie atomique (AIEA), 
M. Khaifl Moussavi, a estimé quU 
n’y avait, pour le moment, aucun 
danger. Téhéran a tout de même 
demandé l’envoi par l’AIEA d’une 
mission en Iran. 

D’autre part, la société ouest- 
allemande, dont un technicien a été 
tué 1res du bombardement de la cen- 
trale de Bouchehr, a fait savoir 
qu’elle avait envoyé une équipe 
d’inspection de treize membres pour 
assurer ta maintenance des équipe- 
ments déjà en place, « après avoir 
reçu des assurances sur le fait que 
l’Irak s’engageait à ne pas attaquer 
de centrales nucléaires à but pacifi- 
que ». Les survivants de l’équipe 
ouest-allemande ont été évacués 
après te raid irakien. 

Par affleura, le premier ministre 
iranien, M. Mïr Hussein Moussavi, a. 
réaffirmé, mercredi, la volonté de 
son pays de poursuivre la guerre, 
déclara nt, que Téhéran ne « négo- 
ciera pas de cesse-le-feu ». 

Les Irakiens ont, de leur côté, , 
anno ncé une nouvelle attaque contre 
un pétrolier au large des côtes ira- 
niennes, la quatorzième en un peu | 
plus d’une semaine. A Pékin, un ; 
porte-parole officiel a indiqué que la 
Chine avait cessé d’exporter ses mis- 
siles Siïkworm sur te marché inter- 
national et ne vendait « plus aucune 
arme à l'Iran». Humeurs de ces 
"«««Te» ont récemment touché te 
territoire koweïtien, ainsi qu’un I 
pétrolier américain dans te Golfe. 

Sur 'la plan diplomatique, le 
Qatar et la Ma uritani e viennent de 
rftàMff leurs relations diplomati- 
ques avec l’Egypte. Neuf pays 
arabes ont ainsi renoué officielle- 
ment avec Le Caire depuis le som- 
met d’Amman, la semaine dernière. 

- (AFP. AP. Reuter. UPC j 



Oui, le prince César symbolise 
le Condottiere de la Renais- 
sance : il triche, il ruse, il empoi- 
sonne. il assassine, il monnaie 
sa soeur, la ravissante Lucrèce. 

Les femmes en sont folles, les 
hommes l’envient les maris 1e 
haïssent, mais tous le craignent 
et sa seule présence engendre I 
la peur et l'angoisse. Aussi cruel I 
que téméraire, il ne recule i 
devant aucune scélératesse, 
aucun crime, aucun acte aussi < 
infâme soit-il, pour se tailler un i 
royaume au coeur de l’Italie. 

Le Evre de chevet des I 
tyrans et des ambitieux. 

César Borgia fut l'inspirateur du | 

livre le plus discuté, le plus in- , 
quiétant qui ait jamais été écrit: , 
“le Prince" de Nicolas Machia- ; 
vei, livre de chevet des grands 
' personnages de l'Histoire. ( 

Chartes Quint l'admirait, Guil- I 
laume d'Orange le gardait sur 
sa table de travail. Henri IV ne 
s'en séparait jamais, Richelieu ! 

et Catherine de Médicis l*em- ! 

portaient même en voyage, Fré- i 
dèric de Prusse ne pouvant < 
accepter de l'admirer le com- _ 
battait Bismarck, Mussolini, l 
Hitler, Staline l'avouèrent ou- ' | 
vertement: “te Prince" était leur ■ 
livre préféré. Napoléon le lisait R 
et le relisait, il le gardait dans Ë 
son carrossa même pendant la * 
bataille de Wèterioo! I 

La présente édition d’art de ■ 
Jean de Bonnot restitue exacte- ■ 
ment le texte de l'exemplaire I 
que fempereur Napoléon gar- fl 
dait dans son carrosse et sur ■ 
lequel il avait porté des notes de . 
sa propre main. : 

Ce livra, avec ses commentai- - 
res» fut imprimé chez H. Nicolle, ? 
12 rue de Seine à Paris en 1816, ■ 
après la chuta de f Empereur. I 

L'exemplaire de Napoléon se £ 
trouvait, nousditl'abbéGuillon, ■ 
dans son carrasse, pillé par les I 
Prussiens, le fameux jour dé la | 


bataille de Waterloo (18 juin 
1815) et il tomba entre les mains 
d'un des officiers prussiens qui 
participaient au saccage. Les 
noms de ces officiers figurent 
dans les archives du ministère 
de la Guerre de l'Allemagne 
fédérale. 

L’abbé Guillon nous garantit, 
l'authenticité de l'ouvrage, mais 
il ne nous dit pas comment il est 
arrivé entre ses mains. Cepen- 
dant la fiche de fa Bibliothèque 
nationale n'émet aucun doute 
sur la véracité de la traduction 
et des commentaires de Napo- 
léon: “Abbé Aimé Guillon, dit 
Guillon de Montlèon. Machia- 
vel commenté par Napoléon 
Buona parte, manuscrit trouvé 
dans le carrosse de Buona- 
parte, après la bataille de Mont- 
Saint-Jean, le 18 juin 1815“. 

C'est ce Evre dont Napo- 
léon ne se séparait jamais 
que Jean de B o nnot offre à 

ses lecteurs, dans une pré- 
sentation du plus grand raffine- 
ment : le texte de cette édition, 
établie par l'abbé Guillon, est 


imprimé sur un papier vergé 
chiffon filigranè “aux canons” 
et fabriqué à la forme ronde 
comme autrefois. Chacun des 
26 célèbres chapitres explosifs 
de Machiavel est orné d'une let- 
trine gravée sur bois. 

La mise en pages est étudiée 
de telle sorte que le lecteur peut 
suivre l'œuvre de Machiavel et, 
en même temps, les commen- 
taires de Napoléon: le texte du 
"Prince” est imprimé sur les 
pages de droite et les commen- 
taires de l'Empereur sont por- 
tés, en italique, sur les pages de 
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SPÉCIAL 


L'EXPLOSION 

DES MARCHÉS FINANCIERS 


Panique à New York et Paris. 

Des années de progression ( 10 OOO milfiards de 
dollars échangés chaque jour) brutalement 
remises en cause. La dérégulation ; l'engouement 
pour la spéculation et ses dérapages , le divorce 
avec l'économie réelle, la permanence des désé- 
quilibres. 

Les retombées économiques et politiques à 
Washington et Paris. 


CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX 


Amériques 


ÉTATS-UNIS : le rapport parlementaire sur F« Irangate » 

Un sujet de discorde, et rien n’est réglé... 


WASHINGTON 

correspondance 


Après quarante-huit jours 
tfaudfflons puMques, fintarroga- 
vdn et las dépo si tions à huis dos 
de cent cinquante témoins et 
rexamen de trois cent mffle docu- 
ments, P enquêta parlementaire 

sur Te hangate » a pris fin. dans 

les récrêninations et la d isc ord e . 

D'autre part la trait final n'a 
pas été tiré sur l'affaire de 
r« I r an gate s. La procureur spé- 
cial Wateh chargé de P enquête 
judiciaire doit dans Iss prochaines 
sema ines décider de poursuivra 
ou non au moins quatre des prn- 
ripaux protagonistes de F affaire, 
k savoir l'antirai P dnda m r et le 
üeutenam-coionei North, antians 
membres du CanaaS national de 
sécurité; le général en ret rai t a 
Secord et son associé M. Hakan. 
La tâche du procureur est rendue 
plus tfifficSe dans ta mesure où 
F immunité ayant été accordée è 
cas témoins par la commisaion 
pour les amener à parier, le procu- 
rera ne poure pas s'appuyer sur 
leurs dépositions devant las 

enquêteurs parlementaires. 

De tout» façon, de longs mois 
S'é c o u leront avant qu’un grand 
jury se prononça sur les inculpa- 
tions. D'Ici là, même la classa 
poétique, préoccupée par la cam- 
pagne doctorale, sa sera l as s ée 
da r« Irangate », qui laissa la 
gra nd pubfic dans une relative 
ind i ffé re n ce. Aussi bien la pofiti- 
que de la Maison Blanche est da 
limiter ses comment a ires et d'en 
dre le moins po s si ble sur r affaire. 
Pratiquement son mot d'ordre 
implicite est : allons de r avant et 
parions d’autre chocs. 

Sans douta ls rapport da la 
ma jorité (quinze démocrates et 
trois répubScains) de la commis- 
sion est sévère pour le présidant 
Reagan. B ne lui est pas reproché 
seulement son «styfs de gouver- 
nement». mais aussi le fait qu'a a 
faffi à son obligation constitution* 
nsls de varier à la s tricte exécu- 
tion des lois. Et malgré ses pro- 
testations d'ignorance, la 
p résident ne peut éluder ses rea- 


ponsabütés dais les agissements 
Bégaux de ses subordonnes. Chef 
de radnénistratkMt, a aurait dQ 
savoir ca que faisaient ses subor- 
donnés. En outre, I a créé un 
environ nement permettant à 
ceux-ci de croire qu'il était partie 
à leur opération clandestine. 


ux sorcières» 

Le sé na t e ur Inouye et la. repré- 
sortant H amé t on , président de la 
commission, sont aOés plus loin 
en soulignait que le président 
n'avait jamais cond am né les men- 
songes, la destruction de docu- 


CE RAPPORT* 

prouve oue 
je ws 

R'.eblÂVOiB 

WEC 

c'AFFaTRE 

LüCHASRE/ 


la président de cotte 

op é ra t i on Bégaie. 

De mime, le ministra de la jus- 
tice. Edwtn Masse, a fait prouva 
d'incompétence, mais aucune cer- 
titude n'a pu être étabfie démon- 
trant qu'il aurait défibérément 
retardé r enquête afin de permet- 
tra aux fonctionnairas du Conseil 
de sécurité da détruire des docu- 
menta c om promet ta nt s . Enfin, le 
rapport da la commission aoufipi» 
qu’aussi bien las ventes d'armes à 
riran que le t ran sfert des fonds 
aux « contras» ont enfreint phi- 
siera textes légaux. 

Fora tenter d’atténuer la sévé- 
rité de leurs coAègues, huit parle- 



ments et ta violation da fa foi 
co mmi se par ses subordonnés, 
r Son sHanco actuel anpfkfue qull 
ne lee juge pas condamnables ». a 
assuré ls sénateur Inouye, jou- 
tant cepen da nt que le comporte- 
ment du préaidem ne justifiait pas 
une procédure da destitution. 
Néanmoins, les enquêteurs parle- 
mentaires soulignent qu'en raison 
des témoi gnag es con tr aefictniras, 
de la destruction de documents et 
de la mort da M. Casey, ancien 
directeur de la CIA, aucune 
preuve n'a pu être a pport é e ère* 
bltasant que le président état au 
courant du détournement, de 
fonds en faveur des « contre s ». 
Jusqu'à nouvel Ordre, & faut croire 
l'amiral Poindextsr quand il 
affirma avoir pris sur lui de ne pas 


(Dentaires répubOcasts 
tant fa minorité avaient dès mardi 
communiqué à l'avance leur rap- 
port au New York Times. A tour 
avis, les conclusions de la majo- 
rité n d h v o nt de la « c hass e aux 
sorcières»-. La pié ridant Reagan 
a commi s des teneurs de juge- 
ment». rien de pkSL. Lee m ro ri - 
tairas contestant que dss lofa 
aient pu être violées ou tou r n é e s , 
et 8s affi rmen t que la pré ri de nt et 
ses collaborateurs nfont jamais 
voulu cfisaimuler fa vérité. La pré- 
sident Reagan n'était pas au cou- 
rant; a ffi rment- ils , et, en suggé- 
rant le con t raire; les démocrates 
sont motivés per des considéra - 
tiens politiques et par leur boati- 
Bté è r égard du chef de l'exécutif. 

■ HENRI PERRE. • 


NICARAGUA ; dans la perspective des négociations . 

L’armée sandiniste et la Contra 
cherchent à renforcer leurs positions 


MANAGUA 

de notre correspondant 
en Amérique centrale 


L’offensive de grande en ve rgure 
déclenchée le 10 novembre dans le 
nard da Nicaragua par l’Armée 
populaire sandiniste (APS) semble 
s’essouffler face aux rebelles de la 
Contra, très mobiles et très comba- 
tifs. Les deux camps poursuivent le 
même objectif : contrôler on maxi- 
mum de t e r ritoire pour être en posi- 
tion de force an moment de Fouvcr- 
tore de négoc iat i on s qui parement 
désonn ai s inévitables. 

Compte tenu des moyens tris 
importants engagés par Famée 
pour, «fit-on officiellement, « en finir 
avec la Contra ». les experts mili- 
taires estiment que les rebelles, 
équipés et finances par les Etats- 
Unis, sont devenus beaucoup plus 
efficaces an cours des dentiers mois 
et peuvent compter sur l’appui 
(vivres, informateurs, etc.) de la 
papulation dans les régions monta- 
gneuses du nord du Nicaragua. 

Le ministère de la défense a 
confirmé l'intensité des combats qui 
opposent depuis dix jouis six batâfl- 
loas de T APS (environ quatre uriSe 
ring cents hommes) à pr ès d’un mil- 
lier de «centras» disposés dans les 
montagnes des départements de 
Jxnotega et de Matagalpa (le total 
des effectifs de la guérilla, dans 
l’ensemble du ter ri to ire nicara- 
guayen, s’élèverait à six mille 
hommes). Pour dâoger les rebelles. 
Tannée a re co u re à la g ross e artille- 
rie, les redoutables BM-21 soviéti- 
ques, les « orgues de Stafine ». 

Au co ure des dernières ««naine*, 
la rentra a profité du cesscz-le-feu 
unilatéral décrété dans quatre zones 
par Managna (du S octobre au 
5 novembre) pour se rapprocher de* 
centres urbains et recevoir de nou- 


veaux parachutages d’armes en pro- 
venance du pays voisin, le Hon- 
duras. A un moment, la viDe de 
Jinotega, capitale du département, a 
elle-même été menacée par les 
rebelles, qui ont réussi à faire entrer 
un commando pçxir saboter une ins- 
tallation électrique. « Les « con- 
tras» ont eu droit à un mois de 
vacances, ils ont eu le temps de se 
reposer ; maintenant, il s'agit de les 
repousser dans les montagnes, là où 
ils étaient avant le cessez-le-feu », 
noos a affirmé un hast fonctionnaire 
sandiniste, ajoutant : « Nous 
sommes en train de gagner la 
guerre, mois il n'y aura pas de 
Waterloo pour la Contra.» 

Des pertes 
importantes 

On est loin d’un Waterloo, en 
effet Si la supériorité militaire des 
sandiniste» en fait aucun doute, le 
prix d’une victoire sur le terrain 
serait cm ém anent coûteux. Selon 
la Contra, les saxriimstes auraient 
perdu vingt-six hélicop tère s soviéti- 
ques depuis le début de Tannée, soit 
pris de 50 % de leurs forces 
aérienne». Ce bilan est sans doute 
gonflé, mais ks autorités elles- 
mêmes rec onnai ssent la perte de 
sept hélicoptères au cours (tes quatre 
dentiers mois, abattus par les redou- 
tables missil es Redeye f ournis par 
les Etats-Unis à la Castra. 

Sur le plan humain, les pertes 
sont de plus en plus imp ortantes. Le 
ministère de la défense a annoncé la 
mort de dix-huit rebelles pour la- 
seule journée du 16 novembre, maig- 
fl n’a pas donné le nombre des vic- 
times pour Farinée. Les pertes ont 
dû être très élevées si an se base sur 
ks chiffres officiels pour la période 
du 5 octobrc'au S novembre : deux 
cent quinze morts du cflté go u ve rn e- 


mental, le bilan mensnd le plus 
élevé depuis le dâmt de la guerre, fl 
y a six ans. Et pourtant cette période 
a correspondu au cessez-le-feu 
décrété par Managua. 

Ces bilans, que les autorités ne 
p e u v ent pins — ou ne veulent" plus ? 
— cacher, ont des conséquences psy- 
chologiques très négatives pour b 
régime, qui a déjà été ânantë par la 
faite aux Etats-Unis, an dâmt du 
mais, d’an officier, le major Roger 
Miranda, très proche du ministre de 
la défense; 

L'armée a des difficultés de 
recr ut e me nt, be au co up de jeunes 
cherchant par tous les moyen » à 
échappa- au service militàire. De 
pins, le nombre de désertions serait 
en augmentation, sans atteindre 
pour autant les niveaux élevés clai- 
ronnés par la Contra (un porte- 
parole des rebelles a annoncé, k 
mercredi 18 novembre, que 
quarante-huit recrues avaient 
déserté d*un seul coup dans b dépar- 
tement de Boaco, à l’est de la capi- 
tale). 

L’impasse sur le pka ntifitazrese 
confirme donc. Beaucoup de Nkat- 
raguayeps continuent d’espérer que 
le president Daniel Ortega, dans 
Fesprit du plan do paix signé Je 
7 août à Guatemala par cinq pays 
d’Amérique cen tra le, finira par 
accepter de dialogua avec la Contra 
pour parvenir à un cessez-fe-feu. 
ML Ortega s’est déjà prononcé en 
faveur de négociations indirectes, 
par rintermédiaire de r a re b evê q ue 
de Managua, fe rarrfmni Obanoo. 
Mais il reste à défini» fcg modalités, 
à la suite du rejet par la Contra du 
proposé la semaine dernière à 


Washington par M. Ortega, qm a 
laissé une porte ouverte en dédo- 
rant : - Cest une proposition, ce 
n’est pas un ultimatum. » 

.BERTRAND DE LAGRANGE. 


Afrique 


Lcconflit 

da Sahara occidental 


daFnmtPofisario 
litre les posîtic 
marocaines: 


Après plusieurs mena d’accalmie 
et .à quarante-huit heures de l’arri- 
vée sa Sahara occidental de. la uns- 
<? j«< t yfft nîq niB de TONU, Te Front 
Polïsario a lancé, mercredi 
18 novembre, une attaque «de 
grande envergure » contre les forces 
armées marocaines. 

Le Maroc a iccunnu la perle de 
aojxanrè-dbiize homme!» tes de ces 
combats, dédcnchfe à Tan bc par b 
Front Pta&sarïo contre les positions 
de Tannée marocaine « dans les 


Dretgà », au Sahara o cc i dent al 

Dus mi co mmuni qué publié à 

Fefr»*, l’état-major des forces 
armées rayâtes marocaines chiffre à 
deux < n tf quarante-cinq b nombre 
de « rebelles » tués dans les rangs dn 
Polïsario, et à soixante-douze cehu 
des rh< t u t ,n d" (martyrs) de Tannée 
marocaine tombés sur le champ de 
tertaPlfe. Loi forces armées royales 
ont eu également à déplo rer 
soixante-seize blessés. Le commua- 
qné indique -que « tes rebelles ont 
mis en oeuvre l’équivalent de deux 
failàks motorisés et tut failak 
blindé face aux points d’appui 
dTmmoudgtier et face aux points 
d’appui de Oued-Sebd. ainsi qu’un 
fauak motorisé et un failak blindé 
appuyé par r artillerie lourde » 
(selon ks spécialistes utilitaires, un 
faible est co m posé de quatre cents 
hommes environ). 

Les combats, qui ont duré, sekn 
k communiqué, de fi heures à 7 h 30 
(GMT), ont également p er mis la 
capture de trois « rebelles » et là 
destruction ou b r éc up é ra tion de 
cmqoaste-six véhicules, que 

<T « importants lots d armements et 
de munitions »w 

Four sa part, dans un 
qné diffusait Alger, b FûKsario a 
affirmé que « râmto - m ni» militaires 
ont été tués et quatre- 
vingt-onze autres blessés as cours do . 
roffehriva lancée w»r»ini-«n|gw4 

dn t TTÎfi*IITfr îwnr rie défigure mwifc 
cahr dn recteur de Dhoneîheh. Le 
Fo&sario, qui a fait état (Tune inter- 
vention «massive» de Tavîation 
marocaine et de renforts, a affirmé 
qu'il avait « investi et occupé quatre 
.points d’appui. et poursuivi les 
trowpes marocaines à l’intérieur de 
leur dispositif darlire le mur ». 
Selon k comnuntiqné, sept blindés 
M-48. troi s véhi cules de transport de 
troupes (VTT) M-113 de fabrica- 
tion américaine et quatorze véhi- 
cules tout-terrain ont été détruits et 
une « Importante » quantité d’armes 


De Rabat, Tétatraajor marocain 
a estimé que ces attaques « ont été 
planifiées a exécutée s dans le but 
défaire monter la tension dans la 
région à 48 heures de l’arrivée de la 
mission technique de l’Organisation 
des Nattons unies » au Sahara occi- 
dental. «le moment et l’objectif 
choisie par tes mercenaires pour se 
manifester de - nouveau révèlent à 
l’évidence, pourrait b communiqué, 
leur i n te nti on claire de faire déra- 
per le conflit en l’étendant à 
d’autres pays de la région et à 
saborder la mission onusienne tant 
attendue et qui constitue m maillon 
décisif dans le processus de paix 
initié par k secrétaire général de 
l’ONU, M. Javier ferez de Cwd- 
lar. » « Cette action Illustre on ne 
peut plus clairement l’hostilité et 
les réticences que les mercentàres 
ont manifestées à maintes reprises 
pour faire obstacle à cette nds- 
ridre », concfut-iL 

Attendu ve n d r e di 20 novembre à 
ElAJoun (Sahara occidental), cellh- 
ci — com p osée d’une quinzaine 
d’experts et dirigée par M. Abderra- 
lum Farah, secrétaire général 
adjoàrt pour les affaires politiques 
spéciales - a pour tâche de recueil- 
lir des informations et données tech- 
niques dont M. Parez; de Cnelbr 
aura besoin pour la poursuite de ses 
efforts en vue <fune sotattxm pacifi- 
que au problème de la région. 

Aimonoé b 24 septembre, renvoi de 
cette mwri o n onusienne avait été 
bien accueilli par le _ 

(AFP. Reuter). 


40 années 
de présence active 


©COFACE 

compagnie française dassurcmce peut le commue exîei leur 
12, Cours Michelet, La Defense 10 
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Le Monde • Vendredi 20 novembre 1 987 7 




Afrique 


TUNISIE 


M. Jospin 


TUNIS 

de notre envoyé spécial 


a été le premier homme politique étranger 
reçu par le président Ben Ali 


ME. Lionel Jospin, premier- secrétaire 
du PS, a quitté Tunis, ■tei I meriaw}i 
1 8 novembre,, après "av&ir.Ven vingt-' 
quatre' heures. - rencontré ‘ 'dans leurs 


credi matin (le Monde du. 19 novero- 
bre) , les chefs d’Etat algérien et tuni- 
sien. M. Jospin est le premier homme 
politique français à avoir rendu visite à 
M- Zme El Abattue Ben.AC. le nou- 
veau préskient de la République turùr. 
sienne.' M. Beu AB a même précisé à 
son hâte - qu’a a reçu en compagnie 
de M. Louis Le Pensée, ancien min» 
tre et memhre du secrétariat national 
du PS chargé des questions intemaio- ' 
nales — qui! était le premier dirigeant 
politique non t unisie n reçu au palais de 
Carthage, depuis le changement de 
pouvoir du 7 novembre. 


Les français 


nome 

de Richelieu 
à Mitterrand 

^ Pierre Biarnès ^ 


Témoin ottentf et amical 
de b décotonisotiofi et ide 
la construction des Etats 
africains cf aujourd'hui ' 
Diamès consaae aussi des 
pages savoureuses, 
empreintes de tendresse 
et de perfidie, au 
microcosme de ses 
compatriotes expatriés. 
Philippe GaiBard 
Jeune Afrique 


Les socialistes français ont été 
, frappés .de la grande sensibilité - pres- 
que de l'inquiétude - qu'ont montrée 
les nouveaux dirigeants tunisiens à 
F égard de la France et de son opinion 
' publique. Le président tunisien a 
demandé & M. Jospin de tra n smett re & 
M. Mitterrand et au gouvernement 
: français un message soulignant 
l'importance qu’il attache à l’amitité 
franco-tunisienne. M. Jospin s’est 
engagé b transmettre ce message à ses 
deux destinataires. 

Dés le soir de son arrivée â Tunis, te 
délégation française a été reçue très 
longuement par le premier ministre, 
M. Hedi Baccoucbe. M. Baccouche a 
évoqué les rumeurs qui circulent à 
propos d’un projet d’attentat contre 
M- Ben AH, qui aurait déterminé les 
conjurés ( le Mondeûu 18 novembre). 
Ce n’est pas exactement la version 
qu'a donnée le premier ministre, qui 
s'est borné à observer que tes nouveaux 
dirigeants tunisiens avaient des 
• interrogations * sur un projet de 
remptecnneïit de M. Ben AB (Qui 
était alors premier ministre ae 
M. Habib Bourguiba) sans en connaî- 
tre tes modalités. De toute façon, selon 
M. Baccouche, ce projet n'a pas pu 
être un él émen t déterminant dans te 
destitution de M. Bourguiba, car tes 
nouveaux dirigeants tunisiens n’ont en 
ces •‘interrogations » qu’après leur 
arrivée an pouvoir. 

Avant de quitter ta Tunisie, M. Jos- 
pin a indiqué qu'il n’avait pas jugé 


• nécessaire ou souhaitable » de 
demander à rencontrer l'ancien prési- 
dent Bourguiba, qui * fait partie de 
l’histoire ». mais qull s'est « enqruis de 
sa santé ». Quant à M. Ben Ali, il Ta 
trouvé, au cours d'un long entretien, 

• compact », - homme de caractère 
plus disposé à écouter qu’à parler - et 
s'exprimant » par phrases directes , 
sans littérature excessive et sans 
entrer dans les détails ». 

Les nouveaux dirigeants tunisiens 
ont donné à leurs interlocuteurs fran- 
çais l'impression qu'ils sont décidés à 
avancer dans la voie qu’ils ont choisie 
» méthodiquement mais progressive- 
ment et assez prudemment ». comme 
Fa dît M. Jospin, tout a se montrant 
soucieux d’assurer 1a « continuité » 
avec l'ancien président à vie qu’ils 
semblent vouloir ménager. 

Outre tes dirigeants du Parti socia- 
liste destouricn (PSD) au pouvoir, 
MM. Jospin et Le Pensée ont rencon- 
tré tes dirigeants du Mouvement des 
démocrates socialistes (MDS), parti 
d’opposition reconnu, mais qui ne dis- 
pose d’aucun député dans une Cham- 


Le président algérien Chadli avait, 
lui aussi, mardi, confirmé & te déléga- 
tion française 1a satisfaction de l’Algé- 
rie. Selon hri, tes nouveaux dirigeants 
tunisiens sont d’abord des 
• patriotes ». soucieux des intérêts de 
leur pays, et qu'il * respcle ». 

Lors de son séjour en Algérie, 
M. Jospin s'est rendu, avec l'accord 


des autorités algériennes, au cimetière 
européen Saint-Eugène, à Alger, et a 
rencontré des résidents français qui lui 
ont exposé, notamment, les problèmes 
des femmes françaises mariées à des 
Algériens, ceux des enfants des cou- 
ples mixtes, ainsi que Tes difficultés 
que rencontrent tes pied-noirs restés 
sur place qui veulent vendre leurs 
biens. 

JEAN-LOUIS ANDRÉANL 


• Limogeages. — M. Ben Ali a 
mis fin mercredi aux fonctions de 
MM. Amor Chadli, ancien mintsue- 
directeur du cabinet de M. Bour- 
guiba, et de Mansour Skhiri, qui 
détenait les portefeuilles de l'équipe- 
ment, de l'habitat et des transports, 
en tant que secrétaires généraux 
adjoints du PSD. Le président a éga- 
lement écarté M. Mohamed Sayah, 
ancien ministre de l’éducation et de 
l'ansagnamant supérieur, du bureau 
politique du PSD. son instance diri- 
geante. Appréhendés lors de la mise 
à l’écart de M. Bourguiba, ces deux 
anciens ministres sont actuellement 
en état d’arrestation. 

Enfin, le président tunisien a 
convoqué le comité central du PSD 
pour les 5 et 6 décembre prochain. 
Cette instance doit procéder à une 
« étude critique » de l'action du PSD 
depuis l'indépendance et définir de 
nouvelles méthodes de travail. 


Asie 


CHINE : un questionnaire inédit 


Un hebdomadaire officiel sonde anonymement 
ses lecteurs sur l’opportunité des réformes 


PÉKIN 

• de notro correspondant 

« Etes-vous, oui ou non. satisfait 
du dernier changement de politique 



L AU SOMMAIRE: CETTE SEMAINE I 

LES 

SOCIÉTÉS SECRÈTES 

ÉTIB . 

SOCIETES FERMES 


RaêBon ••• Rose-Croix •••Association des HaaKha*** 
Ordre de Malte ••• Ordre du Ctou —m Baghera —m 
francs-Nfchons ••• Cbewhrs du Goûte-Boutin — Con- 
frérie des Chauves de franco ••• Association des sèduc- 
teurs et séductrices indépendants Kangourous Les 
Invisibles ••• Adorateurs de Poignon ••• Co nfrérie des 
Comparions de la pudique braguette ••• Enfants des 
ténèbres Jockey-Club — Rotaiy et Lions Club mLa 
Siècle ••• Club des solitaires — TraveBers Club m Club 
des cent m Racing-Cfub — Manm’s Business Clubm 
Compagnons du Tour de francs ••• AFff ••• 

un dossier surprenant 

ET AUSSI 

LAPOUHQKETL'ARGBIIT: 


en Chine ? » Depuis 1a fondation de 
la République populaire, les Chinois 
ont appris à répondre, avec tout 
l’entrain qu’on attendait d’eux en 
haut lieu, à cette question posée, 
sons une forme ou une autre, â 
l’issue d’une réunion de l’une ou 
l’autre des instances supérieures du 
régime. Un grain de sable vient de 
se glisser pourtant dans cette méca- 
nique bien huilée, après le treizième 
-congrès du Parti communiste. 

L’hebdomadaire Uaowang (Pers- 
pective) — sous-titré Outlook en 
anglais pour bien montrer qu’il voit 
loin - vient de publier un question- 
naire complet destiné à mesurer 
l’état d'esprit réel de 1a population, 
en précisant A ses lecteurs qu’ils ne 
devaient indiquer ni leur identité ni 
leur emploi. Tout au plus doivent-ils 
fournir un certain nombre de rensei- 
gnements destinés à permettre 
l’exploitation politique du soudage : 
sexe et situation de famille, niveau 
d’éducation, catégorie socio- 
professionnelle, revenu mensuel, 
appartenance éventuelle au Parti 

cnmmnnÎBia. 

Le demi-million de lecteurs de 
cette revue, un organe officiel très 
en pointe dans l'effort de réforme, se 
voient ainsi pour la première fois 
offrir de dire en toute impunité s’ils 
ont confiance on non dans 1a capa- 
cité du gouvernement de mener à 
bien une refonte radicale de la poli- 
tique chinoise, s’ils comprennent ou 
non ce que les autorités entendent 
par la nécessité d’instituer une caté- 
gorie de fonctionnaires qui ne soient 
pas membres du PC, et s’ils croient 
possible une telle innovation, qui va 
à l'encontre des moeurs do commu- 
nisme de guerre toujours en vigueur. 
Ou encore — question à la limite du 
surréalisme dans un pays où l'on a 
l’habitude de travailler là où les 
chefs jugent bon de vous envoyer — 
quels seraient les critères qu’ils 
retiendraient pour leur nouvel 
emploi dans le cas où ils seraient ■ 
touchés par la restructuration écono- 
mique et son cortège de licencie- 
ments et de. transferts de main- 
d'œuvre. 

La question la plus surprenante 
est peut-être la première, qui sug- 
gère carrément que les Chinois aient 
pu être plus intéressés, dans te publi- 
cité entourant le dernier congrès du 


parti, par ses implications pour leur 
niveau de vie personnel que par les 
changements de personnes à la tête 
dn régime... Quant à la dernière 
question, elle frise l'incitation au 
persiflage ; au vu des conclusions du 
congrès, êtes-vous * enthousiaste, 
conscient de vos lourdes responsabi- 
lités, partagé entre la Joie et 
l’inquiétude ou indifférent ? ». 

L'hebdomadaire ne le précise pas 
dans ses colonnes ; mais sa rédaction 
ne se cache pas en privé d’avoir été 
conviée à publier ce questionnaire 
rédigé par les stratèges èscommuni- 
cation du parti, le département de la 
propagande. Tous les sondages 
publiés jusqu’à présent — une inno- 
vation en eux-mêmes, dans une 
Chine où pendant si longtemps la 
règle absolue a été d’exprimer un 
soutien indéfectible au dernier tour- 
nant en date de la ligne officielle — 
étaient réalisés par des enquêteurs 
patentés auprès de personnes 
dûment répertoriées. L’anonymat 
que permet celui-ci est une conces- 
sion sans doute difficile & avaler 
pour les gardiens du dogme enclins 
par le passé â dénoncer dans de 
telles pratiques l'influence perni- 
cieuse de la « démocratie oour- 


POurtanr, fi semble bien, avec 
cette initiative à te limite de l’ana- 
thème, que le régime ait tiré la leçon 
du grand quiproquo qui a été à l’ori- 
gine de la crise de l’hiver dentier, 
qui faillit compromettre les plans de 
M. Deng Xiaoping pour assurer sa 
succession dans le calme. Les auto- 
rités avaient alors fait la preuve 
qu'elles mesuraient bien mal l’impa- 
tience de la jeunesse étudiante, et ne 
parvenaient plus qu’à lui opposer un 
langage austère, dépassé par l'évolu- 
tion de la société réelle. 

Le Parti communiste paraît bien, 
avec un tel sondage, mettre sa fierté 
Han* sa poche. Il fait peu de doute 
en effet que les milieux intellectuels, 
principaux destinataires de cette 
revue publiée par l'agence Chine 
nouvelle sous l’autorité du comité 
central, sauteront sur l'occasion 
pour faire connaître leurs griefs dans 
la mesure où le libellé prudent du 
questionnaire le leur permet. 

FRANCIS DERON. 





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L'HISTOIRE 



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Une réflexion sur l'histoire de l'anti % 
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d'une pénétration et d'une rigueur 
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8 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 



Le financement des partis et des campagnes électorales 


Toutes les grandes formations politiques acceptent la concertation proposée p le premier ministre 


d’accord pour en discuter, Je le roterai. Mais Je 
ue rocs pas potuxfooi nous dénions nous Srrer i 


Les ciaq chefs des partis représentés à 
l'Assemblée nationale ont répondit positivement 
dès le mercredi 18 novembre aux lettres que 
venait de br adresser M. Chirac pour les inviter 
à le rencontrer dès la semaine prochaine pour 
envisager ose règlementation du financement des 
partis. M. Chirac avait; le matin même, informé 
M. Mitterrand de cette procédure qu’il avait 
arrêtée la veille avec ses conseillers. 

M. Georges Marchais a toutefois rappelé que 
le Parti communiste était opposé an principe do 
financement des campagnes électorales par 
FEtaL M. Lionel Jospm, aa nom dn Parti socia- 
liste, s’est félicité que le premier ministre 
« réponde à Finritation du président Mitterrand, 
qui avait tait cette suggestion ». 

M. Jean-Marie Le Pen, qui souhaite qu’m 
• minimum garanti» soit versé par FEtat aux 
partis, s’est, en revanche, étonné de • Feiopresse- 
ment de M Chirac à satisfaire M. Mitterrand » 


alors qne M. Jean Lecamet an nom de FUDF 
féficite le premier ntimstee de « reprendre finhia- 
tire». 

M. Jacques Barrot, secrétaire général du 
CDS, so uhaite « bs traraü sérieux » et n’exdnt 
toajaas pas la ratification par ré fére n d um (Tau 
projet de loi. 

Eh revanche, M- Rossinot, m i ni s tre chargé 
des relations avec le Parlement, n’est pas favo- 
rable à on tel référendum. M. Philippe Mestre, 
directeur de campagne de M. Barre se félicite de 
• Faccélêratioa du processus dne à la perspective 
db référendum annoncée par le dépoté do 
Rhône». Ce dernier a toutefois dénoncé « /"opé- 
ration de diversion» de M. Mitterrand sar ce 
sujet venant après ses « explications Plan» 
dneuses» sur l’affaire La chaire, précisant: 

« Si an texte peut être établi dans des délais 
acceptables et si Jes papes de la majorité sont 


une opération accélérée adqaemeat parce que le 
président de la RéptAëque vent utiliser cette 
affaire, aa besoin à partir de janvier on de février 
prochains, comme aa argument qui ne manque- 
rait pas d’être rstSRsé à rencontre de Factuelle 
majorité. » 

Enfin, M. Mitterrand, mercredi ' sofr, a ' 
remarqué qne la décision de M. Chirac était rat 
sujet intéressant » et noté qne le Parlement dis- 
posait de * trois mois tranquilles, décembre, jan- 
vier, février» avant Fou ve r tore réelle de la cam- 
pagne. 

La réponse de M. Chirac â la suggestion faîte 
par M. Mitterrand an micro de RTL, tranfi 
16 novembre, était attendue par les parlemen- 
taires. Bien qne Je premier monstre ait saisi 
Popportanité «Time interview à un autre média, le 
Figaro, prévue depuis longtemps, certains élus de 


la majorité auraient préféré qrfll prenne davan- 
tage de t«npB. M. Chirac a choisi la réponse 
rapide pour montrer qu’il n’était pas pris de court 
par Fhiitiative du chef de PEtat Depuis qnetqaes 
semaines déjà le sqjet était à Fordre dn jour et le 
président de la conumssioa des lois de PAssem- 
fajée, M. Pierre Mazeaud (RPR), avait été invité 
à dresser naveataire de ortie question. 

Dès dmwmrhe aptfcfl rodi, c'est-à-dire avant 
fin t eni ew de M. Mitterrand, M- Chira c av ait 
ads aa point avec MM. BaOador et Pasqua la 
réponse qull ferait i Finitiative de M. Mitter- 
rand, à laquelle 3 s’attendait. 

M. Chirac peut aussi espérer reprendre Fini- 
tiative es ce domafae, aussi Ken à Fégard de 
M. Mitterrand et des soôafistes qu’à Fégard de 

M. Barre, qui, le 7 novembre sur RTL avait lancé 

son projet de référendum. 

A. P. 





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Dans une interview au « Figaro » 

M. Chirac affirme qu’il « fera tout » 
pour faciliter un accord sur le financement des partis 


Dana une interview au Figaro du 
jeudi 18 novembre, en réponse à la 
«proposition de M. Mitterrand de 
voir réglementer le financement des 
partis politiques», M. Chirac 
déclare: 

«J'observe tout d’abord que, si 
curieusement l’affaire Luchaire sert 
de prétexte pour certains & évoquer 
le financement des partis politiques, 
c’est 12 un lien, du motus une asso- 
ciation d’idées qui peut prêter à sou- 
rire ou à commentaires. 

» Je remarque eu second lieu que 
la majorité précédente, durant les 
cinq années où elle était toute- 
puissante, n’a nullement légiféré en 
la matière. Mais laissais tant cela 
de cûté pour voir le problème de 
fond. 

» Je pense, pour ce qui me 
c on c erne , que dans une démocratie, 
les citoyens ont droit d’en savoir plus 
sur la façon dont se déroule le jeu 
politique, et notamment sur le finan- 
cement des partis. Comment y par- 
venir ? Faut-il une loi, et si oui quel 
dot être son contenu ? Doit-on éten- 
dre les dispositions du contrôle dn 
patrimoine des hommes politiques ? 
Faut-il prévoir un financement budr 
gétaire des partis ? Faut-il prévoir 
une totale transparence des dons? 


jc uc suis ws.MécouTEur 
IÆ MA f ÉTîre IDÉE ! 



Faut-il limiter les dépenses électo- 
rales dont pour ma part je pense 
qu’elles soit excessives ? Autant de 
questions auxquelles 3 est difficile 
de répondre simplement. 

» Je voudrais éviter qne ce pro- 
blème ne soit l’objet de polémiques 
nouvelles dans notre rie publique et 
je souhaiterais donc une coopération 
entre tous les partis qui jouent un 


Les débats an sein dp PS 

Le ton monte entre M. Jospin 
et les amis de M. Chevènement 


Le ton monte, an FS, entre te pre- 
mier secrétaire, M. Lionel Jospin, et 
rex-CERES, courant de M- Jean- 
Pierre Chevènement. Lors de la réu- 
nion du bureau exécutif, le mercredi 
18 novembre, M. Georges Sarre a 
demandé que soient évoquées les 
déclarations de M. Jacques Delors, 
la semaine dernière, 2 rémission 
Questions à domicile (M. Delors 
avait affirmé que, dans certaines 
conditions, 3 pourrait être le pre- 
mier ministre de M. Raymond 
Banc). 

M. Jospin a réaffirmé l’ancrage à 
gauche du PS, souligné que 
M- Barre n’est pu en position de 
rassembler, ajouta que la mise 
au point avait été faite et qu’il est 
mutile de donner une importance 
exagérée 2 ces déclarations. Cette 
réponse n'a guère satisfait les mem- 
bres de Socialisme et République. 

Le* de M. Chevènement ont, 
d’autre part, arrêté leur attitude 
la p ersp ec tive du comité direc- 
teur qui se tiendra 2 la fin de la 
ymnine et qui sera, pour la pre- 
mière fois — ainsi en a décidé le 
bureau exécutif — entièrement 
ouvert 2 la presse. 

Socialisme et République a rédigé 
un texte de trente-deux feuülets qui 
a été déposé jeudi devant la commis- 
son programme du PS. Ce docu- 
ment a pour vocation de se substi- 
tuer 2 l’introduction de l’épais 
document en discussion, rédigée et 


remaniée, compte tenu des derniers 
développements de la crise économi- 
que et financière, per M. Dominique 
Strauss-Kahn, membre du secréta- 
riat national chargé des études, pro- 
che de M. Jospin. 

Intitulé « Le réalisme aujourd’hui 
c’est une grande ambition », ce texte 
prône « un nouvel élan » et définit 
les grandes orientations stratégiques 
dont, selon Socialisme et Républi- 
que, devrait se doter le PS. Il souli- 
gne l’importance vitale de la lutte 
co n tre le chômage et prévoit la dis- 
solution de F Assemblée nationale en 
cas de victoire du candidat de gau- 
che. D conclut notamment que, sans 
mise eu œuvre, en 1988, d’une 
« politique ambitieuse ».• la décep- 
tion et le découragement (—) ouvri- 
raient la porte aux pires risques 
politiques ». 

Les membres de Socialisme et 
République veulent que les militants 
aient l’occasion, jusqu’en janvier 
(date de l'adoption définitive du 
programme socialiste) de débattre 
et de voter. Dans leur esprit, ce texte 
n’est donc pas » divisible» et ils 
n’ont pas l’intention de parvenir 2 
une «synthèse», dès dimanche, 
avec le texte présenté par la direc- 
tion du PS, à moins que leur p ro p r e 
document ne soit adopté tel quel ou 
presque, ce qui semble exclu. 

A-LA. 


rôle H»n« notre vie nationale. Aussi 
ai-je décidé d’inriter les responsa- 
bles des partis représentés 2 
l'Assemblée nationale par un 
groupe, 2 se réunir avec moi dès la 
semaine prochaine, afin d’arrêter 
une procédure permettant 2 tous les 
partis de s’exprimer et d’aboutir 
ensemble 2 la définition d’une posi- 
tion commune. 

» Si nous parvenons 2 un accord, 
cela montrera qu’il y a, an moins 
certains sujets sur lesquels ceux qui 
rep rés en tent les Français sont prêts 
2 s'entendre. En ce qui me concerne, 
je ferai tout pour faciliter cet 
accord.» 

A propos des * affaires» le pre- 
mier ministre estime : 

« L’existence d’an certain nombre 
d'affaires crée un climat délétère et 
détestable qui dessert la démocratie. 
Je ne veux, en aucun cas, m’associer 
à cette exploitation, ce qui me per- 
met de traiter avec mépris les décla- 
rations incontrôlées de tel ou tel res- 
ponsable de l’opposition qui tendent 
2 insinuer que T origine die ces révé- 
lations viendrait de l’existence, à 
Matignon, de je ne sais quel chef 
d'orchestre invisible. 


Les risques 
defadnisoa 

» Je t r ouve aussi étonnant qu'un 
certain nombre d'affaires qui sem- 
blent impliquer des mem br es de 
Foppositioin pour des faits qui se 
sont passés sens des gouvernements 
dirigés par eux transfèrent sur 
d’antres leurs propres responsabi- 
lités en s’interrogeant, eu particu- 
lier, sur le financement des partis 
pour leur campagne. Il y a 12 une 
technique de manipulation qui me 
paraît condamnable. » 

le premier ministre rappelle son 
hostilité aux thèses d’- exclusion» 
du Front national es son opposition 
à ta « sodatdémocratie », précisant 
à propos de celle-ci: • De telles 
expériences se terminent le plus sou- 
vent par use crise qui oblige ensuite 


la nation 2 un effort très difficile de 
redressement. » 

Evoquant les chances de la majo- 
rité d l’élection présidentielle. 
M. Chirac assure : 

« L’opposition d’aujourd'hui reste 
indiscutablement minoritaire. Seule 
la division de la majorité pourrait 
conduire 2 un fri 1 ”* Pareille défaite 
compromettrait si gravement les 
chances du redressement de la 
France que nous devons tout faire 
pour préserver notre unité et notre 
solidarité. La majorité doit l'empor- 
ter en 1988 pour que la France 
gagne en 1992. 

» Toute apparence de division 
redonnerait leurs chances aux soda- 
listes. J’appelle donc tous les respon- 
sables de la' majorité 2 conserver 
leur sang-froid, â s'imagi- 

naient renforcer leur situation per- 
sonnelle et les positions électorales 
de leur camp en remettant en cause 
l’esprit d’unité de la majorité, ils 
porteraient la lourde responsabilité 
d'avoir compromis les chances de 
notre victoire commune. 

» Plus grave : ceux qui pren- 
draient le risque de nous diviser met- 
traient en cause l'effort de redresse- 
ment sans lequel la France ne 
pourrait assumer son rang et sa 
place dans l'Europe de demain. » 

Li crise 

M. Chirac évoque ainsi les consé- 
quences de la crise boursière et de 
l’évolution du marché américain : 

« Personne ne sait vraiment 
quelles seront les réactions des 
ent repris es et des particuliers devant 
cette évolution, mais le risque existe 
que les consommateurs dépensent 
un peu moins et que les e n tre pri ses 
investissent un peu moins. L’activité 
générale pourrait donc être quelque 
peu affectée, par cette crise, si les 
pays européens se révélaient incapa- 
bles de prendre ensemble des 
mesures pour une croissance plus 
forte. Or, ces mesures,' Us peuvent 
les prendre. Us en ont les moyens, et 
notamment notre partenaire alle- 
mand les a. 

» C’est pour cela qne nous nous 
employons 2 développer la concerta- 
tion européenne. Quant 2 Edouard 
Balladur, 3 n’a pas parlé d’inquié- 
tude, mais d’incertitude. La crise 
n’est pas finie, U est trop tôt pair- 
savoir quelles seront ses consé- 
quences. Nous devons faire en sorte, 
nous Européens, qu’elles ne remet- 
tent pas en cause une croissance 
déjà insuffisante. 

• D faut revenir à la stabilité 
monétaire, et éviter un ralentisse- 
ment de Factivité. L’on peut y par- 
venir, par un ensemble de mesures 
fiscales, budgétaires, monétaires, 
dont chacun doit prendre sa part. 
Nous y sommes prêts, pour ce qui 
nous concerne. Je ne douté pas que 
les marchés - dont la Bourse — réa- 
giraient très positivement à un effort 
d'organisation en commun. » 


Les entretiens commenceront 
la semaine prochaine à Matignon 


(Suite de la p remièr e page.) 

Jusqu'à cette étonnante semaine 

- celle dé la révélation pour M. Mit- 
terrand d’une urgence et pour 
M. Chirac d’une ardente obligation 

— Ton et Fautre paraissaient rési- 
gnés 2 une sorte de fatalité. Le sujet 
était décidément intraitable. 
M. Mitterrand remarquait que, 
même dan» les pays à haute régle- 
mentation. les financements res- 
taient encore largement obscurs et 
fournissaieat parfok matière à scan- 
dale. 

M. Chirac avançait des argu- 
ments qni méritent toujours 
réflexion : les Français sont-ils prêts 
& financer des partis qu’ils combat- 
tent? Comment organiser an sys- 
tème de contrôle qui ne serait pas 
reçu, par les oppositions du moment, 
comme inquisitorial ? Comment 
s’assurer que la transparence souhai- 
tée sera sincère ? 

L’engouement soudain pour un 
imbroglio ‘ancien ne lève aucun de 
ces doutes et ne répond 2 aucune de 
ces miestions. M. - Chirac résume 
parfaitement la difficulté de la 
tâche en une interroga t i o n de prin- 
cipe : •Faut-il une loi et. si oui. 
quel doit être son contenu T » Les 
chefs de parti invités an happening 
de Matignon, la semaine prochaine, 
sont tous disposés à participer aux 
réjouissances. 

D s’agit, selon Ira termes utilisés 
par le premier ministre, « d’arrêter 
une procédure permettant à tous les 
partis de s’exprimer et d’aboutir 
ensemble à la définition d’une posi- 
tion commune». On commencera 
donc par un débat de procédure et 
chacun sait qu’entre hommes 
d’appareils, ce n'est pas le plus 
facile. 

Le premier ministre se (sépare de 
joyeux moments entre ira responsa- 


bles du riche RPR qni, avant 
l’annonce faîte par le premier minis- 
tre, étaient bien décidés à traîner les 

pieds; les bamstes et certains 
membres du Parti républicain qui 
veulent moraliser la vie publique, 
par prin c i pe et par suspicion envers 
leur allié; le Parti comuniste, qui 
n’a jamais rien à cacher mais qui a 
toujours perdu la dé de son coffre 
quand on demande 2 visiter; les 
qni, près avoir trouvé de 
l'argent pour s’installer dans leurs 
ont dit qu’ils n’eu avaient 
plus- et oatliceudé du personnel ; 
enfin le Front national dont certains 
membres ne puisent pas que des 
nourri t ur es spirituelles 2 la secte 
Mool. 

L’initiative de M. Chirac, 2 pre- 
mière vue, est habQe. Le pre mi e r 
mini stre se donne l'élégance de la 
banne volonté et, en prime, des airs 
de rassembfeur qui seraient tout de 
même plus crédibles s’il n'avait 
« piqué », mardi, devant les respon- 
sables de la majorité, .une sainte 
colère contre l'habileté tactique du 
président de la Répahhquê- 

A habileté, habileté et demie, 
M. Chirac s’en tire, pour le moment, 
avec les honneurs de la gnériHa. 
Mais la voie qu*3 a choisie présente 
quelques risques, fl peut, 8*3 le veut, 
""liwf le débat ou le réduire à une 
peau de chagrin. Mais 3 s’expose à 
rétalage des divisions et des suspi- 
cions .dans sa majorité. M. Chirac 
aura bien du mal & les éviter, en 
toute hypothèse. SU accepte de cou- 
rir parmi danger pour aboutir, effec- 
tivement, à un accord, même mini- 
mum, on ne pourra que s’en féliciter, 
au nom de la transparence et de la 
moralisation delà vie publique; 


JEAN-YVES LHOMEAU. 


. Le communiqué 
du conseil des ministres 


Le président de la République a 
réuni le conseil des minim e s au 
palais de l'Elysée le mercredi 
18 novembre 1987. Au tenue des 
travaux, un communiqué a été 
publié. En voici un extrait: 

PROJET DE LOI DE FINANCES 
RECTIFICATIVE POUR 1987 
(le Monde du 1 9 novembre). 

• LES GARANTIES INDIVI- 
DUELLES EN MATIÈRE DE 
PLACEMENT EN DÉTENTION 
PROVISOIRE Ue Monde du 
19 novembre). . 

• LE RENOUVELLEMENT 
DES BAUX COMMERCIAUX 

Le m in i stre délégué chargé du 
commerce. deTartisanat et des Ser- 
vices a présenté un projet de loi rela- 
tif an renouvellement des baux com- 
merctaux. 

Ce projet de loi a pour objet de 
simplifier et de rendre plus soupira 


les c on d it ions de renouvellement des 
baux. 

— La méthode de calcul du loyer 
des baux commerciaux à renouveler 
est simplifiée. 

En Fabsence de modification de 
la valeur locative, la variation du 
prix du loyer ne pourra excéder celle 
de l’indice du coût de la construc- 
tion interven ue pendant la période 

du bail venant 2 expi ration ( ) 

Cette méthode de calcul permettra 
aux propriétaires et aux commer- 
çants de calculer plus faaVny nt le 
loyer du bafl renouvelé. 

— Des commissions départemca- 
tales de ooicOiation sont créées. 

Dans l'hypothèse d’une évolution 
de la valeur locative, les parties res-, 
tent libres, de choisir un coefficient* 
de revalorisation 'différent' de celuT 
prévu par la loi. En cas de désac- 
cord, elles aurait la possibilité, 

avant de smsir le juge, de recourir à 

la conciliation dans le cadre de com-- 
Pùsaops consultatives départemen- 
tales créées à cet effet. 


Aujourd'hui : 

20 OOO entreprises 


2 COFACE 

compognle française dcssuronce pour le commerce extérieur 
12, Cours Michelet, La Défense 10 
cedex 51 92065 Paris-La Defense 
Tel. (1) 49 02 20 00 - Telex 614 884 F 


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Les dissensions du Parti républicain 


Quand M. Giscard d’Estaing 
souffle les bougies. . . 
et attise les braises 


Pour la première fois depuis le 
début de l’« affaire d'Ornano», 
(/a Monde du 19 novembre) 
MM. Valéry Giscard d’Estaing et 
François Léotard ont eu l’occa- . 
skm de se serrer la main. Mais 
rien de plus I Cela s'est passé 
sans photographes ni ' caméras, " 
le mercredi soiM8 novembre, au - 
Sénat, à f occasion du vingt- 
cinquième anniveraatre des Répu- 
blicains indépendants. 

Assistaient à ce dîner quelque 
soixante-fSx convives : membres 
fondateurs des RI de 1962, 
sénateurs du groupe UREI, res- 
ponsables anciens et nouveaux 
de ce mouvement. A la tabla 
d'honneur autour de l'ancien pré- 
sident de la République : 
MM. . Marcel Lucotte, président 
du groupe, Philippe de Bourgoing 
président d'honneur, Louis Gora- 
roy, ancien . président de ce 
même groupe, Michel d'Ornano. 
Jean-Pierre Soteson, Raymond 
MarcaBn, Roger Chinaud, Jac- 
ques Blanc eL.. M. Léotard. 

Entra le ministre de la cuftura 
et M. Giscard d’Estaing ê n'y a 
au aucun aparté, aucun geste de 
décrispation. Le secrétaire géné- 
ral du PR a même vécu quelques 
moments particufièrament incon- 
fortables lorsque, après avoir 
soufflé le gâteau d'anniversaire, 
M. Giscard d'Estaing s'évertua, 
mine de rien, à souffler sur quel- 
ques braisas. Sans jamais évo- 
quer les vidssitudes du présent, 
le rappel du passé lui permit en 
effet de tirer quelques leçons 
pour l'avenir et de procéder à 
quelques rappels douloureux. 
S'exprimant sans nota, simple- 
ment avec b souci de «Attasar 
parler son cœur», 3 ffificfta les 
sénateurs d' c avoir au la 
sagesse» de conserver ce si 
beau agis * des Républicains 
indépan dents », rappelant que 
Ira-m&me restait de cceur a un ; 
républicain indépendant » et qu'il 
sa verrait ebien à sa place» 
dans un tel collège sérenoriaL 
R etra ç a nt l'histoire de ce parti, 
M. Giscard d'Estaing a relevé 
qu'en vïngtcâaq ans a pas tara 
fois né s'était posée une ques- 
tion do personne». 

Prés se référant ê 1962 qui- vit 
en l'espace d'une élection légis- 
lative le nombre des députés 
indépendant passer de 127 à 2S, 
il lança cette mise en garde : 
«Méfiez-vous : on cnit parce 


qu'on a grand? qu'on va conti- 
nuer de grandir. Et puis 
patratas— La vio poétique est 
parfois comme la Bourse I » 

Évoquant sa victoire de 1974, 
M. Giscard d'Estaing a expliqué 
que celle-ci s'était fondée sur 
trois attitudes qui doivent s ser- 
vir d’enseignements pour f ave- 
nir » : r une attitude collective et 
pas soEtaire : h ruisseau devint 
rivière et la rivière devint fleuve. 
Une attitude de ralliement : dès 
avant 1974 nous avions entre- 
pris un long et patient travail de 
rapprochement avec les cen- 
tristes. Nous ns devons pas 
atgourtThtâ nous laisser guetter 
par la tentation de repS sur sob 
mSma. Enfin une attit ude popu- 
laire : nous étions présentés 
comme des bourgeois. Nous 
avons accepté d’être modernes 
et cela m'a d'ailleurs coûté 
cher». 

Amerregpt 

Notant que tout oela ne s'était 
jamais s fait tout , seul » l'ancien 
président a parlé aussi de 
l'apr&s^ 1981 pour regretter 
amèrement le < décourage- 
ment» qui a saisi à r époque, 
tout de suite, ses amis : r si 
notre famille, a-t-il relevé, avait 
au la solidarité et la soSrSté qui 
était la sienne i r origine, nous 
aurions repris la pouvoir en 
1988, car nous étions le plus 
près du courant majoritaire de la 
pensée française à. 

En conclusion, M. Giscard 
d'Estaing a invité ses amis à ne 
pas oublier les échéances à 
venir : « Notre famBfo doit-ette en 
être absente?» s'est-fl inter 
rog£ « Je souhaite que cette 
fanvBe qui allie la rechercha de 
refflcadtà économique — nous 
sommes des Bbéraux — et la pro- 
grès social — car nous sommes 
des humanistes — ne s'éteigne 
pas. » 

Un appel qui pour beaucoup 
avait valeur de randez j vqus. En 
soufflant les râigt-dnq bougies 
du gâteau, ML Giscard d'Estaing 
avait annoncé que le nombre de 
bouges restant aBumées après 
son premier souffle marquerait 
symboliquement la date du pro- 
chain succès d'un candidat RI & 
l'élection présidentielle. Il en 
resta quatre™ 

DANIEL CARTON. 


M. Barre met en garde 
contre F «overdose médiatique» 


Participant le mercredi 18 novem- 
bre à on déjeuner regroupant 
cinquante-trois députés de l’UDF, 
M. Raymond Barre a confirmé qu’il 
n’avait pas l’intention de faire acte 
officiel de candidature « avant que 
l’année prochaine ne soit entamée ». 

- Disant * craindre beaucoup 
l’overdose médiatique », l’ancien 
pr emier ministre a enjoint à ses amis .. 
de * ne pas trop se presser » et a‘év6-‘ 
qué devant eux les conditions de la 
campagne présidentielle & venir. Son 
principe majeur sera : « On ne joue 
pas contre son camp. ». M. Barre a 
évoqué notamment « les calculs, les 
intrigues de ceux qui, même dans 
notre camp, peuvent favoriser des 
aspirations à la poursuite de la 
situation actuelle , de madère à 
ménager i 'avenir ». Mais pour 
autant, M. Banc ne pense pas que 
cela doive inciter au pessimisme. 

» Nous ne devons pas, a-t-il 
déclaré, tomber dans le piège tendu 
par les socialistes quand ils disent 
que la majorité est divisée. A la 
base . il y a un désir profond des 
Français de ne pas recommencer 
1981. Notre effort dans la majorité 
doit être d'affirmer quelle est notre 
ligne de conduite, c'est ce que 
M. Chirac et moi-mime avons 
fait. - Et M. Barre de réaffirmer . 
solexmeUemeat que le candidat de la', 
droite arrivé en tête au premier _toàr 
« aura le soutien total » de celui qm 
aura été cfistancé. Le député de 
Lyon a ensuite évoqué la candida- 
ture de M. Jean-Mane Le Fen 
suis tenté dépenser, a-t-il noté, qu il 


Le voyage du premier ministre à la Réunion 


Une île en chantier 


M Chirac est arrivé le jeudi 
19 novembre à 8 h25 (5 h 25, 
heure de Paris), à la Réunion 
pour une visite de deux jours, 
dans ce département de rÔcéan 
indien. Quelques dizaines de 
uifitants *a RPR ini ont fait, à 
l'aéroport, un acceuQ fraterneL 
Les élus communistes locaux, 
qm représentent la prin cipale 
force d’opposition, ont fait 
savoir qu’ils boycotteront les 
dé p la cemen ts du premier minis- 
tre. 

SAINT-DENIS 
de notre correspondant 

Un an après sa dernière visite, 
M. Jacques Chirac a retrouvé la 
Réunion qui est, selon sa formule 
consacrée •rie plus beau départe- 
ment français— après la Corrèze ». 
Le premier ministre découvre une 
Se en chantier, déjà parée du ronge 
des flamboyants et des litchis annon- 
çant la venue toute proche des 
grandes chaleurs de l'été austral. 

La loi de défiscalisation des inves- 
tissements dans les départements 
d'outre-mer, adoptée au printemps 
1986, produit cette année ses pre- 
miers effets. Dans toute lHe, on m 
compte plus les immeubles ou les 
maisons en construction. La loi a 
entraîné comme prévu une ruée sur 
l’immobilier et une remontée sensi- 
ble de l’embauche dans le bâtiment. 
Alors que jusqu'en 1986 le prix des 
loyers de Saint-Denis frisait les 
records nationaux, la tendance sem- 
ble à présent s'infléchir. Cela pose 
un redoutable problème aux promo- 
teurs qui ont érigé des opérations de 
grand standing & 10 000 francs, 
12 000 francs et parfois même 
14000 francs le mètre carré. Déjà 
des constructeurs mettent en vente 
on en location des logements bâtis à 
un coût de moitié inférieur ! Cest la 
loi du marché, plaident les tenants 
de la défiscalisation. Des promo- 
teurs courent & leur perte prédisent 
quelques experts. 

Une chose en tout cas est sûre : la 
défiscalisation (pas plus, d’ailleurs, 
la batterie d’incitations fiscales 
d’avant 1986) n'a pas amenée, sur 


lUe la vague escomptée d'investis- 
seurs métropolitains. Si bien que la 
reprise de l’emploi dans le bâtiment 
est loin de combler la faiblesse des 
embauches dans les antres secteurs 
économiques. La courbe du chô- 
mage accentue son ascension : 37 % 
de la population active (en majorité 
des jeunes de m oins de vingt-cinq 
ans) restent inoccupée. 

Récrire 

Flristoire 

L'alternance de 1986 n’a pas 
bousculé le paysage politique locaL 
Quelques jouis avant ranivée du 
premier ministre, le Parti commu- 
niste réunionnais (PCR) a engagé 
une campagne de sensibilisation sur 
l'égalité sociale pour contrer la 
parité sociale contenue dans la loi- 
programme pour les DOM votée en 
décembre 1986. Le thème ne sou- 
lève guère d'enthousiasme au sein de 
la population, bien moins en tout cas 
que l’ancien mot d'ordre d'autono- 
mie interne que le PCR a dû aban- 
donner en mai 1981. Une stratégie 
que la formation dirigée par M. Paul 
Vergés doit amèrement regretter, à 
l’heure où le gouvernement de 
M. Chirac fait la démonstration, en 
Nouvelle-Calédonie, que l’autono- 
mie interne est compatible avec b 
citoyenneté française et qu’elle est 
bien éloignée de l'indépendance. 

Pendant près de trente ans, b 
droite réunionnaise a assimilé le 
combat du PCR pour Pautonomie à 
une volonté de «séparatisme». En 
1987, elle applaudit b choix des 
Calédoniens et le plan de M. Pons èn 
faveur d'une large autonomie du ter- 
ritoire. 

Le maintien de ce mot d’ordre 
d'autonomie par le PCR aurait pu 
placer M. Chirac et ses amis dans 
l'embarras & b Réunion. Mais, inca- 
pable de récrire l’histoire, le PCR 
s'est lancé dans b bataille de l'éga- 
lité sociale par pur souci tactique. 
Des militants de base admettent que 
cette revendication ne peut que 
déboucher sur l’assumbiion b (dus 
stricte, tant an plan économique que 
sociaL Une assimilation combattue 
farouchement par le PCR dès sa 
naissance, en 1959. 

ALIX DUOUX. 


En Nouvelle-Calédonie 

Le RPCR content de... M. Mitterrand 


Une fois n’est pas coutume, le 
courant conservateur de Nouvelle- 
Calédonie est satisfait de b brève 
d é cla r a ti on faite b lundi 16 novem- 
bre sur RTL par M. François Mit- 
terrand, selon lequel "toute autre 
destination que ta France, que la 
République française, conduira [b 
territoire] à une guerre civile inex- 
piable ... * 

Le Rassemblement pour b Calé- 
donie dans b République (RPCR), 


que préside M. Jacques Lafleur, 
député RPR, a indiqué, mercredi, 
qu'a ne pouvait *que se réjouir de 
cette position nouvelle du présidera 
de la République, qui sanctionne la 
perte de tout soutien crédible des 
indépendantistes en France et dans 
le monde ». Il s’est également 
déclaré « conforté dans son exigence 
qu'il soit mis rapidement un terme 
aux menaces terroristes des 
meneurs du FINES ». 


ne fera pas le pourcentage de voix 
dont il est gratifié à l'heure actuelle 
dans les sondages. » Dès lors, il 
s'agira selon hu de demander au 
deuxième tour à ses Secteurs • s'ils 
veulent faire le jeu du socialismeou 
le jeu d'une société de liberté, de 
responsabilité et de justice ». 

Enfin, M. Barre a pour b pre- 
mière fois commenté les récentes 
déclarations de M. Jacques Delors 
qui n’avait pas exclu d’être son pre- 
mier minis tre dans l'hypothèse de 
son élection à b présidence de b 
République :»Ilya beaucoup de si 
dans joui cela et, a-t-fl ironisé, /évo- 
querais devant mon ami Jean- 
Claude Gaudin la phrase bien 
connue : avec des si. on mettrait la 
Canebiire dans une bouteille. » 

« Je suis quelqu’un qui n'aime 
pas jouer des coups, a-t-fl ajouté. Si 
l'on a été Hu par une majorité qui 
est clairement définie dans le pays. 
Si les élections législatives donnent 
b cette majorité la représentation 
parlementaire qui hd convient. Je ne 
vois pas pourquoi on irait oublier 

cette majorité pour aller séduire des 
gens qui n’auront pas été dans votre 
majorité. » 

M. Barre a toutefois réaffirmé 
qu’il ne doit y avoir * auc une exclu- 
sive tenant aux étiquettes »ri « à un 
moment donné, sur une politique 
définie, il y a des hommes qui dési- 
rent apporter leur contribution à 
une œuvre dont là seule inspiration 
ne peut être que nationale ». 


L ' indispensable arbitrage 


C 'EST b première fois, surtout 
depuis 1981, que les anti- 
indépendantistes de Nouvelle- 
•Calédonb se montrent relativement 
satisfaits de M. Mitterrand. Le fait 
mérite d'être souligné. Même s'il 
s'agit apparemment d'un malen- 
tendu. 

L’Élysée souligne, en effet, que 
b position du président de b Répu- 
blique n'a pas varié. M. Mitterrand, 
y souligne-t-on, continua de penser 
qu’à long terme e 8 faudra aller vers 
quelque chose qui ressemble d 
/Indépendance » même si b situa- 
tion actuelle. « inégalitaire et colo- 
niale », prouve que le territoire n'est 
pas prêt aujourd'hui pour une telle 
évolution. 

En vérité, b malentendu sur ce 
point entre te ’ RPCR et M. Mtter- 
rand ne date pas cf aujourd’hui. 
M. Lafleur et ta majorité locale ont 
toujours accusé M. Mitterrand de 
vouloir « targuer » ta Nouvelle- 
Calédonie alors que, tout en recon- 
naissant ele droit du peuple cane - . 
que è l’indépendance et è 

r autodétermination ». les socia- 
listes n'ont jamais retenu dans leurs 
. projets r* éventualité d'une rupture 
avec ta France. 

L'indépendance-associatiori 

conçue par ML Edgard Pbani en 
1985, avec l'aval de M. Mitterrand, 
constituait à taras yeux, ta meffleur 


moyen de garantir ta maintien de la 
présence française sur ta territoire. 
Le chef de l'État avait d’aêtaure 
annoncé à l'époque l'installation à 
Nouméa d’une base stratégique 
accessible aux sous-marins 
nucléaires français. 

La crainte d’une e guerre civile» 
exprimée par M. Mitterrand ne 
constitue pas non plus raie nou- 
veauté. Recevant 3 y a deux ans ta 
chef du mouvement indépendan- 
tiste, M. Jean-Marie Tjibaou, ta pré- 
sident de ta République Ui deman- 
dait : e Supposons que la Rance 
vous octroie l'indépendance : avec 
que/b armée entrez-vous à Nou- 
méa ? » Le président du FLNKS 
avait alord admis ta nécessité de la 
présence française pour éviter toute 
confrontation entre tas deux princi- 
pales communautés. 

U est clair, en revanche, que le 
regain de tension provoqué sur le 
territoire par tas réactions des indé- 
pendantistes à ta politique stivie 
députa ta 16 mars 1986 n'a fait que 
ren f orcer ta conviction de M. Mitter- 
rand que ta préservation de la paix 
appelle plus que jamais, de la part 
de l'État, c un arbitrage scrupu- 
leux » car c'est bien là, en effet, que 
tabâtbtassfe 



La neige tout schuss 


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10 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 


Politique 


La discnssion budgétaire au Sénat 

Baisse de la TVA pour les hebdomadaires et les vidéocassettes 


Après avoir termraé la discus- 
sion générale, le Sénat a abordé, 
le mardi 17 novembre et pour- 
suivi, mercredi, Fexamea de la 
première partie du projet de loi 
de fine wres pour 1988 consacrée 
aux recettes. 

Les débats budgétaires ont leurs 
rites. Dés Ion que les majorités poli- 
tiques sont identiques, les règles, 
(fane année sur l’antre, ne varient 
guère. Les amendements de l'opposi- 
tion sont rejetés, ceux, de la majorité 
souvent reniés voire non défendus 
ai séance. 

C’est ainsi qne les communistes 
ont en vain proposé un barème de 
l'impôt sur te revenu « plus juste* 
selon eux que celui établi parle gou- 
vernement, de « faire paya- > les 
plus riches de manière à faire payer 
moins les plus pauvres (comme les 
chômeurs, les retraités, les mntaH»» 
de longue durée), de supprimer 
l’avoir fiscal et de rembourser 
f emprunt Giscard... 

Les socialistes n’ont guère en pins 
de succès dans leur désir de rétablir 
Pexoaération pendant deux ans de 
l’impôt sur les sociétés pour les 
entreprises nouvelles, ou encore 
d'octroyer & la formation un crédit 
d'impôt égal à 50 % comme pour la 
recherche. 

La gauche serait-elle pins écoutée 
quand ms préoccupations recoupent 
celles d'élus de la majorité ? Quand 
les communiales ont, comme des 
sénateurs de la Gauche démocrati- 
que, suggéré que soient exonérées de 
la taxe sur les salaires les associa- 
tions d'aide à domicile, le gouverne- 
ment s’y est opposé. De 
même^piand les socialistes, avec des 
centristes, des RI et des âus de la 
Gauche démocratique se sont alliés 


pour rétablir l'incitation fiscale des- 
tinée à favoriser les travaux visant â 
économiser rênergkÿls n’ont guère 
eu plus de chance. 

Dn côté de la majorité, la tradi- 
tion vent que le gouvernement 
s'efforce de drainer les éclaircisse- 
ments, les explications, voire les 

assurances, pour finalement obtenir 
les amendements soient retirés. 

: a été grandement respectée. 

Ainsi n’ont pas été approuvées, ou 
n’ont même pas eu à subir l'épreuve 
du vote, la demande de la Gauche 
démocratique visant à favoriser les 
familles (fau moins trois enfants, 
celle des RI voulant étendre les 
conditions de déductibilité des frais 
de garde aux enfants de sept ans (an 
lieu de six) , cdle du RPR de mettre 
un terme à la disparité existant entre 
l'allocation aux adultes handicapés 
et la pension temporaire d’orphelin, 
celle des contristes, des RI de la 
Ganche démocratique et de 
M. Maurice Schumann (RPR), 
président de la commission dés 
affaires culturelles, d’alléger la taxe 
professionnelle. 

Quelques amendements ont toute- 
fois été adoptés. 

Ainsi M. Jappé a-t-il r e pris la 
demande de MM. Loden Neu wir t h 
(RPR, Loire) et Maurice BUa (Un. 
cent, Ardennes) de réduire de 12 % 
à 3 % le droit d’apport en cas 
d’inc o rp or ation des bénéfices dans le 
capital d'une société, afin de facili- 
ter les augmentations de capital et, 
en conséquence, d'aider l'investisse- 
ment. 

MM. Henri de Raincoort (RI. 
Yonne), Jacques Ondfn (RPR, Ven- 
dée), PwtMd du Luart (RI, Sarthc) 
et Marcel Daunay (Un. cent, Ille- 
et-Vilaine) se seront beaucoup 


dépensés pour que la fiscalité sent 
plus avantageuse aux agriculteurs. 

Cest à funanimité qu'un amende- 
ment du gouvernement, reprenant 
les souhaits formulés par plusieurs 
élns porte le plafond de ressources 
non agricoles, au-delà duquel 
r implication des déficits agricoles 
sur le revenu global n'est pins possi- 
ble, de 40 000 à 70 000 francs. Ce 
chiffre de 40000 n'avait pas été 
actualisé— depuis 1964. De mime, 
M. Juppé fait sienne la suggestion 
de M. de Raincoort qui relève le 
senü de restitution des taxes sur les 
céréales de 250 à 300 tonnes, alors 
que le projet initial du budget avait 
déjà prevu de le porter de 150 & 
250 tonnes. 

Défendu par M. Geoffroy de 
Montalembert (RPR, Seine- 
Maritime), un amendement de la 
commission des nuances, loi ans» 
repris à son compte par le gouverne- 
ment, permet à ceux qui louent des 
terres ou des bâtiments à usage agri- 
cole, d'opter pour un assujettisse- 
ment à la TVA. Ainsi le bailleur 
pourra déduire la TVA acquittée sur 
les travaux effectués sur les biens 
qu'il louera. 

Le gouvernement s'est aligné sur 
la proposition de la commission des 
finances instaurant au profit des col- 
lectivités locales une compensation 
pour les pertes financières qu’elles 
subiraient du fait d’exonérations de 
taxes foncières sur les propriétés non 
bâties. 

« Use grave erreur » 

En revanche, M. Jappé, font en 
reconnaissant que le premier minis- 
tre n'y était pas hostile, s’est opposé 
à ce que le Sénat vote un aménage- 
ment de la TVA applicable aux 


publications de presse. Souhaitant 
que h régime en vigueur eu France 
soit le pins aligné possible sur ceux 
en vigueur la Communauté 
européenne, et répondant à une 
demande des organisations profes- 
sionnelles de la presse, tes sénateurs, 
à l'exception des snrinHgtp* qui se 
sont abstenus, ont généralisé à 
ressemble des publications de la 
presse, inscrites à la commissiaa 
paritaire, te taux de 2.1 %. 

Cette mesure sera applicable à 
compter dn 15 d éc emb re 1988. 

Le gpqvernemeiit a également 
repris à son compte (cette technique 
permet de supprimer les gages qne 
les parlementaires sont obligés de 
prévoir quand ils envisagent de 
diminuer une recette de l'Etat) le 
retour progres si f an taux de 7 % de 
la TVA pour les hôtels de cal 
quatre étoiles (portée & 18,6 
1981). 

A la demande de MM. R aymond 
Bourgbe (app. RPR, Paris) et Jean 
Gtazel (Un. cent* Allier), le Sénat 
a accepté de réduire le taux de la 
TVA sur les vidéo-cassettes de 33 % 
à 18,6 % et de surtaxer tes vidéo- 
cassettes à caractère pornographi- 
que ou violent pour compenser la 
perte de recettes. Cet abaissement 
de 1a TVA serait, selon M. Juppé, 
une « grave erreur ». 

Deux ultimes modifications ont 
été apportées, là avec l’accord de 
M. Jappé : le premier soumet an 
taux rédnR de la TVA tes droits 
d'entrée dans les jardins botani- 
ques; le second, de M. da Laart 
prévrât une hausse d’un centime par 
mètre cube 1e prix de l’eau an béné- 
fice du Fonds national pour le déve- 
loppement des adductions d’eau. 

■ ANNE CHAUSSEBOfJRG. 



CTIONNAIRES DE SUEZ : 
on parle beaucoup de l’action Suez, 
voici des informations sur 
sa vraie valeur. 


la crise boursière internationale est 
intervenue dés la fin de l'offre publique 
de vente des actions de la Compagnie 
Financière de Suez. Dans ce contexte dif- 
ficile le Ministre d'état, Ministre de 
l'Économie, des Finances et delà Priva- 
tisation a offert un avantage substantiel 
de trésorerie aux souscripteurs de VOPV 
désireux de conserver leurs titres, en 
fractionnant par moitié le règlement de 
leur achat 

Depuis la première cotation de l'action 
Suez, la Compagnie s'est efforcée d'appor- 
ter les informations nécessaires à là 
meilleure compréhension de la situation. 
L'évolution du cours est un encoura- 
gement pour ceux qui nous font une 
confiance justifiée par les premières esti- 
mations suivantes, établies sur la base 
des très bas cours de bourse qui viennent 
d'être enregistrés! 

— les résultats sociaux pour l'année 1987 
devraient atteindre 1 milliard de francs, 
dont un résultat courant supérieur à 400 
titillions, soit en légère hausse par rapport 


à 1986. La capacité de distribution de la 
Compagnie est donc inchangée; 

— les provisions à constituer sur le porte - 
feuille-titres de la Compagnie devraient 
être, au niveau actuel de la Bourse, 
limitées; 

— les résultats consolidés pour l'année 
1987 devraient s'établir autour de 2 mil- 
liards de francs restant à l'intérieur de la 
fourchette annoncée en septembre dernier; 

— la valeur estimative de l'action Suez 
s’établit actuellement à environ 350 francs, 
soit, par rapport aux 430 francs annoncés 
avant VOPY une baisse inférieure de moi- 
tié à celle des marchés boursiers. 

Malgré la crise actuelle, la qualité des 
fonds de commerce des filiales et 
principales participations de Suez, est 
restée intacte. 

le Croupe maintient sa stratégie de 
développement à 
moyen et long terme. 

Aujourd'hui comme 
hier, c'est dans la durée 
qu’il doit être jugé. 


GROUPE 

SUEZ 


A l’Assemblée nationale 


Adoption des nouvelles règles 
de transmission des entreprises 


L’Assemblée nationale 
adopté, le mercredi 18 
lire, le projet de lof relatif an 
développement et à la tnuBads- 
skw des entreprises : la majorité 
a voté ponr, bob sans restriction 
mentale dn côté da RPR 
.(M. Pierre Mazeaud, président 
RPR de la c o mmissio n des lois 
s’abstenant volontairement de 
participer an vote), les oppod- 
dons votant contre. 

La discussion dn dispositif 
central de ce texte a donné Ben à 
en débat vif mais de grande qva- 
Hté. A cette occasion, P Assem- 
blée nationale a montré ce qne 
pouvait être un véritable travail 
législatif (même si Fexécntif Fa 
emporté) quand certains dépotés 
de la majorité abandonnent les 
« godillots » de nnconditioima- 
fité, tandis qne cens de Fopposi- 
tion laissent an vestiaire les 
« baskets » de Foppositkm sys- 
tématique. 

Comme on pouvait s’y attendre 
après la première journée de discus- 
sion dn texte du ministre du com- 
merce. M. Georges Cbnvw (le 
Monde du 19 nove m b re ), Fart*- 
cfe21 (fax projet de ku qui étend les 
avantages de la donation-partage 
aux ooUaléranx et aux tiers a donné 
lien à une vive controverse cotre le 
minis tre (UDF) et te président de la 
commission dés lois, M- Plane 
Mazeaud (RPR, Haute-Savoie). 

Ce dernier a voulu foire prévaloir 
le droit sur les clivages politiques. 
Juriste chevronné, fl a, dans le 
sfleoce le phxs complet, exposé lon- 
guement sa position en prenant te 
son d’expliquer an ministre que s'il 
y avait en consensus an sein de la 
commisskBi pour rejeter à l’unam- 
mité l'article 21 au motif qu’il boule- 
versait le droit successoral, ü ne fal- 
lait pas donner à cet événement une 
•connotation politique». 

En clair, M. M««nn A souhaitait 
te débarrasser des accusations selon 
lesquelles une objective le . 

Gérait aux socialistes pour contre- 
carrer on ministre UDF. I/aflaire a v 
paru suffisamment grave à ■ 
M. Pierre Mess mer pour qu'il 
demande en fin d’après-xmdï une 
suspension de séance pour tenter de 
ramener M. Mazeaud dans le - droit 


ment de glace, certains allant 
ensuite Aftn * les couloirs te féliciter. 

Le président (te la c ommis sion des 
lois a reçu dans son entreprise te sou- 
tien de l'opposition- M. Psnl do- 
mat (PCF, Loire) a estimé que 
l'amendement Mazeaud • méritait 
intérêt - tandis que M. Georges- 
Paul Wagner (FN, Yvelines) affir- 
mait qne, sans être parfait, cet 
amendement avait l'avantage de 
mieux cerner la notion d'entreprise. 
Cest d'ailleurs sur ce dernier point 
qne tes critiques se sont cristallisées. 
En effet, an ni de la discussion, 0 est 
apparu que 1e dispositif du gouver- 
nement ne concernait pas seulement 
les entre p ris es mais également tous 
les biens. ML damnes a même 
renoncé es séance de nuit à un sous- 
amendement qu*3 avait pourtant lui- 
mftme annoncé en fin d’après-midï 
et qui à rendre majoritaire 

Hume ht donatio n-partage 1a part des 
biens directement liés à l'entreprise. 

« Nous ne parlons plus de trans- 
mission if e ntr e p rises . mais nous 
parions de tenu les biens : œuvres 
chevaux de course, etc. ». a 


protesté M. Jacques Roger- 
Machart (PS, Haute-Garonne) . qui 
a, par affleura, fait remarquer qne, 
passant de 60 % à 45 %, les droits de 
succession sur les entreprises res- 
taient un obstacle de taille pour les 

«Use situation 


chemin. M. Mcssmer a fait valoir 
auprès de ML Mazeaud que son atti- 
tude risquait d’apparaître par trop 
belliqueuse vis-à-vis d'un minis tre 
UDF. Estimant qne 2e droit ne 
devait pas céder devant te politique, 
le président de 1a c ommission a 
maintenu son point de vue. 

Lesoutiea 


Dans l'hémicycle, tout en mani- 
festant son souci d'assurer dans 
Favcmr une meilleure transmission 
des entreprises, M. Mazeaud a 
demandé an gouvernement pourquoi 
ü avait «confondu* des dispositions 
de droit fiscal avec des di s pos i t i o ns 
d'ordre juridique. lia rappelé que la 
don a tion-partage excluait les tiers et 
les coüatéranx pour réserver ses 
avantages aux seuls descendants 
directs. « Il n'est pas temps de bou- 
leverser le droit fondamental de la 
famille ». a expliqué M. Mazeaud, 
en ajoutant que la (kmatiom-partage 
était un système dérogatoire, donc 
exceptionnel, et qu'fl ne fallait pas 
l’étendre systématiquement au 
détoor (Tua texte qui conoerse tbéo- 
riquement les entreprises. 

H a, à nouveau, regretté que 1e 
garde des sceaux n’ait pas cru bon 
d’apposer sa signature sur un prqjet 
de Ira qui le concernait directement. 
Il s’eu est ensuite pris à 1a * confu- 
sion » d’un dispositif qui ne se .limi- 
terait pas à la seule transmission des 
e n t repri ses : « C’est un oubli de 
taille. On pourra transférer le 
tableau de Van Gagé de 50 mil- 
liards dil se trouve accroché der- 
rière le bureau du PDG de l'entre- 


M. Chavanes, qui est apparu, 
comme l ég èrem en t embarrassé dans 
une discussion juridique davantage 
dn re s s or t dn garde des Sceaux, a 
reconnu que le projet dn gouverne- 
ment tondant te bénéfice de te 
donation-partage avait effective- 
ment une portée générale. 11 a expli- 
qué que le gouvernement avait sauté 
sur roccasmn pour contourner 1a dif- 
ficulté qu'il y aurait à glisser un 
texte spécifique dans un emploi du 
twmjra parleme ntai re surchargé, ü a 
d'autre part rappelé qu'il n’existait 
pas de Hflwwrin n précise de l’entité 
«entrem is e» et que, pour les biens 
des PME, fl était souvent difficile de 
faire h distinction entre ce qui rele- 
vaif de l'entr epri se et ce qui apparto- 
' nàxtaaxchefs d’entreprise. 

•Cest extr êmement grave ! Cela, 
va en sens contraire de ce que nous, 
pendons ai Usant votre texte», a 
répliqué M. Mazeaud. « Cette situa- 
tion est ubuesque », a. ajouté 
At Philippe Marchand (PS, 
Charente-Maritime). M. Chavanes 
a réponde que les héritiers ne 
seraient pas lésés puisqu'ils seraient 
présents au moment de la donation- 
p artage. « Cest là que se situe la 
régulation. Us ne laisseront pas 
mettre dans les biens de l'entreprise 
le tableau de Van Gogh », a expli- 
qué le mi nistre sans convaincre 
ML Wagner, qui a rappelé qne 1a 
présence de tons les héritière n’était 
pas obligatoire. « Votre texte sera 
source de procès infinis ». a insisté 
pour sa part M. Marchand. 

Le ministre a tenté d'expliquer 
qu'il y avait un « malentendu » avec 
M. M aze au d. H a voulu 1e convain- 
cre -du fait que l'extension de la 
do n ati on-partage ne dénaturait pas 
ce système mais bien an contraire te 
perfectionnait. « ta donation- 
partage est le cadre Juridique le 
Mus propre à assurer la pérennité 
des entreprises. La mesure que nous 
proposons émane d’un groupe de 
travail de la chancellerie. Elle aura 
le mérite d’être votée pour le plus 
grand bénéfice des chefs d'entre- 
prise », a expliqué le ministre avant 
de faire adopter un amendement. 
Celui-ci exclut de la loi Les 
« ttataments-partages » (après le 
accès du propriétaire). Bien que cet 
am e nd e m ent évite de subordonner 
1a validité de te donation-partage à 
te présence de tous tes héritière, 
M. Chavanes a précisé qne, dans te 
pratique, * ils seront vraisemblable- 
ment » tous là dans la mesure où 
tour présence est nécessaire à réta- 
blissement de l'évaluation des biens 

qu se fera an jour de te donation et 
non pas au moment du décès. 


prise », a iranisé M. Mazeaud, avant r — su w ™ 

que la sotte dn débat ne révèle qu’fl n *étaien?Si t*-™- 

ne ft’saimSt en ruai rf’nn mM! J. 1. u ■«. __ IJ®* terminées. ApfèS 

M. Mazeaud, ce fiat, dans la nuit, an 

J. M « n 1 


SS. 


en rirai d’on oubli de 1a 
gouvernement, mai» bien 
volonté délibérée. 

Affirmant sa volonté d’être 
con s tru c t if , ML Mazeaud a proposé 
au ministre un texte frisant bénéfi- 
cier les donations outre vifs (dès lois 
qu'elles portent snr te transmümaa 
d'entreprises) de te rédaction des 
droits de succession attachée à la 
donation-partage. Le ministre s’y 
ét ant opposé, l’amendement 
Mazeaud a été repoussé- par une 
majorité dûcïpfinée (à l'exception 
de^M. Léonce Deprèz, apparenté 

A rtesec de son coure miigkhui' 
le professeur Mazeaud a recueilli les 

de te majorité restaient apparem- 


S?** André ttuton (RPR, 
Cahaik*) de faire souffrir le minu- 
tie en Surent adopter contre son gré 

un amendement faisant bénéficier 
les fonds de commerce cédés du sys- 
tème autant pour la plus-values 
fonci ère». Cet amendement ne 
devrait toutefois pas résister aux 
javette*. Enfin, le ministre de 
mdnstnc, \L Alain Madete, est 
*3“ *“5 spteudaacat détendre et 

(ML C i£ 22EÎ C J nn ^“dement 

(M. Ekntiia s'en est étonné, esti- 
matttqu’ii venait nn peoonaLe un 

dans les sociétés nouvelles ne? le 

PB«ESERVBvr. 



m» le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 11 







A*ee; 




















ÔPUBLICIS 04140 


...votre projet, 
envoyez-le au GAN... 


la Indiquez (Time croix dans quelle catégorie se range votre projet: 

□ enfanfcs/famBle/inaisoa □ loisirx/voyages □ retraite O vta as*odatïva/*H>rt/ctJiure 
n cainnww/atoat/ykalhwi LU création «rentrantise D aiivlronnenien t/cadre de vie EU inawfaflow scleaUflqif/teduiîque 

2a Dormez un titre à votre projet: — — 

3a Décrivez votre projet: 


4a Tout projet comporte un risque. Là commence le rôle de Passurance. Dites comment 
les Assurances GAN peuvent intervenir dans la réalisation de votre projet: 


5a Indiquez vos nom et adresse et retournez cette page au GAN, (vor instructions page suivante) 

Nom ; Prénom 

Age Profession — 

Adresse . — — 




• --Ifcrç. 







s. V 


••• Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 13 



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GAN “L'ÉNERGIE DE TOUS LES PROJETS^. 


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ses études», créer une entreprise ou une 
une voiture, une maison... 

de trois facteurs: votre énergie pour le 
et l’assurance qui vous protégera contre les ; 


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Eli Assurant pleinement et lucidement vos projets, le GAN facSte leur réalisation. 

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14 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 


Société 




Au tribunal de Poitiers 


Le dopage par ignorance et négligence 


POITIERS 

de notre envoyé spécial 


On s'était en fait trompé de 
srçet Ce devait être une affaira 
exemptera de trafic de sftpéfia ms 
et de dopage sportif & grande 
échelle. Ce ne fut, le mercredi 
18 novembre, d wam le tribunal de 
grande instance de Poitiers présidé 
par M. Pierre Delpech, qu’une lon- 
gue et triste audfence dans laquele 
te dopage fut, officiellement du 
moins, absent. Ce fut surtout, en 
Opanei un réquisitoire accablant 
contre le corps médteal et ceU des 
pharmaciens d'officine. 

Avec «fix-sept pr o fes si onnels de 
te santé (six médecins et onze phar- 
maciens) inaipés pour infractions à 
ta légi sla tion sur les stupéfiants, le 
procès a mis an lumière l'ignorance, 
te négBpenca. voire ta complaisance, 
en matière de prascrptian et de 
dgfivrance de produits pharmaceu- 
tiques hautement toriques. 

Au centre du dossier : le Toné- 
dron. S'a est ajourd'hui inconnu de 
nombreux médecins et pharma- 
ciens^ te Tonédron est, depuis de 
longues années, m produit sans 
mystère par de nombreux sportifs, 
en particufier dans las mffieux du 
cycfisme amateur et pro fe s s ionnel. 
Fabriqué par les laboratoires Prome- 
cfica, le Tonédron est uie puissants 
am phét a mine qu ne figure plua. 
depuis près de dix ans, dans le dte- 
tionnaîra Vidal des médcaments. 
Produit à part dans te p ha r ma copée 
française, le Tonédron est inscrit au 
tableau B, ce qui implique une 
réglementation très précise de son 
crtftsatron et irrterdft, en théorie, tout 
abus ou usage à des fins non dfreo- 
tement thérapeutiques. C’est ainsi 
que le Tonédron ne peut être pres- 
crit que pour une pâiode de sept 
jous, et cpie sa défivrance est sou- 
mise au respect d’une série de 
rigoureux contrôles adminstiatife. 


Depuis 1977, i fa suite de futffi- 

sation de catta substance à des fins 
de dopage, une précaution supplé- 
mentaire avait été prisa par arrêté 
du nrâtistâre de la santé : le Toné- 
dron ne devait plus être défivré 
d rec te mem au malade, mas au 
médecin kâ-même. Cette réglemen- 
tation draconienne, ajoutée aux 
incitations e xtr êmement ftnitéos da 
cette substance (traitement de car- 
tans comas ou de certains troubles 
cardtovssctéaires, diagnostic psy- 
chiatrique), faisait, pensait-on, du 
Ton&fron un cas exemplaire, le type 
même du médcament qu ne pou- 
vait faire r objet d'aucun trafic et 
d'aucun détournement d'utiEsation. 
L'aucfience de Poitiers a démontré 
qu’s n'en était rien. 

Par petits groupes (utSsatsurs, 
médecins et pharmaciens), les 
inculpés sont venus, tour 6 tour, 
expfiquer comment, sinon pourquoi, 
le Tonédron a pu, depuis 1981, 

contruer à circuler sans obstacle de 
manière tout è fait légale. Scénario 
souvent répétitif: des patients. 
sportifs ou non, se pfarignent de fati- 
gue ou de douleurs diverses ; des 
médecins prescrivent de leir propre 
initiative ou, plus souvent, sur la 
demande de leurs malades, le pro- 
dut Et, en bout de course, on 
trouve des pharmaciens, soucieux 
du confort de « leurs cfients» et da 
la Qberté de presc rip ti o n (tes méde- 
cins. 


n'avaient jamais entendu parler, sur 
la simple demande de leurs 
malades. On vit aussi des pharma- 
ciens dâhrer cette même substance 
e parce que te docteur favart jugé 
utile ». chacun rejetant sur l'autre ta 
responsabiité de l'infraction. 

c Oui, je me doutais daœ dont 3 
s'agissait ira, par exempte, jusqu'à 
dre la docteu Christian Banaud. 
Mais, scrutent lés malades viennent 
pour réclamer des arrêts de travad. 
Là. pour une fois, quelqu'un venait 
parce qu'l était fatimé. Cartes. B 
rédamæt des amphétamines, mats, 
axpfiquait-3, pour continuer à tra- 
vaSer. j La scène se passât en jün 
1983. Le patient en question 
s'appelait Jean-Baptiste Fouchier. D 
s'était déjà procuré du Ton&fron 
quelques jours arparav an t chez un 
autre médecin à qui i avait aussi 
expiqué qu'il était fatigué. Jean- 
Philippe Fouchier, trente et m ans, 
est mort i y a quelques semâmes eu 
terme d'une épreuve cycfcta. Rten 
toutefois ne permet, aujourd’hu. 
d'affirmer que le Tonédron était en 


Mort 

(Fracotrar 


Tour à tour les prévenus ont 
plaidé la bonne foi trahie, ta mécon- 
naissance de ta réglementation ou te 
manque d'i n for ma tions fournies par 
le fa brican t et par radminstration. 
On vit ainsi des médecins, en infrac- 
tion totale avec ta réglementation, 
pres c rire à plusieurs reprises des 
quantités très âevées d'une subs- 
tance hautement toxique dont fis 


La Fédération française de 
cyclisme, qui s'est portée part i e 
rivfe, n’a prudemment réd am é que 
te franc symbofiqua, tout comme te 
consafi national de f ordre des phar- 
maciens, l'ordre des médecins 
étant, quant à h s. amusement 
absent. 

On s'ingéniera ici ou là à dre 
qu’une telle affaire n’avait rien 
creNsmptaïB, président, procureur 
et avocats critiquant longuement 
r ampleur que ta presse M a donnés. 
M™ Catherine Rgerou, procuretr de 
ta République, a demandé pour les 
médecins des peinas comprises 
entre 2 000 francs et 
20 000 francs d'amende, augmen- 
tées dans un cas d’une interdiction 
d'in an d" exercice. EBe a requis des 
amendes plus fables pour tes phar- 
maciens ainsi que poir tes utifisa- 
tavrs du Tonédron. 

Jugement le 6 janvier 1 988. 

JEAN-YVES NAU 


An procès de Tex-gr^ère 
en de Marseille 


ans 


contre les 


Jespnncipanx 

inculpés 


M. Reafi Salomon, procurear de la 
République adjoint an tribunal de 
Marseille a requis» mercredi 

18 novembre, des peines de prison 
renne centre les prâteroaux inculpés, 
qm répondent d’une séné de vob dans 
des appartements placés sons scellés- 
par mesure judiciaire (le Monde dû 

19 novembre). 

Le l e préacutam «fai imoî stè i c pobBc 
a . aî- ff*» demandé au tribunal " de 
condamner à deux ««» d’anprisonno- 
ment MM. Jacques Garbe, inspecteur 
princrpa) du service d'hygiène et de 
sécurité de la vpk, Gérard Gamct, 
commissaire-priseur à Aubagne, 
Christian Feyrârd, gérant de bar, et 
Michèle Daria, ancien grdSère 
tm ch ef (h* tribunal ( WnBfeiTiQ S. 

La pr ésence de cette prévenue dans 
l'affaire a amené M. Salomon & décla- 
rer n otamm ent : « J’éprouve un senti- 
ment de tristesse. dTmtigaotion et 


d’amertume. Un _ 
la famille juttidairê. 
un magistrat dans tous ses actes, 
a eu dévotement de T institution. » 

Pour le procureur, M. Jacques 
Garbe * a spolié des malheureux, des 
incapables fou sens Juridique ) me 
Ton devait protéger ». D’une manière 
générale, il a vu dans tes inculpés * des 
•qui se sont comportés m équipe 
malfaiteurs » 


Après la mutinerie de Saint-Maar 

M. Chalaadon : pas de remise en cause 
. de la politique pénitentiaire 


reniement potée le }8 novembre par 
M. Henri Louet, dénoté RPR de 
l’Indre, sur la mutinerie à la centrale 
de Soint-Maor, M. Albin Chalan- 
don, qui devait r g qri re homma ge ail 
personnel pénitentiaire et saluer la 
« fermeté » de sou cqjQègue M- Pan- 
’-drand dànscctte affaire, a dédflrf : 
f Aucune- mutinerie, quelle que Soit 
son ampleur et quelqueéckoqu’eüe 
rencontre dans les médias, ne peut 
remettre en cause la politique péni - 
tentiaire m la politique de sécurité 


traüon centrale*. Pour ce syndicat, 
ü faut * mettre en place une struc- 
ture de coordination et de coopéra- 
tion permanente, dents le cadre du 
maintien de l'ordre et de la sécurité 



publique, entre les départements 
concernés - **»*— 


ministériels 
défense et Intérieur*. 


Justice. 


Le garde des sceaux a ajouté : 
« Qui sont ces mutins de Saint- 
Maur ? Ni des héros romantiques ni 
des idéalistes / Sur les 432 détenus. 
82 sont condamnés à la réclusion à 
perpétuité. 183 ont assassiné. 110 
ont commis un hold-up à main 
armée. On compte aussi un certain 
nombre de violeurs et d’auteurs 
d’actes de terrorisme. S'il est donc 
des gens â plaindre, ce seraient 
leurs victimes.* 


FO critique aussi « un dysfonc- 
tionnement des commissions 
d’application des peines ; où la place 
et te rôle du parqua et du chef 
d'établissement sont redevenus insi- 
gnifiants face au rôle prépondérant 
du Juge de l'application des peines 
et à son statut d’irresponsabilité ». 
En conclusion, le syndicat demande 
que « la conception, la maîtrise et le 
contrôle de m mise en œuvre des 
dérisions judiciaires • soient confiés 
• aux professionnels de la prison 
issus du corps du personnel de 
direction ». 


Les directeurs de prisoa FO : 
réforme totale des structures 


De son côté, le Syndicat national 
pénitentiaire des personnels de 
direction (Force ouvrière) estime 
« capital * de • procéder ' le plus 
rapidement possible à une réforme 
totale des structures de l'atbmni»- 


L’Union syndicale des magistrats 
« rejette * la réforme de l’instruction 


Le princ ip al syndicat de _ 
trais, l’Union syndicale des magis- 
trats (USM, modérée), * rejette» 
Je projet de réforme de Hnstracticxi 
que le ministre de la justice, 
M. Albin Chalandou, a fait adopter 
m er cr edi per le conseil des ministres 
(le Monde du 19 novembre). « Ce 


projet a été élaboré contre te gré de 
ITJsM, dans la précipitation et en 


parfaite méconnaissance delà priati- 
que Judiciaire. » 



Où apprendre l'audiovisuel 


A PRÈS avoir longtemps braconné aux marges de réooto, b cinéma 
et raudtevisuel y ont fait, depuis une dzaine cf années, une 
entrée en force. De récote élémentaire à Funiveraïté, des form a tions se 
sont mises en place, avec notamment ta création d'une option dans ta 
sertkmA3dœlycdas, tfun BTSautfiovisuelatdeflièraadans rensei- 
gnement supérieur. Pour s'y reconnaître dans ce foisonnement d'initia- 
tives, ChémAction puktie un guida très complet et fort bien fait, où Ton 
trouve no t am m e n t une présentation de tous les enseignements «da- 
tants et des étabfissements qii les asswent un amusée des mffle but 
cent enseignants de ces dtadpSnes, une bibliographie et un catalogue 
des dnq cents thèses soutenues en cinéma et aucfiovtauel depuis 1968. 

Secteur en pleine évolution, grâce â T« irrésistible ascension de la 
vidéo ». ta cmrrxjnication audovfeuelte attira un nombre croissant de 
jeunes. Si tes débauchés ne seront pas aussi mirifiques que certains 
l'affirment, de nouvefles fonctions apparaissent, qui nécessitent une for- 
mation appropriée. Certainea sont données par des étab&sements spé- 
riafisés qu ont fait peau neuve, comme récote Loub-Lunûère tex-c nie 
de Vaugirard ») ou ta FERAS (atHDHEC), ou dans les éootes d'art qui 
s'ouvrent à ce nouveau moyen d'expression (IL Mata de nombreuses 
uravensités ont créé des f or ma tion s originales, du DEUG au troisième 
cycle, en passant par des DBJST, des MST ou des diptimes tf univer- 
sité plus spéctafisés. Malgré des dffictités, dues not amme n t au manque 
de moyens et cf équipements et au blocage du recrutement des eroef- 
gnants. certaines sont parvenues i s'imposer, en explorant les res- 
sources régionales et tes nouveaux marchés : sociétés de tâévison, 
communication des entreprises ou des coflectivîtés tacaleg, information 
srientifique et technique, images de synthèse-. Ajoutons qui existe une 
quantité d’écoles privées dans ce secteur, dont GnémAction m 
contente de damer la fist», faute de pouvoir apprécier leur valeur res- 
pective. Quefie que soit la fffiera choisie, mieux vaut, avare de s'y enga- 
ger, bien étudier te terrain, s'asstror de ses motivations et se donner ta 
séajrHéd*uneftxTnaticinoomplément fl ira». 

* GnémAction, « L’enseipiement du cinéma et de raucSorisuel *. 
Cerf-CFPJ, 304 pages, 160 F. 


F. G. 


(1) Snr tes écoles d’an, voir le Guide des écoles des métiers d’an et de la 
comnuodeation audiovisuelle, de Sage Bsnet, qui via* de paraître chezGaffi- 


Tourisme 
à Bordeaux 


Sémiotique 
à Perpignan 


L'université de Bonteaux-ffl mat 
en place un cyda de f or ma tion per- 
manente, financé en partie par le 
conseil régional, sur « f aménage- 
ment et ta gestion des s tat i ons 
touristiques! (AGESTJ. Cette for- 
mation étalée sur treize semaines 
de janvier 1 988 à avrfl 1 989, à rai- 
son d'une semaine par mois, 
s’adresse à tous tas professionnels 
du tourisme engagés dans ta vie 
active à des postes tf encadrement 
et de coortfirâtion du tourisme. 


ér Ibivaraité de BotxheaxJB. ser- 
vice de ta formation permanent». 
33406 Tstonee Cedex, 56 - 80 - 47-72 
et 56-80-50-50. 


L' traversée de Perpignan orga- 
nise. du 26 au 28 novembre, un 
coBoque international de sémioti- 
que, présidé par M. Algindas 
Julien Greenas, auquel participe- 
ront plus da soixantB-da cher- 
cheurs. Trois thèmes seront 
abordés : c Fondements théori- 
ques et historiques de la sémioti- 
que », « La sémiotique appfiquée 
aux sciences de l'homme! et 
«Création et communicatian ». 
Cette manifestation c on fvm e la 
place importante prise dans cette 
<£sdp6ne pa* Perpignan qui orga- 
nisera, an 1999, te quatrième 
congrès montfia! de sémiotique 

ic CoBoque du 26 an 28 novem- 
bre. Hôtel des Arcades. 66000 Psr- 
pignvi. TéL : 68-86-11-11. 


Marchés publics et fausses factures : 
trois inculpations à Nancy 


NANCY 

de notre corr es pondant 


Une triple inculpation de faux en 
écritures, d’usage de faux et d’abus 
de biens sociaux, prononcée, mer- 
credi 18 novembre i Nancy, provo- 
que des remous 4 la vrille de la 
venue de M. Jacques Chirac dans la 
ville, prévue pour le samedi 
21 novembre. Les inculpations 
visent M- André GusaX, entrepre- 
neur en maçonnerie dans la région 
de Tool, son ancien chef d’équipe, 
M. Pierre VÜemont, et M. Richard 
Za trier, directeur technique de la 
société BG-Scrvice. Les deux pre- 
mière ont été écronés & la prison 
Chartes HL k troisième a été laissé 
en liberté sous contrôle judiciaire. 


francs, qu’on reproche aux trois 
hommes, c’est le contexte même de 
raffaire qui lui donne un relief tout 
particulier. En effet, M. André 
GtuaL considéré comme sympathi- 
sant RPR, de même que M- Jacques 
Gossot, maire de Tool, avaient été 
accusés, en décembre 1985, par le 
quotidien libération, d’entretenir 
des relations privüigiées faussant 
Tadjudication de certains marchés 
publics. Aussitôt, les deux hommes 
avaient lancé contre le quotidien une 
procédure en diffamation, sur cita- 
tion directe. Un type de procédure 
rapide, où on ne se prononce pas no- 
ie fond des accusations mais où le 
journaliste doit apporter fa preuve 
de ce qull a écrit. 


Bien plus que tes fausses factures, 
d’un montant de 6 millions de 


Ce ne fut pas le cas et, tant en 
première instance qu’en appel, le 
jcH -nal libération fut condamné 


ÉDUCATION 


• Du in üoni wt lcfonn totdau- 
«ama sont mécontents. - Une cen- 
taine d* étudiants en informatique de 
F université Paul-Sabatier da Tou- 
louse ont occupé pendant près d'une 
heure, le 18 novembre, te rectorat, 
pour protester contre leurs condi- 
tions de travai. A ta suite de Hncul- 
pation d'un professeur pour contrefa- 
çon le logiciels (/e Monde du 
29 septembre), r« 
frit, en effet; 
nréroordûtatauns. 


• M anif es tation de lycéens à 
Parte. — 200 lycéens de fa région 
parisienne ont manifesté, mercredi 
18 novembre, A l’appel de la Fédéra- 
tion indépendante et démocratique 
lycéenne (FIDO proche de rUNS= 
indépendante et démocratique. Pro- 
testant contre tas dasaes trop char- 
gées, tes lycéens ont défilé entra la 
place Denfrit-Rochereau et tes Inva- 
lides aux cris de e Monory t'as pas 
100 bâties?» et e On peut vivre 
efftiusions, mais pas étutSer sans 
subventions*. 


.Mais la révélation de l’affaire 
amena la direction -générale de la 
concurrence et des prix à ouvrir une 
enquête. En jnm 1986, lois d'une 
perquisition chez ML André GtuaZ, 
les inspecteurs trouvèrent «fri» des 
fausses factures établies par Fentre 
prise BG-Service et par une société 
immobilière, la SID. 


Ces deux sociétés obtenaient des 
marchés, qu’elles étaient censées 
sous-traiter par Pentreprise Gusaï. 
Or les travaux commandés étaient 
fictifs ou n’étaieat pas réalisés. En 
revanche, ils étaient facturés et 
l'argent versé. Ces fausses factures 
entraînaient l’ouverture (Tune infor- 
mation judiciaire par le parquet de 
Nancy, confiée à là section économi- 
que et financière du SRPJ. 


Mercredi 18 novembre, & la suite 
de leur audition- par M. Gilbert 
Thiel, juge «finstructian & Nancy, 
les trois hommes ont été mcnlpés. R 
reste tou t efois à savoir po urq uoi des 
entreprises ont réglé les fausses fac- 
tures et A qui rargent «mi recueilli 
a profité. 


JEAN-LOUIS BEMER. 


PREPA Sc.PO. 


Préparation annuelle et semestrielle 
pour jeunes bacheliers 
1 1 ans d’expérience 

dans la préparation des grandes ecoles. 

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( VO r5015 Paris 

LS y Tel.: (1)45665996 


Pour rUSM, « c ett e réform e ne 
peut qu’aboutir au blocage de la 
justice pénale en France: l’instau- 
ration d’une collégialité obligatoire 
de trois juges obligera les tribunaux 
correctionnels, déjà surchargés, à 
Taira dé a 


statuer sur 50000 affaires 
chaque année, ce qui aura pour effet 
de rallonger d’autant la durée dg.bt 


plus 


deretatderle montent défi 

sation des victimes, f^.) H faudrait, 
recruter plus de 300 nouveaux 
magistrats et autant de greffiers 
alors que le ministère du budget 

vient d'imposer la suppression de 

près <le 3QO emplois pour 1988 dans 

les tribunaux». 


« L'Evénement da jeudi » 
condamné pour atteinte 
à la rie privée 
: deMNucti 


M. Christian Nuccï, ancien minis- 
tre de la coopération, a obtenu mer- 
credi 18 novembre devant la pre- 
mière chambre civile du tribunal de 
Paris 75000 francs de dommages- 
intérêts qui devront lui être versés 
conjointement par la société éditrice 
de l'Evénement du jeudi et par soi 
directeur de pubZkatton. AL Jean- 
François Klwn, en réparation du 
préjudice causé par un article 
contenu «fan* Je numéro daté du 20 
au 26 août 1987. 


Sous le titre «Nuccï Tafricain». 
l'article évoquait des aspects très 
personnels de la vie de l’ancien 
ministre. Aussi, les magistrats 
notent dans leur jugement : « Toute 
personne a droit au respect dé su vie 
privée et est fondée à en obtenir ta 
‘eetùm en fixant elle-même les 
de ce qtri peut être publié à 
.pç sujet- importe peu que les 

•ricitinès soient, ' contins âiTéspèce, 
des personnes investies d’un carac- 
tère public f.j, si le journaliste se 
doit de relater un événement partici- 
pant de l’actualité, il ne saurait 
s'immiscer dam la sphère d’intimité 
de la vie privée.» 


Le procès da RPR contre M. Joxe 
devra être plaidé de nouveau 


Le procès intenté par le RPR à 
ML Rare Joxe, ancien ministre de 
rintérieur, pour des propos tenus le 
18 septembre è RTL, devra" être 
plaidé à nouveau le 20 janvier 
1988 devant la première chambre 
du tribunal civil de Paris 
(le Monde du 23 octobre). 


Lois de cette émission, M. Joxe 
avait évoqué le financement de la 
campagne électorale dn RPR tout, 
en s’élevant contre les profits qm 
muaient été réalisés par certains 
gro up es financiers lois des privati- 
sations. S’estimant diffamé, le 
RPR avait engagé des poursuites 
en se fondant sur des dépêches 
d’agence et snr un article dn 
Monde daté dn 13 septe m bre rela- 


tant les déclarations. Incriminée, la 
première chambre civile, présidée 
par M. Robert Diet, prési de nt dn 
' tribunal de Paris, note que ces 
pièces « ne reproduisent pas la 
teneur littérale et complète des 
propos tenus par M. Joxe» et 
rejette comme élément de preuve 
la cassette contenant rearegïstre- 
ment de rémission communiquée 
la veille de Fandience par Je RPR, 
•jsqxt . authenticité n’ayant pas été 
'vérifiée par on h u issier. 


En conséquence, tes juges ont 
désigné un huissier de justice qui 
devra se rendre «fana tes studios de 
RTL pour réaliser une transcrip- 
tion da déclarations de M. Joxe 
dans tes formes Légales. 


Le groupement d’achat Edouard Leclerc 
condamné pour % atteinte à la dignité » 
des pharmaciens 


d’achat Edouard 


par la 


Le groupement 

Leclerc (GALEC 

de publicité CLM-BBDO ont été 

mercredi 18 novembre, 

ière chambre civile du 
de Paris, à veraer le franc 

de dommages-et intérêts 

que tau réclamait le conseil national 
4e Tordre des pbarmacîe 
atteinte au droit de nuuqu 

En mai et juin 1987, te 

ment d’achat da centres 

avait lancé une campagne publici- 
taire destinée ft combattre le mono- 
pole des pharmaciens ap^ 
produits qui ne sont pas 

ment des médicaments. 

Ainsi, use affiche posait la 
tien : « le sucre sans sucre ? 
Leclerc, qui se sucre f*. alors 


gée, avait été utilisée de manière illi- 
cite. Mais, daœ sot jugement, te tri- 
bunal, nràûdépar M- Huguettc Le 
Foyer de Costü, estime que tes cen- 
ties-Leçterç. « en vertu du principe 
de la tiberté d’expression ». sont 
fondés a prendre part au débat rde- 
- vaut de la mise en cause par tes 
.d u mo nopole des 
et considère que le 
^ _ — .jgué n’est pas étar 




tionné l’usage' dès croix vertes 

***’ ra P e ° e > àe mal- 
veillance» , qui constitue une 
a t te i n te au droit de marque. 

Le tribunal a prononcé une 
seconde condamnation au franc 
rue de f 


, j, . o» et intérêts 

vamahla disçréticm'de 

tetotnlmûpneiiBbre service par le PdWwrtaire. Assagissait 


avec ie ptre «Touchez pas h ma 


une 

araéa d’nnc croix vote avec'ia pharmacie»: Là^fagês’ Datent ow 
mention: «Lu vitamine Ç interdite ç*te fflustrarion 


ehet Leclerc. A quand les oranges 
vendues en pharmacie ? » 

Le conseil de Tordre da pharma- 
ciens soutenait qu’il s’agissait d’une 
campagne de dénigrement et que la 
croix verte, marque cofiêctne ptoté- 


porte atteinte à 

rssion de phar- 
à penser 



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Ffliivu 




16 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 


Société 


La tournée en France de SOS-Radsme 


Des potes avec l’accent 


MARSEILLE 

tie notre correspond ant 

Elfe n’a pas été que de pare forme 
h « to urn é e des potes » qui a conduit. 


IV UMUtAU IU wi wmw iwi ■ 

Désir et Hayettc Boudjema, ks ani- 
ma traira de SOS-Radsmc, dans les 

quartiers nord de MandBe pour L'opé- 
ration « les messagers de l'égalité» 
qui prépare la grande manifestation du 
29 novembre â Paris. Bien souvent, des 
jumai sont venus- dire le fond de leur 
pensée sans détours ou parier claire- 
ment meut de leurs préoccupations. 
Bftantywp ratteudaîent un peu comme 
on espère le Messie, de m a ndan t ici 
d'intervenir pour fournir un ballon et 
des équi pem ents au club de football, 
déplorant là une future au g me nta tion 
des loyers de la cité. « Pourquoi mon 

petit frère entre en sixième sans savoir 
lin ?» « Comment se fait-il qu'à la 
cité de Font- Vert on n'accepte pas de 
nouveaux étrangers alors qu'il y a 
cent trente appartements vides ?» Et 
les erran piles se Sont mnitipÜés. Un 
jeune tend un buÜetin de victoire ; 
« On s’est pris par la main et on s'est 
retrouvés à vingt à la mairie pour se 
faire inscrire sur les listes électo- 


rales. » Tout au long d’une journée à 
remp lo i du chargé iwwme cehn 
(Ton monstre ea tournée âcctcrate, 

Hariem Désir et Hayettc Boud^ma se 
mm efforcés d’établir un contact 
des 


rendus «fai» deux cités «chaudes» du 
nord de Marseille : Pont-Vert cA fe 
centre social autogéré a été créé parles 


en-mêmes et les Flamants 
qui font l’objet (Tune réhabilitation 
intéressante avec rimplantatkn d’une 
école d’inf irmièr es de trois cents 
Sèves. Ce st aux Flamants que vivent 

les parents cTHocari Ben Mohamed, 
*..£ r.nuk 1» <rim 


contrôle de police, et qni est 

aujourd’hui acquitté. Harlem Désir a 
bu le thé à ta menthe avec tes parons 
de la victime, «wln^ pt fan* attitude 


exemplaire : «iZs réclament non la 
vengeance, mais la Justice. » Et puis, il 
a parié de la solidarité ÏDtfispeasahte : 
« Tant que les gens sont isolés, les 

rancoeurs sc développent. OestlasoÜ- 
daritéqid fait reculer le racisme, a+fl 

- ■— »< «- — fé. J — »‘J-i -fl- 


stérile, c’est la solidarité qui fait la 
force.» 


FAITS DIVERS 

Aorès le meurtre d’un Algérien à Castres 


Deux soldats du 8 e RPIMa 
; inculpés et écroués 


JEAN CONTRUCCL 


L’émoi du Front national 


TOULON 

do notre correspondant 

W* Yarei Rat (député du Front 
national} viant d’écrire au provi- 
seur du lycée Dumont-d'Urville, à 
Toulon. pour lui demander des 
comptas à propos de la venue, 
jeudi 19 novembre, dons f établis- 
sement Ai resp onsa ble national 
de SOS-Radsme à l'Invitation du 
dub Informations et Dâsats du 
loyer sodo-éducatif du lycée. 

Prenait le parti da «nombreux 
parents d'élèves émus » et 


en a pouvant intervenir t&rocùr- 
mont par crainte de représailles 
de la part de certaèm enseignants 
inféodée eu thèses de M. Désir», 
le député du Front national rap- 
pelle que «est ancien rnüüsnt 
q p tsfc ârte et membre de l’UNEF- 
ÏD a Joui un riüe déto nnaien t 
dans !ee émeutes unrver ôt a k es de 
fin 1986 », Enfin, M** Piat 
demande « quelles sont les 
mesuras prises pour prévenir tout 
incident susce ptib le d’être provo- 
qué per le pr és ence au sein d’un 
lycée d’Etat d’un intervenant 


contesté par une importante hao*^ 
don de t’opkûon varoîse et par un 
certain nombre d’enseignants,' de T 
parents et d'élèves ». 

A cette lettre. M. Apuadû la 
pro v ise u r du lycée. oppose un 

sienca serein g C'eut une teOe 

intrusion dans la vie de fétabBs- 
aament que Je n'y répondra i pma. 
Voüà cbc-sapt ans que Je suis par 
viseur de ce lycée et Je n’ai jamais 
vu parafe Intervention de là part . 
de quelque Ski que ce aoit» 

J.L. 


Invitation pour P Italie. 



Les deux parachutistes dn 
8 e RPlMa qui, dan» fat mrit de bnwfi 
à mardi dernier, avaient agressé et 
tué m algérien, Sacmsâ Bondûba. 
trente-deux ans, père de trois 
fflfmit* (Je Monde dn 19 novem- 
bre), ont été inculpés et écroués. 




constituerait partie civi le et 
rt-mandé. ai l ministre OCS OTTOtCS 
que «des mesures exemplaires 
soient prisa pour châtier la 
auteurs des fri/MS 
commis par des militaires ». SOS- 
Racisme, estimant que •Snousst 







m 


m 




■ Le Centre d’études des systèmes 
et des technologies ■ avancées 
(GESTA) sera prochainement sup- 
primé. Un décret pob&é an Journal 
officiel . mercredi 18 novembre, 
annonce, en effet, que cet établisse- 
ment public à caractère industriel et 
commercial, créé en 1983, est dis- 
sous & compter du 1« janvier 1988 et 
qu’on administrateur provisoire a 
été nommé pour diriger l'établisse- 
ment jusqu’à cettfc date. Les condi- 
tions «actés de cette liquida tien ne 
sont, en revanche, pas précisées et 
ddrât faire l'objet d’en- décret à 
venir. 

Depuis un an. le sort dn CESTA 
était en suspens, et nul ne savait s’il 
serait parement et simplement sup- 
primé ou sH serait privatisé {le 
Morde dn 4 nove mb re). Le décret, 
oui vient d’être pubfîé, ne rtgle pus 
définitivement cette question 
pas 

ment la porte .à une éventuelle 
r epri se de l'organisme par des entre- 
*prenenrs privés. Mais il n’est pas dé 
nature à raeüiter te processus de pri- 
vatisation. Les sept entreprises qui 
seraient actuellement sur tes rangs 
pour reprendre le CESTA - en tota- 
lité oc en. partie - trouve r on t, te 
1* janvier prochain, un établisse- 
ment dont le perso nn el (une quaran- 
taine de personnes) aura été Eccn- 




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ras 












••• Le Monde 9 Vendredi 20 novembre 1987 17 


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r.r •* . ^ 

*' «roués 


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f-'-’Æ. 


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DES LIVRES 


Miss Eudora Welty 
de Jackson, Mississippi 

Un portrait de Vun des meilleurs 
écrivains américains du siècle . 




L ES Français vont-ils enfin 
s’intéresser à cette vieille 
dame, née à Jackson, Mis- 
sissippi — où elle habite tou- 
jours, - le 13 avril 1909, qui 
publie depuis 1941, et qui est si 
touchée, malgré le silence du 
Vieux Gratinent sur ses livres, 
que l’on fasse quelques milliers de 
kilomètres pour lui rendre visite ? 

Aux Etats-Unis, elle figure en 
bonne place dans les histoires de 
la littérature, aux côtés de . Wil- 
liam Faulkner, de Flannery 
O’Connor, cTErddne Caldwefl... 
Ses -texte»' abondent -dans les 
manuels scolaires comme exem- 
ples d’une prose pure, d’un style 
de haute tenue. Elle a reçu de 
multiples distinctions, dont 
P American Book Award for Fic- 
tion et le prix PuHtzer (1). On 
avait tant pris l’habitude de la 
ranger parmi les classiques que 
beaucoup la croyaient morte lors- 
que parut, en 1984, un court essai 
autobiographique, One Writer’s 
Beffiiutings. (Les débuts d’un 
écrivain). Il demeura quarante- 
six semaines sur la liste des meil- 
leures ventes du New York 
Times. 

De ce côté-ci de l’Atlantique, 
Eudora Welty reste étonnamment 
méconnue. Pourtant, son œuvre, 
minutieuse, précise, sobre, nourrie 
depuis l'enfance de lectures inces- 
santes, aurait dû séduire les Ieo- . 
leurs européens. Les Français, 
particulièrement, devraient aimer 


l’écriture si délicate, ciselée, de 
cette femme si cultivée, si policée. 
Mais voilà, elle écrit surtout des 
nouvelles - « C’est, dit-elle, la 
forme qui m’est naturelle » - et 
la légende veut que le lecteur 
français ne prise guère le genre. 
C’est sans doute pourquoi on a 
d’abord traduit, sans toutefois 
tirer Eudora Welty de 
l’ombre (2), des romans : 
Mariage au Delta (Gallimard, 
1957) et la Fille de l’optimiste. 
prix Pulitzer 1973 (Çalmann- . 
Lévy 1974, dans nne traduction 
médiocre). 

La maison 
snr laeoffine 

Les éditions Flammarion ont 
décidé de publier la quasi-totalité 
de son œuvre. Elles (rat commencé 
l’an dernier avec son premier 
recueil de nouvelles, l’Homme 
pétrifié, paru aux Etats-Unis en 
1941, préfacé par Khaterine Ann 
Porter (3). Son second recueil 
(1943) vient de sortir sous le titre 
le Chapeau violet On ne saurait 
trop inciter l’éditeur à bousculer 
la chronologie et à faire paraître 
très vite les Débuts d’un écrivain. 
ce bref récit d’apprentissage, si 
émouvant qu’il ferait peut-être 
sortir les Français de leur nidifié- - 
renoe,-si injuste, -envers Eudora- - 
Welty, qui a mené, sans bruit, une 




Ls? 


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Fi 







Eudora Welty et le manuscrit de sa nouvelle Powerboase, 
par le dessinateur John SokoL 


vie tout entière vouée à écrire, 
chez elle, à Jackson, qui n’a cher- 
ché m publicité ni reconnaissance 
bruyante de son talent. 

Eudora Welty n’a quitté sa ville 
que pour étudier (dans ie Wiscon- 
sin et à New-York), ponr travail- 
la- (elle a donné des conférences 
dans de nombreuses universités 
sur tout le territoire des Etats- 
Unis et continue de le faire), ou 
pour le plaisir de voyager, notam- 
ment en France et en Italie. 
Jamais pour se montrer, se pro- 
mouvoir ou faire des concessions 
au commerce et à Pair du temps : 
« J’ai choisi de vfvnj à la maison 
pour pouvoir écrire: dans un uni- 
vers familier, dk-qlle. Je ne. l'ai 
jamais regretté » ■ 


> (E FEUILLETON DE BERTRAND POIROT-DELPECH, 

Journal (1953-1973), de Matthieu Galey 

Art du fusain, chagrin 


L E 23 février 1986 mourait Matthieu Galey, à cinquante et 
un ans, d'une sclérose amyotrophique, une saleté incura- 
ble qui dévore les nerfs, les muscles, la veux, qui fart, à 
vif, le travail de sape du néant. Un second volume de son Jour- 
nal nous conduira vers ce supplice, qu'a supporta avec une 
gaieté poignante. 

Matthieu Galey avait tout pour être heureux: une famille 
joyeuse,^ un père artiste. (le cinéaste Louis-Emile Galey); plu-, 
sieurs famffles d’adoption : les Izard-Daniélou, les éditions Gras- 
set. ta droite littéraire, collabo sur les bords — Morand, Char- 
donne. Jouhandeau, — les homosexuels... Dès sa vingtième 
année, après la Sorbonne et Sdences-Po, avant même (a fin de 
son service militaire, le beau monde parisien met son couvert à 
ce convive narquois, et la presse culturelle de années 50 donne 
des chances à ce lecteur acéré, à cette pi terre hussardisante. 
Arts, les Nouvelles littéraires . Combat, le Monde, puis 
FExpress. publient ses avis sur les livres et le théâtre. Grasset 
le prendra dans son comité de lecture (de 1962 à la fin). H 
adaptera plusieurs pièces du théâtre américain, qui donne alors 
le ton (Albee, Kopit, Shaffer). Il interviewera mémorablement 
Marguerite Yourcenar (/es Yeux ouverts, 1980)... 

D E quoi s'achemina vers un magistère de critique-éditeur 
comme celui de ses amis Kanters et Nourissîer, ou vers 
une réputation enviée d'adaptateur! De quoi aimer être 
lui-même et faire ce qu'il fait! Or. bien avant que la maladie ne 
le ronge, c'est quelqu'un de blessé, de brouillé avec la jouis- 
sance d'être soi, que l'on devine derrière cet étemel adolescent 
au tant de bile, au regard fiévreux, disparaissant dans la nuit 
des c générales» sur son Solex bourré de manuscrits, loden au 
vent.. .• 

Grâce au Journal que voici, nous savons mieux pourquoi 
l'enfant fuit la fête. C'est pour mieux la regarder per la fenêtre, 
voir la comédie mondano-culturelle, pour le peu qu'elle vaut, et 
la croquer à son aise. De sa souffrance d'exclu, Matthieu Galey 
tirait patiemment, en cachette, une œuvre de chroniqueur dont 
on veut croire que, pour sa consolation; il en pressentait la 
réussite. Sur ce qui reste de gratin proustien, sur les écrivains 
du dernier tiers de siècle, on n'a pas lu. on ne lira pas de sitôt 
une galerie de portraits aussi finement rosses: Proust. Léau- 
taud et Mauriac ensemble! Du grand art et qui au bout du 
compte, ne veut pas vraiment nuire, qui se réserve à lui-même 
les férocités assassines ! 

U N mot du chagrin qui a permis, comme c'est fréquent, 
car art du fusain. 

fl y a d’abord une donnée de nature, revendiquée. 
L'enfant fait comme s’H avait décidé de jouer les vieilles filles 
ou'on n'invite pas à danser, devant leur tapisserie. A' marotte, 
trente-cinq ans, il décrète déi à : e Je me regarde vieillir, secher. 


cela m’occupe bien assez » (17 novembre 1967). Deux ans 
plus tôt. il livre cette détresse au-delà du soupçonnable : 
e Envie d arrêter las gens , de leur demander un sourire, un 
récours, une parole, un regard... » (6 novembre 1965). Encore 
avant, on üt (2 août 1963) : c Je ne m’intéresse pas beaucoup, 
ma vie mè semble vide... Je me fais l’effet d’un comparse, a 
Ailleurs : > Quelque chose comme le mépris de soi-même et 
des autres » (30 septembre 1 969). Et cette autocondamnation 
désolante^ .à propos du personnage d’une pièce qu’il a adaptée. 
Butiey : c Je l’ai compris, parce qu’il me ressemble, odieux, 
aigri, destructeur, pervers, déplaisant et pitoyable » I 
427 novembre 1973). 

Les amours ne le sortent pas de cette posture affligée. 

' Matthieu serait furieux que les sexistes se servent de lui pour 
attester le < malheur d’être homosexuel », mais c’est un fait 
qu’il ne vit gaiement sa préférence qu'à de rares moments. 
a Bonheur serein : surprenant », note-t-il le 1 1 janvier 1970 ; et 
quelques jours plus tard : c L’amour, si voisin du désespoir I » 
(20 janvier -1970). 9 août 1970 : c Vie vide . intense cafard ». 
12 août 1970 : « Le fond, au moins, c’est solide l » Les plaisirs 
de hasard ene calment rien, au contraire » (23 juillet 1973), et 
les liaisons plus longues sont menacées d’usure conjugale, de 
ruptures interminables. 

. A ces difficultés psychologiques s'ajoute une frustration 
professionnelle que devraient méditer ses confrères cantonnés 
dans le seul journalisme, c Ce qu’il y a de bien chez vous, c’est 
que vous n’ayez jamais rien fait de merveilleux », lui lance Char- 
. donne, non sans sadisme sous l'évidente affection (20 mars 
‘1966). Son unique roman au titre symptomatique, les Vita- 
mines du vinaigre, Matthieu le trouve c très mauvais » (12 sep- 
tembre 1954). Et il aura ce cri du cœur, devant ie succès d’une 
de ses adaptations, Délicate Balance : c Furieuse envie d’écrire 
une pièce qui serait de moi ! » (26 octobre 1 967). 

C ELA, c'est l'humus de l’amertume, le prix payé, qui 
n'occupe qu’une faible partie du livre. Le reste est à 
mourir de rire. Est- ce une règle, l'effet d'une sombre 
péréquation ? Après tout, Feydeau est mort de neurasthénie I 
Voici donc la gent littéraire des années 50-80 dans sa 
.mégalomanie risible, ses touchantes petitesses. Qu’on ne nous 
dise pas que c'est peu. Bavarder le même jour avec Aragon et 
Julien Green, les manuels scolaires nous enseigneront plus tard, 
s’ils ne le -font déjà, que cela vaut bien d’avoir croisé Flaubert 
et Barbey, ou, vers 1920, Barrés et Anatole France. Et tant pis 
si tes premiers rôles disparaissent parfois derrière des utilités 
médiatico-mondaines : celles-ci sont comme f asparagus du 
bouquet la figuration conforme d’une époque portée à couvrir 
rares génies de bécots snobs, à en singer les apparences. 

? i (Lire la suite page 20.) 


Banlieues 

musulmanes 

Un voyage en France 
à Vintérieur du labyrinthe islamique . 

C ETTE enquête assez cupe les parents, de [ 
exhaustive, étalée sur désemparés: - Nos , 
trois années, vient à point les a perdus ». conJ 


Elle habite toujours, seule 
depuis la mort de sa mère, la mai- 
son construite par ses parents, 
voilà près de soixante-dix ans, sur 
une colline de Jackson. 

JOSYANE SAVIGNEAU. 

( Lire la suite page 25. ) 

(1) Elle a en outre reçu, le 18 octo- 
bre, des maitu de l'attaché culturel fran- 
çais S la Nouvelle-Orléans, 1a médaille 
de l'ordre des Ans et lettres.- 

(2) Une thèse a toutefois été Consa- 
crée en France à Eudora Welty : « La 
technique dans l’œuvre d’Eudora 
Welty : la mort de Méduse ■ de Danièle 
Pitavy-Sooques. Thèse de doctorat 
d'Etat soutenue en 1982. Elle n'a pas 
été publiée (elle est à l’université de 
Dijon). 

. . . (3) Traduit par Michel Grasset et 
Armand Himy, avec une postface de 
Michel Gresset ( U Monde du 3 1 janvier 
1986). 


C ETTE enquête assez 
exhaustive, étalée sur 
trois années, vient à point 
pour détruire un certain nombre 
d’idées et d’images souvent 
rapides et caricaturales autour de 
l’islam et des musulmans en 
France. L'auteur, Gilles Kepel, 
est chercheur au CNRS ; il fait 
partie de cette nouvelle généra- 
tion d’orientalistes, soucieux 
avant tout de rétablir les faits et 
d’étudier en profondeur l’évolu- 
tion du monde arabe. 

La communauté musulmane 
résidant en France - 2,5 à 3 mil- 
lions de personnes — est un 
ensemble hétérogène par la lan- 
gue, par l'ethnie et même par la 
doctrine et la pratique. Si l’on 
recense aujourd'hui un millier de 
mosquées, ou plus exactement de 
lieux de culte, et quelque six cents 
associations (contre une dizaine 
de mosquées, en 1969. et à peine 
trois associations !). il n’existe pas 
encore de « conscience islami- 
que* qui donnerait naissance à 
un mouvement fort et structuré, 
une espèce de front uni ou de 
force de pression. Gilles Kepel 
démontre l’extrême fragmenta- 
tion et la diversité des associations 
musulmanes en France, souvent 
rivales et concurrentes. Cela 
empêche les autorités françaises 
de reconnaître à l'islam en France 
une expression communautaire, 
comme c'est le cas pour les autres 
religions. 

A cette dispersion s’ajoute la 
confusion qui est faite entre la 
doctrine du chiisme (minoritaire) 
et l'ensemble des valeurs islami- 
ques. Depuis 1979, tout est vu ou 
presque à travers le prisme de la 
révolution iranienne, ce qui est 
très négatif et ne cesse de faire 
peser le soupçon sur les musul- 
mans. 

U existe certes une réaffinna- 
tion islamique chez des jeunes 
issus de l’immigration, mais on ne 
peut l'étendre à toute la généra- 
tion « beur *. Celle-ci souffre d’un 
problème d’identité, mais pas au 
point d’aller se jeta dans les bras 
des manipulateurs iraniens. 

Les parents sont inquiets. Ds 
n’arrivent pas tous à transmettre à 
leurs enfants leur foi islamique. 
Des entretiens avec cinquante- 
huit musulmans laissent apparaî- 
tre qu’une même hantise préoc- 


cupe les parents, de plus en plus 
désemparés : » Nos enfants, on 
les a perdus ». confie ce père 
algérien à Kepel. Cet autre père 
turc dit : • La nationalité fran- 
çaise est bonne pour le travail, les 
papiers, mais pas pour les 
mœurs. » Dans l'esprit de beau- 
coup, les mœurs françaises sont 
synonymes de perdition. D’où une 
résistance au mélange par peur de 
perdre les repères et de voir les 
valeurs s'effondrer. L’islam 
devient alors un refuge, une digue 
contre la faillite de la famille. 

Ni mystiques 
ni révolutionnaires 

C'est dans ce contexte de peur 
et de perturbation qu’une organi- 
sation importante va occuper le 
terrain islamique en France au 
début des années 70. U s'agit de 
l’association Foi et pratique, mou- 
vement fondé en Inde, en (927. 
Ni mystiques exaltés ni révolu- 
tionnaires. les militants se veulent 
les propagateurs d’un islam sim- 
ple à comprendre et à pratiquer. 
Ils répondent à la crise d'identité 
avec un sens aigu du prosélytisme, 
créant des mosquées, donnant des 
cours aux enfants, organisant des 
causeries, etc. En face, ou à côté, 
le GIF (Groupement islamique 
en France) est assez actif ; plus 
engagé, il déclare avoir pour mis- 
sion de • pourchasser le mal ». 
Même s’il est bien implanté dans 
certains foyers de travailleurs 
immigrés — les militants du G I F 
visitent les musulmans hospita- 
lisés ou emprisonnés. — il reste un 
mouvement minoritaire et dépen- 
dant des bailleurs de fonds de cer- 
tains Etats du Golfe. Sa langue de 
bois rappelle le discours iranien 
du genre : « Renverser les gouver- 
nats impies. » 

Au terme de ce voyage à l'inté- 
rieur du labyrinthe islamique en 
France, on peut rassurer ceux qui 
craignent la propagation du dji- 
had, guerre sainte des musulmans 
contre les non-musulmans. Trop 
divisés, les musulmans de France 
cherchent avant tout à consolider 
leur identité culturelle. 

TAHAR BEN JELLOUN. 

* LES BANLIEUES DE 
L’ISLAM, de Gilles Kepel, Seuil, 
428 il, 130 F. 


Susan 

MINOT 



Mouflets 


roman 


• : I1 faut lire Mouflets . se laisser envelopper par 
la lumière bleue du détroit... Page après page^ 
c'est notre enfance qui défile et qui bientôt 
s en va . jean-Philippe A rrouA 'ignod/le Figaro 


GALLIMARD ïïlf 


1 




18 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 


LE MONDE DES LIVRES 


A LA VITRINE DU LIBRAIRE 


HISTOIRE 


Une jeune fille 


Le SIDA comme une litanie guerrière 


et un timbre 


Heinz Frank, gouverneur nazi de 
la. Pologne, était un personnage 
sanguinaire et d'une ambition sans 
limites. Il se comportait en souve- 
rain bien plus qu'en haut fonction- 
naire, haï à la fois des Polonais et 
de ses rivaux nazis. Pour le ridiculi- 
ser et le compromettre, la Résis- 
tance polonaise fit imprimer à Lon- 
dres des timbres à l'effigie de 
« Heinz Frank, roi de Pologne ». 
Parachutés dans le pays, iis obligè- 
rent ta Gestapo à bloquer tous les 
bureaux de poste et à trier d'innom- 
brables enveloppes. 

Smon Wiesenthal, le célèbre 
« chasseur de criminels de guerre ». 
raconte cette histoire et celle de la 
Résistance polonaise dans son 
ensemble. Il y joint celle d'une jeune 
fille, Krystyna Jaworska, qui 
accepta de se faire passer pour juive 
et de mourir comme telle pour 
n’avoir pas à trahir son réseau. On 
regrettera que l’auteur ait rapporté 
de façon romancée les sentiments 
et les propos de K/ystyna. Et' aussi 
que le fameux timbre ne figure pas 
parmi les illustrations... 

JEAN PLANCHAIS. 

★ KRYSTYNA et h tragédie de 
la Résistance polonaise, de Simon 
Wiesenthal, Robert Laffont, 240 m 
85 F. 


P REMIER vrai Gvre directe- 
ment issu du SIDA. 
Corps à corps ne 
s'embarrasse d’aucun masque, 
d'aucun alibi romanesque. Alain 
Emmanuel Dreuilhe n'a pas mis 
son expérience de la maladie au 
service d'un projet littéraire 
séparé de cette expérience ; il 
n'a pas reconverti ce qu'il vivait 
sur le plan de l'art. Son livre se 
présente comme une « entre- 
prise mécûcoJritéraire ». conçu 
au plus vif d'une réalité terrible- 
ment présente. C'est là que le 
sens et la valeur de ce texte sin- 
gulier sont à trouver. Nourri de 
cette réalité. Corps à corps est 
aussi l’arme inédite d’une straté- 
gie qui se veut offensive autant 
que défensive. 

Alain Emmanuel Dreuilhe 
emprunte à (a médecine un tan- 
gage nosographique, un savoir 
contenant surtout l'aveu drama- 
tique de ses limites. A la littéra- 
ture, il a pris une figura de style, 
la métaphore. Il en use sans 
aucune parcimonie. Visiblement 
peu soucieux de l‘« effet » esthé- 
tique que produira sur le lecteur 
— parfois perplexe — cette lon- 
gue litanie guerrière, il en 
exploite toutes les ressources : 
le SIDA, c'est Ja a troisième 


guerre mondiale ». Ni plus ni 
moins. Pesri-Harbor, l'Indochine, 
les tranchées, le nazisme et la 
Résistance, le Liban... toutes les 
images défilent, viennent sous ta 
plume de Dreuilhe, avec, il faut 
le souligner, une remarquable 
cohérence, une force évocatrice 
souvent étonnante. 

A * r heure la plus noire». 
celle « où l'étendue du mal est 
patente », il n'est plus temps de 
comprendre, maïs de lutter. D'où 
l'appel pathétique d'un homme 
- qu'on imagine être dans la 
réalité l'exact opposé d'un frin- 
gant va-t-en-guerre - à la mobi- 
lisation générale : a Je rêve 
d'endoctriner, d'enrégimenter 
tous ceux qui me lisant, pour 
qu’ils me sauvent. » 

Sidatique, Dreuilhe a troqué 
son identité ancienne, quitté les 
territoires marginaux et protégés 
de l'homosexualité. Revêtu de 
cette nouvelle personnalité com- 
battante, i) a rejoint une autre 
marginalité... beaucoup moins 
protégée, infiniment plus soli- 
taire. Il a compris qu'à la malade 
du corps correspondait une autre 
maladie, « mentale » celle-là, 
qu'à la dimension physique 
s'ajoutait celle de l'esprit, souf- 


Mystère 

autour d r un massacre 


Dans la nuit du 16 au 17 juillet 
1918, le tsar Nicolas II, la tsarine, 
leurs filles, le tsarévitch et quatre 
personnes de leur entourage dispa- 
raissaient de la maison Ipatiev, à 


Ikaterinbourg, où ils étaient retenus 
prisonniers depuis le 30 avril. 

La himïâre, jamais faite sur la tra- 
gédie, a permis à quelques impos- 
teurs des deux sexes de se préten- 
dre rescapés du massacre, Maria 
Anderson, la plus célèbre, soute- 
nant de procès en procès qu'elle 
était la grande-duchesse Anastasia. 


N1C0LAITE DE CHAILLOT 

7-9, nie du Bouquef-de-Longchamp 
75016 Paris 

(métro : Boissièze - Iêna 
Trocadéro) 

Tél. : loc. 45-54-84-59 
et3FNAC 

LE FESTIN 
DEBALTHAZAR 

de Benjamin Fondane 
(création) 

du 3 novembre au 12 décem- 
bre 1987 à 20 h 30 (relâche 
dimanche et lundi) 


Marina Grey. fille du général 
blanc Denikine — intriguée par cer- 
taines invra i semblances des divers 
témoignages et rapports suscités 
par la sinistre affaire, et jusque dans 
('enquête effectuée par te juge 
Sokolov, au lendemain du drame. — . 
a entrepris un nouvel examen 
méthodique des faits. Elle a, pour 
cela, consulté de nombreux 
ouvrages inédits en français, le jour- 
nal quotidiennement tenu par le tsar 
et, surtout, certains documents 
soviétiques, ainsi qu'une partie du 
dossier Sokolov, aux Etats-Unis, qui 
'n*a jamais été publiée. 


Quatre hypothèses restant envi- 
sageables : tous les détenus ont été 
fusillés ensemble, comme le veut la 
tradition en vigueur chez la plupart 
des historiens, mime en URSS: 


AVANT 


DEUX ROMANS 


DEVIENNENT 


SUCCES, 


LIBRAIRES 


LA LETTRE 



LISENT 


CONSEILLENT 








JUAN BENET 


W ••• 


L’AIR D’UN CRIME 


us tomotss de mbut 






L’AIDE-MÉMOIRE, 8 rueLafâpio, PAU - L’ARBRE A LETTRES, 2 aie Édouard-Quenu, 
PARIS 5* - 55 fU6 Cter, PARIS 7“ - 14 rue Boulard, PARIS 14» - AUTREMENT DIT, 
73 bd Saint-Michel, PARIS 5® - BUFFURES, 44 rue Vieille-du-Temple, PARIS 4* - 
CALLIGRAMME, 75 rue Jaffré, CAHORS - COMPAGNIE, 58 rue des Ecoles, 
PARIS 5° - LA MACHINE A LIRE, 18 rue du Padement-Saint-Pierre, BORDEAUX - 
MILLEPAGES, 174 rue de Fontenay. V1NCENNES - OMBRES BLANCHES, 50 rue 
Gambetta, TOULOUSE - TROPISMES, 11 Galerie des Princes, BRUXELLES - 
DE LUNIVERSUÉ, 2 pi. Dr. Léon-Martin, GRENOBLE- VENT D’OUEST, 5 pi. du Bon- 
Pasteur, NANTES - VENT DU SUD, 7 pi. du Maréchai-Foch, AIX-EN-PROVENCE. 


front lui aussi mais commandant 

la lutte. 

t Quand on écrit, on a moins 
peur. » Par récriture, Alain 
Emmanuel Dreuilhe est devenu, 
à son corps défendant (l'expres- 
sion prend ici tout son sens), le 
sujet d’une expérience intérieure. 
intime, celle de ta maladie ; par 
eUe, également, 3 a donné à 
cette expérience une valeur col- 
lective et exemplaire. Echappant 
è la « fascination du désastre ». 
H a découvert la * banalité du 
courage quotidien ». une morale 
de vie et quelques venus, 
comme la volonté ou l'endu- 
rance... c Nous devons exalter la 
ISx wté. la santé et la paix, rejeter 
la contrainte, la maladie et la 
guerre», écrit-il. C'est aussi à 
a c eux de /'arrière », è ceux qui 
ne se trouvent pas c sur te ligne 
de front», que s'adresse Alain 
Emmanuel Dreuilhe ; r lettre 
d'amour» à la vie autant que 
r discoure belliqueux » opposé 
au SIDA, son livre est la mani- 
festation d'une étonnante... 
santé. 

PATRICK KéCMCHIAN. 


Ecrites, tfirait-on, sur des feirilles 
volantes et légères, ces trois brefs 
récits sont fagotés comme des as 
de pique, drôlement bancale, sym- 
pathiquement rugueux et .surtout 
ob s tinément juvéniles I 

Le «je» qui parie et agit, drague 
et écrit (des nouvelles...), l’auteur 
ne doit pas avoir été le chercher 
bien loin de lui... 

Frondeuses et mélancoliques, 
comme de vieilles chansons adoles- 
centes, les histoire de Marx réveille- 
ront quelques nostalgies assoupies: 


RÉCIT 


A la découverte 


d'un conteur mort 


en 1914 





Jean de La VDle de Mïrmont est 
mort inconnu dans une tranches au 
début de la première guerre mon- 
diale- A vingt-sept ans. il laissât un 
roman, quelques contes et un 
recueil de poèmes. Jean Curutchet. 
éditeur de Bayonne jusqu'alors spé- 
cialisé dans r histoire et la littérature 
régionales ainsi que dans rëdition 
d'ouvrages consacrés à la vie prati- 
, que, inaugure sa nouvelle collection 
c Coup de cœur» par la publication 
des contes de cet auteur. 


® 

G 

O 


★ CORPS A CORPS, d’Alain 
Emmanuel Drenflbe, Gallimard, 

204 p, 78 F. 


tous les Romanov ont quitté la ville, 
vivants, à l'aube du 1 7 juillet ; seuls 
ont été exécutés le tsar et les qua- 
tre serviteurs ; les mêmes, plus le 
tsarévitch, ont péri, la tsarine et ses 
quatre filles étant évacuées vers 
Perm, sortes d'otages au cas où tes 
blancs, dont l'avance était inquié- 
tante, auraient la victoire. 


NOUVELLES 


Les nostalgies 


adolescentes 



Dans ces fictions, des êtres ou 
des choses partent à la recherche 
d'un absolu qu'ils ^atteindront pas. 
Ainsi, un vieux navire sans équipage 
fait le tour du monde et, désespéré 
de constater que la terre est ronde, 
se laisse couler. Dans tes Pétrels, 
des oiseaux myopes qui vivent au 
bord de l'océan tentent de voler 
jusqu’au soleil, mais equelques- 
uns, épuisés à la longue, se déta- 
chaient brusquement du groupe 
pour tomber, comme un coup de 
fusé, la tête en avant et las ailes 
pliées». Dans le dernier conte. Mon 
ami la prophète, un modeste came- 
iot. découvre qu'il possède la faculté 
de métamorphoser hommes et 
choses, mais on l'enferme alors 
dans un asile d'aliénés. 


CAGNAT. 


Au terme d'une enquête passion- 
nante et extrêmement serrée, 
l’auteur incline pour la quatrième 
hypothèse, les cinq femmes subis- 
sant, par étapes et de ville en ville, 
tous les degrés possibles 
d'outrages, jusqu'à leur mort, on ne 
sait comment, ni où. Elle incline, 
sans rien affirmer : ta question reste 
ouverte. Certaines archives, qui ne 
seront accessibles qu’en l’an 2018, 
lèveront peut-être le doute. Ce n'est 
pas certain, tous les camps 
— même celui des Alliés — ayant eu 
intérêt à ne pas ajouter de Vhorreur 
à cette page d'histoire suffisam- 
ment horrible. 

GINETTE GUITARD-AUVISTE. 


de Marx 


On peut préférer la sofiefité d'une 
écriture soigneusement pesée, les 
larges développements d'un récit 
subtilement agencé ou les amples 
périodes d'un roman longuement 
travaillé... Dans ce cas mieux vaut' 
passer son chemin ot né pas s'arrê-- 
ter aux trois courtes- nouvel les que 
Michel Marx a réunies dans un élé- 
gant petit volume portant le titre de 
l'une d'elles, ta Moquette rose. 


La Moquette rose est le troisième, 
titre paraissant è l'enseigne d'une 
librairie, TEntnafigne, sise 35 bis. 
rue des Plantes dans le quatorzième 
arrondissemant.de Paris. Le libraire, 
vrai professionnel. ' dont on peut 
recommander redresse, s trouvé 
cet heureux moyen de pratiquer, 
plus' largement sort amour -dé la Gt- 
térature. ' “■ • -*i ?•- 

PLlCé. 

★ LA MOQUETTE ROSÉ, de 
Mkbd Marx. FEatrefigne, 54 m 
65 F. 


De ces contes à la fois nafts et 
ironiques, dans lesquels le symbo- 
lisme est toujours suggéré avec 
grâce, sa dégage un charme qui fart 
espérer la publication d'autres 
couvres de fauteur. Les éditions 
Haniet devrait publier cette année 
ses poèmes, toujours dans cette 
collection «Coup de cœur » qui pré- 
sente des textes littéraires peu 
connus sur du. beau papier, dans un 
format élégant. 


: YVESJAEGLÉ. 


. * CONTES, de Jean de La Voie 
de Mümoat- Jean Càrutcbet édi- 
teur - Haniet (Le Forum, 64100 
Bayonne), 112 p-, 70 F. 


★ ENQUÊTE SUR LE MAS- 
SACRE DES ROMANOV, de 
Marina Grey, Librairie académique 
Perrin, 215 100 F. 


DERNIERES LIVRAISONS 


CUISINE 


• CHRISTINE ARMENGAUD : tes Cornets de 
JenmfarC. Ces # souvenirs et recettes d'un manoir 
gallois », è lire entre brouillards et fourneaux, per- 
mettront aux papilles curieuses de se familiariser 
aussi bien avec la « soupe verte reine Mary » ou les 
« truites au vinaigre de fleurs » qu'avec les circons- 
tances curieuses de leur invention. (Actes Sud, 
132 p., 65 F). 


R. Rfljes, 57, rue Saint-Jacques, 75005 Paris, 
174 p.. 66 F.) 


POÉSIE 


DICTIONNAIRES 


• JOSEPH HANSE : Nouveau Dictionnaire 
des difficultés du français moderne. Par un gram- 
mairien, président du Conseâ international de la 
langue française, pour une somme relativement 
modique et sous une forme alphabétique particuliè- 
rement commode, le réédition attendue d'une 
pierre monumentale de l'édifice du français 
contemporain. (Ducutot, Paris-Bruxelles, 1035 p., 
250 F.) 

• ACADÉMIE DES SCIENCES COMMER- 
CIALES : Dictionnaire commercial. Des explications 
claires, avec sauvait ("équivalent anglais, pour une 
meilleure utilisation de la terminologie des affaires. 
(Coéd. Cl LF et Entreprise moderne d'édition, Paris, 
820 p., 290 F.) 


• ABDELEMIR CHAWK! : Parole du Qamtate. 
En étftion franco-arabe, la traduction par Moha- 
med Kacimï B-Hassani et Eugène Guifiavic de 
poèmes d'une grande plume irakienne, Chawki, né 
en 1949 et établi à Paris depuis 1974. Il s'inspire, 
dans ce texte, de -la grande révolte populaire qar- 
mate du neuvième siècle, postface de Bernard Noël. 
(Arfuyan.- COIL « Textes arabes », 32 p., 40 F.) 


PSYCHANALYSE 


• GISELA PANKOW : TEtre-là du schizo- 
phrène. La » méthode de structuration dynami- 
que », introduite par Gtsela Pankow dans le traite- 
ment des psychoses, est une tentative de 
restitution de r l'unité perdue de couches psychi- 
ques éparses ». C'est l'image du craps, dans sa 
forme « dans son contenu, que le malade devra 
nantétarer pour accéder à l’ordre symbolique et à la 
c loi immanente du corps », Publié pour la première 
fois en 1956, cet ouvrage fondateur dans l’œuvre 
de Pankow est ici réédité dans une version aug- 
mentée et revue. (Aubier, 270 p.. 90 F.) 


HISTOIRE 

• LÉON POUAKOV : tes Totalitarismes du 

XX* sièc/e. Revêtant, selon les contrées, des appa- 
rences différentes, le totalitarisme reste l'une des 
réalités majeures de notre siècle. Historien de 
ramisénutfeme, Léon Polrakov a étudié (avec la 
collaboration de Jean-Pierre Cabestan, pour la 
Chine) les caractères c o mmuns de ces tfiveraes 
figures en même temps qu’il en a restitué les sin- 
gularités. (Fayard, 378 120 F.) 

• JEAN-MICHEL PALMIER : Weimar en exiL 
Un travail imposant il 000 pages en deux volumes) 
sur «r/e destin de l'émigration Intedectuellè alle- 
mande antkmia en Europe et aux Etats-Unis». 
(Payot, 534 p. et 486 p., 179 F chaque volume.) 


RELIGIONS 


• Popol Vub : te Livre des événements. Pierre 
Desruisseaux a traduit, en collaboration avec Daisy 
Amaya. cette version nouvelle, au plus près du 
texte original, du câèbre Popol Vuh, la « bible 
groéricaëw des Mayas-Quichés ». Ce poème sym- 
bolique, écrit, pe u aprè s -ta conquête 'espagnole, 
appartient au patrimoine spirituel de l’humanité. 
Castor astral et VLB Editeur, Québec. 192 p., 

o2 r.J 


SOCIÉTÉ 


LITTÉRATURE 


• CHARLES-FERDINAND RAMUZ: SI te sofetf 
ne revenait pas. Pub 56 pour la première fois en 
1937, ce court roman de montagne met en action 
les forces de la nuit, incarnées par Anzévui, le gué- 
risseur, et celles de la lumière, dont le personnage 
d'Isabelle est le symbole. Gérard Pouloun a raison 
d’écrire dans sa postface, citant Heidegger, que ce 
rédt de Ramuz est « un plaidoyer pour fa vta contre 
T obscurcissement do-monde ». Ce volume est te 
cinquième d’une excellente collection ramuzteme 
dirigée par Jean-Louis Pierre. (Ed. Séquences, 
16140 Aigres, dépositaire è Paris, librairie 


• OUVRAGE ^CQUECnF: Economie et 
culture. Prenuar volume des Actes de la IV* Confé- 
rence internationale sur r économie de la culture, 
qui s est tenue à Avignon en mai 1986. Edité oar 

Xavier Dupuis et François Rouet, U est consacré a« 


thème^t tes outferfe réconomtete à r épreuve » 
L ensemble comportera quatre volumes. (La Doeul 
mentabon française, 248 p.. 130 F.) 


• AM1R TAHERI : ta Ternur . 

bkwhtaï 




dent, et d abord contre la France 

^ Marc °«* a mp et Maud Sissung éd. 
Sylvxi Messager, 310 p„ 1 20 K) a " ssun S- «f 


inand 


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1 i 


LE MONDE DES LIVRES 


LA VIE LITTERAIRE 


Quand le FBI espionnait les écrivains américains 


P ENDANT pfcjs de cinquante 
ans, le FBI améric a in s'est 
acharné à constituer des 
dossiers longs et détaüfés sur cent 
trente-quatre écrivains rendus 
« suspects ». à ses yeux, à cause 
des sujets traités dans leurs Bvres, 
de leurs affrétions à des organisa- 
tions considérées comme «radh 
cates » ou de leurs relations person- 
nefles. C'est ce que révélent deux 
articles parus dans b presse améri- 
caine cet automne, l'un dans le 
prestigieux New Yorker (1), l'autre 
dans The Nation. Parmi tes écrivains 
soupçonnés de prétendus actes de 
subversion ou d'espionnage figurant 
quelques-uns des noms les plus 
célèbres de la Ittératue américaine : 
Peari Bucfc, Truman Capote, John 
Dos Passes, Théodore Dreiser, Wi- 
Sam Faulkner, Ernest Hemingway, 
John Steinbeck, Thomton WBder eff 
Tennessee Wffiams. 


Mars » ; ainsi que son appertenance 
à la Société a mér ica i ne an fevar 
des relations culturelles avec la Rus- 
sie, au Comité de soutien à la 
démocratie espagnole et à-rfautres 
org a ni sa tions « pro-oomrmsiistBS ». 

Peart Bock, quant à die. a réussi 
à inquiéter non seulement le FBI, 
mais aussi les services de ransei- 


nation raciale dans les cfifferentes 
branches des forces aimées améri- 
caines. Car, pour J, Edgar Hoover, 
alors rfrecteur du FBI, et sas cofla- 
borateurs. T an tirarisme mène droit 
au comrmmisme : c Bien qu'eife ne 
soft probablement pas eU smêm e 
communistB, le soutien actif apporté 
par M" Buck à tout mouvement en 


Subir Lewis- 


Ainsi Sinclair Lewis, premier lau- 
réat américain du prix Nobel de lit- 
térature en 1930, est-3 devenu 
l'objet d'un dossier rrénutieux de 
cent cinquante pages, aRant de 
1929 aux années 50, dans lequel 
sont notés des actes aussi «dange- 
reux » que son soutien, en 1944, de 
la candidature de F.D. Roosevelt ; la 
publication, en 1947, de son livre 
Kingsbbod Royal. considéré comme 
« de b propagande incendiaire » car 
encourageant « T acceptation per les 
martes de fégaütô sociale ■ des 



Descartes 
à Stockholm 
en 1987 

L'Institut international de philo- 
sophie a célébré cet automne è 
Stockholm le 350* anniversaire du 
Discoure de la méthode et le 
50 anniversaire de sa propre fon- 
dation, au Congrès international 
de philosophie tenu à Paris en 
1937. Il fout rappeler que l'HP a 
ceci de remarquable qu'il est une 
institution internationale de droit 
public français. Les cent dix mem- 
bres, dont près d'une dizaine de 
Français, comptent pâmé les phi- 
losophes les plus réputés du 
monde entier. Outre les Entretiens 
annuels, l'Institut publie une biblio- 
graphe universelle de la philoso- 
phie et des chroniques relatives à 
l’activité philosophique dans le 
monde. 

La France se doit de foire en 
sorte que le centre administratif 
de cet Institut demeure chez efle, 

■ sans porter atteinte au recrute- 
ment -international de ses mem- 
bres. C'est è cette constitution 
originale de HIP que le programme 
des Entretiens de Stockholm doit 
son orientation différente des 
commémorations usuelles. Les 
communications ont, en effet, 
poaé sur l’héritage cartésien dans 
le champ aujourd'hui prospère des 
sciences du psychisme qu'en lan- 
gue anglaise on désigne du terme 
classique de phüosophy of mind. 

Qu’en est-3, s'est-on demandé, 
du statut du psychisme 
aujourd'hui, après Husserl et Wïtt- 


r CAGNAT. 
l 

gnements du département d'Etat, 
i de r armée et de la marine. Son 
i dossier, qui compor t e près de trois 
cents pages, commence en 1938, 
i data à laquelle elle a reçu le prix 
’ Nobel. H s'étoffe sérieu se ment à 
r partir de 1341 Jorsqu’efie écrit des 
pamphlets condamnait la cSscrkni- 

genstern et à l'époque des recher- 
ches en neurologie et str l'intelli- 
gence artificielle ? Et sait-on 
aujourd'hui, mieux qu’à l'époque 
de Descartes, joindre l'âme au 
corps ? Pour les penser ensemble, 
faut-il postuler deux sortes d’être 
ou une seule, où une troisième 
réalité qui ne serait ni Tune ni 
l’autre substance 7 Que le pro- 
blème reste aussi embarrassant de 
nos jours qu'il Tétait il y a trots 
cent cinquante ans prouve que. si 
Descartes est mort à Stockholm, 
où Pavait invité la reine Christine 
de Suède, son œuvre reste au 
centre des discussions en de mul- 
tiples points du globe. 

PAUL RICŒUR. 


faveur de r égalité raciale fa amenée 
à fréquenter un pend nombre de 
cammtaxstes connus.» En 1958, 
T écrivain et son mari décident 
d'adopter un enfant moitié noir, 
moitié japonais : on ne manque pas 
d'induré la coupure de presse sur 
l'adoption dans son dossier. 


Le religieux 
en poche 


€ Le religieux revient en 
force... ». proclame le dépliant de 
présent a t io n de « Bref », la nouvelle 
collection au format de poche des 
Edfoons du Cerf. 7 Meme si elle reste 
à démontrer, cette affirmati on per- 
met d’ouvrir le vaste champ de 
questions que cette collection, fon- 
dée par F. Boespflug et animée par 
J.-f. Mayer, se propose d'explorer. 
Comme son nom l'indique, « Bref » 
ne s’apesantira pas sur les thèmes 
traités, mais proposera de courtes 
synthèses informatives. Coédit és 


John Steinbeck était parmi les 
rares écrivains à se savoir surveillé 
par le FBI. En 1942, fl écrit, ironique, 
au ministre de la justice, Francis 
Biddle : r Pourriez-vous suggérer 
aux gars d'Edgar de cesser de me 
talonner ? (...) Ça commence à 
devenir fatigant » Selon les notes 
parues dans son dossier, les « gare 
d'Edgar » reprochent à fauteur des 
Rasais delà colère ses descriptions 
c du côté extrêmement sordide et 
pauvre de la vie américaine» qui 
servent de « propagande anti- 
américaine aux Allemands et aux 
Soviétiques». 

L'écrivain Howard Fast a appris 
tout récemment l'e x iste n ce de let- 
tres truquées écrites en 1958 par le 
FBI è son sujet, dont l'intention était 
de provoquer des remous dans le 
Parti communiste américain. Il 
remarque dans The Nation : « Ce qui 
est terrible dans cette affaire, c’est 
que le FBI a réussi à démène l'écri- 
ture socialement engagée en Améri- 
que. Aujourd’hui même parmi les 
soi-disant meilleurs écrivains améri- 
cains. il n’y a plus d’écriture enga- 
gée (■■■)■ Ou bien on écrit comme 
John Updke en termes de choses 
minuscules, ou bien comme Phtip 
Roth, en termes de nerfs, obses- 
sions, saxe. La perception sociale de 
F écrivain a été anéantie par la peur, 
et c’est ça la grande tràgétSe de la 
Gttérature a méricaine. » 

BARBARA OUDIZ. 

(1) Cet article, de Herbert Mitgang, 
sera complété dais un livre. Dangerous 
Dossiers, à paraître aux Etats-Unis au 
p rintemps 1988. 


par Hdes, éditeur québécois, ces 
livres sont agréablement présentés, 
dans un format allongé et sous cou- 
verture blanche, glacée et carton- 
née. 

Quatre titres sortent simultané- 
ment: l'Histoire des Evangiles . de 
Michel Quesnel ; l'Inquisition, de 
Jean-Pierre Dedieu ; l'Icône, de 
Michel Quenot, volume sur beau 
papier, enrichi de belles illustra- 
tions ; enfin les Sectes, de Jean- 
François Mayer. Chaque volume 
coûte 40 F (80 F, pour l'icône). 
Viendront ensuite le Réveil de 
l'islam, les Gourous, les Extraterres- 
tres, la Prière de Jésus et la Bioéthi- 
que... Un éclectisme, comme on le 
voit, qui englobe les sujets les plus 
intemporels comme ceux qui mous- 
sent à la surface de l'actualité. 

P.Ke. 


Un colloque 
Vergennes 


EN BREF 


L'ASTROLOGIE 
DES INSECTES 

FRANÇOIS THIÉRY 



éditions mtbepme 
*6 F tdist. Hachette j 


le bicentenaire de la mort de 
Charles Gravier, comte de Ver- 
gennes (1719-1787) qui fut le 
ministre des affaires étrangères de 
Louis XVI, tombe symboliquement 
l'armée de la commémoration de 
la naissance de la France capé- 
tienne et marque, en quelque 
sorte, le coup d'envoi des célébra- 
tions de la Révolution. Cette figure 
— on attend impati e mment la bio- 
graphie de Jean-François Labour 2 
dette — vient d'être l’occasion 
d'un remarquable colloque interna- 
tional organisé conjointement 
par la direction des archives diplo- 
matiques du ministère des affaires 
étrangères et l’université de Paris- 
(V-Sorborme (1). 

Après une introduction de 
M. Maurice Schumann, assis lui 
aussi naguère su c bureau de Ver- 
gennes» — en réalité une copie, 
car T original lut offert au Louvre 
par Poincaré. — dix communica- 
tions et une table ronde s'articu- 
laient en trois moments: origine 
et formation, l'ambassadeur et 
en fin le ministre. 

Ajoutons qu'une superbe expo- 
sition sur Vergennes at la politique 
étrangère de ta Francs, à la veille 
de la Révolution, se tient encore 
ce week-end au musée-galerie de 
la Seita (12, rue Surcoût. 75007 
Paris). 

DOMINIQUE BOUREL. 


(I) Les actes paraîtront dans la 

Anw cTbàstoirc diplomatique (Ed. 
B edonne . ) 


• L'écrivain LOUIS CAJLA- 
FERTE signera ses livres (notam- 
ment son dernier, riacnrmatiou, 
para cette année chez Deooëf) le 
samedi 21 novembre, à partir de 
17 heures, à la librairie Btffnres, 
44, ree VleSUe-dn-Temple, 75004 
Paris. 

• Les quatre lauréats des prix 
de l’humour noir de la cuvée 1987 
sont : MAURICE ROCHE, grand 
prix Xavier- Forneret pour son 
roman Je ne rais pas bien mais B 
font gne py aille (Senfl) ; KERL E- 
ROUX. grand prix Grand ville pour 
ressemble de son œavre graphi- 
que; JACQUES SF.fl.ER, comé- 
dien et metteur en scène, prix du 
spectacle ; enfin, un prix de 
rtmzoonr nègre a été attribué «i 
Ponanimi tê i LOUP DURAND 
pour sa contribution obscure i 
raxmre de Paul-Loup Sutttzer ». 

Maurice Roche vient également 
d’obtenir le prix Paul- Vaillant 
Couturier. 

• Le troisrèrae Grand Prix litté- 
raire de ht rifle de Toulouse a été 
décerné par T Académie du Lan- 
guedoc è l'écrivain ariégeois SYL- 
VAIN FOURCASSŒR pour son 
livre Martin, gagné ton pain 
(J.-C. Lattis). 

’ O Le prix de poésie «Sépia» 
1987 n été attribué * DAN Y 
MOREUIL pour son manuscrit Ja 
Longueur da temps , qni sera 
pobbé en décembre par la revue 
Sépia (128, me de BelleviUe, 
75020 Paris). 

• Le prix de l’Académie de 
Samtonge 1987 n été décerné è 
ALAIN QU ELLA -V ILLEGER 
pour sa biographie Pierre Loti, . 
l'Incompris , (Presses de la 
Renaissance.) 

• Deux des neuf prix Charles 
Quhnont ont été décernés i YVES 
CABROL pour Un amour sous la 
hne blanche, (Lien commun) et à 


■ MAISON DE LA POESIE ■■ ■ ■■— 

Association subventionnée parla ViBe de Paris 
101, rue Rambuteau (1*0 - M° Halles - Tel. : 42-36-27-53 

ANDRÉ DE RICHAUD 

(1907-1868) 

JEUDI 26 NOVEMBRE, à 20 h 3Ô -LECTURE/SPECTACLE 
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•m Le Monde • Vendredi 20 novembre 1087 19 

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ÜÜ CENTRE GEORGES-POMPIDOU 

Espace séminaire dirigé par Christian Descamps 

FRONTIÈRES ET LIMITES, débats publics : 21 h 
petite salle - 1* sous-sol 
26 nerv. : Géopolitique et blocs culturels 
27 nov. : La limite ca philosophie et en littérature 

avec F. Béguin. F. Guère, C Jacob, A. Khatibi. Y. Lacoste, L Marin, 
A. Miquel, A. Prado Cœlfio, J. Roubaud, Y. Thomas. 

Deux ouvrages à paraître : décembre 87 

Philosophie et histoire 
1* Interrogation démocratique 


r 


Marc 

FROMENT-MEURICE 



La Disparue 


JEAN RASPAIL pour Qui se- 
sourient des hommes (Laffont). 

• Le dernier-né des prix 
littéraires, le prix Fernand-Mcry, 
vient d'être créé par l'Académie 
Littré. Une dotation de 2 000 F 
récompensera, chaque année, un 
ouvrage traitant d’uu sujet 
animalier, publié durant les deux 
années précédant la remise du prix 
- qui aura lien en décembre. 
(Groupement des écri- 
vains-médecins, 7, avenue Curie, 
92230 ChariOe. TèL 47-50-42-10.) 

• LA MAISON DU LIVRE 
ET DES ECRIVAINS DE 
MONTPELLIER organise depuis 
le 17 novembre jusqu’au 
31 décembre, à Montpellier pub à 
Mende (avant Naples en lévrier 
1988), des rencontres et une 
exposition d’œavres d’écrivains 
photographes ; trois écrivains 
danois (Tborkiid Hansen, Uffe 
Harder et Peer Hnltberg) seront, 
par ailleurs, reçus i Béziers le 
25 novembre et à Nîmes le 26. 
(Renseignements: Maison dn livre 
et des écrivains, tél. : 
67-58-05-58.) 

• PRÉCISION. - Contrai- 
rement à ce que nous avons écrit 
dans l'article sur les écrivains , 
japonais de Meiji («le Monde des ' 
livres» dn 13 novembre), c’est la 
Porte, de Soseiti Natsume, publié ; 
chez Piqnier, et non Oreiller i 
d'herbes, traduit par René de 1 
Ceccaty et Ryogi Na ka mura, qui ; 
est une réédition de 1927. 


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A lire comme 
un porte-bonheur ! 



"Une vie à cent à l’heure. 

; ERIC ROUSSEL ‘LE FIGARO' 

JULLIARD 




20 Le Monde 0 Vendredi 20 novembre 1987 


LE MONDE DES LIVRES 


• ROMANS 


Une leçon d’amour 
et de philosophie 


M ALRAUX a trop facile- 
ment dénigré nos 
mystères : ce « misé- 
rable petit as de secrets*. 
disait-il. C'est pourtant l’essen- 
tiel de ce que nous possédons. 
Ils sont misérables, sans doute, 
mais toute la magie de l'exis- 
tence provient de ces mêmes 
secrets. Sans eux, la banalité, la 
platitude, seraient les maî- 
tresses du monde et le ren- 
draient inhabitable autant 
qu’inhabité. 

Le roman de Jean Verdun - 
l’Enfant nu - est une sorte de 
plaidoyer pour la préservation 
de nos énigmes. Ce livre, qui 
retrace l'éducation sentimentale 
d'un jeune garçon durant les 
années 40, nous confirme que 
la vraie littérature s'accomplit 
et se joue à travers une dialecti- 
que subtile : celle de l'aveu et 
des réticences. 

Grand maître de la Grande 
Loge de France, Jean Verdun 
nous a parlé des rapports qui, 
selon lui, existent entre la créa- 
tion littéraire et l'initiation 
maçonnique. Il a entrepris 
l'Enfant nu dans les années 60, 
avec l'ambition de faire une 
« rigoureuse autobiographie », 
mais il a débaptisé tous les lieux 
afin de laisser croire qu'il rela- 
tait une histoire imaginaire. Or. 
è la même époque, il entrait en 
maçonnerie et prêtait serment 
de ne pas révéler le secret des 
épreuves initiatiques qu'il subis- 
sait. L'examen de passage com- 
prenait la rédaction d'un testa- 
ment philosophique. Le 
postulant s'isolait dans un 
« cabinet de réflexion * pour 
remplir cette tâche : écrire le 
message qu'il délivrerait à 
l'heure de mourir. « En vérité, 
dit Jean Verdun, mon testa- 
ment philosophique, c'était 
l'Enfant nu... Eh faisant ce livre, 
je voulais sauver les secrets de 
ma jeunesse, car ce qui n'est 
pas coulé dans rouvre d'art n'a 
pas vécu. » 


L'Enfant nu parut une pre- 
mière fois en 1966. Un petit 
éditeur lui rend une nouvelle vie, 
et c'est fort légitime. Ce roman 
classique, où le mystère 
s'approfondit à mesure qu'H se 
dévoile, exerce un charme très 
vif sur le lecteur. Dans un style 
très ferme, sachant épouser les 
mille nuances du sentiment, 
Jean Verdun raconte, è la pre- 
mière personne, ('apprentissage 
d’un jeune garçon livré aux 
ingratitudes, et qui se métamor- 
phose lorsqu'il rencontre une 
jeune fille appelée Michèle. Il 
deviendra l’amant de celle-ci, 
bien qu'elle ait six ans de plus 
que lui. 

On pense au roman de Ray- 
mond Racfiguet. le Diable au 
corps, mais, dans le livre de 
Jean Verdun, la leçon d'amour 
se conjugue avec une leçon de 
philosophie. Car Michèle dicte 
Su narrateur des règles de 
conduite et des façons de pen- 
ser. Cela nous vaut fe séduisant 
portrait d'une jeune fille dont les 
sentiments sont trop aiguisés 
pour qu'elle accepte F ordinaire 
des jours. Elle s'emporte 
comme l'espoir et s'impatiente 
comme la désespérance. 

En guise d'épigraphe aux 
chapitres de cette édition, 
l'auteur a placé certains des 
commentaires que lui avait 
adressés Michèle, après avoir 
entrevu ou lu le roman. « Je ne 
veux pas trop m'effrayer, disait- 
elle, mais tout récit autobiogra- 
phique de ton enfance, de la 
mienne » dépend, « de fa per- 
sonnalité de nos mères, et plus 
exactement de leur sexe. ». 
Très belle phrase qui referme 
l’énigme. 

FRANÇOIS BOTT. 

* L’ENFANT NU. de Jean 
Verdun, êd. Jacques Graacher, 
380 p-, 95 F. (Première édition 
chez Jullïard, eu 1966.) 


le spleen parisien 
de Jean-Claude Charles 


Ferdinand, je suis à Paris, une sorte de suite européenne 
de Manhattan Bines, «parasitée» par Haiti et la fin des Duvalier 



BERENICE CLEEVE. 


L E Ferdinand de Manhattan 
Blues (1), beau roman 
d’amours et de folies new- 
yorkaises, est .de retour à Paris. 
Jenny, la femme qu’aime Ferdi- 
nand, un écrivain haïtien ressem- 
blant étrangement à Jean-Claude 
Charles, demeure à New-York. 
- Je sens que taule ma vie va se 
dérouler à Paris, se dit Ferdi- 
nand. Ou plutôt, à cause de 
Jenny, entre Paris et New-York. 
Car une autre chose est claire. 
Nous ne vieillirons jamais ensem- 
ble. Nous vieillirons entre deux 
villes, avec entre nous ce pays 
naguère interdit, désormais 
permis, en tout cas ma 
mémoire. • Ce pays, c'est Haiti, 
et il est le héros secret de ce livre, 
même si on en parle peu et si le 
prétexte avoué du roman tient 
dans ce message de Jenny sur le 
répondeur : • Ferdinand, je suis à 
Paris. • 

Un exilé 
définitif 

Ceux qui ont beaucoup aimé 
Manhattan Blues - dont Mar- 
guerite Duras disait : » Quand les 
jours passent et qu'on s'éloigne 
de sa lecture, (il) parait de plus 
en plus beau * — seront peut-être 
un peu déçus par ce Ferdinand, je 
suis à Paris, moins bien fait, plus 
heurté, plus douloureux. II est, 
certes, moins plaisant à lire, bien 
que l’humour de Jean-Claude 
Charles ne se démente jamais et 
que Ferdinand, sa passion pour 
son lapin domestique Cassegrzin, 
sa distraction, ses difficultés avec 
l'argent et les voitures • pour- 


ries * soient toujours croqués avec 
le même talent et la même viva- 
cité. 

Mais ce livre est plus émou- 
vant, plus prenant que Manhattan 
Blues, à cause de ses faiblesses et 
de ses trébuchements mêmes. Par 
amour, Ferdinand naviguait déjà 


entre deux villes, entre deux 
mondes, entre deux cultures, lui 
l’exilé ayant fui à vingt ans - il en 
a près de quarante - la dictature 
haïtienne. La fin des Duvalier, 
loin de mettre un terme & cet exil, 
fait de lui un exilé définitif, ce- 
qu'il ne peut pas raconter. 


El il faut attendre le dernier 
tiers du livre pour que Ferdinand 
parle, à mois couverts, de son 
pays, dont il revient. •Je n’aime 
pas que la dictature ait rendu 
fous les Haïtiens*, écrit-il. El 
plus loin, dans le chapitre - Je 
marche dans un lointain pays 
dévasté » : * Un vent de pillage 
soufflait sur Port-au-Prince. Pas 
un jour sans qu'une maison ne 
soit mise à sac. Quand un tonton 
macoute se fait coffrer, le pro- 
blème n'est pas de savoir si on va 
le lyncher, mais sous quelle 
forme. » 

Une terrible 
. blessure 

Cette blessure terrible. Ferdi- 
nand — et Jean-Claude Charles, 
sans doute - la livre, sans y insis- 
ter, au détour d'une page, quand 
Jenny le presse de questions sur 
- son'vqj^ge.reette • expérience 
comme elle dit. - Ce que j'aurais 
à lui raconter est trop lourd. 
Nous n'aurions jamais le temps . 
Je n'aurais pas les mots. Pas tout 
de suite. Je n'ai pas de pays, je 
lui dis. » 

Cela se passe de commentaire. 
Et c’est pour cela qu'on n’est pas 
près d’oublier Ferdinand, je suis à 
Paris, en attendant que Jean- 
Claude Charles puisse en dire 
plus. 

Jo. S. 

* FERDINAND, JE SUIS A 
PARIS, de Jean-Qande Charles, 
ed. Bernard Barraalt, 234 jx, 78 F. 


(IJ Editions Bernait! Barrault, 1985. 



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événements mondiaux et français. L'ensemble a été illustré de cartes originales et de portraits des 
principaux acteurs ★ ■ L’histoire au jour le jour ». c'est un volume de 864 pages vous racontant la 
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le etjwnat d’âne époque ; il fait resurgir les commentaires du moment, explique le mouvement des idées 
et rappelle pour quels événements, quels films ou quels champions sportifs un peuple se passionnait 
alors ★ « L'histoire au jour le jour » restera un Une de référence à conserver dans sa bibliothèque. 
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• LE FEUILLETON DE BERTRAND POIROT-DEtPECH 


Art du fusain, chagrin 


(Suite de la page 17.) 

On savourera pêle-mêle le rougissement 
virginal de Boris Vian, les vocations flottantes 
d'un futur ministre socialiste, Pompidou en 
examinateur de Sdences-Po, Cocteau se plai- 
gnant de ses importuns chéris, entre deux 
confidences sur fiadiguet ; Kessel, Gsnet... 

L'actualité politique se profile, sans le 
sérieux qu'y projettent les historiens ou les 
militants. La frange de Sagan barra, tel un 
collage, la chute de Diên-Biên-Phu et le court 
règne de Mandés, qui inspire confiance à 
force de déplaire. Budapest et Suez (1956) 
occupent moins de lignes que le suicide d'un 
comédien, tel putsch ou référendum moins 
qu'une générale d’Audiberti ou les sarcasmes 
de Kamers, ce <r Sancho Pança flamand »... 


d' estompe. Ce qui reste ne manque pas 
d’acide ni de fiel. Ainsi pour tel * hussard 
d’état-major » peint en c vierge flamande qui 
aurait oublié- sa coiffe». Votre serviteur, 
réduit à ses rides, aurait espéré plus corsé, 
mais... bon T 

. Des maurrassiens et des mauriadens, ses 
parents, Matthieu a hérité la recette payante 
des comparaisons animales : scarabée, cri- 
quet, cacatoès et autres noms d’oiseaux. En 
bon dîneur attentif, il empoche, à table, les 
bons mots des invités les uns sur les autres. 
Kanters y va fort, à proportion de son déses- 
poir, lu aussi. Jouhandeau; c'est l'épanouis- - 
semant qui aiguise ses flèches. De lui, j'avais 
oublié ce trait de diable, à propos d'Elise à 
l'agonie : « Cest affreux, elle ne souffre 
même plus / » Des anecdotes vraies ou 
fausses circulent : Beckett ponant un pot de 


Q U'IL s'agisse de Jean 'Wahl ou de 
Roger Caiflois, de Camus ou 
d'Edmonde Charles-Roux, le croquis 
suit le même mouvement : la ressemblance 
physique s'impose, puis, intriqués, le moral, 
les tics, la façon de se mouvoir, de dire. Le 
Galey dialoguiste ne perd pas une syllabe de 
ses commensaux. A le lire, on entend persifler 
l'un, commérer l'autre ; jusqu'aux c hein , 
quoi ? » nas i liés de Cocteau, au bégaiement 
de Modiano, souvent imités, jamais avec 
cette justesse. 

Le genre a ses exercices obligés : le dîner 
en ville, et... r enterrement. On meurt toujours 
beaucoup, dans les journaux intimes. C'est 
l'occasion de mini-oraisons funèbres, OÙ le 
souvenir vachard se nuance de vraie peine. 
Par chance, les meilleurs amis de Galey meu- 
rent vieux, tout au bonheur, si étranger à 
l'auteur, d'être eux-mêmes ; et ils n'arrêtent 
pas de donner la comédie, surtout ai couple. 
C'est le cas de Morand et de la princesse 
Souzo, d'Aragon et d’Eisa, de Chardonne et 
de Camille, de Jouhandeau et d’Elise - ce 
sommet. Certains soirs « réussis ». r égoïsme 
goujat de ces messieurs donne au chroniqueur 
solitaire un aperçu rassurant de ce à quoi il a 
échappé, en même temps que des leçons de 
perfidie. 


L 'ÉLÈVE passe les maîtres, à ce jeu, y 
compris avec ses proches. Quelque 
chose me dit (et quelqu'un m'a 
confirmé) que certains traits ont reçu un coup 


chambre sur sa tête, dans la maison qu'il par- 
tage. pendant (a guerre, avec Nathalie Sar- 
raute... 

Les jeunes qui se lancent horripilent notre 
sceptique, par leur foi en eux-mêmes. Robbe- 
Grillet paie cher son contentement affiché; 
Huguenin, un trop vff éloge de Mauriac, e Et 
moi ? », semble soupirer Matthieu. Même le 
cher Chantonne, H le décrit déclinant. Le cir- 
que Jouhandeau le lasse. Marlène Dietrich et 
Madeleine Renaud, qu'il adore, H ne peut 
s'empêcher de rappeler cruellement leur âge. 
Seul le comédien Terzieff trouve grâce, à 
force d'anorexie, ainsi que quelques tenan- 
cières ou piliers de bars, sauvés par leur 
acquiescement à une vie obscure. 


T ELLE est la sévérité des observateurs 
qui ont fait leur deuil de devenir créa- 
teurs à part entière et qui ne s'épar- 
gnent pas eux-mêmes. Tous les coups leur 
semblent permis... Mais l’œuvre que Matthieu 
craignait de ne pas laisser après lui est bel et 
bien là. Chardonne se trompait en disant de 
Jouhandeau : « Un écrivain qui note n'est pas 
un écrivain. » 


rLT. rr * «"vivre », se déso- 

cjnglamf" 8U ‘ *" ^ U « ». 






LE MONDE DES LIVRES 


••• Le Monde 6 Vendredi 20 novembre 1987 21 


• RELIGIONS 


La gloire ■T9H| de la chair 


L E livre de Léo Steinberg qui 
vient de paraître aux é<fi- 
tions Gallimard mérite tout 
autre chose qu'un succès de 
scandale, malgré son titre. La 
Sexualité du Christ signifie « le 
caractère sexué du Christ > et non 
« les tendances sexuelles du 
Christ ». Or si le sexe des anges a 
pu prêter à de longues discus- 
sions, celui du Christ n'a jamais 
fait aucun doute. Le Rte de Dieu, 
se faisant- homme, partageant la 
condition humaine dans sa pléni- 
tude, jusqu’à connaître la mort, 
ne pouvait se dispenser de 
l’organe de la génération, même 
s’il est en général voilé ou 
estompé dans l’art chrétien. - 
Sauf pendant une période qia 
va du début du quinzième siècle à 
la réaction provoquée par le 
concile de Trente (après le mifieu 
du seizième siècle) : alors, de 
l’Italie aux Flandres, fleurissent 
les enfants Jésus au tendre petit 
sexe bien en évidence, protégé, 
effleuré ou dénudé par la main de 
sa mère, fixé par les regards des 
donateurs agenouillés à ses pieds. 
Plus surprenant, le geste du 
Christ mort portant sa main à 
l'aine, imité par de nombreux 
gisants humains, et surtout, par- 
fois, cet énorme renflement du 
linge qui ceint les reins du Christ 


aux outrages 
ou du Cruci- 
fié, suggé- 
r a n t , 
l’étrange 
chose, une 
érection... 

Contre ces 
œuvres qui 
choquent 
aujourd’hui 
encore cer- 
tains collec- 
tionneurs 
américains, 
puribonds et 
fortunés, les 
< culottiers 
du pape» de 
tout acabit se 
sont mis au 
travail, les 
conserva- 
teurs ont ver- 
rouillé leurs 
cabinets 
d'estampes, et dévots ou criti- 
ques d'art ont feint de ne rien 
remarquer sur ce qui restait 
exposé sans voiles. 

Léo Steinberg a eu l'insolence 
de remarquer ces représentations 
et la curiosité de chercher à les 
expliquer. Les peintres religieux 
n'ont que faire de notations réa- 
listes s'ils ne peuvent leur donner 


un sens théo- 
logique. ils 
n'ont pas 
représenté le 
divin enfant 
se traînant à 
quatre 
pattes I 
Steinberg 
restitue au 
sexe du 
Christ sa 
beauté, qui 
est d’expri- 
mer l’Incar- 
nation et fa 
rédemption. 
L’enfant-Dieu 
se réjouit 
d'être 
homme et 
exhibe ce qui 
le fait pleine- 
ment tel. Le 
Christ lors de 
la Passion 
* était aussi 
nu qu'au moment de sa venue au 
monde, et H souffrit cette honte » 
(sainte Brigitte) ; mais dans sa 
nudité, il annonce la résurrection 
de La chair. 

Tout cela n’a rien de sulfureux, 
pas même la dernière interpréta- 
tion, la saule qui ne se fonde pas 
sur das écrits de théologiens 
catholiques. Le christianisme 


attache une dignité éminente a la 
chair, y compris quand 9 prône la 
chasteté, r Qu'un autre soit 
chaste par nécessité; je veux 
l'être par mon libre choix » (saint 
Jérôme). L'aptitude à ne pas 
i’être était, on le sait, vérifiée lors 
de l'élection d’un pape: t Duas 
habet et bene pendantes/» Et 
pour un sermonna ire pontifical, 
vers 1435, le membre viril r que 
l'on tripote (attrectatur). que l'on 
prend dans la main » et qui reçoit 
la blessure de la circoncision, 
annonciatrice de la blessure de la 
Crucifixion, fonde, dans sa réalité 
concrète, l'humanité du Christ. 

L'an catholique a produit les 
figures de femmes les plus trou- 
blantes qui aient été tracées, des 
Eve, Marie, Judith ou Catherine... 
Quoi d’ étonnant si. pour un temps 
du moins, ses créateurs ont rendu 
hommage à la figure de leur Dieu 
dans ce qu'elle avait de plus 
humain ? 

PIERRE CARRAT. 

★ LA SEXUALITÉ DU 
CHRIST DANS L'ART DE LA 
RENAISSANCE ET SON 
REFOULEMENT MO- 
DERNE. Léo Steinberg, traduit 
de l'anglais par Jean- Lotus Hoo- 
debine, préface d’André ChasteL 
Gallimard, colL « l’Infini », 
266 ilL, 235 F. 



Michel Ange : 
Christ ressuscité 


Le Christ, le romantisme, Le pouvoir laïque 
les barricades dans l’Eglise médiévale 


Au XIX e $iècle 9 la droite comme la gauche Le peuple chrétien au Moyen Age 

parlent de Jésus - Mais ce n’est pas le même . vu «r comme acteur de l’histoire ». 


A VEC la collection « Jésus 
depuis Jésus», les édi- 
tions du Cerf lancent une 
entreprise qui n'a guère de précé- 
dent : on avait des histoires des 
Eglises institutions (de moins en 
moins) . des histoires des chrétiens 
(de plus en plus), mais voici 
amorcés vingt siècles d’histoire 
des représentations du Christ^ en 
tous lieux. 

Franck Paul Bowman, profes- 
seur de littérature française à 
l'université de Philadelphie, spé- 
cialiste du XIX* siècle, nous offre 
une des premières pièces du 
puzzle. Cet incomparable 
connaisseur du monde romantique 
a tout tu. Chateaubriand, bien 
sur, Lamennais, cela va de soi, et 
même Pierre Leroux et bien 
d'autres ; mais Alphonse Le Ba- 
guais. poète larmoyant, Louis de 
Tourreil, visionnaire de villes 
satellites, circulaires et pastorales, 
Eusèbe Salberi, pourfendeur de la 
superstition sous Charles X, vous 
connaissiez ? Bowman est un 
guide infaillible dans cette logor- 
rhée d’alexandrins, ces métaphy- 
siques déclamatoires, ces utopies 
échevelées dont l'époque romanti- 
que eut le secret. 

De fait il s’est placé à un ins- 
tant privilégié. La culture chré- 
tienne faisait encore partie du 
bagage culturel commun, elle par- 
lait à tous : les typographes pleu- 
raient en composant les Paroles 
d'un croyant (1834), la culture 
biblique et théologique de Prou- 
dhon était impressionnante. Mais 
en même temps, les Lumières de 
la Révolution avaient mis fin à la 
capacité des Eglises, spécialement 
la catholique, d’imposer une 
norme; d'où cette floraison de 
christologies indépendantes, pour 
lesquelles il n’était plus de Sor- 
bonne ni de bûcher— 

Que retirer de tout ce parcours - 
dans l’imaginaire romantique face 
à Jésus ? D’abord le relatif épui- 
sement. passé la Révolution, de la 
veine matérialiste et antireli- 



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gieuse, du type curé Meslier. 
vouée il est vrai à un beau retour 
plus tard, après 1850. Tout le 
monde a le Christ & la bouche, de 
la droite à la gauche, mais c'est à 
Dieu de reconnaître son fils. 
Christ du refus du monde, de la 
souffrance acceptée, du côté des 
traditiqnalisrés, /Bonald, de Mais- 
tre, et leurs épigones obscurs. A 
gauche, l’Etre suprême a retrouvé 
une figure concrète, humaine, et 
c'est une véritable inflation du 
discours sur Jésus, figure sublime 
- à bien distinguer de la fourbe- 
rie et de la cupidité des piètres : 
tonner contre, comme dirait- Flau- 
bert... Ce maître d’amour est 
annonciateur d'un nouvel ordre 
social, à instaurer dès ici bas. Sur 
tout cela plane la postérité intel- 
lectuelle, parfois bien détournée, 
de Spinoza et de BaJlancbe, dont 
Bowman met en valeur le statut 
de maîtres penseurs de la généra- 
tion romantique. 



• D n'est pas de lecture sans frus- 
tration . Le champ circonscrit est 
strictement français, et exclut 
donc le romantisme allemand (et 
pourtant, le songe de Jean-PauL 
et Manu.) ainsi que les non- 
conformistes anglais, si présents, 
avec leur Christ à eux, dans les 
origines du mouvement travail- 
liste. Champ français donc, et 
exclusivement littéraire ; Bowman 
a exclu, et il s’en explique, toute 
l'iconographie, statuaire, pein- 
ture. vitrail (technique redécou- 
verte après . 1830), et au-delà, 
l’océan des images pieuses dans la 
botte des colporteurs ruraux. Le 
Christ romantique est peut-être 
celui d'un public urbain, alphabé- 
tisé, masculin : quelle fraction de 
la population à l'époque? Et si 
l'on comparait les tirages chez 
Marne et chez les folliculaires 
utopistes ? Il est vrai qu'il faut 
tenir compte de la capillarité 
culturelle, plus forte qu’on ne 
croit dans la société ancienne. 

Voici donc une lecture néces- 
saire à qui veut saisir tout à la fois 
le réveil religieux du XIX* siècle 
en acte et le travail d’éclatement 
de ridenthé culturelle occiden- 
tale, qui pulvérise alors les images 
divines elles-mêmes. 

MICHEL LAGREE. 

★ LE CHRIST DES BARRI- 
CADES, 1789-1848, de Frank Paul 
Bowman, collection « Jésus depuis 
Jésus », éd. du Cerf, 362 m 163 F. 


E N historiographie aussi le 
manichéisme est une héré- 
sie. Les relations com- 
plexes qu’ont entretenues dans 
l'Eglise d 'Occident le clergé et le 
peuple ont trop souvent été rame- 
nées à des antagonismes simples : 
un clergé et des moines qui 
s'efforcent de réformer une Eglise 
corrompue par le pouvoir laïque, 
ou, à l’inverse, une religion popu- 
laire confisquée et réprimée par 
une hiérarchie de clercs savants. 

Et si l’on abordait te peuple 
chrétien au Moyen Age « comme 
acteur de l’histoire, et non plus 
comme simple objet de ta sollici- 
tude pastorale des clercs ». pro- 
pose André Vauchez. Les promo- 
teurs de la réforme grégorienne, 
dans la seconde moitié du 
onzième siècle, en même temps 
qu’ils tendaient à réserver Je 
thème « Eglise » aux seuls clercs 
et moines, inventaient du même 
coup, et comme par exclusion, le 
lalbaL 

Le premier métier laïque 
promu fut celui des armes, par la 
croisade prêchée justement par 
l’un des grands réformateurs, le 
pape Urbain IL en 1095. Mais, 
peu à peu, aux douzième et trei- 
zième siècles, on voit tomber les 
obstacles qui interdisaient l'accès 
des laïcs à la sainteté. En 1 1 99 est 
canonisé le premier saint laïc non 
noble d’Occident en la personne 
d' Home bon, tailleur à Crémone. 
Marié et père de famille, il avait 
eu contact avec les deux domaines 
majeurs de l'impureté ; l’argent et 
le sexe. Mais, à la fin du dou- 
zième siècle, sa dévotion à la per- 
sonne du Christ et son souci des 
pauvres pouvaient passer pour 
plus importants dans une appré- 
ciation de la sainteté. 11 exprimait 
bien les aspirations des travail- 
leurs des communes lombardes à 
une vie religieuse autonome. 

U multiplication 
des confréries 

Ces aspirations s’expriment à la 
même époque par la multiplica- 
tion des confréries. Leurs mem- 
bres sont fascinés par la vie 
monastique, dont ils adoptent un 
certain nombre de pratiques, tout 
en cherchant à garder leurs dis- 
tances ; comme les béguines des 
Pays-Bas ou les Humiliés de 
Milan, les frères entendent prati- 
quer la pénitence - dans leur pro- 
pre maison », parce que le juge- 
ment est proche sans doute, mais 
aussi pour « faire corps » et accé- 
der ainsi à une existence reconnue 
dans l'Eglise. 

La créativité religieuse des 
laïcs peut aller au-delà de ce que 


peut accepter la hiérarchie des 
clercs : les communes italiennes 
au quatorzième siècle canonisent 
de fait leurs saints locaux, malgré 
le refus de la papauté de les cano- 
niser officiellement, et la célébra- 
tion de leur culte devient un ser- 
vice municipal comme la police 
des marchés ; plus grave, les fla- 
gellants entendent s'identifier 
directement au Christ en Sa pas- 
sion. sans médiation ctéricale. 

L'inversion 
de h hiérarchie 

Le comble est atteint quand 
des femmes comme Brigitte de 
Suède ou Catherine de Sienne 
parlent au nom de Dieu et exer- 
cent à ce titre une autorité sur 
l'Eglise, troublée par le gouverne- 
ment des papes d'Avignon et le 
grand schisme. Il y a rupture du 
Üen de dépendance qui attachait 
la femme à l'homme, et les laïcs 
aux clercs ; inversion de la hiérar- 
chie traditionnelle, puisque des 
femmes deviennent organe de 
l’Esprit et s’adressent au peuple 
chrétien pour le conduire au salut 

C'était sans doute trop. Passé le 
schisme et la crise conciliaire, les 
docteurs reprennent tous leurs 
droits. Dans cette perspective, le 
destin de Jeanne d’Arc est moins 
singulier qu'il n'apparaît souvent 
La condamnation à mort de la 
Pucelle • illustre l'exaspération 
des docteurs universitaires et des 
grands clercs face à ta religion 
des simples et aux prétentions de 
ces femmes qui revendiquent le 
droit de s'exprimer librement au 
nom de l'Esprit Saint, reçu dans 
la grâce du baptême ». 

« Faut-il conclure sur un 
constat d’échec ? », se demande, 
en terminant André Vauchez. 
Sur le plan institutionnel, sans 
doute. Le discours mystique, sous 
sa forme prophétique, n'a pas 
trouvé place dans l’Eglise 
romaine. Mais, cependant une 
spiritualité nouvelle est apparue 
qui ruine le schéma traditionnel 
des états de perfection (d'abord 
les moines, puis les clercs et enfin 
seulement les simples fidèles). 
Pour sainte Brigitte de Suède, 
« c’est l’obéissance qui introduit 
tous les hommes à la gloire », 
c'est la réalisation de la volonté de 
Dieu qui ouvre l'accès au ciel, 
quel que soit le statut du fidèle. 
Mais une institution a toujours 
beaucoup de mal à entendre les 
prophètes. 

M-S. 

* LES LAÏCS AU MOYEN 
AGE. pratiques et expériences reli- 
gieuses, d’André Vauchez, êd. du 
Cerf, 312 p* 165 F. 


hr^ 


"La rencontre de la 
princesse de Clè i res et de 
Pougatchev, racontée... 
avec toute l'émotion dont 
elle est capable, par 
une femme qui nous dit 
«deux ou trois choses » 
qu 'elle n 'a jamais osé dire ". 

NicoleZand 

Le Monde 

"Le récit bouleversant 
d'une passion comme il n'y 
en a peu. Allez-y voir 
vous-même... Il y a du feu 
à prendre" 

Jean-Pierre léonardini 

l'Humanité 

"Un hommage bouleversant' 

KarineSignoret 

France-Soir 



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ar r e te 


FAYARD 





22 Le Monde e Vendredi 20 novembre 1987 


LE MONDE DES LIVRES 


HISTOIRE LITTERAIRE 


Pierre-Jean Jouve, le désir et la faute 

«r Le génie a besoin de temps pour devenir ce qu'il est », disait ce poète secret . 
Pour le centenaire de sa naissance, voici qu'on publie son Œuvre. Un monument. 


• -î 

r ./v CV/ÿ . 


J USQU’A sa mort en 1976, 
Pierre-Jean Jouve s’est 
considéré comme victime 
de ia * torture du silence », signe 
d'animosité contre une œuvre qui, 
sans dérivatif ou faux-serablant, 
n’aura fait qu’exprimer 
- l’angoisse moderne, parvenue à 
un degré insupportable ». Mais, 
stoïque, Jouve restait persuadé 
que « le génie a besoin de temps 
pour devenir ce qu’il est », alors 
que le talent, objet des congratu- 
lations immédiates, ne s’impose 
pas de telles exigences. 

L'itinéraire créateur de Jouve 
est justement celui d'un homme 
qui, loin de se contenter du talent, 
aspire à remonter aux sources les 
plus secrètes de la poésie. Jouve 
mettra beaucoup de temps à 
atteindre ces sources et à trouver 
sa vraie voix. Né à Arras le 11 
octobre 1887. il subit d’abord 
l'ennui de la province et de ses 
kiosques à musique militaire. Du 
moins s'éprend-il à quinze ans de 
la belle capitaine H. dont la * che- 
velure énorme et repliée comme 
un nid de serpents • l'attire folle- 
ment Un jour, il ose y poser ses 
lèvres, dans un mouvement de 
grand trouble où la transgression 
et la sacralisation se conjuguent 
Le jeune poète s’émerveillera 
bientôt de trouver cbez Mallarmé 
la même ferveur érotique. Mais 
intimidé par l’auteur d ’Hêro- 
diade. Jouve préfère se tourner 
vers Ses néo-symbolistes. 

Lorsqu'il crée en 1906 sa revue 
les Bandeaux d’or, le titre est 
emprunté à Maeterlinck. L’her- 
métisme sensuel d’une première 


plaquette. Artificiel (1909), se 
situe encore dans une lignée mal- 
larméenne, mais Jouve est en 
train de subir d’autres influences. 
Ses recueils se rangent alors sous 
des bannières simplistes et sécuri- 
santes. comme {'unanimisme (les 
Aéroplanes , 1911 ; Présences. 
19121. Peu sûr de lui, le poète 
épouse les goûts de l'époque. 

«Mystérieuses 

noces» 

La première guerre mondiale 
lui vaut d’entrer en contact avec 
Romain Rolland, de le rejoindre 
en Suisse et d'y composer une 
œuvre qu'anime l’idéal pacifiste. 
Le poète dénonce la guerre capi- 
taliste (Poème contre le grand 
crime. 1916; Danse des morts ; 
1917), tout en saluant la révolu- 
tion russe. Pris dans une activité 
journalistique débordante, Jouve 
se fait le porte-parole de Romain 
Rolland dont il est devenu 
l'intime. Au sortir de la guerre, il 
publie une longue et fervente 
étude, Romain Rolland vivant 
(1920). Mais le poète qui s’est 
retiré en Italie sent que son écri- 
ture s’est fourvoyée et qu'il s’est 
tragiquement éloigné des sources 
véritables de la poésie. 

Il revient alors à Mallarmé, lit 
et médite Baudelaire, Nerval et 
Rimbaud. Les grands mystiques 
(Jean de la Croix et Thérèse 
d'Avila) le requièrent, et Jouve 
s’oriente progressivement vers une 
œuvre à laquelle il assignera bien- 
tôt deux objectifs : • Obtenir une 


langue de poésie qui se Justifiât 
entièrement comme chant ; et 
trouver dans l’acte poétique une 
perspective religieuse — seule 
réponse au néant du temps *. Les 
collines florentines où vit Jouve 
inscrivent en lui l'aiguillon d'une 
beauté dont il veut rendre .écho. 

’ ‘ A ArcetruJôuvea ioaé la villa 
où Gadilée s'est éteint, et la 
« cbarùbre bleue » du savant sus- 
cite en lui une-rêverie où la vie et 
1a- mort échangent les plus vio- 
lents regards. Le poète sent 
L’appel d'une vila nuova : il rompt 
un premier mariage et épouse eu 
1925 Blanche Revercbon, qui est 
de neuf ans son aînée. Psychiatre 
et traductrice de JFrciid, elle l'aide 
à accéder à une écriture nouvelle, 
toute nourrie dès abysses de la vie 
inconsciente et des sommets 
prbmis aux jours élans mystiques. 
Le critique Gabriel Bounoure sera 
fondé d’écrire un jour à Jouve ; 
« Freud ne vous a jamais paru 
très éloigné de saint PauL » 

Cas rare dans l'histoire des let- 
tres^ JouVe décide de renier radi- 
calement lei vingt . premières 
années de' sa production créatrice, 
jugée fausse et Insatisfaisante. Il 
peut dès tors célébrer de * mysté- 
rieuses noces» avec un Dieu qui a 
certes le visage 'sévère d’un sur- 
moi, mais dont les ruses du désir 
peuvent se faire un allié, au point 
de le transformer. comme dans un 
poème de Sueur de sang, en 
• surmoi créant ». La poésie de 
Jouve agence de savants ballets 
où l'Eroset la Mort se défient sur 
un fond ténébreux de culpabilités 
L'auteur recourt parallèlement à 


Musique et catastrophe 


I L est. à la lecture ou à l'audi- 
tion d'œuvres magistrales, 
des moments où la tension, 
déjà forte, se transforme soudain 
en boule de feu, moments sans 
doute provoqués par la rencon- 
tre dans le carrefour entre l’écrit 
(au fa musique} admirable et le 
psychisme personnel. Ainsi en 
va-t-il du Kyrie et de l'ft incar- 
natus est de la Messe en ut de 
Mozart. De même, vingt-cinq 
ans après ia publication de 
Moires (1), la fascination ne 
s’est pas émoussée que provo- 
quent ces vers de Jouve : rr Si Tu 
me donnes l'éternité sous quel- 
que tonne. / Que je garde la 
touche avec mes grands objets / 
Poésie et musique / Et que je les 
entende en orbes étemels / 
(Sinon je me refuse à la suite 
étemelle ) / Bien plus lucidement 
que jamais je ne fais. » 

Dans ce livre-diamant incan- 
descent d'un homme ayant réa- 
lisé la fusion d’une forme ache- 
vée et d’une vie qui s'achève, 
dans ce livre où chaque mot ren- 
voie à un mythe jouvien, la musi- 
que emplit l'espace poétique 
plus encore que dans les œuvres 
des trois décennies précédentes. 
Elle est consubstantielle au 
verbe et. avec lui, expose la 
catastrophe (mot-dé de Jouve) 
qu’est la vie. Le poète, ailleurs, 
ramassera ses nombreuses 
variations sur ce thème dans une 
définition du Concerto à la 
mémoire d'un ange d’ Al ban 
Berg : * Ce Requiem, expression 
de la catastrophe par l'inté- 
rieur (2) s. 

Mille et une approches sont 
possibles de Jouve, qui peuvent 
aider è cerner son génie. Tant 
mieux si elles poussent vers 
l’œuvre. Elles ne rendent pas 
moins dense pour autant cette 
obscurité mise en mots par (es 
forces obscures. « Très peu 
comprendront ». assure-t-il. 
Comprendront quoi ? Le sens 
des vocables ? Pas essentielle- 
ment. Bien plutôt, cette part 
égale donnée en un combat 
mystique à la B§te et è l’Ange : 
« Très peu comprendront: Que 
le feu de la chair / Et la blan- 
cheur du del. le refus de la honte 
/Et la tentation bienheureuse du 
désir, / Se sont toujours mon- 
trés en la même lumière, / Se 
sont heurtés se sont aimés / Du 
même corps à travers cant 
angoisses. / Mais aucun n'a 
cédé de ses forces sacrées / A 
T adversaire, ni le péché ni la Mie 
espérance (3). a 

Ce combat, qui a été celui de 
sa vie, Jouve le situe à la fois 
dans la société et en nous. Il 
pressent f horreur qui va pourrir 
l'Europe dans son célèbre avant- 
propos de 1933 i Sueur de 


sang, titré : « Inconscient, spiri- 
tualité et catastrophe a ~ 
aria -catastrophe . la pire de la 
civilisation est à cette heure pos- ' 
sibfe parce qu'elle se tient dans - 
l'homme, mystérieusement agis- 
sante. rationalisée, enfin 
d’autant plus menaçante qu'elle 
répond à une pulsion de la mort 
déposée en lui (4). » La catastro- 
phe nequitte plus l'œuvre, dès 
lors. En 1942, la préface à 
la Colombe de Pierre Emmanuel 
est titrée : « Poésie et catastro- 
phe s, et rappel est fait de Rim- 
baud — ailleurs appelé c l'œil de 
la catastrophe (51 *. La catastro- 
phe à double face : « face inté- 
ressant la connaissance inté- 
rieure de l’homme moderne, face 
intéressant la destruction sociale 
qu'il mettait en marche ». Dou- 
ble face que retrouve Jouve dans 
Wbzzscfc - et l'écrivain intitule 
« la Catastrophe a son commen- 
taire de l'acte III de l'opéra de 
Berg (6J. 


au Don Juan : s La Musique est 
toujours ptupjxrè&jde la.mort_sfx- 
rituètlé que de' f autre, là riatu- 
rette, mais elle xSt encofé'adrm- 
rsblerrient -te déchirure que la 
mort fait subir- à la vie. La Musi- 
que est aussi capable de suivre, 
au sein de la vie la plus exubé- 
rante, la ligne qui va de la dou- 
leur à péché, de péché à déli- 
vrance, de vie dans le temps à 
vie hors du temps. » La musique, 
cette musique-là. n'est pas un 
art. mais une nécessité vitale, 
une substance de communion. 


«Maladie 
ou beauté» 


Entendre 
la poésie 


Jouve n'a rencontré la mus- 
qué que dans ce qu'elle a, selon 
lui, d'essentiel : le Mozart de 
Don Juan et de la Messe en ut, 
Berg avec Wozzeck et Lulu. Un 
texte aussi sur Bartok, deux 
poèmes sur la IX • Symphonie et 
le Chant de la terre de Mahler. 
L'essentiel donc dans la musi- 
que, la musique qu'il relie,, dans 
le titre originel de son article sur 
Bartok, à s l'état mystique ». 
La musique dont, dans son 
poème A Nerval, il pense qu’elle 
fut la dernière « vision » de l’écri- 
vain lorsque la folie lui eut sup- 
primé jusqu'à la faculté d'enten- 
dre Ja poésie. 

c La pauvreté des descrip- 
tions de la musique provient de 
ceci : que l'on ne décrit pas un 
abîme mental et que Ton ne 
trouve même point de mots pour 
dire qu'il y a abîme. » Et ceci, 
toujours à propos de Bartok, 
mais le jugement est global : 
r L'univers dans lequel on 
s'aventure est nécessairement 

un univers mystique au sers foi, 

c'est-èrdire un univers en com- 
munication avec TlnvisiblB. » 

Mystique aussi la misêque de 
Mozart : <r Lorsque Mozart écrit 
sur le Christ Ile solo Et încar- 
natus est dans la Grande Messe, 
le motet. Ave verum corpus), 
son chant est du Christ, et non 
plus de notre humanité. Mozart 
disparaît. Il n'est pas porté à son 
propre sommet comme Bach, 
sommet de Moïse sur Ig Sinaï; U 
s'évanouit dans /'extase (7).» 
Et. dans ce damier commentaire 


A l'heure de la vieillesse, 
quand la fin s’annonce, que défi- 
lent dans .l’esprit les blessures 
de la catastrophe, les heurts 
entre Eros et la mort, les mots 
choisis pour établir le bilan sor- 
tent tout droit d'un concert à 
Salzbourg ou d'une représenta- 
tion de Wozzeck : « Tous ces 
vers éloignés et' perdus de 
mémoire / Ecouté ! c'est la sym- 
phonie entière que rêva/D'écrira 
cm jour l'adolescent par la plus 
notre/Epreuve du démon ! cui- 
vres, cordes, tubas/ Orchestre 
tout ensemble à la fois d'une 
énorme /Maladie ou beauté ! au 
monde qui chStrà/L'amour et 
qui de plus recouvre les 
mêmoires/D’un oubli d’un 
outrage public un trépas (8). » 
Jouve est mort, mais ne 
cessa de naître. Ses écrits, inal- 
térés, traversent le temps tels 
les créations du Musicien mort 
« Tas doigts spirituels dans un 
Art de la Fugue/Assemblaient 
par miracle-un impossible nom- 
bre /De pensers absolus où la 
chaleur s'étude /Vès doigts spi- 
ritœis sortis - dé li-chàir - aom- 
bre/Tu jouais inhamain tout un 
Art de la Eugùe.:: /Sans fin. » 
JACQUES DECORNOY. 


(!) Moires. Mercure de France, 
1962. 

(2) La Musique et l'état mysti- 
que (1938). Repris daos Commen- 
taires. La Baconnüre, 1950. 

(3) Moires. 

(4) Sueur de sang (1933). Poé- 
sie. Mercure de France, 1964, et 

dans la collection' « Poiiic- 
Gaûmsurd», avec Noces. 

(5) Pierre ■' Emmanuel, 
la Colombe (LUF, 1942). Avant- 
propos de Jouve. 

(6) Pierre- Jean Jouve, Michel 
Fana Wozzeck ou le Nouvel Opéra, 
non 1953 et 10-2-1964. Voir aussi la 
traduction par Jouve du Lulu de 
Wedeking. L'Age d’homme, 1969. 

(7) Le Dort Juan Mozart. Fri- 
bourg, EgkjfT, 1942. Bonigab. 1986, 

(8) A foires. ■ 


l’expression romanesque «c donne 
un chef-d'œuvre, Poulina 1880. 
qui manque de peu le Goocourt 
en 1925. Nourri de toutes ses 
« mémoires d’Italie », ce roman 
est le chant du désir en butte au 
spectre de la faute. 

D'autres romans/ plus ambi- 
tieux encore, viendront question- 
ner les ambiguïtés dit désir. 
L’homosexualité est an cœur du 
Monde désert (1927) et de 
Hécate (1928). L'héroïne de ce 
dernier livre — l’actrice de cinéma 
Catherine Crachat que sa libre 
sexualité finit par inquiéter et par 
détruire - incite Jouve à utiliser à 
son endroit les instruments de la 
psychanalyse. Ayant trouvé dans 
les dossiers de sa femme le cas 
d’une patiente qui présentait de 
troublantes analogies avec son 
héroïne, Jouve décide d’envoyer 
Catherine sur le divan d’un ana- 
lyste. 11 en résultera Vagadu 
(1931), roman audacieux et 
novateur qui tranche avec 
« l'exploitation publicitaire de 
l'inconscient » dont les surréa- 
listes n’ont cessé de se rendre cour- 
pables aux yeux de Jouve. . ' 

Inconscient 
et libido 

Pour le poète de Sueur de sang 
(1935), rinconscient ne saurait 
être une fin en soi. La libido est le 
tremplin de la spiritualité, et la 
poésie le lieu privilégié où la 
» matière d’en bas » (toutes les 
pulsions sexuelles) se transforme 
en Matière céleste - pour repren- 
dre le titre d’un magnifique 
recueil de 1937 qui est le prolon- 
gement dn dernier roman de 
Jouve, la Scène capitale, publié 
deux ans plus tôt. D s'agit là d’une 
des plus belles proses qu’ait inspi- 
rées le vingtième siècle. 

Dans le cadre somptueux de 
l’Engadïne où les. montagnes 
s’apparentent à des » dents 
méchantes ». un jeune homme, 
Léonide, s'éprend d’une femme 
d’âge mûr, Hélène de Sannis, et 
de sa chevelure * d'un ton indéfi- 
nissable et chaud de cendre». 
Mais au moment où s’accomplit 
la possession physique tant atten- 
due et tant différée, Hélène meurt 
entre les bras de son jeune amant. 
Cette histoire est chargée pour 
Jouve de résonances si réelles et si 
troublantes (il en livrera le secret, 
plus tard, dans En miroir) qu’elle 
marque le terme de son œuvre 
romanesque. L'auteur ne peut 
aller aurdelà de ce paroxysme, et 
c’est désormais la poésie qui aura 
la charge de questionner ces 
«scènes capitales» qui sont les 
moments forts de toute création et 
où la scène primitive freudienne 
s’allie au Fantasme de l’exécution 
capitale. 

Le travail 


Si l’écriture poétique de Jouve 
s'efforce de hâter le travail du 
deuil (« Que tu es belle mainte- 
nant que tu n'es plus ». lance le 
poète à l’adresse d'Hélène, dans 
Matière céleste), sa réflexion cri- 
tique le porte vers la musique et 
notamment vers les grands 
opéras. Durant la seconde guerre 
mondiale, il retrouve la Suisse et 
prend parti contre la « catastro- 
phe » hitlérienne (la Vierge de 
Paris. 1945). Les derniers 
recueils de Jouve (Langue. 1952 ; 
Mélodrame. 1957 ‘. Moires. 
1962; Ténèbre. 1965) font place 
aux lyriques dissonances du désir 

S u’un souci presque mallarméen 
e la disposition typographique 
s’attache à maîtriser. Mais plus 
encore qu'à Mallarmé, c’est à 
Baudelaire que l’œuvre de Jouve 
fait songer, par son sens de la 
faute et son goût de l'élévation, 
par la malédiction et le culte d’un 
certain satanisme. Jouve a com- 
posé un Paradis perdu (1929). où 
3 prend presque fait et cause pour 
l’ange de la subversion, et dans 
son fervent Tombeau de Baude- 
laire (1942), il célèbre le poète 
qui, dans Mon cœur mis à nu. 
estime que » la vraie civilisa- 
tion » réside dans la « diminution 
des traces du péché originel ». 

Jouve n’est assurément pas le 
poète chrétien qu'a pu accréditer 
l’image d’un suiveur comme 
Pierre Emmanuel. U serait plutôt 
ce » chrétien non chrétien » qu’il 



BERENICE CLEEVE. 


décelait chez Rimbaud, désireux 
d'en finir avec l'idée mythique du 
péché originel mais troublé d'en - 
retrouver les traces dans tous les 
méandres de la vie inconsciente. 
Les poèmes de Jouve ont beau 
rêver d'évasion, ils .se resserrent .. 
comme l'étau de l’angoisse' et se 
hérissent de murs emprisonnants. 
Jack l’Eventreur menace toujours' 
d’y faire une fatale apparition 
comme à la fin de Lulu, ce, 
«mélodrame» qui met à nu la 
condition de l’homme moderne. 
Pour conjurer de tels spectres, le 
poète clame : « C’est par . le mal 
cfue je me sens spiritueL » Errtout.; 
cas, persuadé que y lé corps de la ' ■ 
femme est l 'ardente patrie f Où va 3 
s’affranchissant te péché- de 
mémoire», l’œuvre de Jouve y : 
poursuit une extase qui, en confi- 
nant à la folie, rêve de subvenir 
l’ordre du monde. 

Tandis que le cri de Vamour et 
le cri de & mort se confondent, 
Jouve loue la mutilation des. 
vertus les plus fécondantes. I) tou- 
che là à une des sources 'mysté- 
rieuses de la poésie:qni veut que 
l'accès à son secret passe par une 
dépossession absolue. Le poids de. 
la faute et l’élan transfigurateur 
n’ont alors plus lieu d’être. Mais 
l’ardeur irradiante reste à l’unis- 
son de ce lucide et torturant 
constat d'angoisse ; « La vie est 
vaine f La vie est admirable ia 
vie est admirable elle est vaine. » , 
Jouve ou l’adagio de la mort inté- ' 
Heure. " 

DANIEL LEUWERS. 

(Daniel Lenwers, universitaire, 

a publié notamment Jouve avant 

Jouve ou la naissance d'un poète. 
chez Klincksiect) 


L’édition do centenaire 

■ La Mercure de France publie, 
ces Jours-ci. TŒuvre de Pierre- 
Jean Jouve, dans une édition 
établie et présentée par Jean 
Starobinski, avec une note 
d'Yves Banriefoy, et avec la col- 
laboration de Catherine Jouve 
et René Micha. Les deux 
volumes de cette édition com- 
' prennent r ensemble de l'oeuvre 
poétique et en prose mais la 
partie critique n'y est pas 
induse. 

: Outre-... les nombreuses tra- 
.cductions poétiques de Jouve — 

. Tpgonà, Hôldértin/saint François 
^d’Asaise, UngarettL.. — et des 
' Deniiers Ecrits retrouvés, ces 
* volumes accueillent les oeuvres 
reniées par Jouve en 1925. et 
qui turent écrites et publiées 
entre 1909 et 1924. Yves Bon- 
nerfoy justifie cette transgres- 
sion-posthume de la volonté de 
l'écrivain, qui avait interdit leur 
. reprisé : les faire sortir, onze 
.ans. après la mort de Jouve. 
« des rameurs et des ombres » 
où cette situation les mainte- 
nait,' sans empêcher leur accès 
aux spécialistes et aux biblio- 
philes. 

• Par ailleurs, dans la NRF du 
mois d'octobre, Jean Staro- 
binski présente quelques 
. * pages retrouvées s — 
superbes - de Jouve : la Douce 
Visiteuse. 

: p.kb. 

?j,. ^ XEUÿRE, dé Pierre-Jean 
[ Jouve, Mercure de France, deux 
volumes de 1 810 p. et 2 221 pu, 
380 F chaque volume jusqu’au 
1 er janvier, 450 F ensuite. 


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La librairie Autrement dit 
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(Prix Goncourt 1987) 
aux Editions du Seuil 
’J* samedi 21 novembre 1987 

signature à partir de 16 heure 




Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 23 



LE MONDE DES LIVRES 


RÉcnr 




S.' «* ' ï 

-S » 


HISTOIRE 


Les pauvres aussi ont « droit à l’histoire » 

Bronislaw Geremek est un conseiller écouté de Lech Walesa . C’est aussi un historien, 
l un des rares en Europe à avoir étudié les phénomènes de pauvreté • Son dernier ouvrage 9 
la Potence ou la Pitié* sort en France . Nous F avons rencontré 9 à Varsovie * 


• Même si c’est un historien 
médiéviste qui vient s’entretenir 
avec vous de votre~denûer livre. U 
ne peut s’empêcher de vous inter- 
roger d’abord sur . l'histoire 
contemporaine et le. référendum 
annoncé pour fe 29 novembre.] 

— Dans ce référendum, on vous 
demande : êtes-vous potxr le bien 
ou pour le mal? Qui n’est pas 
pour le bien ? Etes-vous pour la 
réforme de l'économie? Tout le 
monde sait qu’elle est nécessaire ! 
Etes-vous pour un modèle polo- 
nais de démocratisation ? Qui 
n'en veut pas ! En fiait, le véritable 
objet du référendum est d’obtenir 
un vote de confiance qui garan- 
tisse 1a respectabilité du pouvoir. 
Or, s'il y a une chose qu'on ne 
peut absolument' pas accorder à 
ce pouvoir, c’est bien la confiance. 
Après les accords de Gdansk, il y 
a eu «l'état de guerre»,. et fe 
même pouvoir qui, aujourd'hui, 
parle de décentralisation a pro- 
posé il y a cinq mois onze kns cen- 
tralïsairiccs. 


« Notre conversation 
est écoutée » 

- Quelle est la position de 
Solidarité ? 

— Solidarité veut ignorer fe 
référendum, ce qui n’est pas, 
comme on fe croit en Occident, 
boycotter fe référendum. Nous ne 
compterons pas tes abstention- 
nistes. Nous disons que ces deux 
questions, c'est nous qui les avons 
posées, Q y a sept ans, et la société 
polonaise dans son ensemble a 
répondu « oui », il y a sept ans. Il 
faut un accord politique préala- 
ble : nous ne pouvons pas partici- 
per à une opération politique de 
façade! 

- Votre livre paraSi en Italie, 
et est Francc. mms pas en Polo- 
gne . Comment pouvez-vous, 
aujourd’hui, en Pologne, conci- 
lier travail scientifique. et politi- 
que ? 

— C’est difficile, mais j'y liens, 
absolument. Je continue mon tra- 
vail scientifique malgré le pouvoir 
qui a voulu m'en empêcher en 
m’excluant de r Académie des 
sciences fNDLR : l'équivalent de 
notre CNRS J. et donc contre ce 
pouvoir. Je suis professeur à l’Ins- 
titut d’études des jésuites, ce qui 
me donne droit ft un tampon sur 
ma carte d'identité et à ht sécurité 
sociale, et je continue à travailler 
comme avant. 

- Sans entraves ? 

- En Pologne, la police peut 
tout, mais elfe ne le fait pas, parce 
que le sood numéro un dû pou- 
voir est la respectabilité. Je peux 
accéder normalement aux biblio- 
thèques, aux archives et même 
aux locaux de l'institut d’histoire 
de r Académie des sciences, dont 
je suis exclu. Cela, c’est la Polo- 
gne ! La situation des intellectuels 
est sur ce plan très différente de 


Bronislaw Geremek est connu en Europe de FOuest depuis 
1981 comme Put des dirigeants de Solidarité, le conseiller politique 
de Lech Walesa. Mais Geremek est également beu historien de répu- 
tation internationale, spécialiste de Fhistoire de PEttrope médiévale 
et notamment de la pauvreté. On vient de traduire en France Fun de 
. ses ouvrages majeurs, b Potence ou bt Pitié, UEurope et les pauvres 
du Moyen Age i nos Jotas. Michel Sot, historien & l’Ecole des 
hantes études,- médiéviste, a rencontré Bronislaw Geremek, le 
30 octobre i Varsovie. Us ont parlé de son livre, bien sûr, maïs aussi, 
à Fextêrieur de Fappaitement, « à Fabri des techniques japonaises» 
comme le (fit Geremek, de la situation politique en Pologne. 


ce qu'elle était en Tchécoslova- 
quie après 1968. Mais en ce 
moment notre conversation dans 
mon bureau est écoutée. 

- Venons en à votre dernier 
livre : comment êtes-vous devenu 
historien des pauvres ? 

- - C’est toute ma formation 
intellectuelle, que je situe au ens- 


Foucault y était pour quelque 
chose, par la lecture plus que par 
les rencontres que j'ai pu avoir 
avec lui, qui m’ont toujours déçu. 
J'ai préparé Truands et miséra- 
bles (1980). J’ai reçu les 
épreuves à corriger au début de 
l’été 1980 : je lésai mises dans ma 
serviette en partant pour Gdansk, 
avec une lettre des intellectuels de 



Francs 

LCFEFFER 
. et P. PERIN 


Qui «crient donc ces 
Germains, qui P° /Îifeftf 

"A LA CONQUÊTE 
DE LA GAULE” 

(VOL 1). 

et tabsèrenr îd er là 
des marques de leur 
cubure, de leur langue, 
de leurs coutumes ? 

~A L'ORIGINE 
DE LA FRANCE" 

(VOL 2) 

folteetion GvgtsQtions 
Choque volume : 80 F* 


ARMAND COLIN 


Bronislaw Geremek : « J 
i ime interrogation de fond snr 

sement du marxisme et des 
Annales. J’ai fait de solides études 
(TbistoÉre à Varsovie, dans la tra- 
dition de l’école critique alle- 
mande et aussi française. J’ai 
découvert en même temps (vers 
1952) Marx, Marc Bloch et Fer- 
nand BraudeL Je me suis senti 
très rite comme un participant du 
mouvement des Annales, dès 
avant mon premier séjour en 
France en 1 956. Mais c’est à cette 
occasion que j’ai rencontré mes 
maîtres, Braudel bien sûr, mais 
aussi Emile Cornaert, un peu 
oublié aujourd’hui, et Maurice 
Lombard qui m’a communiqué sa 
passion pour l'Orient- Et puis j'ai 
fait ta connaissance de Jacques 
Le Goff, à qui me Ge, depuis, une 
profonde amitié. 

» J’avais déjà à ce moment-là 
un projetée livre sur les pauvres. 

- Mais celui qui vient de 
paraître est le quatrième ! 

— Ces G vt es jalonnent ma 
recherche. J’ai commencé alors 
qu’il n’y avait qu’un seul livre sur 
te sujet, celui de Frantisek Gratis 
sur les pauvres de Prague, en 
tchèque, et donc inconnu à Paris. 
Marxiste, je cherchais une classe 
opprimée. Les Annales m’ont 
conduit aux comportements 
sociaux, à ridée de pauvreté et à 
l’intérêt pour les groupes qui, 
selon le mot de Lucien Febvre, 
« noni pas droit à l’histoire ». 
Depuis, je suis resté fidèle. 

» Ce fut donc d’abord le Sala- 
riat dans l’artisanat parisien aux 
XIU'-XV' siècles (1968), une 
étude économique du marché du 
travail, la recherche des pauvres 
ea. tant que classe. Cela me 
conduisit aux marginaux, sur les- 
quels je soutenais ma thèse en 
Pologne, parue en français sous le 
titre : Marginaux parisiens aux 
XIV' et XV' siècles (1976). Et 
c’est fe phénomène social du vaga- 
bondage et fe problème de l'exclu- 
sion qui m'attendaient Michel 


passé «Tune question médiévale 

de la société coatentponûne.: 


Varsovie pour les ouvriers des 
chantiers navals... Je n’ai jamais 
corrigé les épreuves. Des amis 
parisiens l'ont fait pour moL 

- La politique et ses duretés 
n’ont pourtant pas interrompu 
votre travail d’historien. Com- 
ment situez-vous la Potence ou ta 
Pitié par rapport aux livres pré- 
cédents ? 

— Ce livre traduit mon évolu- 
tion. J’ai le sentiment que les ins- 
truments habituels de compréhen- 
sion historique (classes, lutte des 
classes) ne suffisent pas à rendre 
compte du passé dans son épais- 
seur. Je porte un grand intérêt 
aux valeurs spirituelles dans les 
comportements sociaux qui ne se 
laissent pas réduire à des méca- 
nismes simples. 

» J’ai dès fe début participé au 
séminaire de Micbel Moltat à ta 
Sorbonne sur les pauvres. Son 
enquête a eu l'immense mérite 
d’associer le spirituel, 1e culturel 
et fe social pour donner aux pau- 
vres un véritable «droit à l’his- 
toire ». 

— Il y a nettement dans votre 
livre un avant et un après le 
XVP siècle. 

— Pour 1e médiéviste que je 
suis, c’est là que se situe ta grande 
fracture. J’ai montré qu’au 
Moyen Age le pauvre est d'abord 
objet de charité de ta part du 
riche, pour lequel 0 doit prier, üy 
a entre eux un contrat Et puis, 
avec ta crise des XXV e et XV* siè- 
cles, tout change. Les pauvres 
deviennent trop nombreux pour 
être intégrés de ta sorte, par des 
relations interpersonnelles, dans 
la société. Ils deviennent une 
classe dangereuse au moment où 
s'affirme l’Etat moderne. Et c'est 
l'Etat qui désormais prend en 
charge te problème de la pau- 
vreté, en sélectionnant les pauvres 
dignes d'être aidés et en expulsant 
tes étrangers, en imposant un tra- 
vail aux mendiants valides, et 


bientôt en les enfermant. Au 
XIX e siècle, les pauvres sont 
devenus « un mal nécessaire mais 
utile», selon te mot de Mande» 
ville. Ce sont tes prolétaires de ta 
grande industrie. Aujourd'hui, il 
n'y a plus en Occident, malgré ta 
crise, que des ilôts dé pauvreté 
relative, et bien sûr, immense 
problème du tiers-monde. Je suis 
passé d'une question médiévale à 
une interrogation de fond sur ta 
naissance de ta société contempo- 
raine et de ses attitudes sociales 
en face de ta pauvreté. 

— One question brûle les 
livres du lecteur occidental : il 
n’est question dans votre livre ni 
de la Pologne ni des pays de 
l’Est N’y aurait-il pas de pau- 
vreté dans ces pays ? 

— Les élèves de mon séminaire 
m’ont, tes premiers, fait ce repro- 
che. H m’a semblé que l'état des 
connaissances en pays slave était 
trop faible. Il y faudrait des 
recherches poussées, que je n’ai 
pas entre pr ises parce que mon 
intérêt se porte vers d’autres 
domaines. J’ouvre de nouveaux 
chantiers sur ta civilisation médié- 
vale en Pologne, où je souhaite 
voir s’engager les chercheurs polo- 
nais : culture populaire, prédica- 
tion, imaginaire de l’espace, eu 
particulier. 

» Mais je n’ai pas tout à fait 
abandonné tes pauvres. Je pense à 
une histoire des maigri». 


la vérité 

valoir fendamoitaie 


2' 


— On a pourtant l’impression 
ue vous êtes le témoin venu 
* ailleurs , l’explorateur de la 
mauvaise, conscience de rOcct- 
dent 

— Je suis historien. Je suis pas- 
sionné de comprendre. L’interpré- 
tation politique de mon œuvre 
m’agace a priori. On m’a accusé 
d’aspirer à une société commu- 
nautaire d’inspiration médiévale 
et chrétienne, et de méfiance vis- 
cérale pour tout ce qui est institu- 
tion d’EtaL Est-ce que c’est dans 
mon livre—? C’est en tout cas 
notre principal problème à nous. 
Polonais d’aujourd’hui : comment 
sauver une vie communautaire 
contre l’Etal qui ta détruit 

- Je n’ai personnellement 
trouvé que la dernière phrase de 
votre conclusion qui soit suscepti- 
ble de lecture politique : • menu i 
» la nécessité historique ne sau- 
» mit être une excuse là oà les 
» individus et les collectivités se 
» trouvent dépouillés de leur 
» droits naturels. » 

Je reste un historien. 
L’homme politique que je suis 
devenu cherche à ne pas mêler les 
divers domaines, ta recherche 
scientifique et ta vie politique. Il 
est important que le travail intel- 
lectuel se fasse en toute rigueur et 
que rhïstorieu ne fasse pas du 
passé une leçon pour 1e présent 
Ce qu’il apporte, c’est ta recher- 
che de ta vérité comme une valeur 
fondamentale. C’est cet engage- 
ment moral qui m’a amené, mal- 
gré moi, à la politique. Dans les 
situations où j’ai dû jouer un rôle 
politique, j’ai placé ta vérité 
comme valeur de départ alors 
qu’en politique on se sert de ta 
vérité. 

- Par exemple? 

- Une anecdote récente que je 
peux vous raconter, parce 
qu’«Ds» savent déjà que je ta 
raconte I Bronislaw Geremek me 
montre le mur de son bureau/. 
Convoqué devant le procureur 
militaire qui a fait venir des 
«témoins» pour m’accuser de 
relations d’espionnage avec un 
diplomate américain, j’ai fait une 
banale mais rigoureuse critique 
des témoignages et j’ai montré 
que les témoins, ri haut placés 
soient-ils, mentaient Ce n’est pas 
très politique, mais c’est pour moi 
une exigence morale très pro- 
fonde, qui est intimement liée à 
ma formation et à mon métier 
d'historien. » 

Propos recueîiBs par 
MICHEL SOT. 

★ LA POTENCE OU LA PITIÉ, 
VEuope et les pauvres du Moyeu 

Age i nos jours, de Bronislaw Cere- 

nck, GaHmard. 338 r* 150 F. 


SORTIR DE L’IMBROGLIO POLITIQUE ?.. VOIR 

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24 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 


LE MONDE DES LIVRES 


D'AUTRES MONDES - h chronique de Nicole Zand. 


Ecrire et vivre à Berlin 


« B ERLIN, Berlin»... Ce bégaie- 
ment, ce redoublement des 
deux syllabes d'une capitale 
double, cette annonce de chef de gara, 
ces douze lettres noir et blanc coupées 
d'une virgule rouge, c’était le titre judi- 
cieusement choisi pour la grande exposi- 
tion, la grande explication historique du 
750* anniversaire. Remarquable exposé 
thématique nombrflique où la VîUe ten- 
dait ses miroirs à la Ville. Kaléidoscope 
d'images et de syllabes à travers lequel 
trois quarts de millénaire de la cité prus- 
sienne, capitale de la nation allemande, 
se recomposaient en mettant f accent, 
toutefois, sur le vingtième siècle, c Gross 
Berlin j> coupé en deux depuis plus d’un 
quart de siède par une Bgrie matérialisée 
en dur, en barbelés et en électrifié, haute 
d'un peu plus que la taille d’un bel 
homme. 

< Berlin. Berlin, raxpotâtkm sur I7üe- 
taire de la vBle » (1) située, dans le 
Martin-Gropius Bau. cet ancien Musée 
des arts appliqués restauré, reconstitué 
avec une impressionnante méticulosité, 
s'était symboliquement collée au mur, à 
quelques pas de l'ancienne Ecole d’art 
transformée en 1933 en siège de la Ges- 
tapo où se poursuivent les fouilles dans 
des caves qui n'en finissent pas de révé- 
ler l'horreur, comme en témoignait une 
autre exposition intitulée «Topographie 
de la terreur». 

Les optimistes avaient pensé que, 
pour le 750* anniversaire, la célébration 
pourrait avoir Beu, d’un commun accord, 
dans les deux Berlins. L'Ouest avait fait 
quelques gestes de bonne volonté, 
comme la restitution des pierres et des 
ferronneries du palais Ephraên, conser- 
vées soigneusement depuis sa destruc- 
tion... dans les années 30, afin d'élargir 
une nie. Berfn-Est n'accepta pas le mar- 
di à Mais l'on pouvait voir ta maquette 
du «palais Ephralm » à l'exposition dans 
une vitrine, et sa reconstruction, toute 
neuve, avec ses superbes balcons dorés, 
près de la Nîkotai Kircha. dans un quar- 
tier qui, l'an dernier encore, n’existait 
pas. On passe de l'autre côté du 
miroir.... 

Que penserait-on de Paris si on divi- 
sait la capitale à la hauteur de la place 
de l’Alma. L'Ouest ne vaudrait pas 
l'Est.... 

Aujourd'hui, la Friedrichstrasse, 
r ancien ne me des élégances et des 
grands hôtels, arrive à Check Point Char- 
te. Si Ton traverse à pied, d'est en 
ouest, pour l’exposition du Marti r»- 
Gropius, le mieux est de suivre le mur 
qui, à cet endroit, coupe la rue en deux. 
Les enseignes des magasins s’effacent, 
des rails de trams se perdent sous le 


béton du mur, les runes, les 
pavés disparaissent dans les 
fondrières, les feuillages sen- 
tent bon dans les mines.... 

Les Berlinois, eux, ceux du 
Ku'damm. de Savigny Platz ou 
de Chariottenburg, ne viennent 
pas par là. C’est bon pour les 
touristes... L'Est fascine 
l‘ Ou est. Intellectuellement. 

Mais on n'y va pas. On n'y va 
plus. Neuf personnes sur dix, à 
r Ouest, ignorent le code télé- 
ptxroqua de l’autre côté... xff 
parai t que les travaux du 
Scheuspielhaus ont été remar- 
quables», vous dit-on. Ou 
brèn : c U paraît que la voyage à 
Dresde (moins de 200 kilomè- 
tres) vaut ta peine — » 

C OMMENT expliquer que 
. Berlin-Ouest, cette 
agglomération sans 
grâce, qui pourrait n'être qu'un 
lieu de passage, une nouvelle 
frontière, retient autant ceux 
qui émigrent de l'Est que ceux 
qui viennent, par curiosité, sen- 
tir un peu l'ambiance d* une cité 
qui ne dort jamais ? Rien qu'en 
1986, plus de 20000 Alle- 
mands se sont établis à Berlin 
pour la première fois; depuis 
1984, plus de 30000 per- 
sonnes y ont trouvé un emploi. 
L'économie y connaît une 
croissance régulière de l'ordre 
de 2,5 %. Les éditeurs — Wagenbach, 
Rotfouch, Arsenal Veriag, Friedenauer 
Pressa — ou des institutions — l'Acadé- 
mie des arts, le Lherarisches Colloquium 
ou la nouvelle Ma ison de Littérature — 
mettent en contact les auteurs et leur 
public, xll se passe sans cesse quelque 
chose, nous disait-on. On se sent bien 
ici. C'est une ville où on a tout le temps 
rimpression d'être un émigrant. Ni de 
l'Est ni de l'Ouest Berlinois. » 

x L’histoire littéraire raconte que Ber- 
Un a toujours été un Heu de résidence pri- 
vilégié pour les écrivains, écrit Nicole 
Bary dans le numéro spécial de (a revue 
Documents consacré au 750* anniver- 
saire (21. La juxtaposition de deux villes 
et des deux systèmes auxquelles elles 
font référance, les difficultés d’accès et 
de communication n'ont cessé de fournir 
un ensemtée de situations que les écri- 
vains. tant de l'Est que die l'Ouest, ont 
exploitées. » Id coexistent des Turcs, 
des Hongrois, des Yougoslaves, des Ita- 
liens, des Français qui s'imbibent de la 
culture des autres, des alliances et des 
ruptures. Si bien que des Berlinois de 


V-.-M 







ÜwL&S 


illustration de Varenne, extraite de son albwn Berüa Stresse 
(FEcho des savanes/ ASbia Michel). 


vieille souche se sentent ostracisés. 
xJ'ei eu une vie trop heureuse, nous 
disait l’un d'eux. S vous ne venez pas de 
l'Est si vous n’ëtes pas juif rescapé des 
camps, si vous n'avez pas été déchu de 
votre nationalité, vous n'intéressez per- 
sonne. aujourd'hui. » Il est vrai que les 
écrivains de l'Est sont ceux qui mobili- 
sent tout l' intérêt des éditeurs de 
r Ouest. La ville se regarde dans un 
miroir. Le public est-ellernend se bous- 
cule aux manifestations, aux cours de 
langue et à la bibliothèque du Centra 
culturel français — le seul centre culturel 
occidental, — qui accueillait la semaine 
dernière Patrice Chéreau pour parier à 
l'Est d’un spectacle présenté au même 
moment là-bas sur le Ku'damm à la 
Schaubuhne. Un spectacle qu'ils ne ver- 
ront pas. 


B 


ERL1N est une Ve. Une «Ve flot- 
tante» — selon le titre du fflm de 
Helma Sanders Brahms, — sur 
laquelle veillent les soldats: qui, depuis 
quarante ans, se relaient là, dans le lieu 
le plus exotique de l'Europe, au mffieu 


bv 


des marais- Espace si instable 
que ses habitants préfèrent ne 
pas savoir comment il tient en 
équilibre, ni si cela va durer. D 
fallait vivre lâ comme si l'his- 
toire n'avait jamais existé. His- 
toire qu e rattrape un autre Ber- 
linois de cœur, jean-Michel 
Palmier, qui vient de soutenir 
sa thèse de doctorat (3). 

Lieu de rencontre, Berlin 
reçoit beaucoup. Ainsi le pro- 
gramme littéraire du jubilé 
s'achevait sur un chapitre amé- 
ricain, avec la présence d'une 
dizaine de prosateurs et de 
poètes de l'avant-garde invités 
à une semaine de lectures et de 
débats : Robert Coover, Wil- 
liam Gaddïs, Donald Bar- 
thelme, Grâce Paley, Rita 
Dove, Mariiyn French, Usa . 
Alther, qui étaient venus rejoin- 
dre Walter Abish, Berlinois 
temporaire depuis le prin- 
temps, et composaient une 
belle affiche qui découvrait Ber- 
lin en même temps qu'ils 
découvraient, étonnés, l'étran- 
geté de la ville. 

Lieu de rencontre, Berlin 
n'abrite pas que les émigrants 
ou les visiteurs : Heiner Muller, 
Stefan Hermfin, qui ont un visa 
permanent, participent à la vie 
culturelle ; des chercheurs y 
viennent travailler dans les 
archives avec des visas à durée 
limitée ; d'autres comme Jurak 
Becker — dont Flammarion doit publier 
Bronsteins Kinder - ou comme Thomas 
Bratsch — qui met actuellement en 
scène un Shakespeare à Berlin-Ouest — 
ont conservé leur passeport de RDA. 
D’autres enfin ont dû renoncer à leur 
nationalité, comme Sascha Anderson, né 
à Weimar en 1953, qui vient de dëvenr 
éditeur et qui fut une figure marquante 
de Berlin-Est jusqu'à son départ en 
1986 : Jurgen Fuchs — né en 1950, — 
qui avait été emprisonné après le départ 
forcé de Wolf Kermarm en 1976, dont 
on a traduit Souvenirs d’interrogatoires 
(Gallimard, 1978) et Procès-verbal d'un 
duel (Flammarion, 1979); Frank-Wolf 
Matthias — né en 1950 à Berfin-Est, — 
arrêté plusieurs fois entre 1973 et 
1980, qui exprime sa rage et son scepti- 
cisme, dans ses écrits; Hans Joachim 
SchâdKch — né en 1935, — qui vit en 
RFA depuis dot ans ot qui évoque un unir 
vers blessé, tant è l'Est qu'à l'Ouest. 

D'autre part, à la Ebrairie te Roi des 
Aulnes, les Editions Arsenal — fondées 


en 1977 - présenteront des chroni- 
queurs des années 20 et d'aujourd'hui, 
typiquement berlinois : Kurt Tucholsky. 
Sgfried Kracauer, Heinz Knobtach, et 
elles rendront hommage à Franz Hesse! 
(1880-1941), le père de Stéphane Hes- 
sei de la précédente Haute Autorité, qui 
■avait traduit Proust avec Walter Benja- 
min. Enfin, nous pourrons découvre un 
écrivain dont on parle beaucoup à Berfev 

Herta Muller, germaniste née en Rouma-, 
ntet qui vit depuis 7986 àBerfin et dont. 
Maren Sefi dort pufifer L'homme est un 
grand faisan sur terre... 

Le 75Ô* anniversaire est terminé. 
Beriin continua, fixera en 1988, après 
Florence, Athènes, Amsterdam, «ville 
européenne de la culture » 

(1) Voir T article dé Frédéric Eddmào 
éoas le Monde daHnoSit 1987. 

(2) Documents. Revue, des questions alle- 
mandes, & 3, 1987. 

(3) Weimar at exil - (Payot, 2 lames). 
Vient de paraître: 


ÉCRIRE ET VIVRE A BERLIN : 

— -A la fibnrirfe le Roi des Aulnes, 
169 bis, boulevard - du Montpar- 
nasse. 75006 Paris:- Hommage i 
Franz Hesse/, jeudi 19 novembre, à 
19 h 30; fis taxaient avec Hans Joa- 
chim Schâdlich, mercredi 25 novem- 
bre à 19h30; Lecture-rencontre 
avec Herta Muller, mercredi 
9 décembre è 19 h 30, - '» • 

- A la Maison des écrrva&vs/S3.*ûb de 
Vsmeui), 75007 Paris. Lecture- 
rencontre en langue française avec 
Sascha Anderson Frank-Wolf 
Mathias, Hans Joachim SchSdüch, 
mardi 24 novembre à 18 h 30. 

» Au Goethe Institut 17. avenue 
d'Iéna, 75016 Paris. Lecture- 
rencontre ah langue allemande avec 
Sascha Anderson. Jùrgen Fuchs. F- 
W. Matthias, H.-J. SchSdéch, jeudi 
26 et vendredi 27 novembre à 19 h. 

' 

MICHEL TOURNIER,. ACADÉMICIEN 
DE LA RDA. — Michel Tournier est arrivé 
mardi à Berlin-Est, où H doit être reçu 
membre correspondant de la presti- 
gieuse Académie des ans de RDA au 
cours d'une cérémonie qui aura lieu 
samedi 21 novembre. L'intronisation 
sera faîte par le professeur Wemer Mit- 
tenzweig, spécialiste de Brecht. Pierre . 
Boulez et Marcel Marceau-en sont égale- 
ment membres. 

Publié- par c Aüfbaùr Verlag, ; Michel - 
.Tournier est carte inèrhéhtTécrivairi frén- : 
ça», le plus célèbre enJIDA. Son dernier 
roman, la Goutte d'oc va paraître en 
1988. 


Les charmes de Kassandra 


Un portrait de la romancière grecque Margarita Karapanou 9 auteur de Cassandre et le loup 
et du Somnambule, qui vient de paraître en français. 


pa- Jérôme CHARYN (») 

C ’ÉTAIT en 1974, et une 
étrange petite fïUe, Kas- 
sandra, fit son apparition 
dans plusieurs petites revues. 
L’écriture était féroce et sexy, 
comme s i Kassandra ridiculisait 
nos idées préconçues sur ce que 
devait être une petite fille. Ses 
nouvelles avaient été traduites du 
grec. Je ne savais rien de l’auteur, 
Margarita Karapanou, maïs, 
cfaprès ce qu’elle écrivait, j’en 
conclus qu’elle venait d’une 
famüle « privilégiée », prise dans 
la confusion de la junte militaire 
grecque. Comme j’étais dans le 
comité de rédaction d’une petite 
revue, j’ai voulu publier n’importe 


quel autre écrit de Margarita 
Karapanou. Mais comment la 
trouver ?... Par hasard, noos 
avions le même agent littéraire et 
je pus lui arracher quelques 
bribes sur Kassandra. 

Puis parut un roman, Cassan- 
dre et le loup, et je compris que 
les nouvelles que j’avais lues 
étaient les fragments d’on kaléi- 
doscope merveilleusement pica- 
resque sur cette petite fille-là^ 
Kassandra, qui était drôle et sans* 
pitié, comme nos rêves. 

J’écrivis un article sur le livre 
dans Je New York Times. Marga- 
rita et moi, nous commençâmes à 
correspondre par l’intermédiaire 
de notre agent commun, Hy 
Cohen. C’était presque une his- 



toire d’amour. La première lettre 
que je reçus de Margarita faisait 
vingt pages. 

Les années passèrent Je me 
souviens d’une conversation télé- 
phonique avec Margarita. Hile 
était dans les régions sauvages du 
Connecticut et Ton devait se ren- 
contrer, Hy Cohen, elle et moL 
Mais elle était prise d’étoordisse- 
ments à Manhattan. Les gratte- 
ciel lui donnaient le vertige. Et au 
lieu de nous retrouver, elle dispa- 
rut du Connecticut et retourna en 
Grèce... 

Armée 1986. Mai. Margarita 
vint à Paris pour travailler à son 
nouveau roman, le Somnambule. 
Et moi, j’arrivai à Paris pour me 
remettre d’un ulcère & l’estomac 
et fêter mon anniversaire. Dès 
mon arrivée à l’Hôtel Lutétia, je 
tombai malade. Margarita vint 
me chercher. Elle portait des 
fleurs pour ma fête. Kassandra à 
quarante ans, avec les yeux d’une 
petite fille : espiègles et mélanco- 
liques. Nous décidâmes d’aller à 
pied chez elle, rue de rEperon. 
Mais nous nous sommes perdus— 
Tant bien que mal, nous avons 
survécu. Margarita m’émerveil- 
lait. Elle n’avait jamais rompu 
avec ce rêve d’enfant Elle restait 
Kassandra, et c'est lâ que résidait 
la puissance de son expression. 
L’écriture, comme Kassandra 
elle-même, n’avait rien de PaiTec- 
tation gauche des adultes; cDe 
était pleine de terreur et de jeu 
pur. 


D était normal, bien sûr, que 
son roman s’intitulât le Somnam- 
bule, perce que Margarita connaît 
l’amnésique qne nous sommes 
tous, le somnambule qui refuse les 
questions simples d’un moi 
conscient, en éveiL 

* Dieu était fatigué.» * Ainsi 
commence le roman, et 'Kassan- 
dra nous mène droit dans le laby- 
rinthe, dans le tien de rêve meur- 


(•) Après Mctrapolis pain cette 
a<<nfc aux Presses de ta Renaissance. 
Paradise if en, de Jérôme Cbaryn, doit 
paraître prochainement ckez Stock 
(sous le litre provisoire : Grenouilles) . 

En outre. Syros va publier Pütùc- 
chio's A 'ose (dans ta collection «Souris 
noire»), et Casterman prépare raie noo- 
veDe BD de Cbaryn, fflustrÉe par Fran- 
çois Bouc: 


L IEUX de prédilection des 
artistes, des poètes et 
des fous, les Iles sont un 
champ dos où s'exaspèrent les 
passions. Mondes en réduction 
qui s’observent au microscope et 
qui préfigurent la fin de l'huma- 
nité. Le romancier peut s'y pren- 
dra pour Dieu. Un cfieu vieux, 
t fatigué», qui avait rêvé des 
créatures parfaites dans une 
terre. créée avec amour et qui 
Xpert se soudain que peut-être 3 
l'avait créée dans un moment 
d'égarement et que c'était pour 
cela qu’elle portait les marques 
de l’erreur». Il décide donc 
d'envoyer un nouveau dieu sur 
terre « un dieu que les hommes 
mœmaîtraidnt et qu'ils adore- 
raient d'emblée, un dieu fait d 
leur image». 

La Grecque Margarita Karap»- 
nou nous fores à prendre un bol 
d'air de l'Olympe, avant de nous 
précipiter ctans (e petit enfer 
qu'eôe reconstruit pour nous, 

comme un puzzle, dans cette Be 
sublime où les humains sont 
venus entretenir leur oisiveté et 
leurs vices et qui les retient les 
englue, les endort victimes 
expiatoires destinées à être 
sacrifiées, sans autel, par le nou- 
veau messie. Messie blond aux 
yeux verts, à la saisissante 


trier où vit Dieu. H faut la lire 
comme on lit Rimbaud ou Blakc, 
comme on regarée la beauté pure 
dans un œil de tigre. Les bour- 
reaux sont infiniment pins tendres 
que les amis qui nous entourent. 
Et c’est cette insistance de Mar- 
garita à arracher entièrement 
l’étoffe de nos vêtements de tous 
les jours, tous ces masques ridi- 
cules, qui fait d’elle un extraordi- 
naire écrivain. 


le messie grec 

beauté, dont la tête flotte cou- 
ramment loin du corps, 
somnambute-flic dont l'uniforme 
finit par inspirer l'horreur. Fée et 
sorcière, la romand ère nous 
conduit, aveuglés et soumis, sur 
rfe, son 3e. D’où elle s'est jusé 
d» ne laisser sortir vivant per- 
sonne parmi ces étrangers, aux' 
moeurs dissolues, qui s'y aggluti- 
nant comme sur une huître 
empoisonnée, mais succulente. 

Etrange roman, pervers à 
force de volonté de pureté dans 
lequel se ' débattent Louka, la 
romancière terrorisée par la page 
blanche, qui avale son encre et 
son stylo comme on se châtre. 
Ou bien Mark, l'artiste dé génie 
qui ne peint que des jeunes gar- 
çons décapités, prêt à violer et à 
tuer, prêt à mourir dans une pas- 
sion telle qu'B ne veut plus de la 
passion et rêve d’être pétrifié 
comme les montagnes de ITJe. 
Ou bien encore Alfred, le nou- 
veau venu, arrivé on ne sût d'où, 
avec une maladie mystérieuse.. 

Avec son premier roman. Cas- 
sandre er le foup (chez Laffont), 
traduit dans un» douzaine de. 
langues, Margarita Karapa- 
nou (1) s'était fait remarquer par 
la cruauté et la force avec 
laquelle elle traitait rangooae 



Kassandra à quarante 


d'une enfance^ John Updfice 
avait vanté, alors x cette étrange 
substance déchiquetée, avec en 
plus un élément de sexualité pré- 
pubère, plein de perversité qui 
donne le frisson ». Dans le Som- 
nambule, elle retrouve le même 
lyrisme, la même cruauté, une 
■franchise faussement naïve qui 
prend le lecteur à la gorge. A lui 
cfc^ae défendre, de. ne pas suc- 
comber parmi tes amoureux de 
nte. ces sacrifiés qu'elle voué à 
lé damnation pour-avoir afafrné 
son paradiéterrestre. 

Brutale, ttop lyrique parfois 
quand elle parie de son 3e, de sa 
lumière,, de sa .chaleur insuppor- 
table. eHe sait disséquer l'inquié- 
tude, efle sait - peut-être trop 
bien - décrire l'horreur, 
l'affreuse grimace impudique 
d'un mort qui submerge de bon- 
heur. Un masochisme envoûtant. 

fLZ. 

• * LE SOMNANBULE, de 
Margarita Kampuoii, écrit ea 
fp' ec ’ version française de 

Pantenr, Gaffimard, 214 98 F. 

Mar * aritaKar »- 
pMOn est la fille de Marguerite 
JŒft. trop oubliée, et dont on 
derauL bien faire reparaître ea £& 
le beau roman Whaïf 
Trois itix (JuBtarê). - 



LE MONDE DES LIVRES 


m— Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 25 





LETTRES étrangères 


Miss Eudora Welty de Jackson, Mississippi 


(Suite de la page 17.) 

La première impression que 
Ton a d’Hudora Welty, sur le seuil 
de la villa vieillotte, lorsqu'elle 
vient accueillir un visiteur, est 
celle d’une dame marchant à 
petits pas, longue, mince, frète, an 
point qu’on imagine qu’elle ne 
sort pins guère; 

Rien n’est plus faux. « Elle êst 
solide comme Je vieux , chêne de 
son jardin », disait d’elle la 
romancière noire Alice Wal- 
ker (4). Elle est très active, conti- 
nue de rendre visite à ses amis, 
d’aller régulièrement à New-York 
— où elle descend toujours à 
l’Hôtel Algonquin, — d’écrire, de 
lire et de soutenir de jeunes écri- 
vains, comxnme Richard Ford, 
« un « pays » qui. né Ici, a ensuite 
habité dans bien d'autres Etats et 
qui vient de publier son qua- 
trième livre. Rock Springs, un 
fini beau recueil de nouvelles». 

Sa cnriosité est inépuisable et 
elle est la cliente fevorïte et 
choyée de Lemuria, une librairie 
comme ou souhaiterait en trouver 
dans chaque petite, ville de 
France. Dès qu'on, entre dans ce 
lieu encombré, ou sait immédiate- 
ment qu’on n’est; pas dans un 
« point de v en te », mak dans un 
endroit où Ton aime vraiment les 
livres. On y fait la connaissance 



la vieille piste de Natchez 


E N la Bsa rit. on comprend 
qu'Eudors Welty aime 
tellement la conversa- 
tion : un art perdu, une aventure 
dans laquelle la plupart d'entre 
nous s’égarent, balbutient, tré- 
buchent, et qu'elle mène, eOe, 
avec le sens du récit. 4a sa pro- 
gression, de son or ganisation , 
comme une de ses nouvelles. 
Quand efle a écrit' les tuât his- 
toires qui compos a nt le Chapeau 
violet eBe i avait une trentaine 
d'années aï avait déjà gagné en 
mtftri s e par rapporté son précér: 
dent recueS, traduit en français 
sous le titre PHamme pétrifié. 
Comme à son habitude, eBe a 
écrit ces nouvelles «sans inter- 
ruption, dit-elle, ce qui ne signifie 
pas sans las retravailler, mais 
sans me laisser fUstrake par une 
autre activité a. 

Toutes se passent autour de 
Natchez, dans le sud du Missis- 
sippi, région extrêmement pau- 
vre. près de ta vieille piste 
(The Oid Natchez Trace), a En 
étudnmt nùstoke du Mississippi. 
raconte Eudora Welty, j’ai appris 
que la vieSe fùsta de Natchez, 
avant d’être un chemin indien. 


avait été tracée par les buffles. 
Au dhe-huitiàme siècle, dans 
cette cont rée sauvage, d y avait 
à la fois dès missionnaires, 
venus pour christianiser, des 
Indiens et des bandits de grand 
chemin. Sa lu le journal Sun de 
ces brigands. H croyait que son 
cheval blanc était la réincarna- 
tion du Christ. H tuait beaucoup 
dé gens. U avait pourtant rendez- 
vous avec un missionnaire. 
Lor&nzo Dow, qui criait:' c Je 
» suis venu chercher des 'âmes, il 
» me faut des âmes. I » 


Amtatea 

ctAsplndd 


Ces deux hommes sont les 
héros d*lfti moment immobile. 
F une des nouvelles, admirable 
. — . comme les autres — d’ écono- 
mie, de tension, et d’art de 
« casser », juste au .bon 
moment le cours d’une histoire 
que l’on croyait déjà tout tracé. 
Dans Un moment immobile, le 
‘ récit s'infléchit avec l'arrivée 
d'un c étudiant », Audubon qui 


évidemment parle avec art des 
oiseaux et des animaux. On ne 
se lasse pas non plus de lire le 
petit texte où trois vieilles 
demoiselles racontent la légen- 
daire histoire des Mclnnis 
d'Asphodel. Asphodel.- un nom 
qui les fart rêver, elles, qu’on a 
empêchées de vivre. 

Quant au Joël de Premier 
amour, qui ouvre la livre, le petit 
cireur de bottes sourd et muet. 
qui, 7 à douze ans, découvre la 
folie de l'amour, et la 'mort H 
concentre en lui seul toute la 
délicatesse de sentiments 
qu’Eudora Welty sait exprimer 
comme persoiyie. Elle est vrai- 
ment une voix venue d’e ail- 
leurs», du Sud des tornades et 
des crues, des fortes chaleurs et 
des grands froids, qui rythment 
la vie sociale mais aussi les vio- 
lences et les passions intérieures 
qu'elle a su capturer et immor- 
tafiser. 

Jo.S. 

★ LE CHAPEAU VIOLET, 
rPEedora Welty, traduit de 
rang)&is par Sophie Mayoox, 
Fbunm&noB, 200 p_, 85 F. 


de trois jeunes gens qui défendent 
la littérature avec passion et expo- 
sent de magnifiques photos d’écri- 
vains , (tant l’un des fameux por- 
traits de W illiam Faulkner par 
Cartier-Bresson. 

Lemuria est cachée dans un de 
ces shopping cemers sinistres qui 
ont envahi Jackson comme traites 
les villes américaines — *et ont 
laissé le centre-ville désert , avec 
ses tours et ses immeubles de 
bureaux ». « Cette étrange 
agglomération de plus de trois 
cent mille habitants n’a pas 
grand-chose à voir avec le Jack- 
son de mort enfance et ses douze 
mille âmes ». constate sans amer- 
tume Eudora Welty, en montrant 
la maison où elle est née et le che- 
min qu'elle empruntait, 2 bicy- 
clette ou à patins à roulettes, pour 
se ren dre , à son bâtiment préféré, 
la bibliothèque, qui dérôrmais 
porte son nom. 


«Faulkner, 
le pins grand » 


Infatigable, elle fait, pour ses 
hôtes, le tour de sa ville, condui- 
sant sa voiture avec dextérité et 
retraçant près de quatre-vingts 
ans de rhistoirc troublée du Sud 
profond. On sait alors que ce 
corps fragile, ces mains longues et 
si fines qu’on les croirait incapa- 
ble de tenir une bêche (Eudora 
Welty est une excellente jardi- 
nière) appartiennent à une 
femme inébranlable, indompta- 
ble, qui a dirigé sa vie sans jamais 
se laisser ballotter par les hasards. 
Tout dans sa conversation le mon- 
tre, à commencer par sa manière 
de fixer son interlocuteur, avec ce 
regard d’un bleu intense et d’un 
éclat singulier, dans lequel son 
étrange visage de jeune fille vieil- 
lie a concentré toute sa beauté. 

Eudora Welty. on pourrait 
Técouter pendant des heures. Elle 
a plaisir à parler, comme à écrire. 
Elle le fait avec la même maîtrise, 
les mêmes phrases balancées, 1e 
même sens du mot juste et de la 
description. On évoque avec elle 
son enfance feutrée de petite fille 
blanche, qui ne se pose aucune 
question sur la ségrégation 
raciale, puis la conscience doulou- 
reuse qu’elle prend de la situation 
des Noirs, et les difficultés d'être 
« du Sud » dans les années 60. 

• A New-York, il n'était pas 
rare que je m'entende demander : 
« Combien de nègres a-t-on lyn- 
ché che 2 vous cette semaine ? • 
le i, je recevais, de la région de 
New-York le plus souvent, des 
coups de téléphone anonymes et 
nocturnes : on me reprochait de 
ne pas avoir parlé des Noirs dans 
mes livres et de ne pas faire une 


œuvre qui milite pour le change- 
ment La condition des Noirs, je 
l’ai abondamment décrite, mais 
j'ai toujours été résolument 
opposée à ce qu’on appelle la lit- 
térature engagée. Les positions 
que j'ai prises, dans la vie . au 
moment de la lutte pour les 
droits civiques ne regardent que 
moi , comme personne privée, 
comme tout autre citoyen, et il 
était bien évident pour qui 
m’avait lue que je ne pouvais 
qu'être favorable à la fin de la 
ségrégation. Mais le propos d'une 
œuvre de fiction n’est pas de dire 
aux autres ce qu'ils doivent faire. 
La fiction, pour moi. explore, 
désigne, révèle, témoigne, elle ne 
juge pas, elle ne moralise pas. » 

Miss Welty ne dit rien de sa vie 
intime (si ce n’est qu’elle n'a 
« pas choisi » de vivre seule», 
estimant que • ce n’est d’aucune 
utilité pour comprendre un écri- 
vain », mais parle volontiers du 
bonheur d'écnre, des sa fascina- 
tion pour le texte court, la nou- 
velle, pour • la tension, la concen- 
tration. l'évacuation de tout ce 
qui est annexe, subalterne, super- 
flu». 

Pour réparer les années perdues 
par la France à l’ignorer, on vou- 
drait pouvoir la laisser parler pen- 
dant des pages, savourer ses anec- 
dotes et son humour subtil, 
s’attarder aux récits des moments 
passés avec Faulkner •à ne sur- 
tout pas parler de littérature. 
Nous préférions aller faire du 
bateau ensemble Chacun de nous 
savait ce que l’autre pensait de 
son travail, et nous n’avions nul 
besoin d’en débattre. Pour moi. il 
est indiscutablement le plus 
grand d’entre nous, de ceux que 
je me refuse à nommer « les écri- 
vains du Sud ». car nous ne for- 
mions ni un groupe ni une école. 
La seule fois où Faulkner m’ait 
parlé de mon écriture, nous ne 
nous étions jamais rencontrés. 
C’était en 1942. Il était à Holly- 
wood. il avait lu mon second 
livre, un roman. The Robber Bri- 
degroom. il m'en disait du bien et 
me demandait de lui écrire si 
j’avais besoin d’aide. » 

Ni déçue, ni blasée, ni sotte- 
ment satisfaite. Eudora Welty a 
traversé la vie en l’aimant, malgré 
tout, et tout compte fait Elle en 
dresse un constat à la fois tran- 
quille et passionné, car, « comme 
disait ma mère, les émotions et 
les sentiments ne vieillissent 
pas». La rencontrer, l’écouter, 
prendre avec elle, à l 'heure du 
thé, un verre du meilleur bourbon, 
c’est s’offrir un moment de vrai 
délice. 

Mais pour se réconcilier, passa- 
gèrement au moins, avec l'exis- 


tence. on n’est pas obligé de faire 
le voyage de Jackson. Il faut seu- 
lement aller dans une librairie et 
rentrer chez soi - avec l'Homme 
pétrifié, le Chapeau violet ou, 
lorsqu'on lit l'anglais, avec une 
dizaine de volumes, — et s’immer- 
ger dans cet univers singulier, 
pour découvrir et comprendre ces 
destins immobiles, ces parcours 
minuscules, ces échecs et ces 
morts anonymes, ces étranges 
bonheurs aussi-, la vie tout sim- 
plement écrite, dessinée, évoquée. 
D’une manière inoubliable. 

JOSYANE SA VIGNEAU. 


(4) Vingt-six entretiens avec Eudora 
Welty (dont celui d'Alice Walker) ont 
été réunis dans Conversations w ith 
Eudora Wèlly, Unhvrsiiy Press of Mis- 
sissippi. 1984. 


• A Curtein of Green, nou- 
velles. avec une préface de 
Katherine Ann Porter (Dou- 
bleday, 1941); en français, 
l'Homme pétrifié (Flamma- 
rion. 1986). 

• The Robber Bridegroom. 
roman (Doubleday, 1942). 

• The Wide Net, nouvelles 
(Harcourt Brace Jovanovich 
- HBJ. - 1943): en français, 
fe Chapeau violet {Flamma- 
rion. 1987). 

• Delta Wedtting. roman 
(HBJ, 1946); en français. 
Mariage au delta (Gallimard, 
1957). 

• The Golden Apptes. nou- 
velles (HBJ. 1943). 

• The Ponder Heart, roman 
(HBJ, 1954). 

• The Bride of the Innisfallen , 
nouvelles (HBJ. 1955). 

• The Shoe Bird. livre pour 
enfants (HBJ. 1964). 

• Losing Bardes, roman (Ran- 
dom House, 1970). 

• One Time. One Place. Mis- 
sissippi in the Dépréssion. 
album de photographies 
faites par Eudora Welty 
(Random House. 1971). 

• The Optimisas Daughter. 
roman (Random House 
1972). prix Pulitzer 1973; 
en français, la Fille de T opti- 
miste (Calmann-Lévy, 
1974). 

• The Eye of the Story, un 
choix tf essais et de critiques 
(Random House, 1978). 

• The Collected Stories of 
Eudora Welty. un volume 
rassemblant la quasi-totalité 
de ses nouvelles (HBJ. 
1980). 

• One Writer’s Beginn'tngs . 
court essai autobiographique 
(Harvard University Press. 
1984, et, en poche. Warner 
Boofcs, 1985). 




Conte, fabliau, satire truculente, roman picaresque- Un “jardin extra- 
ordinaire". Michel GrisoSa/ L’Express 

L'esprit d'enfance aux prises avec la cruauté et ses trésors d'imagi- 
nation. Bertrand Poirot-Delpech, de l'Académie française/ Le Monde 

Étrange, magique, envoûtant Françoise Ducout/EHe 

Un univers fantasmagorique à la Jérôme Bosch. 

Yves Violfier/La Vie 

Un hommage à la langue française, une explosion de liberté dans 
1e Champ dOS du roman à histoire. JÆchèle Gazier/Tétérama 

Un morceau d'anthologie. Une langue fabuleuse 

Lisette Morin /Le Devoir 

L’on aura rarement fermé livre avec tant de regrets. On le 
relit on se le rappelle- 

Ame-Syïvie Homasse!/ Le Magazine littéraire 


V* ' :.4 
. - ‘ 


fi- *.t*. '■:* 

•x'-' 


Editions du Seuil sic 







26 La Mande • Vendredi 20 novembre 1987 


La lutte contre le SIDA 



Un vaccin serait expérimenté 
sur 1 000 soldats zaïrois 


L’OMS propose 


Les équivoques de l’euthanasie 


Selon ia chaîne londonienne 
Thamca Télévision, une équipe do 
chercheurs franco-zaïrois dingce par 
le professeur Daniel Zagury (uni- 
versité Pierre, et, Marie-Cnrie, 
Paris) s’apprêterait à vacciner 
co ntr e le SIDA un millier de soldats 
zaïrois appartenant à la 31* brigade, 
basée a Kinshasa. 

Cette expérimentation, dont les 
détails restent encore secrets, et 
pour lamidlo les chercheurs atten- 
dent F ultime feu vert du président 
Mobutu, se ferait sons l’égide de 


l'Organisation mondiale de la santé. 
Ole c o n siste rait, selon la télévision 
anglaise, à injecter le vaccin que le 

professeur zagury s’était auto- 


injecté il y a quelques mois 
(le Monde du 19 mars) à cinq cents 


(le Monde du 19 mars) à cinq cents 
recrues sér on é gativ es de cette bri- 
gade (la plus touchée de Tannée 
zaïroise puisque 12 % de ses soldais 
seraient séropositifs) et i injecter un 
placebo & cinq cents autres. Les 
deux gr o u pe s seraient ensuite sur- 
veillés sérotogiquement pendant an 
moins un aiL 


Le traitement des infirmes moteurs cérébraux 


Le ministère de la santé 
ne reconnaîtra pas la méthode Doman 


Le ministère chargé de la santé et 
de la famill e a indiqué, le mercredi 
18 novembre, qu’il ne reconnaîtrait 
pas 2a méthode de traitement des 
enfants handicapés dite méthode 
Doman, et que celle-ci • ne ferait 
l’objet d’aucun financement ». 


Selon cette méthode, appelée ésa- 
ment Doman-Ddacato, du nom des 


lement Doman-Ddacato, du nom des 
deux spécialistes qui dans les 
années oO l’ont mise au point, tes 
enfants gravement handicapés doi- 
vent être pris en charge sans inter- 
ruption par leurs parents et leurs pro- 
ches afin de permettre une 
stimulation motrice et sensorielle 
continuelle. Selon ses promoteurs, 
elle s'adresse •au système nerveux 
lésé plutôt qu’aux symptômes péri- 


programme de rééducation nécessite 
de la part de la famill e et de l’entou- 
rage une grande mobilisation : près 
de dix heures par jour, sept jours sur 
sept 

Assez répandue en Grande- 
Bretagne, aux Etats-Unis et an 
Japon, cette méthode, indique 1e 
ministère de la santé, « avait tou- 




K 

m 



K 

m 


12X3 

3EB3 


phiriques qui en résultent». En 
conséquence, il s’agit d'imposer à 


l’enfant une activité physique corres- 
pondant normalement aux zones 
cérébrales atlantes et de. provoquer 
une stimulation sensori e lle, •afin 
tT accroître la prise de conscience du 
corps et de sa position dans 
Pespace». 

Cette «thérapeutique» est censée 
s'adresser aux enfants infirmes 
moteurs cérébraux victimes notam- 
ment d'accidents mécaniques lors de 
l’accouchement, mais aussi à 
d’autres, porteurs en particulier 
d’anomalies chromosomiques. Le 


capée ». En novembre 1982, l’Acadé- 
mie américaine de pédiatrie avait 
publié un rapport indiquant qu’efle 
• n'apportait aucun bénéfice spé- 
cial » et qu’elle •comportait mime 
des risques pour l’enfant et sa 
famille ». 

En France, en mai 1984, 1e secré- 
tariat d’Etat à la santé avait décidé, 
« à la demande pressante de familles 
d’enfants handicapés ». de confier à 
1TNSERM une évaluation scientifi- 
que de cette méthode. Selon la direc- 
tion générale de la santé, le rapport 
de FINSERM • corrobore les avis 
précédents». Le 12 novembre der- 
nier, les •associations concernées» 
ont été informées de la décision du 
ministère de la sauté par le directeur 
général de la santé et te directeur de 
faction sociale. 

F. N. 


diverses recommandations vont être 
soumises anx cent-soixante-six Etats 
membres de TOMS. 


A «fisc jours d'intervalle, in 

France a eu droit à deux débats sur 

reuthsraai : te premier, provoqué 
par une a ss o c ia tion qui propos a it 
de permettre d* interrompre la vie 
de nouveautés pavement hantfl- 
capés; le second, suscité per un 
sondage S OFRES -France-Sofr 
sehm lequel 85 % des Français 
voudraient que Ton recon naiss e à 
un mriade incurable, atteint d'une • 
so u ff r a nce « àmnmqntn Uo».- le 
droit d'être rikté è mourir à sa 
'de ma nd e ». Et, dans les deuxcas, 
on t a ssi sté è une levée de bou- 
dters de l'Eisa cathoSque, de 
l'ordre des médecins et de certains 
hommes politiques. 

c C’est une action préméditée 
sur ropi ni on pubSque ». affirme 
Mgr Jean Vünet, évêque de Ule, 
tandis que. dans le Figaro, te pro- 
fesseur Georges Matité dénonça 
s le lobby de la mort». Principale 
personne visée : M. Henri Cailla- 
vet, ancien sénateur. Celui-ci est 
au cosur des deux affaires, 
puisqu'il présidait, è titre honorifi- 
que, r ass ociation en cause ü y a 
deux se ma ines — avant de démis- 
sionner de ce poste — st pr é s i de 
tournure T Association pour le droit 
de mourir dans la cfignfté (ADMD), 
qui a commandé la sondags 
SOfRES. 

M. Cafflavet, auteur d'une pro- 
position de loi pour dépénaltoer 
. l'euthanasie, balaye leeergumànts 
qu lui sont opposés. Il estime que 
ce sondags met fin à e un tabou »’ 
et e œ n tir ma là bien-fondé de le 
lutte » qu'l a entreprise. 

Mort d'un tabou ? Oui, en un 
sens. Pendant ess dernières 


décennie* la mort était maqoBéSr 
niée an quelque sorte. Les mou- 
rants devaient être, soustraits Ja 
vue des bien-portants, cachés au 
fond des- hôpitaux ou des hos- 
pices. Au scandale de te mort 
s'ajoutait cehéda saf négation Ce. 
n'est plus vraL 

Avec le progrès de la médeone, 
a a bien feiiu s'interroger sur. 
rachamemant thérapeutique, que 
tous te monda condamne désor- 
mais Et compte tenu du nombre 
croinant de grands vMSardsttent 

la fin de vie est une souffrance, 3 a 

faBu s'interroger aussi sur rwtha- 
ratüfe. Aujourd'hui, selon te son- 
dage SOFRES, 76 % des Français 
se r m en t favorables è une modifi- 
cation du Code pénal pour que les 
pe rs on nes qui s aide è mourir». 
certains malades ne soient plus 
poursuivies. Difficile de t'ignorer» 

. Mas 9 reste è savoir ce que 
valent les sondages dans ce 
domaine. Ce sont des bien- 
partants qu’on interroge, pas les 
malades. Nul ca sait e xactement 
com me nt 3 réagirait devant la 
mort. D'autre part, que 85 % des 
peraorvies interrogées soient favo- 
rables è « aider à mourir un 
malade» ne veut pas cfire forcé- 
ment qu'afles a cc e pte n t r eutha- 
nasie. * Aider è mourir», pour 
beaucoup de gens, c'est empêcher 
une souf france jugée intolérable. 

Faut-fl autoriser légalement les 
médecins i donner b mort ? Ce 
seraft contraire è tour mission, rap- 
pelle le docteur Louis René, prési- 
dent du Conseil de l'ordre. De Imx 
côté, te plupart des responsables 


po&tiques n'ont aucune envie do 
légiférer en te matière, et on tes 

comprend. 

Les frontières de r euth anasie 

ne sont pas daims. Où s'arrête 

rachamemant thérapeutique et où 
commence reuthanaste passive 

qui consiste* ne phit soigner ? Où 

.s'arrête reuthanaste passive et où 

commence reuthanaste active qu 
consiste à administrer la mort 7 ._ 
.Jjtar.too ne partent guère de ta 

mort.' En parle-t-on trop 
aujourd'hui ? Cê genre de débet a 
au moins r avantage de mettre 
r accent sur les unités de e soins 
paSat/fs» qui p rennent en charge 
_ médicalement, psychologique- 
ment et humainement — des per- 
sonnes- en fin de vie, sans 

s'appuyer sur un règlement et tout 

en sachant que r allégement de la 
souffrance par de nouveaux méifi- 
caments très efficaces, peut 
conduire, dans de nombreux c», è 
hâter ta mort. 

. Jusqu'à une époque réce nte. 
’ fes'oonsommataure si exigeants 
que nous sommes — en matière de 
' t ra ns p orts; de vacances, d'école 
ou de omettions de travaO- rem- 
blaient se dérintèresur des condi- 
tions.. scandaleuses dans les- 
quelles mouaient, è r hôpital, une 
' bonne partie de tours concitoyens. 
Le débat sur reuthanaste et les ini- 
ttatives priées ën matière de sons 
palliatifs, auront au moins permis 
de souligner une reventfication éîtf- 
meritaire : celte de mourir cfigne- 


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Culture 


Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 27 


théâtre 

«Dom Juan », de Molière, par la Comédie de Genève à Créteil 


Ni ciel ni enfer 


Une comédie baroque, 
éblouissante. 

Benno Besson tord le cou ■ 
à notre mythe tragique. 

Mais, quand le ciel 
ni donc renier 
n'existent plus, 

Dom Juan peut disparaître 
le sourire aux lèvres. 

Dans i ' indifférence. 

Perruque blonde et bien- frisée, 
plumes au ehaneàn, habit bien doré 
et rubans couleur feu : ainsi va 
Dom Juan dans la description qu'en 
fait Sganarelie dès le début de la 
pièce de Molière. Ainsi va Philippe 
Avron, le Dom Juan, de Benno Bes- 
son, hier Sganarelie dan» la mi** en 
scène de Roger Plaacbon, aux côtés 
d'un Gérard Desarthe, grand bla- 
sphémateur écorché vif. 

Chez Besson, la salle s'esclaffe 
quand apparaît Philippe Avron, 
noyé sous des déluges de dentelle 
fine, le visage fardé de blanc, préoc- 
cupé par son apparence comme une 
vieille mondaine sur le retour. Ego- 
centrique, blasé plus que cynique. 
Un léger rictus cabotin retrousse 
parfois ses lèvres. Son sang ne se 
réchauffe qu'à la, vue. des jupons. 
Son. habit, .rien que son habit, fait 
des ravages dan* le ecmr de Char- 
lotte : comment pourrait-elle se lais- 
ser séduire par ce Dom Juan trébu- 
chant maladro i tem ent an pi ed du 
monticule où elle est perchée ? 

Par deux fois, seulement, an sent 
l'émotion sous In façade de 
Dom Jnan : quand fl s'attendrit sur 
les amours de Charlotte et Pierrot, 
pour, fl est vrai, en réclamer sa part. 
Quand surtout, au dernier acte, fl 
entame son long plaidoyer sur 
l’hypocrisie. Four, mais contre, bien 
sûr, et l'on aent là que Molière a mis 
toute sa haine, tout son mépris pour 
ce «vice à la mode» qui, pour lui 
comme pour Dom Juan, pourrait 
présenter tant d'avantages., dont 
celui d’éviter les interdictions suc- 


cessives de Tartuffe et de Dom Juan 
et les soucis matériels d’un chef de 
troupe. 

Dom Juan, dans la mise ai scène 
de Benno Besson, est le fidèle reflet 
de l’image que lui tend Sganarelie 
(le vàlet, d’ailleurs, a toujours un 
miroir dans sa poche) « Vous ne 
croyez rien du tout. - Non . seule- 
ment fl ne croit pas, mais .il est usé, 
fatigué. Sitôt chez lui, 3 quitte fan- 
freluches et perruque pour un strict 
habit noir, quasi monacaL Au déliât 
de r&ctc IV, après l'entracte, sourd 
akns de Philippe Avron une tris- 
tesse, à peine entamée par le plaisir 
de se jouer du créancier M. Diman- 
ches-jeu dans lequel Dom Juan sait 
à Favance qu’fl excelle. Cette gra- 
vité, Besson la casse : il pousse ou 
paroxysme rentrée, simplicité par 
essence théâtrale, de la statue du 
Commandeur, casse-tête de tous la 
décorateurs, ici merveille; 3 frappe 
tes trois coups, comme avant le lever 
de rideau. Pour finir, Dom Jnan dis- 
paraît dans une trappe mm artifice 
autre que celui de la simple machi- 
nerie. Pas impre ssi o n né pour deux 
sous, il fait un ctin d’œil an public. 
Comme s’il n’était pas méconte nt de 
disparaître de ce monde perdu 
d’hypocrisie, de principes, monde 
dont 3 n’a phis lien à apprendre. 
Quand Dam Juan est mort, le théâ- 
tre peut redevenir magique, faire 
flamber une soie orange dans un 
faisceau de lumière. 

Entre deux toiles 
peintes 

Pour le reste, Besson taille à gros 
traits : la frères (TElvire sont nobtes 
et décadents à souhait (Claude 
VmUcmin, Gifla Privât). Ehrire 
(Jnliana Samarine) est une ama- 
zone décidée plus qu’une femme 
blessée, pois, au dernier acte, une 
folle égarée plus que transfigurée 
par la grâce. Le pauvre à la douceur 
onctueuse d'un baba cool ill umin é 
par qndqae philosophie orientale. 


La comédiens sont dans l'ensemble 
excellents. Philippe Avron, ïni, est 
formidable, sans cesse en juste équi- 
libre au bord’ de la comédie, serrant 
au {dos prie le parti pris de la mise' 
en scène. Plus profondément, on 
s’a tta c he an Sganarelie de Cado 
Brandt, avec ses mains mobiles,' 
brassant Fuir, 1e ciel, pour dire sou 
désarroi d’homme perdu entre sa fri 
du charbonnier, son amour pour soi 
maître et sa recherche d’une morale 
minimale. 

Même si on ne partage pas cette 
« relecture » de Dom Juan , on 
applaudit, tout à la fois irrité et 
amusé, la mise en scène de Besson 
comme on le fait <Ttm brûlant ora- 
teur qu'on soupçonne de mauvaise 
foi, mais qui a si rien su capter 
l’attention. Besson, qui pour la 
sixième fais depuis le début de sa 
carrière remet le Dom Juan de 
Mdièro sur l’ouvrage, a de {dus un 
allié de poids : son décorateur et cos- 
tumier Ezio TofFofuti, avec toute sa 
science delà machinerie, de la fSte 
théâtrale. La scène respire, tes tofles 
peintes s’évanouissent, tes arbres se 
transforment en colonnades, la terre 
en ciel, la rideaux en forêts. Le 
public, dans ht salle, est hû-méme 
pris entre deux tofles peintes figu- 
rant un théâtre à J 'italienne en passe 
d’être submergé per une bine de 
fonds; mais tes spectateurs de ce 
thfifltrolà ne la voient pas venir. 

ODILE QUiROT. 

* Jusqu’au 13 décembre. Maison des 
ara de CréteiL TA. : 42-07-91-55 (relâ- 
che lundi et jeudi) - 


• RECT IHCATIF. En rendant 
compta de la nouvelle pièce de 
Danièle Sallenave, Conversations 
conjugales, à Théâtre ouvert 
Va Monda du 11 novembre), nous 
■KSqrior» que les couvres de cet 
auteur étaient publiées aux éditions 
Hachette. Nous avons reçu de 
M. Paul Otchakovsfcy-Laurons. des 
eefitions POL, une lettre indiquant 
qu'l était Fériteta 1 de ce roman. 


«f Si de là-bas, si loin » à Bobigny 

Un trop-plein de solitude 


Trois pièces courtes 
mises en scène par 
Mathias Langhoff . . 

Trois étapes sur le 
chemin de l'abandon. 

Si de là-bas. si loin, te titre du 
spectacle mis en scène par Mathias 
Langhoff & la maison de la culture 
de Bobigny, peut sembler témoigner 
d'une volonté poétique insistante; fl 
faut dire qu’il s’agit d'un vers de 
HOhteriin^ poète mystérieux, mal 
connu en France. Le texte complet 
est : « Si de là-bas, si loin.' puisque 


nous sommes désunis »_ La désu- 
nion est 1e thème autour duquel 
Mathias Langhoff a composé ce 
spectacle, qui comprend un frag- 
ment de Garcia Lorca, puis 
d’Eugène (TNeill, et la Dernière 
Bande de Beckett, où un vieux bon- 
homme amer et frileux murmure : 
• Nous aurions pu être heureux 
ensemble. * 

D’abord, derrière un rideau de 
tulle parvient par des baffles b voix 
«Fou homme, Serge Merlin, qui lit le 
poème de HfilderUn, cherchant b 
l umiè re d’une grosse lampe suspen- 
due, et qui se déplace sur un fiL Suit 


te petit fragment de Garda Lorca 
dont on se demande ce qu’fl vient 
faire là, sinon qu’une femme à sa 
fenêtre dit « Adios ». La choses 
s’arrangent avec le Hughie 
d’O’NeüL Décor : te hall d’un hôtel 
mina ble qui reçoit par les volets dis- 
joints tes flashs rouges d’une ensei- 
gne clignotante. Un client arrive, 
client die toujours (Serge Merlin 
encore), muni de valises fatiguées. 
Aller se coucher, il ne peut pas. D a 
besoin de parler, fl s’adresse an gar- 
dien de nuit (Denis Lavant), nn 
nouveau, lessivé de fatigue, et qui 
souhaite seulement une chose : que 
Tantre monte enfin tes escaliers. 


Uufc&dBbafafc, 

raefirat 

Jetaqfows 
etragardn 
de irait. 
SogeMerBn 
et Denis Lavant 



» Molière, une vie », d’Alfred Simon 

L'auteur et ses doubles 


Le Molière d'Alfred Simon 
esta la fois 
un héros de solitude 
et un homme de la société 
de son temps. 

Son aventure artistique 
emprunte 

aussi bien aux épisodes 
de sa vie intime 
qu’aux querelles 
et aux grands débats 
du siècle. 

An Paris des ruelles encore 
médiévales de Fenfance et de l'ado- 
lescence succèdent, dans te gros 
livre d’Alfred Simon, Molière, une 
vie, qui se-déroulc à b façon d'une 
fresque, b province des comédiens 
errants puis, à nouveau, b capitale 
en transformation sous le règne dé* 
Loris XIV et le Versailles en chan- 
tier du Rot-SoteiL 

On voit l'enfant Jean-Baptiste sur 
tes épaula du grand-père Cressé 
s’émerv nflbnt aux parades des far- 
ceurs et charlatans du Font-Neuf 
auxquels se substituaient, b unit 
venue, les coquins de tout acabit ; 
l'écolier du collège de Clermont rit 
tes jésuites enseignaient tes ffls de 
roturiers et de nobles séparés tes uns 
des autres par une balustrade dorée ; 
le jeune amoureux de Madel e ine 
Béjart, le chef de FTHustre Théâtre 
qm fat mis an cachot pour deux fac- 
tures impayées ; te jeune comédien 
quittant Paris pour ce que Simon 
décrit comme un voyage initiatique 
dans tes provinces. 


Quand 3 regagne h capitale, ai 
vainqueur, Jean-Baptiste Foqudîn 
est fucznemeat Mofière. comédien- 
acteur qui, dans une société du 
paraître, va joua son jeu de théâtre. 

Mais peut-oo 1e piéger lui-même, 
ce MoEère Jonglant avec sa dou- 
bles, vivant te théâtre jusqu’à mourir 
sur scène? Est-il te bourgeois du 
juste milieu, un disciple modéré de 
Gassendi luttant contre tes dévots 
f^»tiqiiHi [ nn partisan de F émanci- 
pation des femmes ou un champion 
de b femme an foyer, nn homme du 
c ompromi s mondain ou un habitué 
du porter sans fard ? Est-il Alceste 
ou Philintc, Dom Juan ou Sgana- 
rdle, le bonhomme Chrysale, Arnol- 
phe — Arnolphe, oui, peut-être, pour 
sa souffrance de mari jaloux 
d’Annande Béjart — ou te défenseur 
d'Agnès rev en di q uan t b liberté de 
son cœur et sou droit à l’éducation ? 

Aucun de sa per s o nna ges n'est 
clairement son porte-parole mais 
dans r ' w ”i || l gang d ft ri ff i fl y a un 
peu de Molière, de sa contrario- 
fions, de sapassk», de sa révolte, do 
sa choix. En tout cas Alfred Simon 
montre que chaque œuvre est reliée 
à l'actualité, que b « bouffon trop 
sérieux», Ffllustre Sganarelie des 
farces, sy jette masque et âme. 

Comme Alfred Simon a Féradi- 
tion chaleureuse, qu’fl connaît son 
Molière mot par mot et son Paris 
ruelle par ruelle, qu'il a le style 
ample et lyrique d’un visonnaire, ce 
livre « à cheval sur la vie et sur le 
théâtre » se lit comme nn roman. 

JEAN-JACQIÆS LERRANT. 

* Modère, une vie. Ed. La Msmifao- 
tnre. 


Festival de la Francophonie 
Fort-de-France-Martinique 

- Prix de la meilleure réalisation 

- Prix de la meilleure musique 

La vieille cpiimboise use et le majordome 
de Julius AMEDE LAOU 

Studio 43, 

43, rue du Faubourg-Montmartre métro Le Peletier 


L’Ecole et le Centre d*axt theâticû {ECAT) 

flf fwim des plcccesavcmt son ouverture. 

Aurès soi entretien, une semtrino gratuite est 

5fettfl.£nsaigû. local salle, stage sont égal proposés. 
Pour tous renseignement. - TéL : 42-47-04-66 


NOTES 


Ceccobelli : 
peintures 
en relief 

Il fut an temps où, sur b fri des 
libelles d’Achille Banito-Otiva, on a 
cm à b réalité d’un mouvement ita- 
lien i wm nrf Transavangarde. Pas- 
sées b surprise et b vogue, te mou- 
vement s’est désagrégé, et 3 n’en 
reste désarmais que quelques indi- 
vidus, les > plus solides et tes plus 
inventifs. Ceccobelli est, sans doute, 
dcoe nombre. 

Sa débuts étaient ceux d’un vir- 
tuose des effets de matière 
employant cendre, cire, cire et sable, 
et l’on voyait mal quelle nécessité 
soutenait son travail. Le virtuose n’a 
pas disparu, B1 ^* Tie s’il exhibe mn ' |K 
son habileté- H continue à coller dra 
planchettes, à récupérer des frag- 
ments de meuble, ou da petites eufl- 
1ères, et à.la inc or porer i son œu- 
vre en bon élève da assemblages 
cubistes de Picasso. 

Mais 1e propos est moins gratuit, 
et Ton perçait à certains titres et à 
quelques citations que Ceccobelli 
n’est pas dupe. H sait qu’il appar- 
tient à une histoire et qu'il doit à b 
fois en tirer parti et se méfier da 
répétitions trop académiques. Pour 
Fbeure, une sorte d’humour poéti- 
que lui tient Ken d'inspiration, et sa 
œuv res ont de b séduction, à défaut 

fjp t iw vurtfttahlf 

Ph-D. 

* Galerie Yvon Lambert, 5, ru du 
Grenier-Sain t-Lazaro, jusqu’au 
21 novembre 

Gasiorowski : 
morceaux choisis 

Gatiorovreki est mort fl y a un peu 
plus d'un an et l’exposition 
d'aujourd'hui ressemble fort à un 
hommage à titre posthume. Elle réu- 
nit, sans grand souri de chronologie, 
des peintures de b fin da aimées 70 
et d’antres, plus récentes, oà se 
devine b dernière évolution de 
l'artiste, qui a fini avec b suite Fer- 
tilité et Je retour à rcatpressjonniBme 
abstrait. Auparavant, avec autant 
d’ironie que de méthode, Garâo- 
rowsld avait parodié sa chère pein- 
ture. Dans ***** intention, fl in v e n t a 
une pseudo-académie, dont il écrivit 
tes statut» et dessina tes médailles et 
rubans, et fl pasticha Cézanne et 


Corot avec une- effarante adresse. Il 
était également Fauteur de b série 
da Croûtes, où se retrouvaient tes 
trivialités la plus abomina Ma de b 
peinture touristique, l’Arc de Triom- 
phe à contre-jour, le coucher de 
soleil sur la mer et te village proven- 
çal à midi à b Brayer. 

Ces exercices de purification ne 
sont pas sans quelque ambiguité. Le 
peintre ne veut pas être pris au 
sérieux, mais il prend tant de plaisir 
à copier qu’on te soupçonne d’aimer 
surtout peindre, peindre quoi que oe 
soit, et de trouver dans b critique 
da procédés conventionnels le pré- 
texte rêvé pour de nouvelles œuvres. 
Gasiorowski a beau écrire, sous 
l'image bien « propre » et bien figu- 
rative d’un mé tr onome : » dernière 
peinture », 3 répète cette dernière 
peinture si souvent que Fon ne croît 
plus à b mort de cet art. Lui-même 
n’y croyait pas, bien trop intelligent 
pour se laissa- prendre à ce genre de 
rhétorique commode. Chacune de 
sa faites est une leçon de lucidité. 

PHILIPPE DAGEN. 

* Galerie Adrien Maeght, 42-46, rue 
du Bac, jusqu’au 21 novembre. 

Tout Tati 
à Orléans 

La 9* Journées cinématographi- 
ques d'Orléans ont couronné Train 
pour Hollywood, dn réalisateur 
polonais Radosbw PiwowarskL Agé 
de trente-neuf ans, il a travaillé dans 
b compagnie cinématographique X 
dirigée par A. Wajda, et a déjà der- 
rière loi une longue pratique du 
cinéma polonais et de ses 
contraintes. Train pour Hollywood 
conte sur 1e mode humoristique tes 
désarrois d’une apprentie, Maiflyn 
(Katarzyna Figura), f ascinée lors 
de son enfance par b projection de 
Certains l’aiment chaud, de Bflly 
Wflder. Train pour Hollywood 
vient d'être diffusé en Pologne. Un 
prix "«rimé par tes médias locaux a 
été attribué à ta Comédie du tra- 
vail, de Luc Mouflet. 

Le Festival a présenté une diffu- 
sion intégrale (longs et courts 
métrages) de l'œuvre de Jacques 
Tati, que cinq « cmê-romans » 
de Louis FecDladc. dont tes célébra 
Fantômes (tourné en 1913-1914) et 
Judex (1916), des feuilletons- 
marathons de pois de six heures cha- 
cun, avec un accompagnement 
musical d’Alain MogeL 


Un nouveau directeur 
pour les Rencontres 
photographiques 
d’Arles 


M. Cbode ' Hudelot succède à 
François Hebel comme directeur 
da Rencontres internationales de b 
photographie d’Arles. Agé de 
quarante-cinq ans, M. Hudelot est 
actuellement directeur de b Maison 
de b culture de La Rochelle et du 
Centre-Ouest Depuis 1984, il y a 
monté da expositions de peinture 
(Pmocmin, Atechjnslry ou Sariris) 
et a mené une politique de création 
fondée sur da commandes passées A 
de jeûna photographes comme 
Thierry Girard et Jean-Marc Tin- 


— — MUSÉE RODiN — 

77. rue «Ira Varanm IV*) — M* 

Ornement de la Durée 

laadora Duncan, Ruth St-Denis, Adorée VRlany, Loto Futter 
Pho to graphias : Collection AuguSte-Rcxfin 
■ Tout In Jm smd mena. 10 h- 17 h, BU 30 SEPTHHE «1 30 MOVEMBBE , 



RENZO PIANO 

Projets et Architectures 
EXPOSITION 


Chapelle de la Sorbonne 
Place de la Sorbonne 
paris 5 e 

6 novembre -17 décembre 1987 
12U30-l9h30 
sauf lundi 


avec te concours de 


aille se coucher, arrête un soliloque 
que d'ailleuis 3 n'écoute pas, qu’il 
entend à peine. 

La spectateurs non plus. On com- 
prend vaguement qu’il s'agit de 
cadeau de rupture, d’une affaire de 
jeu avec le prédécesseur du gardien 
de nuit Lequel gardien de nuit, de 
temps en temps, émerge de sa tor- 
peur somnanbulique pour rire faux 
d'une plaisanterie qu’fl croit avoir 
devinée parce qu’il croit avoir 
entendu rire 1e cGenL.. De temps en 
temps, il part dans une dérive gémis- 
sante. La deux voix se superposent 
ai une sorte de lamento polyphoni- 
que, entre désarroi et dérision. Ce 
n'est pas de rincommumcabüité, 
mais plutôt da plongées dans le 
passé, par refus viscéral d’un présent 
trop sinistre. Deux rivières de mots 
qui débordent part trop-plein de soli- 
tude. 

La Dernière Bande suit le même 
principe, c’est-à-dire que 1e vieux 
bonhomme (Sage Merlin, décidé- 
ment), qui tient en quelque sorte un 
journal enregistré sur bande, après 
avoir bricolé les ffls (Ton magnéto 
cacochyme, écoute sa voix d’avant, 
du temps où fl aimait, où fl y avait 
en lui un peu d’espoir de bonheur. 
Le magnéto tourne irrégulièrement, 
b voix grince et pleure, et lui, le soli- 
taire d’aujourd’hui, raille le « naïf » 
d'hier. Il réagit, s’insulte, fait tour- 
ner b bande à l’accéléré pour ne 
pins s’entendre, l’arrête, sort en 
chantant trop fort, revient, 
s’engonce un peu plus dans son man- 
teau. Sa traits se creusent, son 
regard se ternit, sa lèvres semblent 
se dessécha— Il prend 1e micro, 
tente de continua À enregistrer son 
histoire, mais il n'y a plus en hû 
qu’une vaine colère vite éteinte, un 
sombre désespoir, un fantôme de 
regret- •Nous n’aurions pu être 
heureux ense,*ible »_ 

Evidemment, on ne sort pas de ce 
spectacle 1e cœur en fête. Mais, en 
tout étal de cause, on a eu 1e plaisir 
rare de deux comédiens exception- 
nels : Denis Lavant, Serge Merlin. 

COLETTE GODARD. 


★ Bobigny, maison de ia culture, 
21 heures, jusqu'au 13 décembre. 

Jusqu'au 28 novembr e 

Théâtre des Bondes de Marne 
La Ville Blanche 
de Serge Canzl 

Avec Pierre SANTBfl, Evelyne 1STRIA, 
mise en scène Françoise CHATOT 
Pierre SANTUti, (Tune Bncérné terri- 
fiante an service de la prise du pouvoir— 
Un spectacle fort, on pari risqué et tara 


Mise eu scène d’une imparable mathénu- 
tique autour de P. SANTINI, V. ELBAZ, 


Bfaneflk des années 30, les intrigues K 
nouent, les hommes s’entredéchirent, les 
sffi a s a n a t s se mutnpliaiL (ht Qmtidùa 
éePiaris). 

T8M54,MduCbmu94TOClamp^/M. 
REKS.: 48-8040-90 





28 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 ••• 



Culture 


CINEMA 


Budd Boetticher et les Indiens au Festival d’Amiens 


Le cinéaste en chevalier de l’aventure 


Pour sa septième édition, 
le Festival d'Amiens 
et son directeur 
Jean-Pierre Garcia 
ont en partie déserté 
les traditionnels rivages 
tiers-mondistes^ 
pour nous révéler 
une autre Amérique : 
celle des Indiens. 


donner de si tôt, pour mieux me 
faire comprendre des miens. Je ne 


faire comprendre des miens. Je ne 
fais pas des films d'auteur, je 
parle au nom de tous. Je ne cher- 
che pas le succès. » 

A la scance du soir, sur le même 
écran large, nous voyions donc une 
autre œuvre tournée en vidéo, le 
dernier long métrage de Budd 


Nous étions là un peu stupéfait, 
d iman che dernier, de voir coup sur 
coup, dans la même salle, un choix 
d'œuvres d’un jeune vidéaste de 
P Arizona, Victor Masayesva, bopi 
de naissance,, installé parmi les 
membres de sa tribu non loin du 
Grand Canyon, dans P Arizona, et 
noos enseignant les légendes, les 
visions fantastiques d’une culture 
millénaire : et puis le dernier-né de 
Budd Boetticher. soixante et 
onze ans, auteur du célèbre wes- 
tern Seven Men front New (1956), 
Sept Hommes à abattre, avec Ran- 
dolpb Scott, qu’immortalisa André 
Bazin dans un texte historique, se 
tournant à son tour vers la vidéo 
pour nous conter son bonheur de 
grand sorcier blanc dans nn ranch 
tout près de la frontière mexicaine 


ça n'auxa bientôt plus rien à envier 
an cinéma. D'ici à la fin de 
l’année, des cassettes iront conter à 
travers toute l’Amérique l’étrange 
légende d’un vieux monsieur établi 
en pleine nature avec sa compagne 
Mary et leurs beaux étalons portu- 
gais — une race toute proche des 
Opizzans de Péc oie viennoise. Plus 
tard, si les Européens, et d’abord 
les Français qui ont fait la gloire 
du cinéaste, veulent Men payer le 
transfert sur pellicule de ce long 


qu’il lança lui-même à son ami 
Arruza : apprendre à toréer à che- 
val, comme le faisaient «fans des 
temps reculés les chevaliers portu- 
gais qui montaient déjà ces pré- 
cieux étalons, pour s’initier à l'art 
de la guerre. Arruza, que Boetti- 
cher juge un très grand torero, 
mais un très moyen rojeonador 
(celui qui pratique Part du 
rojeono. de la pose de banderilles à 
cheval, les bras ballants, seules les 


métrage (coût, quelque 30000 
lars), nous verrons la version 


lara), nous verrons là version pour 
écran normaL 


jambes commandant à la bête). 
Spectacle unique, ballet Httér&ie- 


(My Kingdom For. inédit en 
Europe, référence & Richard III). 


Itam Hakim. Hopiit. (Nous. 

r tqu'un. le peuple hopi), de 
Masayesva, est constitué pour 


v. Masayesva, est constitue pour 
l'essentiel par le récit d’un vieux 
sage indien, dans sa langue natale, 


de la saga des origines, un peu 
comme l’a fait Jean Rouch à 


comme l’a fait Jean Rouen à 

Πdcs Dogons de la falaise de 
agara au Mali. Sauf que 
cette fois, ce n’est plus l’ethnogra- 
phe qui braque amoureusement sa 
caméra sur un groupe ethnique, 
mais le groupe, deux fois groupe, 
qui prend la parole, et le pouvoir 
- cinématographique. Le miracle, 
par-delà le support vidéo, c’est bien 
de cinéma dont il est d'abord ques- 
tion - la projection sur grand 
écran vidéo ajoute à l'illusion. 
Nous entrons définitivement dans 
une nouvelle ère de la communica- 
tion. 


Hollywood 
quand même 

Mf Kingdom For est un peu le 
troisième volet d’une longue his- 
toire d’amour avec les chevaux et 
la tauromachie, commencée à Hol- 
lywood en 1951, avec l'appui de 
John Waype. dans un film en par- 
tie autobiographique, Builfighter 
and the Lady (la Dame et le 
toréador). Amputé de quarante 
minutes à sa première sortie, 
l’ouvrage reparaît enfin dans sa 
version intégrale, plus de deux 
heures avec toutes les séquences de 
tauromachie supprimées à l'époque 
à l'instigation de John Ford, à qui 
Boetticher avait demandé conseiL 

Le metteur en scène conte de 
manière romancée sa propre vie de 
fils de famille désavoue par les 
siens fuyant son pays, pour tenter 
l'aventure, au delà du Rio Grande. 
11 eut la chance, lors de son arrivée 
à Mexico au milieu des années 30, 


Spectacle unique, ballet littérale- 
ment dansé par l'homme et l'ani- 
mai et saisi dans toute sa violence 
et sa beauté fulgurante. La mort 


banale d* Arruza, peu après ce bril- 
lant retour dans l'arène, son accès 
au panthéon tauromachique symbo- 


lisé par cette sculpture près de la 
pizza de ton» de Mexico, coupent 
brusquement un récit haletant 


de voir une des plus belle corridas 
du siècle avec Lorenzo Garcia. 


Invité à s’expliquer après la pro- 
jection triomphale de cette intro- 
duction à une autre culture, à 
d’autres valeurs, Victor Masayesva 
vengeait soudain des décennies de 
culture médiatique simplificatrice, 
tout un héritage caricaturai, venu 
d'Hollywood et de récits anciens, 
qui a fait de l'Indien le repoussoir 
et le faire-valoir du preux conqué- 
rant blanc. •Non, déclarait l’inté- 
resse, inutile de recourir à la fic- 
tion, j'ai choisi délibérément de 
travailler dans la forme documen- 
taire. et je ne compte pas l'aban- 


Quand il revient filmer, en 1950, il 
connaît tout de l'art de toréer. 

Arruza (1958-1970), tourné par 
fragments sur une très longue 
période, est tout simplement fasci- 
nant. Budd Boetticher a suivi son 
grand ami Carlos Arruza, torero 
mexicain dont la statue coulée 
dans le bronze, lattant avec son 
taureau, entoure la grande arène 
de la capitale, avec les autres 
grands noms de la tauromachie. 
Quand fl filme, le cinéaste braque 
dix caméras simultanément sur 
l’événement, dont six sur le combat 
proprement dit. Nous avons 


My Kingdom For recrée la 
marne du quotidien vécu au ranch 
de Pomona où le cinéaste et sa 
compagne élèvent leurs étalons, et 
s’offrent régulièrement en spectacle 
dans leur propre arène, en plein 
désert, aux amis et visiteurs. 
Image de bonheur absolu, que ne 
récuse en rien Budd Boetticher : 
« Vous n’ites pas supposé connaî- 
tre pareille joie à mon âge. » Joie 
que lui et sa compagne font parta- 
ger à une jeune protégée de quinze 
aus, Alfyson, à qui ils viennent 
d'enseigner l’art du rojeono. prati- 
qué non plus sur un toro, mais sur 
un simulacre, une machine à deux 
roues maniée par un homme : 
d'autant {dus dangereux qu'impré- 
visible, car il n'y a plus fusion 
totale entre l’ animal et l'homme, 
ou la femme, à cheval La tauro- 
machie se purifie encore, n'est plus 
la recherche de la violence comme 
fin en soi, mais sensation suprême, 
risque maximal. Nouvelle chevale- 
rie des temps modernes, comme à 
l'origine. 

LOUIS MARCORELLES. 


.* Festival d'Amiens, jusqu’au 
21 novembre. Les films de Victor 
Masayesva repassait le vendredi 20, à 
17 heures ; Arruza. le samedi 21, à 
17 heures. 

* Builfighter and the Lady, diman- 
che 22 novembre, à 20 bernes. Ciné- 
mathèque Chaiilot, en présence de 
Budd Boetticher. 


MUSIQUES 


Willie Colon au New-Momii 


Pour un soir à Paris, 
l'une des figures 
les plus énigmatiques 
de la salsa : 

Willie Colon. 


Le prince du « barrio » 


Décidément les maîtres de la 
salsa se suivent : après Eddie Pal- 
mieri que l’on a pu voir au New- 
Morning au début de novembre, 
voici, dans ce même lieu, ce jeudi 
19 novembre, l'autre grand patron 
actuel de h musique portoricaine : 
Willie Colon, trombone et chef 


d’orchestre, figure mythique du bar- 
rio new-yorkais, prince des ghettos 


portoricains depuis sa n apparition 


sur la scène musicale, il y a exacte- 
ment vingt ans. Depuis, u a publié 
sous son nom, malgré de courtes 
périodes d'hibernation, près d’une 
trentaine d'albums dont certains 
(Asalta Nacideno, Et Juicio, Lo 
moto) sont aujourd'hui considérés 
comme des classiques du genre. 


L'aventure de Willie Colon est 
l’une des plus significatives de l’his- 
toire de la salsa. Elle commence 
dans la partie sud du Bronx, là où se 
trouve l'un des quartiers porto- 
ricains de New-York, au milieu des 
années soixante, au moment même 
de l’éclatement de la salsa. Celle-ci 
existait déjà à Cuba, à New-York et 
en Amérique centrale sous des voca- 
bles divers (Charanga, son). Outre 
l’impulsion commerciale donnée par 
l'avocat Jerry Masucci et le flûtiste 
dominicain Johnny Pacheco qui, 
ensemble, fondent en 1963 Fania 
Records et créent un véritable mar- 
ché des disques salsa, la maturation 
et la synthèse se font dans les bar- 
rios dominés par plus d’un million 
de Portoricains. Willie Colon, qui, 

S lus tard, fera' des Incursions en 
ebors du cercle hispanique jusqu’à 
travailler sur les traditions brési- 
liennes, sera l’un de ceux qui donne- 
ront à la salsa un son original et 


authentique intimement lié aux per- 
sonnages du barrio (Colle Luna. 
Colle Sol. El dia de mi suerte). et 
traduisant inévitablement la vio- 
lence ambiante. 

Au début des années 80, la salsa 
traverse une période difl 'île due à 
la crise économique. Ce temps des 
vaches maigres n est pas encore ter- 
miné. 


Personnage énigmatique de la 
usiqoe portoricaine, dotée d'une 


l’esprit du barrio. créant sa propre 
maison de production pbonographi- 
que, continuant son travail d'adapta- 
tion et d'arrangeur, jouant à présent 
avec des jeunes musiciens (les Legal 


Aliens) qui l'entourent justement 
pour le concert donné au New Mor- 


pour le concert donné au New Mor- 
xting. 

CLAUDE FLÉOUTER. 


* New Morning. ce jeudi 19 novem- 
bre, à 21 b 30. 


Liftiba en tournée 


Le rock spaghetti 


Florence, 

capitale du rock en Italie : 
on ignorait 

La concentration de studios 

d'enregistrement aidant, 

c’est la pourtant 

que siège IRA, 

label indépendant 

créé en 1Ô84 

par deux Français 

et un Italien, qui a produit 

une demi-douzaine 

dégroupés, dont Liftiba. 


tioane spontanément avec le rock, là 
où il a fallu trouver une manière de 
faire «sonner» le français. Côté 
négatif en Italie, on pille, on pirate, 
on parodie, on fabrique à la chaîne 
et indifféremment rock et variétés 
sans s'encombrer d’cthique. Pour 

IRA. ii s’agit de répondre an prèt-à- 

écoutcr que débitent les studios de 
Ri mini pour inonder les hit-parades. 

Quand en 1976 Téléphone ou 
Bijou piochent dans les années 60, 
leurs homologues italiens puisent 
dans l'après-punk. Débutants et 
pionniers du genre, ils fournissent un 
travail de déf fichage. Et ou sait 


tant de Roxy Mosic (classicisme 
sophistiqué et légèrement pompeux) 
et de Clash (guitares nerveuses, 
rythmes crispés, attitude et textes 
militants), Liftiba s'est éloigné, 
avec son dernier album (17 Re). de 
son allégeance aux Anglo-Saxons en 


pratiquant le métissage sur des sono- 
rités d'Afrique du Nord et de musi- 
que tzigane, il y a un violoniste dans 
le groupe. Entraîné par la forte per- 
sonnalité de son chanteur, Ptero 
Pela. Liftiba joint Pacte à la parole 
d’un engagement social et politique : 
l’année dernière à Païenne, ils ont 
organisé un concert, « Musiques 


Le slogan d’IRA (colère en ita- 
lien), en forme de manifeste : « La 
nouvelle musique italienne chantée 
en Italien. • Ça peut sembler déri- 
soire mais, mine de rien, c’est repré- 
sentatif de ce que le rock spaghetti 
vit encore les tourments par lesquels 


aujourd'hui f importance de la lan- 

S ue naturelle dans l’appréciai on 
'une chanson. 

Formé en 1980, Liftiba est réelle- 
ment né quatre ans Mus tard avec le 
labeL Aujourd'hui, il est le groupe 
de rock transalpin le pins important. 
Habitué des tournées en France, on 
a pu juger de la rapidité de son évo- 
lution. Parti comme un hybride bési- 


contre le silence », réunissant quinze 
groupes pour dénoncer la Maria de 
son propre fief. 

ALAIN WAIS. 

* Le 19 novembre à Orléans ; le 20 
ao Mans : le 21 à Rennes : le 22 à Mor- 
laix ; le 25 à Paris (Rex-Qub) ; le 26 à 
Bordeaux ; le 1“ décembre à Montpel- 
lier; le 3 à Marseille ; te 4 à Toulon ; 
le S à Cames. Disques chez ISA, dist 
Justin Distribution. 


Communication 


L’attribution des chaînes de télévision locales en Martinique, Guadeloupe et Réunion 


Le RPR à l’assaut des ondes d’outre-mer 


l'impression de n'avoir jamais vu 
auparavant de corrida à l'écran, le 
cinéaste, lui-même toréador, 
n’ignore rien des finesses du 
métier, sait exactement quand va 
survenir tel ou tel événement, réus- 
sit, en même temps, à maintenir la 
stabilité de la caméra et la préci- 
sion du regard- Tout le mouvement 
vient de révénemem filmé, la fou- 
gue de la bête, Part du torero. 

Budd Boetticher s’attarde lon- 
guement, avec amour, sur un défi 


La Martnrïqne, la Guadeloupe 
et 1 s Réunion seront les trois 
premiers départements français 
dotés (Traie télévisioa locale pri- 
vée. Douze candidats — quatre 
par départements — subissent, 
depuis le 16 novembre, leur exa- 
men de passage devant la Com- 
mission nationale de la commu- 
nication et des libertés. 


emprise multimédia sur ces deux, 
départements et lui permettrait de 
prendre pied sur le troisième. 


Rue Jacob, les auditions publi- 
ques n’attirent pas la foule, l'enjeu 
est moins spectaculaire que tara de 
la privatisation de TF1 ou des attri- 
butions de la 5 et de M6. Mais la 
classe politique, elle, surveille dis- 
crètement la procédons. Elle sait 
que les sept cent mille électeurs 
d’octre-mer pèsent lourd dans une 
compétition aussi serrée que l'élec- 
tion présidentielle. Elle sait ansa 
que le RPR, fort bien "«pfantê dans 
les trois îles, n’a pas renoncé à la ten- 
tation d’y verrouiller l’information. 
Signe des temps : alors que M. Jac- 
ques Toubon revient des Antilles, 
M. Jacques Chirac part pour la Réu- 
nion avec son conseiller audiovisuel, 
M. Jasé Flèches. 


L’affaire ne se fera pas. 
M. Michel Pelchat, député PR de 
l'Essonne, envoyé en mission iTinfar- 
matkxQ dans les DOM-TÛM par 
l’Assemblée, se prononce au mois de 
mai dernier pour le maintien d’une 
deuxième chaîne publique et ne 
. cache pas son hostilité à un éventuel 
renforcement du monopole local de- 
M. Hersant Tant pis pour le RPR " 
lés amis de M. François Léotard 
n’ont pas beaucoup apprécié' la 
• chiraqulsation » de Faudkjvisuel 
en métropole. 


RFO, Tunique chaîne de télévi- 
sion publique, qui diffuse parcimo- 
nieusement cinq heures de- pro- 
grammes quotidiens’ aux 
télé-spectateurs d’outre-mer, fait 
déjà l'objet d'une attention toute 
particulière de la part des amis de 
M. Chirac. Dès le mots de mai 1986, 
M. Michel Renard, député RPR de 
la Martinique, demande an nouveau 
premier ministre l'épuration de la 
rfiwTnc « camp retranché mis en 
place par le PC et le PS ». En 
décembre, fl est comblé par l'arrivée 
de M. Jean-Claude Michaud, 
nommé à la tête de RFO par la 
CNCL. Cet ancien collaborateur de 
M. Alain Peyreffite a participé anx 
travaux de la commission Communi- 
cation demain créé e par M. Toubon. 
La reprise en main ne traîne guère : 
mutations, licenciements, et surtout 
centralisation de l'information à 
Paris aux dépens des rédactions 
locales. 


Reste une antre solution : l’attri- 
bution par la CNCL de fréquences 
locales dans les trois départements. 
Le process u s est plus complexe et, 
surtout, moins sûr économique- 
ment : le marché publicitaire limité 
des départements d’otrtre-mer peut- 
il alimenter trois stations ? La proxi- 
mité de l’échéance électorale inter- 
dit une trop tangue tergiversation. 
Un mois à peine après le rapport de 
M. Pelchat, la CNCL, déclare les 
DOM prioritaires .dans l'attribution 
des fréquences et lance les appels 
d’offres. Immédiatement, trois can- 
didatures se nmmfiMttent, UmteS-trtMS 
émanant de personnalités plus OU 

'moins proches du RPR. 


S % du capital de TVB et promet 
programmes et assistance publici- 
taire. A la Guadeloupe, les promo- 
teurs d’Antilles 3 envisagent de 
confier à Pubfiprmt, la filiale de 
M. Hersant, la régie publicitaire en 
Échange de la fourniture d'émis- 
sions. En Martinique, 3 n’y a offi- 
ciellement aucun lien entre le projet 
TéJ&Sad et. Pubtipriut- Mais le 16 
novembre, devant la CNCL, les res- 
ponsables de Télé-Sud ont évoqué 
pnr- affiliation éventuelle à une 
. fjafae nationale : « Nous sommes 
en discussion avec les trois chaînes 
privées de métropole, mais nous ne 
pouvons rien signer avant d’avoir 

obtenu une autorisation. » 


L’ombre 
de M. Hersant 


Mais le contrôle : de ~la cfrstoa. 
publique, trop lié: aux- alternances _ 
politiques, ne suffit'pas. M. Bernard 
Pons, ministre des DOM-TOM, sug- 
gère, à l'automne 1986. de privatiser 
le deuxième canal de RFO au lies 
de l'affecter comme prévu au ser- 
vice public. Le projet, justement, 
séduit M. Robert Hersant. Le pro- 
priétaire du Figaro, qui contrôle 
l'unique quotidien des Antilles, a 
racheté fin 1985 deux radios locales 
privées en Martinique et en Guade- 
loupe. La télévision compléterait son 


A la Réunion, c’est M. Philippe 
Baloukjy, directeur du Journal de 
nie de la Réunion, proche du RPR; 
qui défend le projet TVB. En Marti- 
nique, Télé-Sud regroupe une . 

m jyantiiin» d^nVCStisSCUTS flUtCUT de 

M. Yan Monplaisir et de son frère 
Ralph, secrétaire adjoint de la fédé- 
ration du RPR. A la Guadeloupe, 
M. Michel Rodriguez, ancien pro- 
moteur de Ja télévision piraté 
Canal 10, fonde Antilles 3 avec des 
investisseurs proches de la majorité 
et confie ht mise en forme du projet 
i M. Roland Dbordam, membre, de 
la commission information du RPR- - 


-~ Mais s’il est relativement facile de 
’ réunir des'CtûnrS de;- table, encore 
faut-il rassurer les investisseurs sur 
la rentabilité de l'opération. C’est là 
qu’intervient à nouveau M. Robert 
Hersant. Handicapé par les lourdes 
pertes de la S, le patron du Figaro 
n’est plus en mesure d’investir direc- 
tement. Mais il peut, grâce anx pro- 
grammes de sa chaîne, alléger consi- 
dérablement les charges de 
fonctionnement d’une . télévision 
locale. L’accord est clair à là Réu- 
nion, où la 5 participe à hauteur de 


La partie, pourtant, n’est pas 
gagnée pour les trois prqjets de sen- 
sibilité RPR. En effet, tas trois 
conseil régionaux ont vivement 
réagi. Est-ce la précipitation de la 
CNCL, fa génération spontanée des 
trois projets ou l’ombre de M. Her- 
sant qui leur a fait soupçonner une 
manœuvre politique ? Les élus 
régionaux ont demandé et obtenu 
des treize « sages » un délai supplé- 
mentaire pour le dépôt des candida- 
tures. Le. temps pour d’autres pro- 
jets de se faire connaître et pour les 
-assemblées, régionales de donner 
leur avis consultatif, comme la loi le 
prévoit A te Réunion, le président 
dû conseil régional, M. Pierre 
Lagourgue, un barriste convaincu, 
s’est engagé hû-même dans nn projet 
concurrent, RTV, qui rassemble des 
entreprises locales et le Quotidien 
de la Réunion. En Martinique, les 
faveurs du conseil régional, majori- 
tairement de gauche, vont à Télé Bd 
Kay (TBK) dont 1a candidature est 
présentée par une société locale de 
télécommunication et M. Jean-Paul 
Césaire, le fils du député et maire de 
Fort-de-France. En Guadeloupe, 
enfin, le président Félix Proto (PS), 
qui avait financé une expérience de 
préfiguration (le Monde du 
11 décembre 1986), n’est pas fScbé 
de voir Guadeloupe Télévision 
reprendre l'idée d’une station enraci- 
née dans la culture des Caraïbes et 
largement o u ve rt e aux Antillais rési- 
dant en métropole. 


-.^'-D’autres projets, plus au moins 


marginaux, se sont ajoutés à la liste. 
Mais ils ne changent rien an pro- 
blème des treize membres de la 
CNCL. La pression du RPR a créé 
autour de te télévision un clivage 
politique dans les trois départements 
d’outre-mer. Et ta verdict que ren- 
dra â la fin dn mois la Commission 
ne manquera pas d'être interprété 
politiquement. 


JEAN-FRANÇOIS LACAN. 


La CNCL fait poser des scellés 
sur Radio-Solidarité 


Six cents bougies 
pour « Apostrophes » 


Radio-Solidarité s’est tue. De' 
mauvaise grâce, bien sûr, contrainte 
et forcée d’éteindre son émetteur, de 
fermer ses studios à la porte des- 
quels te justice a fait poser les 
scellés- La scène a eu lieu mercredi 
18 novembre au matin et, pour, 
□'être pas imprévisible, te mesure a 
tout de même pris de court les res- 
ponsables de la radio, persuadés de 
pouvoir une fais de plus échapper 
aux sanctions. Accusée de diffuser 
son programme avec une puissance 
très supérieure à celle qui lui avait 
été récemment octroyée par 2a 
CNCL (20 kW dit-on au lieu des 


4 kW prévus)', Radio-Solidarité (la 
voix de -la * majorité libérale •) 
avait fait, le 6 novembre, l’objet 
d’une suspension d'autorisation pour 
une durée -de dix jours. Une sanction, 
qui aurait doue dû la-couduire à fer- 
mer temporairement son antenne, 
mais contre laquelle sa présidente - 
M* Bernadette Berner d'Angevil- 
liers - à introduit' deux recours, T un 
auprès du président de la CNCX, 
l'autre auprès du Conseil (TEtaL 
Constatant la poursuite des émis- 
sions, la commission a donc porté 
plainte et déclenché le processus 
judiciaire. 


Six cents numéros ! A ce stade, 
on ne fête plus les anniversaires. 
Mais Bernard Pivot aime bien 
marquer, le .coup. Vendredi, il 
innovera en présentant, après 
T,« Apostrophes » rituel, un petit 
quart tfheure enregistré, en guise 
de paquet-cadeau. 


Bertelsmann lance deux nouveaux magazines 


« Voici » en France 
« Puis » en Allemagne fédérale 


Parmi les différents pays euro- 
péens, la France représente le pays 
d'élection du groupe ouest-allemand 
Bertelsmann.-. Depuis quelques 
années, Prisma-Presse, la filiale 
française de Gnmer und Jahr, la 
division magazine dn géant ouest- 
allemand, a lancé plusieurs maga- 
zines adaptés de journaux allemands 
(Géo. Ça m’intéresse) ou créés de 
toutes pièces pour le public français 
(Prima. Femme actuelle. Télé- 
Loisirs). La bonne fortune de ces 
titres divers - Télé-Loisirs, lancé il 
y a un an et demi vend 1,1 million 
d'exemplaires - a incité M. Axel 
Ganz, directeur-gérant de Prisma- 
Presse, à concevoir un magazine 
s’adressant à l’ensemble de la 
famille. 


La ■ une » du premier numéro est 
consacrée aux démêlés du couple 
princier britannique. Voici est plutôt 
•de te veine-de Femme actuelle; il a 
choisi .ope mise en pages et un ton 
résolument populaires et fait une 
part importante à 1a photo couleur. 
Le nouvel hebdomadaire espère 
atteindre rapidement une diffusion 
de 500 000 exemplaires. Le maga- 
zine, ii est vrai, n’a guère de concur- 
rent : le Pèlerin, du groupe Bayard- 
Presse, s'adresse aussi à l’ensemble 
de 1a famille mais avec un ton et un 
style très différents... 

L’éditeur Bertelsmann ne s’arrête 
pas là. Ii vient en effet de lancer à 
Munich un nouvel hebdomadaire 
d’informations. Puis, destiné à 


Sous l'emballage, un Bernard 
Pivot comme on ne l’a j amais vu. 
Sur une musique tonitruante 
(adieu le concerto de Rac hmani- 
nov 1), déboulant des coulisses les 
bras formant le « V » de la vic- 
toire, l’homme aux « demi-lunes » 
présente, eh veste de strass, Apos- 
trophages. le jeu littéraire qui fait 
gagner la machine à laver à 

3 750 francs, le réfrigérateur à 

4 100 francs. Philippe, Jeanne et 
Lucien sont les valeureux candi- 
dats - écrivains (Sollers, Cham- 
pion et Bodard) qui sont venus là 
pour vendre leur dernier livre, 
sous les applaudissements com^ 
mandés de leur fan-club. 


.. On sait Bernard Pivot espiègle, 

et il n’y a pas chez lui l'ombre 
d une ambiguité. Mais gare ! Son 
prestige est â double tranchant. A 
vouloir titiller une réalité si pro- 
che de la fiction, on mettrait la 
mam an feu qu'il donnera là quel- 
ques idées saugrenues aux promo- 
teurs de jeux saucissonnés. 


J.-M. Dy, 


Voici, un hebdomadaire auquel 
réfléchissait Prisma-Presse depuis 
janvier dernier, est donc en kios- 
ques. depuis le mercredi 18 novem- 
bre. Ce magazine de 72 pages, 
vendu 6,50 F, offre à ses lecteurs des 
jeux, des idées de voyages, de mode, 
des rubriques santé, cuisine, un. 
mini roman, etc., ainsi que des actua- 
lités, notamment sur fcs stara. 


concurrencer le Spiegel. Un numéro 
de Puis a été tire à 1 50 000 exem- 
plaires. Si te vente est significative, 
. 400 000 exemplaires pourraient être 


mis en kiosques en avril prochain. 
Mais 1a prudence reste un principe 
de base : avant d'être lancé. Voie » Ta 
été testé en province et à Paris. Ber- 
telsmann applique aussi ce principe 
h Puis. 


Y.-M.L 


• Nomination au groupa 
- NoôKfean tagwtïix 
vient cTetre nommé cfirocteur technï- 

5*5 ^?ï qüe du , sr0lJ P* 

* ensemble des public*- 
adjoint du service 
pQl/taq ue du Monde, u avait été 

£23? 2! 22 81 n5dacteur « chef 
***** de V Express, chargé de la 

|]d«>nomie et, en 
au directeur technique 
•t artistique du groupe. 




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mer 


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SPECTACLES 

NOUVEAUX 


La Jan 


UNE LUNE POUR I£S nftart- 
KITES. Garnier (42-27-81-15). 
20 h 30 (19). ' " 

SXESi; Gbatfikm. Théâtre (46-57- 
22-11), 21 h (24). ' 

LA VENUS A LA FOURRURE. Car- 
uwfaede. Tempête (43-74-94-07). 

ZOAju (24), 

L'ECLIPSE. I« LA BAULE. W 
TbOin (4672-3743)^20 h 30 (24). ' 
MAISON DE POUPÉE. AnbervO- 
Botj Théâtre - (48-33-16-16). 21 /h 

LE TRADUCTEUR CLEPTO- 
MANE. Lutetia (45-48-74-28). 
20 h 45 (24 ). 

LA QUESTION. States. SOxBo théâ- 
tre (48-21-61-05) ,21 b (25). 


ANTOINE Simone- Pmi— (4248- 

77-71) : la Taupe, 20 b 45. 
ÀKTS-HÉBEKTOT (43-87-23-23) ; Une 
chamlmiiirfe:Danlôgae.21 fa.: • 

ATAIANTE (4606-1140) : kr Prince et 
le Marchand, 20 h 3a 

ATELIER (460649-24) : Cutorin» 
Baria, 20 h 30- 

ATHÉNÉE- Louis Joatct (47-42-67-27) : 
les Acteurs de borne foi et fat Mé pr is e » 
salle Loüis-JœvBt, 21 b; Ehrire Jon- 
vet 40, «aHo Loua-Jouvet, 18 ta 30 ; Rrag* 
w wn t rfn Théâtre I ■ Fragment de Théa- 
tre O, salle C. Béranl, 18 b 3a _ 

AU JARDIN OTHIVES (42525949) : 

Conversations conjugales, 21 b. 
BOUFFES-PARISIENS ' (42-9660-24) 2 
l'Excès coBtraire.20 h 45. • • - 

CARREFOUR ur LA DIFFÉRENCE 
(43-72-00- L5) :1e Temps, le Fm, 21 lu 
CARTOUCHERIE THÉÂTRE DU 
SOLEIL (43-762408) : lTmBade on 
l’Iode de lems rêves, 18 h 3a 
CIRQUE DWi VER (FNaQ On achève 
bien les chevaux; 20 h 30L 
CTT£ INTERNATIONALE UNIVERSI- 
TAIRE (45-89-38-69) Baranf 1 Oriog- 
gia, La- Galerie, 20 h 30; Béréni ce, La 
Resserre, 20 h 30. 

COMEDIE CAUMARTTN (47-424641) 
Reviens dormir 1 TEIysée. 21 b. 

DAUNOU (4261-69-14) Monsieur 
Masure, 21 h. 

DDC-HUIT THÉÂTRE (422647-47) 
Trop cher pq6, 20 h 30 l 
EDOUARD VU-SACHA GUITRY (47- 
42-57-49) : Epoque épique. 20 b 3Ü. 
ESPACE MARAIS (42-71-10-19) : le 
Périt Brait des perles de bais, 20 h 3a 
ESSAION DE PARIS (42-78-4642) : 
Poésie et ahstflu, salle L 21 h: & Chef- ' 
d’œuvre sans qoeue ni téta, -salle L 

18 h 30. -- 

FONTAINE (48-7674-40) : An secoure, 
tout va bien 1, 21 h. 

GAITÉ-MONTPARNASSE (4822 
I618)i TOtot g wyKi at^ai h.-. . 

GALERIE S5 (43-2663-51) BetrayaL 

21b. 

GAVEAU-THÉATRE (Sdh Gsm) (45- 
63-20-30). La pedte chatte est morte,- 

19 b. 

GYMNASE MARXE-BELL (4246 
79-79) , Madame SansGêne. 20 h 30. 
BUCHETTE (46263899) : la CWf 
trice chauve, 19 b 30; Lettre (Time 
meonnne,21 b 30. 

LA BASTILLE (43-57-42-14) : Bivouac 
(Festival d'automne! Paris), 21 h. 

LA BRUYÈRE (48-767699) : Première 
je ua e n e. 21 b, 15 b. 

LE GRAND EDGAR (48209059)-: Bien 
dégagé autour des oreilles. cH vous 
plaît!. 20 h 15; Carmen Cm, 22 b. 
LUCXRNAHtE FORUM (454657-54) : 
Castes bandés, suivi dn Chant du çygne. 
Théâtre mûr. 20 b; Parions-en c omm e 
d'un oéateur à nu antre. Théâtre noir, 
21 b 30; le Petit Prince, Théâtre rouge, 

20 b; Un riche, trois pauvres. Théâtre 
rouge, 21 b 15.. 

MADELEINE (42-65-074)9) : les Pieds 
dans rein, 21 h. 

MARAIS (42-78-03-53) : En iannHe, ou 
s'arrange uujouxx, 20i 3ûr ' - - 

MARKNY <42560641} :Kean. 20b. 
MAR1GNY (Petit) (42-2520-74) la 
Menteuse. 21 h. 

MATHURINS (4265-9000) : M*. 
(théâtre, rnirr î T"‘-i danse dans la ville}. 

20 h 30. 

MÉNAGERIE DE VERRE (43-38- 
33-44) : Gouttes dans l'Océan. 21 h. 

MICHODIERE (474205-22) : Double 
mixte, 20 h 30. 

MOGADOR (42-85-28-80) : Cabaret, 

20 h 3a 

MONTPARNASSE (PETIT) (43-22- 
77-74) : C’était hier, 21 b. 


(tofeON fCOMÉDŒE-FRANÇAISE) (46 
25-70-32) : le Marchand de Venise (Fes- 
tival tfanireimr à Paris), 20 h 30. 
ODÉON (452670-32) : le Pyromane, 
18 h 30. 

ŒUVRE (48-764252) : Léopold le bieo- 
ümé.2Qh45. 

PALAIS DES GLACES (46074903) : la 
Madetemede Proust est à Paris, 21 h. 
PALAIS ROYAL (42-97-59-81) : rHurto- 
beriu on le Résctionriain; amoure u x. 
20h 3a 

PARIS-VHLETTE (420202-68) : Va 
boa Bamboula. 

POCHE-MONTPARNASSE <4548- 
- 92-97) : Reine-mère, sage L 20 b 45 ; Ma 
chère Rote, salle D, 21 h ; Variations sur 
_ le canard, mdle L 19 h. 

“ POT1NIËRE (42614616} : Grimes du 

- cour, 21 h. 

RENAISSANCE (4208-1850) : Un 
jardi n e n désor dre, 20 b 45. 

■ ROSEAU-THÉÂTRE (ancien théâtre de 
rEpkcrie) (42-71-30-20) : le Puceau 
(fOriéaas,20h 3a 

SAINT-CæORGES (48780347) : Ire 
Seins de Lota. 20 h 45. 15 h. 

SALLE ÇHOPIN-PLEYEL (45-63- 
8873) : Notes es duo (d’après les Notes 
. • ’.wu Chopin)- • 

SFLENMD SAINT-MARTIN (4208 
-21-93) : Jauge Edwards, 20 b; Patrick 
Tnosit déboule et dfiUte jusqu'au mois de 
décembre, 22 h. . 

STTUDIO DES CHAMPS-ELYSÉES (47- 
23-3610) : le Baiser de la femmo- 
aaignée,2I h. 

STUDIO LE REGARD DU CYGNE (46 
482901) :1a Rrim, 20 b 45. 

" T AI THÉÂTRE (487850-79) : rEtren- 
ger, safle L 20 h 30; l'Ecume des jouis, 
nOe ï, 22 b; Métamorphose, «de IL 
20 h 30 ; Hms dos, aaB»D,22 h. 
THÉÂTRE 13 (45681630) : Comme on 
.- .regarde tomber les remQea, 20 h 45. ' 
THÉÂTRE 14 - JEAN-MARIE SER- 
RBAU (42454877) ; la Juges dn dd, 
. 20 h 45. 

THÉÂTRE DE L’EST PARISIEN (48 
668080) ; la Nuit des rois. 19 h. 
THÉÂTRE DE LA PLAINE (42-58 
1665) ; la Chasse an corbeau, 20 h 30. 
THÉÂTRE DE PARIS (43083909) : le 
Pont da soupire, 20 b 30. 

THÉÂTRE GRÉVIN (42468647) : 

Arthur (la 3 Jeanne), 21 h. 

THÉÂTRE MODERNE (48583839) : 

Qwfl petit vélo ? 21 h. 

TRAIRE MUSICAL DE PARIS (42- 
380000} réservation an 4261-1883 : 
' Pbrgy and Bcs^ 20 h. 

THÉÂTRE NATIONAL DE CHAILLOT 
(47-27-81-15) : le Soulier de tarin, 

• C«-d théâtre, 20 b. 

THÉÂTRE RENAUD-BA1RAULT (42- 
566870) ; Jean-Jacques Rousseau 
Petite salle, 21 h. Dem Juan (en hom- 
mage à Louis Jouvet), Gouda salle, 

1 ■ 20 h 30. Dans le cadre de - Une heure 

- avec »: tes Sept miiaeks de Jéms, Petite 
salle, !8 h 3a 

TOURTOUR (48-87-8248) : Un aur 
sous uaesaatane, 22 h 30.. 
TRISTAN-BERNARD (46220840) :ie 
-- Quatuor.* Violoas dingues», 19 b; Syl- 
vie Joly. 21 h. 

VARIÉTÉS (483309-92) : C*ett encore 
miBnzl* a prè a -m h fi.2Qh3a 


OPÉRA DE PARIS, PALAIS GARNIER 
(47485871) Noima, 20 h, tragédie 
lyiique.cn dont actes de V. Be flnû . Gvrai 
de F. Romani, tfir. mus. de Ml Valdes, 
mire en scène de P.-L. Pffiri, de 40 F à 
550F. 

MAISON DES CULTURES DU 

- MONDE (45464142) Le Bon» aux 
oretfia coupées, 20 fa 30 vol, opère 
contemporain du Japon, un opéra 
moderne sur da base» traditi o nnelk» 
avec caOigreptac, chanteurs, jooeuis de 

• biwa «danseurs de no et de bina 80 F et 
60 F. Fhsc 4- Crous. 

OPÉRA-COMIQUE, SALLE FAVART 

- (42-960641) CendriDon, 15 b. Opéra 
(jeune pub&c) en deux actes, Evret de Pj- 
M. Davks, avec l'orc h estre dn conserva- 
toire dn X* antmifissement de Paris, tfir. 

' par, 1 Buxriekm-A. GaUbcrt, mire en 
' actes « choc: de R. Caceres (coproduc- 
tion JMF, Fischer- Price et Quick 
France). 50 F. 48781964 (IMF). 

THÉÂTRE MUSICAL DE PARS (48 
61-1883) Porgy and Bcss: 20 h. opéra on 
deux actes, mus. de G. Genbwin, livret 
de D. Heyward, chor. de M. Robtnto, 
mise .en seine de J. O’Brien, chef 
d’ardiestre : C. Nonce. 357. F, 281 F, 
205 F. 160 F «71 F. 

THÉÂTRE DE PARIS (48583839) Le 
Pont dès soupirs : 20 b 3a opéra-boaHc 
en quatre actes de J. Oflenbach. livret de 

- H. Qéndeuxct L. Halevy, mire en seine 
de L-bL Ribes, dur. de P^G. Lambert, 
avec ressemble orchestrai d’Anténnez 



Anny 

DUPEREY 


ê ^ H:; 

Fabrice f||jS 
LUCH1NI S 
Pierre 

VANECK & 



Serge MOATI 


SECRET 

-, Henry BERNSTdN 

Hicoie JAMET 
Jean HACHE 
Odile MALLET 


PREMIÈRE LE 28 - LQC: 43 227774 



Spectacles 


Jeudi 19 novembre 


dîr. par L BardeHn ou A. du Clorei, chef 
da . choeurs P. Marna 225 F, 175 F. 
100 F, 16S F (mer., jea, mar.) 245 F, 
195 F, 120 F (ven, sam , dim.). 

Les concerts 


fibre (ac c ès m n s é c). 

NOTRE -DAME -DE -PARIS, dim. 

17 h 45 ; Uh-Chlns Lin (RDA) à 
rorgue. Œuvres de Bach et Reubtae. 
Enuée libre.. 

OPÉRA-COMIQUE, SALLE FAVART 
(42-960611), 20 heures: dîr. par 
L. Zagrosck, avec O. Bradky (soprano), 
C. Mjcbd (harpe). Y. Poocrf (hautbois) 
« B. Framange (fl S te). Œuvras de 
Moran.80F. 


. PÉNICHE OPÉRA (42461820), 21 b : 
Moderato Ca nubile, roman de Margue- 
rite Duras, edapt. et mise en scène de 
M. Laroche, l ec t ure musicale de X. 
Le Masne, dir. mua de Pfa. Nahon. avec 
B. Cramoii (soprano-comédienne), 
F. Boutin (reniant), D. Simpson (viedoo- 
ceUe), P. Pcaiididier (cor), M. Bonnin 
(accordéon). H- Bktrmann (basse). 
O. Fqy (barytou) « J.-G. COulange 
(baryum). 100 F, 70 F. 

ORCHESTRE DE PARIS (4563-07-96), 
20 h 30: dir. par E. Svetlanov, avec 
A. Watts (piano) . Œuvres de Glinka. 
Radimaninov « Borodine. De 45 F à 
180 F. 

CONCERTS LAMOUREUX, 15 bernes: - 
Jean-Baptiste Brunies (alto) . Œuvres de 
Schumann, Mendetssohn « Hindemith. 
De 45 F à 35 F. 


cinéma 


La cinémathèque 


PALAIS DE CHAILLOT 
(47-0624-24) 

Le Lit d’or (1924). de Cecfi Blount de 
MDk. 16 b ; 1900 (1977, vas.lT.). de Ber- 
nardo Bertolucci, 19 b; 1900 (1977, 
vasjlL), de Bersardo Berhrincd, 22 h. 

CENTRE GEORGES POMPIDOU 
(48783657) 

Le Fruit défeadn (1921), de Cccil 
Blount de Mille. 15 h; le Cœur noua 
rompe (1921), de Cecü Bknmt de Mme, 
‘7b 15; AU Baba « ks quarante voleurs 
(1954), de Jacques Becker, 19 h 3a 

SALLE GARANCE, 

CENTRE GEORGES POMPIDOU 
(4878-37-29) 

Hommage i Pierre Brutnbeiger : la 
Coquille « le Qergymon (1927), de Fran- 
çoiw Dulac, 14b 30; T Amour à l'améri- 
caine (1931), de Glande Hoymann. 
14 h 30; Charlotte et ton Jules (1958), de 
Jëan-Lne Godard,' 17 b 30 ; la Courre de 
taureaux (1951). de Pierre Bnuuberger, 
17 b 30 ; Attaque nocturne (1931), de 
Marc Afiégret, 20 h 30; Catherine (1924). 
de Jean Renoir « Albert Dieudonné, 
20 h 3a 


Les exclusivités 

LES AILES DU DÉSIR 

Owminit la 1* 

Gaumont Opéra. 2> (474240-33 
Saint- Andr& bïy Art» I, 6* (483 




Gaumont Cotisée, 8* (4858 
La Bastille, 11* (48560876) ; 

fiimMiit 


La Bastille. I 
, 13* (47-07- 


LES FILMS 
NOUVEAUX 

LE BAYOU. Ffim américain de 
AadnS K c nc faal o vrty. va : Forum 
Bornéo, 1- (46085857) ; UGC 
Danton, 6 (42061630); UGC 


Panantes, 16 (43-20-Ï2-20) ; 
vX : UGC Montparnasse, 6 (4676 
9694) ; UGC Boulevard, 8J4676 
9540); UGC Lvpa BeatiBe, 18 
(434801-39) ; UGC Gobefins, 13» 
(48363944): UGC Convention, 
15» (46769340). 

COUÉRE EN LOUBSWNE. Khn 
» W M e s hi de VUker SchkJodoriT. 

‘ ta: Forum Horiton, 1* (45-08 
5857) ; HarniifcariUrPatiié. 6 (46 
387838) ; Matignon Concorde 
Pathé, » (48589242) ; Trois Par- 
nassieat. 16 (482630-19); vX: 
Praacais Pathé, 8 (48763888) ; 
Mistral, 16 (46385243) ; Mot* 


HOUSE D, Ffim américain de Rrimm 
W3ew, ta : Forum Orient Express, 


MaxériDo, 8 (48767246) ; Para- 
moont Opéra. 8 (48485631); 
UGC Lyon Bastille. 1» (4848 
01-59) ; Le Gâterie. I» (4646 
18-03) ; UGC Gobefins. 13» (4836 
2344) ;MbtnL 16 (46385243) ; 
Sept Parnassiens, 16 (4826 
3220) ; UGC Camentioa, 15» <48 


3220) ; UGC Convention. 15» (46 
769340); Image». 16 (4622- 
47-94) ; Trois Seerétan, 18 
(42067879). 

LES NOCES BARBARES. f*> Ffim 
tadgririapîi de Mari o n fflatd: 
Forum Honzon, 1* (46085857) ; 
Impérial pathé. 2> (47487252) ; 
Hantef enfile Pathé, 6 (4638 
7838) ; Marignan Concorde Pallié, 


vette, 18 (4831-56-86) ; Montpar- 
as au Pathé, 16 (48261206) ; Le 
MafibC. 18 (47440606). 

NOCES EN GÂCHÉE. Khn franco- 
Mjivj.i #min i , ii de MMri 
ta : Foram Anxn-OtJ. 1“ (4898 
S874) ; SnintGennaia Hnteette, 8 
(46286820) ; La Trois Bcfaac. » 
(46661660) ; 14 Jufflet Baatfilc, 
11* (48570681); Sept Pan»- 
siens. 16 (48263820). 

LES NOUVEAUX TRICHEURS. 
FiTm fampris de llicbel Scbocfc: 
Forum Aro-en-CieL 1“ (42-97- 
5874) ; George V, 8» (45-62- 
4146); Le TrianqAe. 8 (4668 
45-76) ; Mazévilles. 9» 
(47-70-72-86) ; R mia n uat Opéra, 
9* (47425621) ; Le Gâterie, 13» 
(46861803) ; Mitral. 16 (4638 
5243); Montparnasse Pathé, 16 
(48261806}: Conveaticn Saia*- 
Owria, 1» (45083800) ; Pklbé 
CSdty. 18» (46224601) ;Le Oam- 
betta, 20* (46361696). 

WHtTS THAT C3RL ? Htm améri- 
' - crin de Jan» Foley, ta : P bn u n 
Arc-en-Oel, 1* (4897-5874); 
Saint-Michri, 5» (48267817); 
Gawnoct Airfwaadr.. 8» (4858 
1808) ; fi a awnt Pansasse, 16 
(43-350040) ; vis George V, » 
(466241-46) ; Français Pathé, 8 
(47-70-33-88) : UGC Ljw» BestiQe. 
18 (43480859) -Fauvette Ka. 18 
(4831-6674) ; Gaumont Ateia. 
16 (43-27-84*50) ;Le*Montpan»04. 
16 (43-27-5837) : Gaumont 
Convention, 16 (48284827) : 
Pathé Wepler, 1» (46284601). 


14 Juillet P a r as oc, 
(48265800) ; UGC Odéon, 6 

UGC Biarritz, 6 

14 Juillet b ™, 
!!■ (4857-9681 ) ;I4Jüfflot Ben»- 




Métis, 16 (43-27-84-50) ; Bknvemw 
M on tparn asse , 15» (4644-2602) ; vX : 
Bienvenue 15» (4646 

2602). 

L’AMI DE MON AMIE (Fr.) : Fdnnn 
Orient Express, 1* (483342-M) ; La 
Trois Luxembourg. 6 (4633-97-77) ; 
Elytéra Lincoln. » (48583614) ; Trais 
Parnassiens, 16 (48263619). 

ANGEL HEARTJ*) (A^ va) : Locer- 
naire. 6 (454657-24). 

AU REVOIR LES ENFANTS (Fr.-AIL) : 
Gaumont les Halles. l« (46261812) ; 
Gaumont Opéra, 29(4742-6633) ; Gau- 
mont Opéra, 2» (47486633) ; 14 Juillet 
Odeon, 6 (48265903) ; La Pagode. 7» 
(47061815) ; Gmwwnnt Ambassade, g» 
(48581808) ; Geoge V, » (4668 
41-46) ; Saint-Lazaroftsinrier, 6 (48 
87-2643) ; 14 Jufflet Ba^te, 11» (48 
57-90-81) ; Les Nation, 12* 
(434804-67) ; Fauvette Bis, 13» (4831- 
6674) ; Gaumont Alésia, 16 (4827- 
8650) : Miramar, 16 (48268852) ; 14 


Pnntasse, 14» (48363640); Gaumont 
Métis, 16 (4827-8650); 14 Juillet 
BeangreseOe. 15» (46767879); vX: 
Gaumont Opéra, 8 (47424633) ; Rsx. 
8 (48368893) ; Miramar. 16 (4826 
8852) ; UGC Convention. 15» (4676 
93-40) ; Pathé Clichy, 18» (4628 
46-01) ; Trois Seerétan, 19» 
(42067879). 

LE GRAND CHEMIN (Ft.) : George V. 
8 (46624146). 

LES INCORRUPTIBLES (A, va): 
Forum Horizon, I- (4508-57*57) ; UGC 
Danton. 6 (48261630) ; George V, 8 
(45-62-41-46) ; Marignan Concorde 
Pathé, 8» (485892-82) ; UGC Biarritz, 
8 (4502-2640) ; La Bastille. H* (48 
54-07-76) : Kmopanorama, I» (4806 
5650) ; Mayfsir Pathé. 16 (4626 
27-06) ; vX: Rex. 8 (48368893); 
UGC Montparnasse, 6 (467494-94) ; 
Panmoum Opéra. 8 (47485631); 
UGC Lyon Bastille. 18 (434801-59) ; 
Le Galaxie. 13* (46861803) ; UGC 
Gobdins, 18 (48362844) ; Mistral. 
16 (46385243) ; Montparnasse Pathé, 
16 (48261206); Convention Saint- 
Otaxks. 1» (46783800); Gaumont 
Convention, 16 (48284827) ; Le Mail- 
lât. 18 (47480606) ; Images, 18 (46 
2247-94} ; Le Gambetta. 20» (4636 
1696). 

JOHANN STRAUSS, LE ROI SANS 
COURONNE (Fr.-Antr.) : Vendôme 
Opéra. 8 (474297-52). 

LES LUNETTES D*OR (lt.-Flr, val) : 
Ciné Beaubourg, 8 (42-71-5836) : 
UGC Odéon. 6 (48261630) : UGC 
Chwnps-Hyriea, 8 (46682640): 14 
Jniet Beaugrenefie. 18 (46767879) ; 
vX: UGC Montparnasse. 6 (4676 
9694) ; UGC Boulevard. 8 (4676 
9540) ; UGC Lyon Bastille. 18 (4848 


Pathé. 16 (48261206) ; 
18 (46224601) ; Trois 
(42067879) ; Le Gam- 


LA PASSION BÉATRICE (•) (Fr.-IL) : 
Forum Horizon, !» (45-08-57-57) ; 14 
juillet Odéon. 6 (48265883) ; Hauto- 
feuillc Pathé. 6 (46387838) ; La 
Pagode, 8 (47-061215) ; Marignan 
Concorde Pathé, 8* (4859-92-82) ; 
Pabiick Champs-Elysées. 8* (47-26 
7623); Saim-Lazaro-Paaqt er, 8 e (48 
87-3643) ; Paramount Optra, 8 (4748 
5631) ; Là Nation, 18 (43480667) ; 
Fauvette, 18 (4831-5686) ; damnait 
Parnasse. 16 (48363640) ; Gaumont 
Alésia, 16 (4627-8650) ; Montparnasse 
Pathé. 16 (48261206); 14 Juillet 
BeaugreneUe. 16 (46767879) ; Gau- 
mont Convention, 18 (48-284827); 
Pathé Wepler. 18 (46224601). 

PÊCHEURS DE REQUINS (Mcl. 


va) : Uiopia Ch 
84-65) ; Répebhc 
51-33). 


unpoilion. 6 
Cinémas. II* 


LA PHOTO (Gr^ ia) : Forum Orient 
Express, 1- (48334826) ; Racine 
Odéon, 6 (48261868). 

PRICE UP YOUR EARS O (Bric, 
va.) : Gaumont la Halta, 1“ (4626 
12-12); Gaumont Opéra. 8 (4742- 
6633): Bretagne, 6 (42-2857-97): 
Sain t-Ànd ré-des- Arts I, 6 (43-26- 
4818) ; Ganmont Cotisée, 8 (4858 
2846) ; La Bastille. 1 1* (485607-76) ; 
Ganmont Alésia. 16 (4827-8650JT ; 
Gaumont Convention. 1 6 (48284827) . 
LE REPENTIR (Sov„ va) : Cosmos, 6 
^46462880) ; Le Triomphe. 8 (4502 

SI TU VAS A RKL. TU MEURS (Fr.- 
BréaJ ; Gaumont Ambmatdc. 8 (4858 
1808) ; M&xéviDra, 8 (47-767886) ; 


01-59) : 


Gobelins. 


(43062344); UGC Conventiœi, 1» 
(46769340) ; Le Maillot, 18 (4748 
0606) ; Ima g ra , 18 (462247-94). 

MALADIE D'AMOUR (Fr.) : Forum 
Orient Express, 1“ (42-3842-26) ; 
Gange V, 8 (466241 46) ; Sept Par- 
n—lem, 16 (42263820). 

MY BEAUT1FUL LAUNDRFITE 
(Bric, va) : CSnoefaes. 6 (46381682). 

NADINE (A, va) : Ciné Beaubourg, > 


Ganmont Convention, 18 
4227) ; Le Mrilfat, 17* (4748 
Pathé CSchy. 18 (46224601). 
LA BAMBA (A, ta) : Chmy P 
(485407-76) ; UGC Ermitage, 
681616) ; vX : Rca. 2* (4236 
UGC Montparnasse. 6 (4674- 


htny Palace, S* 
mitage, 8 (46 
(42368893) ; 
(4674-9694) ; 


1630) ; UGC Rotonde, 6 (4676 
9694} ; UGC Biarritz, 8 (4662- 
20-40) ; v.F. : Impérial PatM, 2* 
(47427252) ; Rex, 2» (42368893) ; 
UGC Montparnasse, 6 (46769494) ; 


UGC Ermitage, 8 (45081616) ; 
Boulevard, 8 (46769640). 


Boulerait!, 9* 
BABFLY (A 


ABFLY (An ta): Fo 
Express. K (42-334226) ; 
(46381682). 


ta) : Forum Orient 
384226) : Chutera, 6 


BOIRE ET DÉBOIRES (A, vo.): 

George V, 8 (46624146). 

LA BONNE (*•) (II) : George V. 8 (46 
624146) ;MaxéviIkc.9* (47-7672-86). 
CHAMBRE AVEC VUE. (Brit, va) : 

14 Juillet Pareasre.6 (48265800). 
COMÉDIE I (Fr.) : Ganmont la Halles. 
1^462612-12) ; Epée de Bcfe, 6 (48 

LE CRI DU HIBOU (Fr.-lL) : Rnrnm 
Orient Express, 1» (42084826) ; lmp6 
rial Patbé, 2* (47487852); Haato- 
f ouille Pathé, -6* (4633-7838); 
George V, 8 (466241-46) ; Sept Ar- 
uatiens, 16 (48263220). 

CROCODILE DUNDEE (Ans»., ta) : 

Le Triomphe. 8 (46624676) i VX: 

, Français Pâthé. 8 (47-763888). 

DÉMONS DANS LE JARDIN (Bp, 
va) : Latins, 4* (427847-86) ; Sept 
Pamasneas. 14* (48263200). 

LES ENFANTS DU SILENCE (A, 
vX) : Lumière, 9* (42464907). 
EVILDEAD2 (•) (A, vX) : Hollywood . 

Bonkvani, 9> (47-70-1641). 

IA FAMILLE (IL-Fn, vol) : Studio do b 
Harpe, 6 (4634-2652) ; Pabtids Mati- 
gnon. 8 (4859-31-97); Tri» Parna»- 
■kms, 18 (48263619). 

LE FUC DE BEVERLY HILLS 2 (A, 

• va) : George V, 8 (45424146) ; vX : 
Lumière. 8 (42464907) ; Les Montr 
pâmas, 16 (4827-5237). 

LA FOLLE HISTOIRE DE L’ESPACE 
(A, VA) : Geoge V, 8 (46624146) ; 
vX : Gaumont Opéra. 2> (47426633) ; 
George V. 8 (45424146) ; Fauvette, 
18 (4831-5686) ; Les Montpaxnos. 16 
(4827-5237). 

FUCKING FERNAND (Ft.) : UGC Nor- 
mandie. 8 (46681616). 

FULL METAL JACKET (*) (A, va.) : 
Gaumont ks Halles, 1- (46261212) ; 
14 Juillet Odéon. 6 (482659-83) ; Gau- 
mont Champs-Elysées, 8 (425904-67) ; 
Publias Cnmnps-Blyséa, 8 (47-26 
7623) ; 14 Juillet Bastille, U* (4857- 
9681); Escorial, 18 (47417-2804)-, 
Fauvette, 1> (4351-56-86) ; Ga u m ou l 


UGC Lyon Bastille, 12 (48480159) ; 
UGC GobeHna, 18 (48362844); 
Convention Saint-Charles, 15* (4679- 
334»). 

NraJF SEMAINES ET DEMIE (•) (A, 
va) : Le^ Triomphe, 8 (45584676). 
LE NOM DE LA ROSE (RvIl-AIL, 
vX) : Lumière. 8 (42464907). 
L’OEIL AU BEURRE NCHR (Pt.) : 
Forum ArecnCieL 1- (42975874); 
Rex, 2 (42368893) ; UGC Montpar- 
nasse. & (4674-94-94) ; UGC Odéon, 6 
(42-261630) ; Marignan Concorde 
Ftetfeé, 8 (48599202) ; UGC BSanitz. 
8 (45-682640) ; UGC Boulevard, 8 


1908); Maxévüks, 8 (47-767206); 
Panunouat Op&a. 8 (47425631) -.La 
Mtmtpsnns, 16 (48275237) ; P&thé 
Œdf, 18 (46224601). 

LE SKTLIEN (A, ta) : Forum Horizon. 
1- (45085757) ; Action Rive Gauche, 
» (48294440) ; 14 Juillet Odéon. 6 
(48265953) ; Gaumont Ambassade. 8 
(4859-1908) ; 14 Juillet BeaugreneUe, 
18 (487879-79) ; vX : Rex. 2* (42-36 
83-93); Bretagne, 6 (482857-97); 
Marinai Cteoarde Pathé, 8 (4359- 
9242) ; Français Pathé, 8 (47-76 
3888) ; La Nation. 12* (434804-67) ; 
Fauvette. 18 (4831-5606); r—m— « 
Alésia, 16 (482754-50) ; Gaumont 
Convention, 13* (46284227); Pathé 
CSchy, 18* (45-224601). 

LES SORCIERES 1PEASTWICK (A* 
ta) : Forum Orient Express, I* (4838 
4826) ; Publicii SaintGennûn, 6 (48 
287250) ; UGC Ermitage. 8 (4558 
1616); vX: Gaumont Parnasse, 18 
(48363640). 

SOUS LE SOLEIL DE SATAN (Fr.) : 
Gaumont ks Halles, l» (46261212); 
La Trais Luxembourg, 6 (4633-97-77). 

3UPERMAN IV (A- va) : UGC Ermi- 
tage, 8 (454616-16) ; vX : Rex, > (42 
368893) ; UGC Ermitage, 8 (4558 
16-16) ; Paramount Opéra, 9* 
(47425631) ; Le (4686 

18-03); Canveatiou SaintCharics. 18 
^4679-33-00); Images. 18 (4622 

TANT QU’IL Y AURA DES FEMMES 
(Fri) : Gaumont Ambassade. 8 (43-52 
1908) ; Français Pathé. 9* (47-76 
3358) ; Miramar, 14* (482689-52). 


PARIS EN VISITES 


VENDREDI 20 NOVEMBRE 


«Les im pre ssionnis te» an Mnsée 
d'Orsay », 10 b 30. 1. rue de Bdlc- 
cbasse, sous raéphant (P.-Y. Jaslet). 

■ Chefs-d’œuvre d’art aptgnd», 
10 h 30, Petit Palais, entrée de Texpomr 
tion (Paris et son histoire) . 

«L'Opéra», 13 h 30, dans le hall 
(Are confére n ces). 

«Le Musée Picasso dans Phôtei 
Salé», 14 b 30, 5, nie de Thorigity 
(Arts et cnriori t és). 

«Coûta charmants de lHe Saint- 
Louis », 14 h 30, métro Pont-Marie 
(Paris pittoresque et insolite). 

• HOtels de IHe Saint-Louis », 
14 b 30, métro Pont-Marie (Flâneries). 

«Un cimetière et ses mystères», 
I4h30, boulevard Ménilmontant, face 
à la rue de la Roquette (Y. de Lan- 
ghde). 

«HBUüs et jarffiss du Marais, place ' 
dn Vosges », 14 h 30, métro Sabir-Paul, 
sortie (Rés ur rection dn passé). 

Hdteb du Marais nord, place des 
Vosges », 14 h 3a métro HOtd-da-Vme, 
sortie rue Lobean (Güks Botteaa). 

« Le Palais de justice en activité », 
14 h 30, devant tes grifies (Michèle 
Ptiûycr). 


• Le théâtre de FAthénée de Louis 
Jouvet», 15 heures, 6, square Louis- 
Joovet (Mo num ents historiqua). 

« L’art de vivre an <£x-lmitiéme siècle 
an Musée Coguac-Jay », 15 heures, 
25, boulevard des Ca p ucines (Monu- 
ments historiques) . 

«Exposition Regafia», 15 heures, 
Louvre, porte Saint-Gexmain4’Auxer- 
rris (A p proc he de Part). 

CONFÉRENCES 

11, av e nu e du président Wilson, petit 
auditorium, 14 h 30 : «Art pauvre», 
présenté par Béatrice Parent (Musée 
d'art moderne de la Ville de Paris). 

11 bis, rue Keppler, 20 h 15 : « Prot- 
on trouver ces vies a nt érieu r es », eattée 
libre (Loge unie des théosophes). 

Maison des mine» ; 27a rue Saint- 
Jacques, 20 h 30 ; « La Turquie seldjou- 
kide», par Jean-Paul Roux (CEo-ks 
Anasderhatrare). 

Palais de la découverte, avenue 
FranUiji-Rooflevdt, 20 b 30 : «Le para- 
doxe des emp er e u rs. Faune des terres 
australes et antarctiques», par Pierre 
Jbuvca rin . 


FESTIVAL DU CINEMA 
ESPAGNOL 

PARIS / 18-24 NOVEMBRE 87 



“EL LUTE”, MARCHE OU CREVE /Vincente ARANDA 
LA FORÊT ANIMÉE/ José-Luis CUERDA 
LA VIE JOYEUSE /Fernando C0L0M0 
DIVINES PAROLES /Jose-Luis GARCIA SANCHEZ 
TANT QU’IL Y AURA DE LA LUMIÈRE / Felipe VEGA 
MATADOR /Pedro ALMODOVAR 
LA GUERRE DES FOUS/Manolo % MATJI 
L’ANNÉE DES LUMIÈRES /Fernando TRUEBA 
LE VOYAGE NULLE PART/ Fernando FERNAN-GOMEZ 
MON GÉNÉRAL/Jaime de ARMJNAN 
LAURA /Gonzalo HERRALDE 
LA MAISON DE BERNARDA/ Mario CAMUS 


Gaumont Colisée - 38, avenue des Champs-Elysées, 75008 PARIS - Métro: Franklin-Roosevelt 
Prix : 35 F - Abonnements : 50 F pour 3 films, à retirer au Saumont Colisée 
à partir du 1“ novembte de 12H a 13H30. Renseignements au 43593946 





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Lts programmes collets de radio et de tél t i M o u saut pd »B6s chaque wmt Jw watre wfffaat du samedi daté 
Ænmchc-lBBdl Signlflcalkw des symboles ;► Signalé dans* te Mande radlo-tfléTisioo. □ Fihai évitera Oupeutvrir 
■ ■ N* pas attaquer ■ i ■ CkaUVem» on dasaiqae. 


Jeudi 1 9 novembre 


2030 Mwoaiw : Le monde eu face. Emission présentée par 
Christine Odcrent sur le thème «L’argent, la fin d’un rêve», 
avec Laurent Fabius. David de Rottchüd, M“ Beaux. 
Jérôme Sédoax, Michel Besson. Robert Maxwell. 
22-00 THéfibn : Une frmein nwirntt. De Pierre Battrai. 
Avec Jacques Dufüho, Caiherine Wilkcning, P ie rr e Oé- 
mentL Cinq nouvelles (de Zola. Apollinaire. Coppée, Gau- 
tier. Cau) mises en Images par Pierre Boutron et reliées par 
un fit : « Si (a jeunesse ne pardonne rien, la vieillesse 
n’excuse pas touL « 2335 Journal et Bonne. 2339 Pcnû- 
■Ion de - ia * Emission de Frédéric Mitterrand et Jérétne 
Garçon 


2830 Cinéma : Dtabofiqucmert vôtre ■ Film fiançai» de 
Julien Dnvivier (1967). Avec Alain Dekm, Senta Berger. 
Sergio Fantoni. Claude Piéplu. Peter Mosbacher. 
22.05 Magariue : Edition spéciale. Présenté par Bernard 
Rapn. Sur le thème « Danger, déchets ». 2330 Informa- 


Râpa. Sur le thème *D 
tkms : 24 h snr TA 2. <MM 


-, déchets ». 2330 la 

i: Brigade crimtedte. 


2035 Téléfilm : Péché de jouasse. De Peter Haut, avec 
Barbara Carrera. Anthony Geary, Kim CattralL 22.15 Jour- 
naL 2240 Magazine : O dinqpw . Les gens d'Europe. 
3. J’étais ton gosse, de Tamas Almasi (Hongrie). Un groupe 
de rock se décompose suite à des cordais internes. Eu 
arrière-fond, le désespoir de l’adolescence. Un documentaire 
sur le aicalage entre ce groupe tris populaire et la Jeunesse, 
la Hongrie. Climat. 23^45 Musiques, musique. Maple LeaT 
Rag, de Scott JopJm. 2330 Sport : jen à XXQ : Franco- 
Noavefle-Guinée Papouasie A Carcassonne (match joué te 
1 S novembre). 

CANAL PLUS 

2OL30GméuM : Désordre ■ Film français d'Olivier Asseyes 


Ho Nguyen, Donald Moffat, Trnen V. Tran (v.o.). 
1.95 Câffrm : Secrets de fanes. Film français (classé X) 
de Michel Barny (1986). Avec Diana Anvers, Sophie 
Musard, Gérard Luig. 230 Documentaire : Les allumés du 
sport. De Katmandou à TEvcrest sur les ailes dn vent. 

LA 5 

2030 Téléfilm: Point jone le jeu. De CEve Donner, d’après 
Agatha Christie. Avec Peter Ustinov, Jean StapJeion, 
Constance Cummings. 22.10 Série : Capitaine FunDo. Es 
arrivent. 23.05 Série : Lon Grant. Un dimanche A Venise. 
2335 Série : Max la menace (redift.). 020 Série: Les che- 
villera dn deL 043 Fcuflktou : Le tem ps des copains. 
1.15 Les cfau dernières i ii Ih u H » D’tine pierre deux coups 
(rediff-). 


2035 Série : Les têtes briiées. Objectif Rabaul (rwfifL). 
2130 : la Griffe da passé ni Film américain de 

Jacques Tourneur (1947). Avec Robert Mitchum, Jane 
Greer, Kirfc Dougho. 2330 Magazine : Md aime. Portrait 
de Jacques Tourneur; Kirk Douglas et Robert Mitchum se 
retrouvent ; Visite as Festival d’Amiens ; Portrait de Robert 
Benton ; Imamnra à Pi galle. 2340 JoomL 2330 Météo. 
2335 Msyanr : Chah 6. De Pierre BouteQler. 040 Musi- 
que : Boulevard des cfips. 140 CEp des efips. 

FRANCE CULTURE 

2030 Dra mati qu e. Ecoote AtfcaBe. D’après Racine, éorit par 
Etienne Vallès. 2130 PvsfBs pétrins. Jean BaQanL 2240 
Nuits Bttgaédfacs La Camargue (3* partie). 0.05 Dn jov 


(1986). Avec Wadeck Staaczak, AnnoGisel Glass, Lucas 
Bel vaux. 2135 Flash d'informations. 22.00 Onéms : Coma 
privé. ■ ■ Film français de Pierre Granier Deferre (1986). 
Avec Elizabeth Bourrât, Michel Aumart, Xavier Dehic, 
Syfvia Zerfnb- 2330 Onéum : Ahuao bay ■« Film améri- 
cain de Louis Malle (198S). Avec Amy Madigan, Ed Harris, 


FRANCE-MUSIQUE 

2030 Concert (donné le 6 novembre en l'église Saint- 
Gcrmain-des-Prés). Vêpres pour solistes et chœur a capella, 

S 37. de Rnchmamnov, par le Cbceur de Radio-France, 
. Michel Tranchant. 23-07 CM de la sonique contempo- 
raine, par Marc Texier. 030 M él odi e» . Am Bach im Fr&h- 
lmg, D. 361 ; Fischerwrise, D. 881 ; Der JUngling am Bâche, 
D. 192; Gondeifahrer ; Meeres Stifle, D. 216; Auf dem 
Strfim, D. 943 ; 2e partie de b Belle Meunière de Schubert. 


Vendredi 20 novembre 


1&00 Série : Mann. 1930 FcriOeten : Santa Barbara. 
1930 Jeu : La rase de la forttme. 2030 Journal et Météo. 


LA SAMARITAINE : VOUS V VIENDREZ ! 


CANAL PLUS 

1836 Top 50. 1835 Starquizz. Présenté 



1836 Top 50. 1835 Starquizz. Présenté par Alexandra 
Ka van. Invités : Nkbolas Peyrac, Catherine Leprince, Léon 
ZîtroDc. 1930 Magazme : Nnfle part afllema. Présenté par 
Philippe GUdas et les Nuis. Invités : Fabrice Lochini et Amy 
Duperey. 2930 Série: Le retour de Mike Ht— 1 . 
21.15 (Mm: Les vacances de Mn»v Halot ■■■ 
Film français de Jacques Tati (1953). Avec Jacques Tati, 
Louis Perrault. Nathalie Pascaud, Michèle Rotin. Monsieur 
Hulot. célibataire hurluberlu, va passa' ses vacances data 
une petite station balnéaire en Bretagne. Il perturbe la vie 
des clients de l'kôteL A part une vieille Anglaise excentri- 
que. personne ne le co mpr end. Le comique a observation de 
Tati s'exerce à l'égard des rites, des manies, des habitudes 
sclérosées d’un milieu petit-bourgeois. C’est d'une étonnante 
vérité sociologique, toujours drôle, jamais méchant, sous le 
regard de Hulot. I» trouble-fête. libre et solitaire. 
2240 Flash d'tafonuattooe. 22 45 Cinéma : Les fr ères 
Pétard. □ FQm français d'Hervé Pahtd (1986). Avec Gérard 
Lanvin. Jacques VBleret, Josiane Balaxho. 0.10 Chhaa : 
Secrets de femmes. Film français (classé X) de Michel 
Barny (1986). Avec Diane Aizvcn. 135 Ci n éma : A b 
r achfrrhr de Mr Goodbar. ■■ Film américain de Richard 


2038 Tapis vert 2030 Variétés : Labaye «Tboonenr. 
Coups de coeur : Régine. Avec Patricia Kaas, Demis Rousses, 
Coryune Cbarby, Image, Sapho, Richard Cbyderman. Alain 
Chamfart. Eisa. Donchka. Anny Duperey, Pierre Vaneck, 
Fabrice Luchini. 2240 FeoSetca : Le joyau de b courtxme. 
De Christopher Morahan et Jim O’Brien, d'après Le quatuor 
indien, de Paul Scott. (5* épisode). 2335 Journal et Bonne. 
2330 Magazine : Rapide. D’Antoine de Cannes. Invité : 
Paolo Conte. 


18.15 Série : Ma aoregre Men- atmée . 1845 Jeu : Des chif- 
fres et des lettres. D'Armand Janunot, présenté par Patrice 
Laffont. 19.10 ActnaHtés régionales. 1935 Série : Magny. 
20.00 JourraaL 2030 FemBeùta : Boaioar maître. De 
Denys de La Patcllière. Avec Danielle Danieux, Georges 
Wilson. Gérard Klein, Aurore Clément. (4» épisode). 
2130 Apostrophes. Magazine littéraire de Bernard Pivot. 
Sur le thème : La 6Q0\ sont invités John Fowks (La créa- 
ture), François-Bernard Huyghe (La sofüdéologie), Jorge 
Sempruu (Netcbsiev est de retour), Michel Serres (Les sta- 
tues). Mario Vargas Lk>sa (Qui a tué P aton rin o Malero ?) 
23.05 JouraaL 23.15 O nt c lu b : Jades. NM Film fran- 
çais de Georges Franju (1963). Avec Challing Polloclc, Edith 
Scob, Francine Bergé, Théo Sarapo, Syivia Kosdna, Michel 
VUokL En 1917, un mystérieux Justicier s'attaque à un ban- 
quier escroc, mais protège la fille de celui-ci, dont il est 
amoureux. Hommage à Louis Feuillade et à son * ciné- 
rotnan- écrit avec Arthur Bemède. au temps du muet 
Franju avait joué à fond le jeu de la littérature populaire. Il 
avait recréé avec aadmirables images en noir et blanc les 
sortilèges d'un « réalisme fantastique » faisant de la vie un 
rive, à moins que ce ne soit l'inverse. 


1830 FemBetoo : La liberté Stéphanie. De Georges Cou- 
langes, réalisé par Marlène Bertin. Avec Agnès Torrent, Phi- 
lippe Jotteau, Charlotte Bonnet (29* épisode). 1930 U 19- 
20 de O n fo rm a ttou. De 19.07 à 1930, actualités régionales. 
1935 Dessin animé : D était ans fois b rie. L'siL 
20.05 Jeux : La classe. Présentés par Fabrice. 2035 Fwft- 
ktou : GoUbnue TA Quinzième épisode : Les possédés. 
2037 Je» de b pomme. 2130 FeoHMoa : Gnlhimf TeB. 
Seizième épisode ; Le maure (l n partie). 2135 Magazine 
Thabssa. De Georges Pemond. Evergreen : l'irrésistible 
ascension du chairman Chang. 22 35 Journal. 2245 Série : 
Histoire et passion Guillaume b Conquérant. 2340 Musi- 
ques, amsiqae. Euphonie Soumis et Scdace, de Scott Joplm. 
2330 Boxe américaine. 


Brooks (1978). Avec Diane Keaton. TuesdayWdd. William 
Athcrtou (v.o.). 340 Cinéma ; KnüL a F3m anglais de 
Peter Yales (1983). Avec Ken MarsbaD, Lysette Anthony, 
-Freddie Jones, Francesca Annis. 535 Docameataâre : Les 
dn sport. De Katmandou h l'Everest snr les ailes du 
vent. 6-00 Série: Rawhide. 


1930 Jen : La porte magique. Présenté par Michel Robbe. 
19.30 Boulevard Bouvard. De Philippe Bouvard. 
2030 JomaL 2030 Variétés : Il était ane fols— Em issio n 
de Patrick Sabatier. Invité : Antenne. Hommage à Thierry Le 
Luron. Avec BQ] Baxter et Tippa Irie, Francis Lemarque, 
Guy MardeJ ; Extraits de spectacle Quasîmoda 2215 Loto 
sportif; Fool vus jeux. Emission présentée par Michel 
Hidalgo. 2 230 Série : L' Inspecteu r Derrick. L'imprudence. 
2330 Magazine : Bains de mbid t. De Thierry Ardisson. 
130 Série: Max b menace (rediff.). 135 Les câaq do<- 
agres minâtes. Ronges sont les vendanges (rediff.) . 


1830 Série : Ln petite maison dans b prairie. L’incendie 
(2* partie). 19.05 Série : Cher onde BEL 1930 Série : 
Dakfari. Sur les traces des gnépards. 20.24 Six minâtes 
Jnfo n Mti ora. 2030 Série : Le Saint. Le trésor mysté- 
rieux- 2130 Feuilleton: la dünqnede la Forét-Noire 
(12" épisode). 2210 JonrnaL 2220 Météo. 2235 Soirée 
pofidèse: Les privés ne meinest jamais. Présentée par Guy 
Marchand. Sénés : Peter Gunn; Mr. Lucky. 2345 Maga- 
zine : Ondes de choc (rediff.). 0.15 Mnriqne : Boulevard 
des clips. 140 Œp des clips. 

FRANCE-CULTURE 

2030 Radio-archives. Pierre-Jean Jouve : La tasse. 2130 
Mnriqne : Black and Bine. Les six cordes de Loimic Johnson, 
guitariste de blues et de jazz. 2240 Nuits magnétiq ues. La 
Camargue (dermère partie). OLOSDn jour an le ndrmalu. 

FRANCE-MUSIQUE 

2030 Concert (donné b 25 octobre 1986, salle Pteyel). 
Concerto pour piano et orc h est r e tr* 5 en mi bémol majeur, 
op. 73, et Symphonie n» 8 en fa majeur, ou. 93, de Beethoven, 
par rOrchestre national de France, air. Waher Weller. 
2230 P re m ières loges. René Bianco, baryton français. 
Extraits de Mireille (acte II) et dn Faust (actes L IL IV) de 
Gounod; Les contes tTHoffmann (actes H, ni) tTOffen- 
bach.2337 Cbh de h mnriqne anctem». 030 Arriéres. 


Audience TV du 18 novembre 1987 (baromètre le montoe/sofres-nielsenj 

Aogmee k m t aman éa, région p a rirtna a 1 point »■ 32000 foyers 


HORAIRE 

FOYraS AYANT 
REGARDÉ LA TV 

fa» 

TF1 

A2 

FR3 

CANAL + 

LA 5 

MB 

19 h 22 

47.0 

SHtaBartm 

18.8 

hobbv AmaMta 

8.4 

AcnaL région. 

8.0 

fUtapart 

0.5 

Porta magiqM 

7.4 

OndaSH 

6.9 

19h4£ 

53.5 

ROMtataM 

23.3 

fat 

8.9 

AcuLriskin. 

4.5 

Nnfcp-t 

4.0 

Brada». Bouvard 

8.4 

MM 

4.5 

20 h 18 

71.3 

Joairt 

28-2 

Jouirt 

18,8 

12.4 

Nriaprat 

3.B 

JOunrt 

2.6 

Moral 

5.0 

20 h 55 

89.3 

SKrtoSoMi 

24.3 

Grand Ed*jutar 

17.3 

BreaJoiMto 

3.0 

GMSM 

5.0 

rnaarirnrrehora 

13U 

D|Hrt» 

5.9 

22 h 08 

58.9 

Sacré* Sc*4« 

80.8 

OandEUrtMr 

17.8 

ariraJovretto 

3.0 

Hom- 2 ean. 

2.5 

UaLocAneU. 

12.9 

Tricon Clara 

2.5 

22 b 44 

38.8 

Howifc Artrtata 

6.4 

GmdErtqrtr 

15.3 

JAIIW 

S.9 

Mr GootXnr 

2.0 

Arabaaqua 

8.4 

IrtErtont 

1.0 



Echantillon : plus de 200 foyers en Ile-de-France , dont ISS reçoivent la 5 et 143 reç oi vent M 6 dans de bornes cond it ions. 


HORIZONTALEMENT 
I. Ses allumettes ne le quittent 
1 pas: — U. Endroit où les issues peu- 
vent être gardées. En voilà un qui 
est souvent de la partie l — HL Ne 
I va pas droit an but. Fréquemment 
1 ntüisê pour l’entretien. — IV. Sup- 
port de colonnes. Permettent de 
découvrir de véritables révélations. 

- V. Aide à satisfaire un besoin 
dans les «cabinets». Four le meil- 
leur mais pas pour le pire. — VL Se 
lance dans un long développement. 

- VIL On ne peut certes pas leur 
reprocher de manquer d’envergure. 

- VUL Accueille de très nombre u x 
hommes dans son fit. Ce n’est pas 
parce qu’ils ne l’aiment pas que cer- 
tains n’hésitent pas à le plaquer. 
IX. Possessif. Fut peut-être amené à 
passer l'éponge. — X. Où heureux 
furent ceux qui assistèrent à maints 
départs à la retraite. Est régulière- 
ment mentionné par celui qui parie 
en maître. - XL On ne peut tout de 
même pas les condamner ri elles 
viennent à tourner maL 

VERTICALEMENT 
I. Avec elle, ceux qui paient sont 
aussi ceux qui encaissenL Sert de 
monnaie d’échange. — 2 fl faut de 
Pair pour lui donner vie. - 3. Une 
vraie tête de cochon. Dans le pré- 
sent, il ne vivait que pour le passé. - 

4. On peut nous rapporter sur un 
plateau. Vivent parmi les grains. — 

5. On en vient vite à bout en trico- 
tant Inspire le respect. Sorti de 
l’ombre. — 6. C’est bien pour le mal. 
Cela vaut de Por. — 7. Est parfois 
logée dans un pistolet. - 8. Mal ins- 
piré. N'est pas à ramasser à la petite 
cuillère. - 9. Casse la croûte. 
Repoussent les ténèbres. 

Solution dn problème ar 4617 

Horizontalement 
L Biographe. - IL Essoucher. — 
HL Gît. NoL - TV. As. Nèpes. — 
V. Subit. - VI. Etat. Nota. - 
VIL Mena. CIm. - VTIL El Bâton. 

- IX, Nue. Zug. - X. Tel Urid. - 
XL Irréels. 

Verticalement 

1. Bégaiement - 2. Isis. Têtue. - 
3. OsL Pan. Eli. - 4. Go. Tub. - 
5. Runes. Azur. - 6. Acupuncture. 

- 7. PhJcbotogîe. - 8. Hé. Sit-in. EL 

- 9. Erg. Tan. Ils. 

GUY BROUTY. 




LEGENDE 


TV NM NUAGEUX 

Éf-%% L 


TW NUAGEUX 
OU COUVENT I 


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1 METEOWOLOGg NAT 


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Valows axùénws ratovén «Km le 19 - 1 1-1987 

la 18-11 « 6 heures TU et b 19-11-1987 à 6 taures TU 


Svous transmuf 

'ouscomprendr 

'avebes cc-r-uni, 
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drouot 

Hôtel des ventes, 9, rue Drouot, 76009 Paris 
Téléphone : 42-46-17-1 1 - Télex : Drouot 642260 
Irforwrtoi» tfJép fa nri gn rs per ma-tilra : 47-70-17-17 

Compagnie des commissaires-priseurs de Paris 

Régisseur au S.P.P. 64. rue La Bo4tie. Paria. TéL ! 45-63-12-66 

Les aposUkms msnat Ocm la rtSk des mîtes, 4e II à 28 hem, sauf imicM&ma 
parTirtiar».*cxpoltaâtindehTrate, 

DIMANCHE 22 NOVEMBRE 

S. 1. — 15 h: 160 Tabtcanx abstraits rtco »e ca q >o t»hg .M*B»u«^ST. 

LUNDI 23 NOVEMBRE 

& 5/d - 11 h et 15 k IMPORTANTS. TABLEAUX MODERNES : 
Chanetou, (TEspagnat, Friesz, Guillaumin, Petit-Jean, Signe et 
SCULPTURES MODERNES : Art, Bugatti, Modigliani, 
Rodm_ 

21 h : IMPORTANTS TABLEAUX MODERNES : Gris -La 
femme aux mains jointes • (1924). Léger - Le garçon de café » 
(1920). Ronault - Crépuscule > (1922-1928). Van Dongcn - Les 
trois grâces » (1909). 

EXCEPTIONNELLES GRAVURES de Picasso ■ La femme qui 
pleure > (2937). -La femme au tambourin- (1938). Chagàn, 
Courbet, Dubuffet, R. Dufy, Lebasqae, Le bourg. - 
M*LOUDMER. 

*S. 14. - 15 h : Grands vins. - M- RABOURDIN, CHOPP1N DE 
JANVRY. 

MARDI 24 NOVEMBRE 

S. 5-4. — 14 k 30 : enivres sur papier du XX’ siècle. 21 h, œuvres modernes 
et amtemparaines dont Bonnard, Tanguy, Ernst, Dubuffet, 
Magrîtte, Renoir, Martin et Moore. - M" BRIEST. 

SL S. - Bijoux, objets de vitrine, orfèvrerie ancienne et 
moderne. -M” AD ER, PICARD, TAJAN. M. Fromangcr, 
Véronique Framanger. 

SL 9. — Tableaux, marine-maquettes, art populaire, mnbjfisr, tapis. - 
M* Catherine CHARBONNEAUX. 

S. 18. - Art nouveau, art déco. - M“ COUTURIER, de NICOLAY, 
M' DAUSSY, M. Marcühac, expert. 

S. IL — Pièces de monnaie en or, françaises et américaines, bijoux, 
argenterie. - M" DELORME, M. Page, cabinet de Fommervanlt, 
experts. 

S. 12. - Livres anciens et modernes. M. Lcgaehel, ouvrages de Odette, 
livres flhistiés. -M- DELAVENNE. LAFARGE. 


Su 13. — Bijoux, orfèvrerie russe, linge, jouets. 

M*> PESCHETEAU-BADIN, FERRI EN, MM. Déc haut, 
Stettcn, M™ Daniel, experts. 

MERCREDI 25 NOVEMBRE 

S. 1-7. — (expo. sam. 21, dim. 22/11, 11-18 b salles 14 A 15. mard. 24. 

merc. 25/11, 11-18 h salles 1 & 7). Tableaux modernes et du 
XIX* a. Sculptures. - M* BOISGIRARD, MM. Marcühac, 
Manuno, Paiement, M“ Moriset, experts. 

S. 2. - Très beaux livres anc. et romantiques. - M? MATHIAS, 
M* LE ROUX, M. Chrétien, (1) 45-63-52-66. 

JEUDI 26 NOVEMBRE 

S. 3. — Estampes modernes. - M* DAUSSY, MM. Marcühac, Manry, 
experts. 

S. 4. — Art islamique. - M* BOISGIRARD, M m Kévarktan, expert. 

argenterie. - M" RABOURDIN. CHOPPIN de 
RY, M- OGER, DUMONT. M- ARTUS, GRIDEL, 
BOSCHER. 

SL 9. — Livres, manuscrits, dessins. Ancienne collection Apollinaire - 
M- LAURIN, GUILLOUX. BUFFETAUD, TAILLEUR, 
M* Vîdal-Mégret, M. Bodin, experts. 

S. IL — Tableaux, meubles et objets d’art. - M* MILLON, JUTHEAU. 

Su 14. — Objets (Tait et de bd ameublement des 18* et 1^ s. - M“ AD ER, 
PICARD, TAJAN. MM. Dülée, Levy-Laca», experts. 

191 1 1 VENDREDI 27 NOVEMBRE 
S. 1-7. — à 21 b (expa sam. 21, dim. 22, salles 12 A 13. Jeudi 26, 
vend. 27/11, 11-18 h salle 1 A 7). Impartants tableaux et 
sculptures modernes. Art contemporain : Delvaux, D. Giacometti, 
ZadJdne, Andy WarhoL - M* Catherine CHARBONNEAUX. 

S. 2. - Importantes bibliothèques, livres anciens et rdinres précieuses. - 
M* RABOURDIN, CHOPPIN de JANVRY. 

S. 4. - (suite de la vente du 26 twv.). - M* BOISGIRARD, 
M** Kévorkian. 

& 5-6. — Importants tableaux modernes. - M“ LAURIN, GUILLOUX, 
BUFFETAUD, TAILLEUR, MM. CaOac, Tnbiana, Fabre, 
Renaud, Beaupère, Bbncbet 

•S. IL - Bibelot, mobilier. - M“ PESCHETEAU-BADIN, FERRIEN. 
S.15. — Timbres-poste, art nouveau, art déco, meubles anciens et de 
style. - M" AUD AP, GODE AU, SOLANET. 

S. 16. - Livres ana, bib„ grav., destins, tabla 19% bon mob. 19* et de 
style. -M* B OSCHER, STUDER. 

m THÉÂTRE DES CHAMPS-ÊLYSEES 
15, avenue Montaigne, 75008 PARES 
VENTE DIMANCHE 22 NOVEMBRE 
(Expo. pubL Drouot-Montaigne : 

......... Sam. 21 nov. 12/18-21/23 h) 

A 11 H : IMPORTANTS TABLEAUX ANCIENS 
notamment : Brueghd, Fragonard, Graine, Guardi, Lancret, LargQlïère, 
Mandyn, Mariotto ai Nardo, M. Moreau, Netscber, H. Robert, Snyders, Vaa 
Ostade, Van der Meulen. Vemet, Vigée Lebrun-. 

MM. Herdbebautet Latretüe, Ryaux, de Baywr, experts. 

A 14 H : OBJETS D’ART d de TRES BEL AMEUBLEMENT 
principalement du 18 e siècle, TRÈS BE LLE ORFEVRERIE, TRES 
IMPORTANTS TAPIS EN SOIE DE HER1Z. 

MM. Dülée, Lévy-Lacan, Duchiran, Déchaut es Stettcn, Framanger et 
Véronique Framanger, Benbéol, Chevalier experts. 

A 20 H : IMPORTANTS TABLEAUX DES 19* et 20* siècles de b 
COLLECTION Maurice COUTOT et d* AUTRES COLLECTIONS, 
notamment : Bonnard, Boudin, Braque, Derain, Dufy, Fantin-Latour, Foujrta, 
Gromaire, Guillaumin. Laureccù, Loiseau, Marauct, Matisse, Ogüisa, 
Renoir, Seurat, Signa c, Toulouse-Lautrec, Utrillo, Villon, Vlammcfc... 

RARE ENSEMBLE de 9 AFFICHES ORIGINALES de 
TOULOUSE-LAUTREC 

M 1 " Marie- Aline Prat, MM. Pacjttï et de Lonv eocour t, Maréchaux, de 
Bayser, Marcühac, Romand, experts. M** ADER, PICARD, TAJAN. 

DIMANCHE 22 NOVEMBRE à 14 H 30 a SCEAUX 
HOTEL DES VENTES, 38, rue du Docteur-Roux. 

TËL : 46-60-84-25 

FOURRURES, BIJOUX, TABLEAUX MOD„ 

OBJETS D’AMEUBLEMENT- M* SEBONI 

ÉTUDES ANNONÇANT LES VENTES DE LA SEMAINE 

ADER, PICARD, TAJAN, 12, rue Favart (75002), 4241-8007. 

ARTUS, GRIDEL, BOSCHER, 15, me Grai«o-BateUèro (75009), 
47-70-87-29. 

AUDAP, GODEAU, SOLANET, 32, me Drouot (75009) , 47-7047-68. 
BOISGIRARD, 2, rue de Provence (75009), 47-7081-36. 

BOSCHER, STUDER, 3, me tTAmbobsc (75002), 42-60-87-87. 

BRIEST. 24. avenue Matignon (75008), 42-68-1 1-30. 

Catherine CHARBONNEAUX, 134, faubourg Saint-Honoré (75008), 
43-59-66-56. 

COUTURIER, de NICOLAY. 51. rue de Beflechasse (75007). 45-55-8544. 
DAUSSY, 46, rue de la Victoire (75009) , 48-74-38-93. 

DELAVENNE. LAFARGE. 12. me Grange-Batelière (75009), 47-7045-96, 
DELORME, 14, avenue de Ma rine (7 5008), 45-62-31-19. 

LAURIN, GUILLOUX, BUFFETAUD, TAILLEUR (anciennement 
RHEIMS-LAURIN), 12, rue Drouot (75009), 42-4*61-16. 

LE ROUX, 1 8, rue Grange-Batelière (75009). 47-7043-00. 

LOUDMER. 18. rue de Provence (75009). 45-23-15-25. 

MATHIAS, 19, me Ampère (75017), 46-22-70-25. 

MILLON, JUTHEAU, 14, rue Drouot (75009), 47-704)0-45. 

OGER. DUMONT. 22. rue Drouot (75009), 42-46-9645. 
PESCHETEAU-BADIN, FERRIEN. 16, rue Graage-BalcMre (75009), 
47-70-88-38 

RABOURDIN, CHOPPIN de JANVRY, 4, me Routai (75009), 
47-70-34-91. 


(75009), 


Naissances 


- Kgrid et Patrice LEDROGO 
sont h em eu x de vous am*¥Hxr b nais- 
sance de leur Gb 

CtatefAei 

b 12 novembre 1987. 

19, rue du 18juin. 

93220Gagny. 


Décès 

- Pofondément affecté par h dispa- 
rition de 

M. Henri BETTAN» 

les amis d'Hélène ex Domimqae Hatnon 

s'associent à leur chagrin et présentent 
tenu regrets attristés 1 toute la famille. 


— M. Jean-P&nl Bord 
et scs enfants. 

M— Robert Ch auv e n e t , 
ont b tristcan de üaire part du décès de 

IVhJeaBrPMlBOREL, 
née Béatrice Chaureoet, 
professeur des Universités, 
praticien des hôpitaux, 

s ur ven u à Caen, le 8 novembre 1987, 
data a quarante-deuxième armée. 

7, Basse-Rue, 

14112 Bicvine-Beuvnie. 


- AjBcc Bœdsocq, 
son épouse. * 

Bonard et Martine Boudsocq, 

Eisa, Mathilde, Smon, 
ses enfants et ses petits-enfants, 
ont b douleur de faire pari du décès de 

Parti BOUDSOCQ» 

surv e nu le 12 novembre 1987, ft Saint- 
RaphaèL 

Le Concorde, 

26. me Zamcubaf. 

83700 Saint-RaphaBL 


loterie nationale 


livre omctEuc 



U risUHunt dy WOOTiC mm pvAmH 


u numéro 163138 gagne 4 


|xo.<k>2»oara7i 


î.T.g ig a.R.i.r 


Lasnaéres 


ils centaine 
denRe 


. 663 

263138 „ . _ 

' 363138 JJ* 

* 463138 * * * 

563138' 963 


Lm numéros approchante aux 


6 6 3 1 3 8 

7 6 3 1 3 8 gagnent 

8 6 3 1 3 8 40000,00F 

9 6 3 1 3 8 


gagnent 


103138 

113138 

123138 

133138 

143138 

193138 

173138 

183138 

193138 


160138 

161138 

162138 

164138 

165138 

166138 

167138 

168138 

169138 


163038 

163238 

183338 

163438 

163538 

163838 

163738 


163108 163130 

163118 163131 

163128 163132 

163148 163133 

163158 163134 10 000,00 F 

163168 163135 

163178 163136 

163188 163137 

163198 163139 


Tamias bBM> 
sa terminant 

P» 


B®D® 


3138 

138 

38 


gagnent 


4 000,00 F 

400.00 F 

200.00 F 

100.00 F 



«\ TAUïïAL 


loterie nationale TOUS C 


TIBAQE / 

BU MERCREDI / 

18 NOVEMBRE 1987 /113 


lsie wnuu des sms a mm 
tous amuu mm aux suer aman 


— Domaine. Ambéricu-cn-Bugey. 
Trêves. Toulouse. 

M** et M. Raymond Durand 
et lems enfants, 

M™ et M. Loden Establct 
et leurs mfants, 

M.etM“JeanDenarie 
et leur fila. 

Ainsi que toute leur famille, 
ont la douieur de faire part du décès de 

M** veuve Marcel DENARIE, 
née Marie Csgaianx, 

sur venn 1 Wge de qpatte*Iiigt-quatre 
ans. 

Ses obsèques aurait Ben le samedi 
21 novembre 1987, & 15 heures, eu 
régfise de Domaine. 

Corps déposé. 

Condoléances sur registre. 


— On nous prie d'annoncer le décès 
de 

M-ReaËGONON, 

rite Simone Defaan, 

rappelée è Dieu 1e 13 novembre 1987, 
daossaraaantc-sciaèineaxmée. 

De la part de 
M. René Ganan, 
son époux, 

M. et M" Bernard Gtnon, 

M. et Nicole Besimüs, 

Le docteur et M“ Mkhd Goncn, 

BBS 

Et des fantiDcs Gonon et Ddouca. 

L'inhumation a en fieu 1 dans 
rindmité. 

Use messe sera cfiébrée à riutesition 
de b «lé fmitw |b « iTiHti 28 <— » iiiI)> k 
1987, ft 9 h 15, en Téglisc Notre-Dame- 
do-TAssoniptiou, me de rAsnauptioa, 2 
Paris-lé*. 

P rièr e de remplacer tant envoi de 
fions par un dm a l'Association France- 
Attsmcr, 49, rue Mirabeau, 75016 
Paris. 

5, me des Bcanches, 

75016 Paris. 




TRANCHE DES SfGMES DU ZODIAQUE 

TRACE DU ■ERGHËO1 18 HOVBBRE 1M7 


— Besançon. Tourt. La Barre. Paris. 
M^Lomstisserand, 
née Madeleine Minjoz, 
sa fille, 

M. et M- Jean-Pierre L qqjsiûseraa d 
et leur £Uc Anne, 

M. Haiy C uuK pcromnal et M*~. 
née Dcammque Locistisscrand 
et Jeurs fils Cédric et Thomas, 

M. Jacques Mcntfl et M“, 
uée Mkbâe Louisaâserand 
etkurfDsGriboty, 

ses pctitxaUAts et arrière-petits- 

f-nfainy 

Les parada et alfiés, 

M. Marcel Masset, 

M fc Marccüc Louvricr, 
ont b douleur de faire part du décès sur- 
venu le 18 novembre 1987, dans sa 
quactDvïagfc-qiiairièmG année, de 
M. Jean MINJOZ, 

avocat honoraire, 

de Ponire des avoca» de Besançon. • 
présklcnt de chambre honoraire 
1 b «mur d’appel de Paris, 
député honoraire, 
ancien ministre, 
maire honoraire de Besançon, 
hwiumbiIhit de b Légkpp (Tboiuicor, 
grand officier 

. dans Tarare national du Mérite, 
croix de guerre 1939-1945, 
médaille des combattants volontaires 
de la Résistance, 
commandeur dans Tordre . 
de la République italienne, 
finmtwnmtoir dans Tordre dn Mérite 
de b République fédérale d’Allemagne, 
médaiBe de la Résistance polonaise. 

Le défunt repose au fim ér ari a m de 
Besançon, 12, rue de Vcsaol, et sera 
exposé 2 Tbfitcl de viDe de Besançon, 
place du 8-scptcmbrc, de 9 heures 2 
20 heures, le vendredi 20 novembre 
1987. 

Les obsèques sero n t célébrées ôvüo- 
menr b «anttwfî 21 novembre, â 10 h 30, 
au cimetière des Champs-Brelcy, 2 
Besançon. 

Les condoléance» seront reçues sur 
registre. 

- M. Robert Scbvînt, 
sénateur et maire de Besançon, 

Le iwnBÎdjal, 

ont le regret de faire part du décès de 
M. Jean MINJOZ, 
avocat hoDondre, 

ancien bâtonnier de Tordre des avocats, 
président de b chambre honoraire 
ft la cour d'appel de Paris, 
député honoraire, 
ancien ministre, 
maire honoraire de Besançon, 
croix de guerre 1939-1945, 
commandeur de la Légion d'honneur, 
grand officier 

dam Tordre national dn Mérite, 
médaille de la Résistance, 
commandeur 

de Tordre de la République ËtaDemie, 
commandeur de Tordre dp Mérite 
de b République fédé ra l e d *alk ana ngne. 

Les obsèques chrïks seront célébrées 
le samedi 21 novembre, ft 10 h 30, as 
cimetière des Quunps-Broky, à Besan- 
çon. 

Mé à Morantfan (SaveM. la 21 octobre 
1904, avocat, c o n— g ÿrtSque de la CGT, 
Jean Wnjoz, Ha da mStam todaSsta. a auhri. «i 
poGtîqun, las tracaa de son père. Il avait sous 




b'-V,!. ,JU»; 


|Vy a ù » ; *>f»r 




; il 1 1 1 1 ' 1 1 1 ; i ■ rrrrt. 


SS 


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WÊÊÊÊmÊÈtÊt!^rÉÊtÊâ 


ms 33 













Vf i i i.pr^jpl w 


^bÿTv^f : ij ■» f j ri 



HE 


moocis 



Docteur 

Pierre ROUMEGUÈRE, 
ancien psychanalyste de Dali, 
ancien consul de France ft Bang^ri, 
ami des arts, 

cbevaBer de b Légion d’honnenz; 
crax de guerre avec palme 1939-1945, 
médaille de ta Résistance, 
est décédé brutalement, ft Tflge de 
KHxamo-qnatora ans, dans b unit du 
vendredi 6 novembre 1987, ft son domi- 
cile. 

Que b pensée de P ierre soit toujours 
présente pour ceux qm Tant coonu, aimé 
et apprécié. 

L’inhumation a eu Dca dam h stricte 
intimité. 


Pompes Funèbres 
Marbrerie 

CAHEN&C* 

43-20-74-52 

MINITEL par tell , 


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dont soOtake 4 carats 20 
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et meubles smp. cofl. de coqufflages. 
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ntieset médailles 
M- J. tttX-P. LELIEVRE 
C^mrrêsaairespritwijrsaaaotiéa 
28000 CHARTRES-T. 37-364)4^3 








JNCrtCi **• 


•NO «Ct .'•* 


JNCHC1 f-: 


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mmmrnim sm 



























































••• Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 33 



Sports 


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- : ■ V 


FOOTBALL : la France battue par la RDA (1 à 0) 

Henri Michel et ses châteaux de sable 


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•>'N f 



:r Aic 



Pour son dentier match dé 
qualification pour le Champjkm- 
aat d'Europe des nations qui 
aura lien en Allemagne âë 
fOnest en juin prochain, 
de France a été battue, le mer- 
credi 18 novembre an Parc des 
Princes, par la RDA (1 à 0). La 
France termine troisième de son - 
groupe* derrière rURSS, qnafi- 
fiée poar la phase finâfe^t rAHe- 
■ngae de Put Elle ne devance «ne 
Hsfemde et te Norvège. 

L’éqmpe de France faîtTapprcn- 
tissagc de la clandestinité. A l’abri 
dés caméras de télévision d ans un 
stade aux deux tien vide, on a vo 
défiler Tannée des ombres. Font 
mieux donner le change, les glorieux 
anciens opéraient sous des noms de 
code : Kastendench, Germain, etc. 
Même le dispositif tactique (3-S-2) 
rendait Téquipe méconnaissable. ' 

Accoudé à nne bavette, nn provo- 
cateur ricanant prétendait avant le 
match mieux connaître les Alle- 
mands que certains sélectionnés fran- 
çais. Côtes, tes joueurs du Lokomo- 
tiv Leipzig et du Dynamo Berlin nous 
sont devants familiers depuis tes 
joutes européennes avec Bardeaux et. 
Marseille. Mais la mauvaise foi est 
évidente ries débutants et tes reve- 
nants appelés par Je sélectionneur ne 


v, 

•~s ■ :•>« '»*» 


■ R 


Sortis du rang pour tes besoins de 
la cause, ils ne constituent pas pour 

autant nne affiche. LeS ehâ?iwg de 

télévision qui, à coups de mülioiis, se 
disputaient naguère le moindre 


match d'entraînement des Hteus & 
coups de mütioBs ont boudé cette 
rencontre officielle ««is enjeu, pri- 
vant la Fédération d’une recette 
Qu’elle ne rfen pfa giffrftnm 

1 Les responsables de chaînes ne 
doivent pas regre tt er cette économie 
de fin d'exercice budgétaire. Les 
occasions de tien- 

nent sans difficulté un résumé . 
de quelques secondes en fin de jour- 
nal : un tir de Bellane sur le poteau 
(2 e mixmte),.nne reprise de volée 
acrobatique d’Eric Cantons au- 
dessus (55”) et nne tête d'Yvon 
Leroux an premier poteau (84*). 

Le magasin aux émotions fortes 
ouvert par Michel Hidalgo, par un 
soir de novembre 1977, contre la Bul- 
garie est bel et bien fermé. Four 
cause d’inventaire. Depuis dix-huit 
mois, Henri Michel, successeur, 
dresse Tétât des forces dn football 
fiançais. Béais 3 joue de malchance. 
Chaque fais qu’il ponte sur son regis- 
tre un Sèment positif, fl doit pour 1e 
match suivant mettre une croix 
dessus. Désappointé, il enregistre tes 
défections des anciens et tes bles- 
sures des antres. Depuis la fin du 
Mondial mexicain, 3 a fait évoluer 
trente-trois joueurs sous le maillot 
tricolore, dont (Sx nouveaux, pour on 
bilan chiffré catastrophique : une 
seule victoire en dix rencontres. 

D’essais en tâtonnements, de chois 
délibérés en replâtrages attentifs, 
Henri Michel aura p a tro n né d’éphé- 
mères carrières internationales. 
Je ann ol, Miccicbe, Vogd, Ddamon- 
tagne, Rohr, font partie de ces 
■ pins » (Ton soir. Dans sa quête 
d’une génération nouvelle, lé sélec- 
tionneur a parfais la main heureuse. 


JT L’annonce de la mât de Jacques 
Anquetfl a entraîné de nombreuses ' 
réactions. Hommes politiques 
comme coureurs cyclistes, tous ceux 
qui ont cornu ou admiré le cham- 
pion ont tenu à mamfmw leur émo- 
tion. Dans un télégramme, le prési- 
dent de la Répubuqtie tniiHorv la 
volonté et nntelEgence de l’athlète . 
• Lors de nos rencontres j’avais 
apprécié la finesse d'esprit, le sens 
de l’amitié et la chaleur humaine 
cachée souvent derrière une retenue 
naturelle ». Sait M. Mittenand, qui 
estime one « la France- perd un dé 
ses fils les plus remarquables »-Do 
son côté, M. Jacques". Chirac a. • 
déclaré: « Citait un pond modèle 


Adieux à Anquetil 


pour le spart, pour la France, pour 
la jeunesse». 

Ancien coéquipier d’Anquetii, 
André -Darrigade évoque « son 
frire » : • On a fait tous les coups 
ensemble. Jacques était celui que Je 
connaissais le mieux. On le croyait 
distant parce qu’il était timide, 
mais il avait un caractère terrible et 
une classe phénoménale. » 

seron^c^^réer^^^ven^re^ 
20 novembre à la cathédrale de 
Rouen. Le champion cycliste sera 
enterré à Qnîncarapoix (Seine-, 
Maritime) dans te caveau de famille 
aux o&és dësÔQ père. 


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CONCOURS 

L e Morde Do 

LES INDICES 



INDICES 25 
et 26 


Je crois me souvenir que la couleur du vin de messe était 
blanche. Peut-être l'Église refait-elle son unité sur ce sujet ? 


INDICE 27 


Ce ne doit pas être à Bordeaux, car les châteaux sont en 
général de grande superficie. 


INDICE 28 


Cherchez la définition de l’huis, et déjà vous aurez fait la 
moitié du chemin. 


INDICE 29 


pas 


On pouvait penser à un grand marganx, et pourtant ce n’est 
cela. 


INDICE 30 


Décidément, aujourd’hui, nos questions ne concernent que 
le bordeaux. 


INDICE 31 


Une telle manipulation, je doute qu’on puisse la conseiller. 


Cette épreuve a été organisée par un Anglais très connu dans 
le inonde du vin. 


Cette question me rappelle étrangement la question 6; 


Le chinon blanc millésimé est rare, Ü ne doit pas y avoir un 


Ah ! quel dommage, je savais répondre pour Saint-Nicolas et 
j’ai oublié pour BourgueiL 


JOBS&S)lSXtiP~*~ 




Ainsi le Messin Sylvain Kastendench 
a-t-il fait la preuve, m er cre di soir, 
d’une belle sûreté aux commandes de 

la défense française. Evoluant au 
poste de Cbero depuis le début de la 
saison seulement dans se» club, fl 
constitue, â vingt-quatre ans, l’âne 
des raisons d’espérer du onze trico- 
lore. 

D y a deux ans, 3 opérait en 
deuxième division, dans Téquipe dn 
Red Star alors & la dérive. Mercredi 
soir, 3 débutait chez les Biens, 
preuve de l’instabilité actuelle des 
valeurs à la Bourse du football. Son 
association avec deux stoppeurs 
(Boü et Le Roux) n’a pas donné que 
des satisfactions, mais, estime Henri 
Michel la formule peut être renou- 
velée dans certaines circonstances 

Pour te sélectionneur, l’inventaire 
est encore plus difficile au rayai des 
milieux de terrain. Retraites de 
Tigana, Giresse, PlatinL Blessures de 
■Touré, Passi, Fernandez, Vercnxysse 
et Ferrai En proie an plus grand 
embarras, il a alors pensé â un autre 
Messin, Bernard Zéniec. A trente ans 
passés, celui-ci a connu sa cinquième 
sélection quatre ans après la précé- 
dente. Son emploi ? Créateur intéri- 
maire. 

« Pour l’instant. Il constitue une 
solution dont on verra par la suite ce 
qu'elle deviendra ». disait Henri 
Micbd pour co mm ent re ce choix 
, dicté per les circonstances. Zénier 
n’a pas été ridicule. 11 fut, avec son 
compère Dominique Bijoitaî, Tune 
des satisfactions de la soirée. Mais 
ponvait-0 à lui seul donner une âme à 
cette équipe? 

•Il est difficile d’avoir un fond de 
jeu en renouvelant l'éqmpe à chaque 
fois», avançait Henri Michel en 
guise de première excuse. La 
deœrième était toute trouvée : la jeu- 
nesse du groupe ? C’est à ! 'inexpé- 
rience que le coach français attribue 
le « but assassin » marqué par Ernst 
sur un contre de DCschner pendant 
tes arrêts de jeu. 

Fbur la première fois de son his- 
toire, la France était battue par te. 
RDA à Paris, triste conclusion d’une 
saison grise sur laquelle Henri 
Michel suggère de • tira- un trait». 
Rendez-vous en Israël pendant la 
trêve, où une tournée est prévue pour 
un nouveau départ 
JEAft-OACaUESBOZONNET. 


Après la RFA, pays organisateur, 
l’URSS, l'Angleterre, le Danemark, 
la République d’Irlande et l'Italie, 
l’Espagne a assuré sa qualification 
pour 1a phase finale du championnat 
d’Europe des nations en battant 
l’Albanie (5-0), le mercredi 
18 novembre à Séville. La huitième 
place se jouera entre la Grèce et les 
Pays-Bas. 

Battue par Jlriande (3-0), te mer- 
credi 18 novembre à Dublin, Téquipe 
de France olympique a perdu ses der- 
nières chances de. pouvoir défendre 
son titre aux Jeux de SéouL 


ÉCHECS 

Le championnat du monde 

Kasparov fait reporter 
la quinzième partie 

Garry Kasparov a pris son 
deuxième temps de repos, mercredi, 
faisant ainsi reporter 1a quinzième 
partie du championnat du monde 
a’écbecs au vendredi 20 novembre. 

Le champion du tnnwcln, qui mène 
7,5 à 6y5 dans son match contre Kar- 
pov, n’a nas donné d’explication à ce 
report. Fait-être pease-t-Q impres- 
sionner son rival en hri signifiant 
qn’3 peut se contenter d’un seul 
temps de repos pour les dix parties 
qui restent théoriquement à 
jouer (2). 

Rappelons que Karpov doit 
gagner deux fois, car en cas d’égalité 
(12-12) è la fin da match Kasparov 
conserve son titre. 


(1) Chaque joueur peut prendre à 
sou gré trois temps de repos rimant le . 
matai. Karpov a utilisé nne fois cette 
faculté. 


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34 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 ■>• 


Economie 


3 1 milliards de déficit en dix mois 


■ Avant même que 
l'accord entre la Mai- 
son Blanche et le 
Congrès ne soit 
conclu, les marchés 
ne cachent pas leur 
scepticisme. Le dollar 
retombe a un niveau 
très bas, et le franc 
s'affaiblit face au 
deutschemark (lire ci- 
contre). 


M. Chirac juge « préoccupant » 
le résultat du commerce extérieur 


H Le succès d'éven- 
tuelles négociations 
financières dépend en 
grande- partie des 
équipes américaine, 
japonaise, allemande, 
comprenant chacune 
un ministre des 
finances et un gouver- 
neur des banques cen- 
trales (lire page 35 ). 


Alors qu'il escomptait on redres- 
sement du commerce extérieur cet 
automne, le gouvernement a été pris 
à contre-pied par le tris mauvais 
résultat enregistré en octobre. Le 
défiât de 4,9 mflliaids de francs (en 
données corrigées des variations sai- 
sonnières) porte à 31,2 milliards le 
défiât cumulé des dix premiers 
mais de l’année. Les diverses décla- 
rations des ministres traduisent un 


encore p rogressé de 2*3 % en octo- 
bre. • On importe trop ». a expliqué 
M. Noir, estimant, à son tour, qu’il 
est nécessaire de lutter contre • le 
snobisme qui consiste à acheter 
étranger plutôt que français ». 
Cette attitude semble avoir beau- 
coup joué le mais denier dans te 
secteur automobile, où la baisse du 


d'Extrême-Orient, le ministre a 
déclaré: • Cest honteux. fen ai 
assez des importations illégales. Si 
cela se reproduit, je fend bloquer 
les produits en douane. » Le prédé- 
cesseur de M. Noir, M** Edith Cres- 
son, a commenté là chiffres d'octo- 
bre en jugeant « très grave » la 
situation. 


certain embarras à l'égard de ce mal 
persistant de l’économie française. 


■ M. Chirac a jugé 
« préoccupant a le 
résultat du commerce 
extérieur. On peut 
s'interroger toutefois 
sur le bien-fondé 
d'une politique qui se 
refuse à encourager 
les investissements 
dans les secteurs 
exportateurs (lire ci- 
contre). 


Qualifié de « préoccupant » par 1e 
premier ministre, M. Jacques 
Chirac, le résultat du mois d’octobre 
est « moins satisfaisant qu’on 
aurait pu le souhaiter ». a ainsi 
déclaré M. Edouard Balladur, 
ministre de l’économie, des finances 
et de la privatisation. Le ministre 
d’Etat, qui intervenait à Paris au 
cours d’un congrès organisé par 
l’Institut de l’entreprise, le mercredi 
18 novembre, a expliqué cette 
contre-performance en renvoyant à 
la période antérieure à 1986. Si la 
Fiance a perdu des parts de marché 
à l'exportation comme sur le marché 
intérieur entre les années 1980 et 
1985, c’est parce que l’on n’a pas 
suffisamment investi, parce que la 
part du PNB consacrée à la recher- 
che et au développement est restée 
inférieure à celle des autres grands 
pays et que les charges pesant sur 
tes entreprises sont trop lourdes. 


en miliards de francs CVS 

+ 4*1 

+ 3.1 

x *3 J/ „ . [Solde industriel 


+ 3 “i + 2.4 


k +1.7 
0.9 / . 




VA »' 1 
\ / VU 






■■mi 


MifJL - 2 - 4 


M. Balladur a confirmé qu’il prépa- 
rait » des mesures pour favoriser 
l’investissement commercial fran- 
çais à l’étranger ». 


a:. 

Commerce V; : Jr 3,8 

extérieur \ / 


■ Le Salon des com- 
posants qui se tient à 
Paris met en évidence 
la poussée des pays 
d'Asie du Sud-Est 
dans ce domaine. Le 
protectionnisme japo- 
nais a été dénoncé à 
cette occasion (lire 
page 36). 


Reconnaissant qu’un défiât de 
4,9 milliards de francs, « c’est beau- 
coup ». M. Michel Noir. 1e ministre 
du commerce extérieur, estime pour 
sa part qu’il « faut garder le 
moral ». Il voit «t»n* les chiffres 
rendus publics mercredi les signes 
de certaines » bonnes tendances ». 
M. Noir âte notamment 1e niveau 
élevé des exportations (+ 5,5 % en 
octobre par rapport à la moyenne 
mensuelle enregistrée au cours du 
premier semestre), qui est, à ses 
yeux, la preuve que la compétitivité 
des entreprises françaises s'amé- 
liore. 


déc. janv.| févr.j mars ( avril [ mai | juin ( jurl. f août [ sëpt| oct 

1988 ; • ;• ,s y 

(y compris matériel militaire) 


taux de TVA aurait davantage pro- 
fité aux constructeurs étraqgere que 
français. * Les entreprises qui se 
battent bien â l’extérieur doivent 
maintenant penser davantage au 
marché intérieur », a suggéré le 
minis tre. 


Pour le responsable du commerce 
extérieur, • le gros point noir » 
réside «buis les importations, qui ont 


Mais M. Noir s’en est également 
pris & certains distributeurs qui 
imp orteraient & bas prix et IH égale- 
ment des produits étrangers. Evo- 
quant le cas de Carrefour, qui com- 
mercialiserait des téléviseurs 


La reprise des privatisations (suite...) I Rompre avec la passivité 


Pour reprendre les privatisations, 
a affirmé M. Balladur, ministre de 
l'économie, 1e mercredi 18 novem- 
bre, lors d’un colloque organisé par 
l'Institut de l’Entreprise, » il faudra 
qu’un certain calme soit revenu sur 
les marchés, ri qu’il y soit revenu 
depuis un certain temps ». Selon le 
ministre d'Etat, ce retour an calme 
devra paraître « crédible ». laissant 
entendre que ce ne serait pas de ai 
tôt. 


Par ailleurs, le ministre d’Etat a 
de nouveau tancé les PDG de priva- 
tisées pour que, dans la situation 
actuelle, ils s’occupent mieux des 
petits porteurs, en développant 
notamment l'information à leur 
intention. 


Affirmant être pragmatique, 
M. Balladur a répété qu’s ne se 
fixait pas de « règle trop absolue » 
pour reprendre son programme de 
privatisation, et qu'il agirait «en 
fonction de l’état du marché ». 


Le ministère de l’économie 
repousse, par un avis paru au Jour- 
nal officiel du jeudi 19 novembre, la 
date limite de remise des offres 
d’achat des actions de la SCOR 
(Société commerciale de réassu- 
rance) précédemment fixée dans un 
avis du J. O. du 21 octobre 1987. Un 
nouveau cahier des charges de la 
vente de gré à gré de 22 % du capi- 
tal de la SCOR pourra être retiré à 
partir du 10 décembre prochain. 


Jfe Wmh 

AFFAIRES 


ANDRÉ ROUSSELET 

GENTLEMAN-CORSAIRE 


n est le PDG de Canal Plus, qui sera bientôt coté en 
Bourse ; le propriétaire des Taxis G 7, le grand «mi de 
François Mitterrand. Il a été à l'Elysée et à la prési- 
dence d'Havas. Singulier personnage qui emprunte 
aux politiques l'art de la « combinazzione ». aux 
managers la dureté, aux boutiquiers la prudence. 


L 'ALLEMAGNE fédérale devrait 
bénéficier en 1987 d'un excé- 
dent commandai de près de 
350 mSards de francs. La France 
enregistrera quant à efie un déficit da 
r ordre de 35 mifiards. Vott fimpte- 
cabie réefifé à laquefe nous sommes 
confrontés et qui ports une ambra 
néfaste sur toute autre comparaison. 

Certes, l'écart d'inflation s’est 
sérieusement réduit entra las deux 
pays ; certes, révolution des coûts da 
production joue actuellement en notre 
faveir grâce à la progres s ion modérée 
de nos salaires. Maftieurausament. 
dans las râDonstsncas actueles, ces 
éléments pèsent peu au regard des 
résultats de nos échanges commer- 
ciaux. On Ta bien vu avec las atta- 
ques contre le franc qui se sont pro- 
duites dès l’annonce des chiffras du 
commerce extérieur d'octobre. 

Qu'on le veuile ou non, la balance 
com m erc ia le reflète bien les capacités 
industrielles d'ut pays. CeBes de la 
France ne sont pas bonnes et ne 
s' a mé O orent toujours pas en dépit du 
redressement spectaculaire des 
comptes des sociétés. Une évidence 
s'imposa : nous n'offrons pas les 
biens qui conviennent à un marché de 
plus en plus élargi. Le déficit mainte- 
nant chronique du solda des produits 
manufactxrés an témoigne : de 3 mi- 
lia rds de francs en octobre et de 
9 mifiards sur les 10 premiers mois 
de ramée, 3 ports autant sur les 
biens d'équipement profe s sionnel - 
qui comprennent le matériel mitaine 
— que sur les produits de consom- 
mation courants. Nous achetons è 
r étranger près de la moitié des biens 
d'équipement ménager. 


Egalement au sommaire : 

APRÈS LE KRACH 


Le retour 
dPAktas 


Los petits porteurs 

Déçus mais encore contents. Une nouvelle bourras- 
que pourrait pourtant avoir raison de leur attentisme. 


Les entreprises cotées, à l'heure du jugement 
Après avoir mis tout le monde au tapis, la crise commence 
â faire le tri entre les bennes et les mauvaises valeurs. 


DAMS 


Une étude de la Banque franç a i se 
du commerce extérieur (1) montre 

que, depuis le début de la dernière 

d écen ni e. * révolution de b demande 
moncSab s’est révélée b plus finonr- 
bb pour certains produits fortement 

de ma ndés à ta fois par ba ménages 

et les entreprises, comme bs ordna- 
teurst les équipements de télécom- 
munications et d’électricité et rxfirac- 
tement, leurs composants ». Or, 
ajoute rétude, te France n'est pas 
spécialisée dans la plupart de ces 
« produits porteurs», alors qu’à 
r inverse rafle a continué i affirmer sa 
place dans des prxxhàts en déclin 
dans b commerce international, tab 
que les céréales, te matériel de che- 
min de fer. las machines et tiactaus 
agricoles». 

Le recul des investissements 
constaté en France sur la même 


période montra bien qui n’y a pas eu 
d'effort d'a d a pta tion ou de réorienta- 
tion. Beaucoup se demandant a ce 
manque de flair peut être compensé 
per le seul allégement des charges 
des entreprises. Miser sur le fibéra- 
fisme est un pari, car les effets d’une 
diminution des impôts sont mal 
connus. Cest pourquoi les tenants 
d'une aide spécifique- à investisse- 
ment se font de phs en pk» nom- 
breux. On co rnât, sur ce point, les 
thèses da Raymond Barra et celles, 
quelque peu convergentes, des sotia- 
fistes. Christian Remet. député PS des 
Vosges, y ajoutait hier mime 
(te Monde du 19 novembre) que l ques 
suggestions arignales. 

Fsudra4-a aller (As loin 7 Dans la 
grand combat que se livrent les éco- 
nomies, un gouvernement peut-i lais- 
ser à chacun le soin de réponse à la 
demande morxfote ? Doit-il et le 
peut-3, sans faire resurgir les démons 
du cSngjsme, non seulement favoriser 
r investissement mais encore r orienter 
vers les sectaire de haute concur- 
rence ? Voilà les questions qu’l faut 
vite poser avant que quelques succès 
éphémères ne viennent à nouveau 

brouiller les yeux et dispenser, les 
pouvoirs pubBcs de prendre leux res- 
ponsables. En 1988, les fivrtesons 
d'Airbus, qui s'étaient considérable- 
ment raréfiées cette année, vont 
raprenàB. Ceto peut suffire à rendre 
nos échanges positifs. Et à masquer 
les vrais problèmes. 

En se plaçant i fh onsotx 1991 , 
des cherchais de K1NSEE pr é voient 
un effritement, de nos échanges . 
industriels (2). IIS notent que là 
encore le défaut majeur tiendra à 
r insuffisance da la spéc ia li sati o n de 
l’offre française. Plus encore 
qu 'aujourd'hui, 3 faudra lutter contra 
b concurrence des patenahes euro- 
péens réussi bien au sait da b Com- 
munauté que sur les marchés exté- 
rieurs où se trouveront plus forts 
qu’hier tes nouveaux pays hdustria- 
èsés» On regrettera peut-être dora 
de ne pas avoir mené la pofitique 
d’aide sectori afa ée à laquelle ne croit 
pas aujourd'hui le premier ministre. 

D’une façon ou d'une autre. ï fau- 
dra réagir, rompre avec ta pesavité et 
donner aux investisseurs tes grandes 
« te n t a tion s qui leurrant .néce ss a ire s. 


FRANÇOIS SMON. 


(1) BFCE Actualités, tf 222, mai- 
juin 1987, 21, boulevard Hauxmun 
75427 paris Cedex 09. 

(2) Economie 'et Statistiques, fi» 20L 
juste-août 1987. 


Les lenteurs de la négociation 
sur le budget américain 
dépriment le dollar 


Le jeudi 19 novembre, les coma 
du dollar chutaient lourdement sur 
les marchés des changes, revenant à 
1,6750 DM, 134,80 yens et 
5,6850 F. Four beaucoup d’opéra- 
teurs, ces coure pourraient retomber 
à lettre phut bas nmaux historiques 
«ttant, ü y a une dizaine de jouis, 
soit 1,6480 DM et 133,20 yens. 
Motif? La déception qui gagne les 
marchés, avant même que le mao-, 
dre accord sur la réduction du défîf 
ât budgétaire des Etats-Unis n’ah 
été annoncé. Outre les teuteure de la 
négociation, qui n’augurent rien de 
bon, les commentaires désabusés des 
milieux politiques américains don- 
nent la mesure de cette déception. 
Aussi, le sénateur Bob P&ckwood 
(républicain d’Oregon) qui parti- 
cipe directement aux négociations, a 
avoué, mercredi, que < les ré sult ats 
sont si marginaux que c’en est 
gênant». 


Quant au sénateur Robert Dd, 
chef de file de là minorité républi- 
caine, a qualifie le projet «T» assez 
faible». De toute façon, tes opéra-, 
leurs ewnwmt que même un accord 
«convaincant» sur la réduction du 
défiât budgétaire ne donnerait an 
dollar qu’on répit avant que l'atten- 
tion des marchés ne soit ramenée snr 
ffmpartance.dll. défiât commercial 
américain, «fana l’attente des chiP 
fres du mois d’octobre, connus au 
milieu do décembre prochain. 


Comme un malheur n’amve 
jnxaû i seul, on signale une forte 
diminution des achats d’obligations 
américaines par les investisseurs 
privés japonais (assurance, caisse de 
retraite, etc.). En septembre, tes 
achats globaux d'obligations étran- 
gères, à 80% américaines, effectués 
par tes Japonais, sont revenus à 
2 milliards de dollars, contre 
1 7 .3 mfifiards en juin, tandis qu'eu 
octobre, pour la première ibis depuîs 
1983, tes investisseurs nippons ont 
vendu pbts de ces obligations (1 mil- 
liard de dollars) qu’ils n’en ont 
acheté. A la place, 0s préfèrent 
acquérir des actions (mais c’est ter- 
miné depuis te chute de Wall Street 
le 19 octobre) et des biens immobi- 
liers. Motif : le scepticism e sur 1a 
volonté américaine de remettre de 
l’ordre dans ses affaires. 

A Paris, l'annonce d’un important 
déficit commercial fiançais pour 
octobre a affaibli le franc par rap- 
port au deutschemark, dont le coure 
s’est élevé, jeudi, à 3,3950 F, contre 
3,3850 F 1a veille. H est à craindre 
que cette faiblesse ne s’accentue si 
le dollar continue à baisser. En ce 
cas, te Banque fédérale d'Allemagne 
serait amenée à réduire encore son 
taux directeur, déjà ramené de 
3,80% à 3,50%, et 1a Banque de 
France pourrait être contrainte 
d’élever à nouveau son taux d'inter- 
vention. . 


AERONAUTIQUE 


aerien en 


Libéralisons le ciel, ma non troppo. 


Le défiât est • le résultat d’une 
absence totale de politique indus- 
trielle et du commerce extérieur », I 
a estimé la dirigeante socialiste. \ 
S’inquiétant de ce que, « pour la : 
première fois dans sort histoire, 
notre pays a [cette année] un solde 
industriel négatif [- 10 milliards de 
francs sur les dix pre mi ers mois] », 
M“ Cresson . estime, que •les 
ravages du libéralisme ont décidé- 
ment dépassé lès plus’sombres pro- 
nostics ». 


Comment préparer k grand mar- 
ché européen, prévu pour le 
31 décembre 1992, dans le transport 
aérien? finmmant aider tes compa- 
gnies françaises à affronter la 
concurrence des gros transporteurs 
américains et les asiatiques au ser- 
vice impeccable et aux prix 
«cassés» 2 •Le grand débat» pré- 
sidé par M- ( Lionel Stoteru, ancien 
mimstiè, ef'M.' Philippe Tesson, 
d ire cte ur du Quotidien de Paris. v£a 
pas vraiment répandu, 1e mercredi 
1 8 novembre, à cts questions, mais il 
a permis, devant le Tout-Paris aéro- 
nautique, de préciser lés limite» du 
libéralisme en matière aérienne. 

La qualité des invités offrait un 
panel complet de responsables favo- 
rables au libéralisme : MM. Jacques 
Douffiagues, ministre des trans- 
ports, Jacques Friedmaim. président 
d*Air France, Pierre Elsen, prési- 
dent d’Air Inter, René Lapautre, 
président cTUTA, Narciso Andrea- 
Mustc, président d’Iberia et de 
l’Association des compagnies euro- 
péennes, Jacques Maillot, prérident 
de Nouvelles Frontières. Tous sont 
de grands pourfendeurs da régle- 
mentations étatiques et des partisans 
de la concurrence— au niveau dés 
généralités. 

En fait, leu» discoure peuvent 
être distingués selon qu’ils appar- 
tiennent au camp da libéraux « rai- 
sonnables » ou & celui da libéraux 
« libéraux ». Dans la première caté- 
gorie, c’est M. Friedman qui donne 
le 1a : • Le transport aérien n’est pas 
une activité comme les autres, dit-IL 


Il est une partie de la souveraineté 
nationale. .Il supporte des 
contraintes de service public. Non, 
nous ne sommes pas dans une sorte 
de monopole généralisé puisque les 
transporteurs ont tous élaboré des 
tarifs concurrentiels. Non. les pays 
• libéraux » ne sont pas ceux que 
Von croit , ri les Etats-Unis nous 
interdisent de desservir leurs villes 
alors qu'ils se livrent à du cabotage 
en. Europe. La concurrence accrue 
doit être, chez nous, appliquée de. 
façon progressive, maîtrisée ri sur 
la base de la réciprocité. » 

Le PDG d’UTA ne pouvait être 
d’accord. « Allez expliquer au 
consommateur . que le transfert 
aérien est une industrie particu- 
lière 1 a réppndu M. Lapautre. Pour 
ma part, je suis un industriel qui va 
au devant des désirs de ses clients. 
La meilleure préparation de 1992. 
c'est encore une concurrence renfor- 
cée et le plus tôt sera le mieux. 
Nous n’avons que trop perdu de 
parts de marché, par rapport aux 
Américains et aux Asiatiques. » 

Le mi n i stre da transports n’a pas 
tranché lorsqu’il a conclu : « Assou- 
plissons les règles trop rigides qui - 
corsètent nos compagnies, mais ne 
touchons pas à la sécurité et ne 
tuons pas les vols réguliers à cause 
des charters. C’est très bien d’aller 
■ en. avion à Rodez pour 550 F, mais 
il importe aussi de pouvoir s’y ren- 
dre tous les jours. » 

Libérons donc, ma non troppo. 

ALAIN FAUJAS. 


Alors que le trafic croît rapidement 


Les compagnies aériennes françaises 
manquent de pilotes 


C’est un cri d’alarme que lance le 
Syndicat national da pilota de 
ligne (SNPL) : la France ne forme 
pas assez de pilotes, ce qui nuira an 
développement des compagnies 
aéri en nes et à 1a place en Europe da 
pilotes francophones. 

L’Ecole nationale de l'aviation 
âvüe ne famé guère que vingthuit. 
pilotes cette année; alors que le 
SNPL évalue à deux cents le nom- 
bre nécessaire pour faire face & la 
demande, qui a véritablement 
explosé. En effet, le trafic aérien 
doublera d’ici à l’as 2000 grâce aux 
baissa de tarifs, et 1a tendance est à 
multiplier les vols directs avec des 
avions plus petits, donc {dus nom- 
breux. 

Les dix-rapt codes civiles et ks 

trois ■ établissements . de fo rmatio n 

militaire o’arriverout pas à faire 
Tara à ce défi, d’autant plus que ■ 
Tannée ne veut {dus laisser partir sa 
pilota dans le civil et que .les 


départs à 1a retraite s’accélèrent 
dans tes compagnies. D’ici à 1993, 1a 
moitié da trois cent quarante com- 
mandants de bord d’Air France 
devront quitter tes commanda pour 
cause de limite d’âge. Le SNPL pro- 
pose donc que l’Etat et tes compa- 
gnies assurent plus vigoureusement - 
te formation da falotes afin d’éviter 
■que 1a sélection par l’argent ne 
limite Tracés à la profession. ■ . ' > 


Le SNPL attire aussi l’attention 
sur tes conditions de travail des., 
pfiotra da petits avions à réaction et 
demande qu’elles soient mieux 

contrôlées. — AL F. 


• PRECISION. — L'étude sur les 
investissements tfiracts des Japonais 
à r étranger dont il était question 
dans r article tQuand les Japonais sa 
paient bs EtataUras» (fa Monda du 
17 novembre) est publiée dans te 
nunméro 208 de Japon Economie, 
publication de l'Office frp**o- 


. • Grève à Air Inter. - La sec- 
ü® tTAir Inter du syndicat des affi- 
le** mécaniciens (SNOMAC} a 

déposé un. préavis dégrève de vingt- ; 
quatre heures pour le mardi 
24- novembre. Cet arrêt de travail est ■ 
par la composition des éqià- 
pages du futur Airbus A-320 que b 
direction et te constructeur estiment 
pilotante par deux personnes, alors 

que le SNOMAC demande qu'un- 
mécamcien navigant doit renforcer 
tes deux pilotes. Le précédent arrêt 
de travag, ta 1» et te 2 août, pour te 
meme motif avait été déclaré illicite 


('““"Winni un i VI II lue trr'-ro- nnr lo trih. JL al ,l l ■ . 

japonais d'études économe' ' L J Créti^ 30 ™ ” graiKfa infitanG8 de 




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Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 35 




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de la concertation internationale 


Ils sowt six, peu cônes Al grand, psMlc, dont 
. - leE ^ te s®oeès on fêdwc de h cooptation 
internationale. Chacune de leurs «petites 
pfanses» est scrutée par les marchés financiers 
oa monétaires. Ministres des fiances oajgtmver- 
news de banque centrale des trois pays pesant le 
ptas loerd dans récop on rie nondfade — Etats- 
Unis, RFA, Japon, - leur responsafaaité parait 

Lear approcha d*ime gestion pbs éauffibrée 
est certes dffîrate : ks responsables des hsti- 
Ms d’émission ont ne rocafion pins teehdqoe — 

4 ÉTATS-UNIS 


la défense de la monade, - les visées des minis- 
tres des finances sont pbs immédiatement pofiti- 
qoes. Mais rëqoifibre des pouvoirs entre ces deux 
centres de décision diffère selon les pays. Il crée 
«me a l c h imie propre à chacun dans h défense 
«Tune pofftfiqne économique et monétaire dont les 
paissances moyennes qui font, elles aussi, partie 
da groupe des Sept (1) devront tenir compte dans 
les jours à venir. . ■ 


(1) EtataUnà, Japon, RFA, France, Italie, Grande- 
Bretagne, Canada. 



P&» IC. HO 

De gauche & droite : MM. Baker et Greenspan, Miyazawa et Somita, Statteaberg et P8M 


James Baker - Alan Greenspan : 
des «animaux politiques» 


Washington 

Comspondanca 


Certains Américains appellent 
maHcâensexnent la politique menée 
par le ministère des finances et la 
Réserve fédérale le « Jim Alan 
Show ». En effet, James (Jim) ■ 
Baker, secrét ai re -an. .Trésor, , et Alan . 
Greenspan, successeur de Paul Volc- 
ker à la tête de la Fed ont décon- 
certé Wall Street Les critiques de 
Baker hri reprochent d'avoir semé la 
panique, en dépit de ses qualités de 
vieux routier du ministère des 
finances, et provoqué la chute des 
coati par ses intempes* 

i tives, menaçant F Allemagne de lais- 
ser filer le dotiat 

Quant à Greenspan, les spécia- 
listes déplorent son manque d’expé- 
rience à la tête de rinstunt d’émis- 
sion et ses difficultés A 

enm i mwAp iW- Apn bt tnmrr min î wii c * 

les dangezs inflationnistes, il déci- 
dait, en septembre, d’augmenter le 
taux de r esc ompt e pour prouver 
qu’il assurait une contin u ité dm» la 
rîgnoir, chère à Volcker. Un mois 
plus tard, il provoquait une baisse 
du loyer de l'argent, rallumant le 
sceptiosme de- ses .opposants.- Un. 
virage abrupt, dicté par les circons- 
tances de la crise b o u rsiè r e ; mais 
jugé préoccupant par ka analystes 
américains comme par ks parte- 
naires des Etats-Unis. D’autant que, 
manque de chance, quelques jouis 
avant le « lundi noir » & Wall 
Street, le magazine Fortune publiait 
ses vues tr îiT™*»* sur les marchés 
financiers. 

L’épreuve est difficile pour le 
nouveau prfindent de la Fed. Ins- 
tallé depuis août dernier dans le bd 
ïmmeub] le de marine de Constitu- 
tion Avenue, 3 a dû faire face, quel- 
ques plus tard, & une crise 

flnandère majeure, obligé de choisir 
entre des politiques comportant 
toutes des raques. Sa relative inex- 
périence H p n f le dnwtame <JeS rela- 
tions financières jntg rfMiwwiM ne 
hn facilitait pas les choses. En 
même temps, à l'égard- de Wall 
Street, et plus encore du reste du 
monde, 3. devait en priorité démon- 
trer qu’a était aussi indépendant e 
l’égard de la Maison Blanche que 
son prédécesseur. Rude tâche tant la 
légende de Volcker a encore grandi 
avec la tourmente monétaire et 
boursière. 

Lastatae 
àa enmmanttem 


liard et joue encore de la clarinette 
et du saxophone, - son goût pour les 
mondanités et les jolies femmes -en 
dépit d'un physique .tfiffialo, fl s’est 
taillé une réputation de tombeur, — 
ne l’ont pas «wnpflrfiA de faire une 
carrière très lucrative de consultant. 
On est knn de l'existence modeste 
riniK un appartement meublé d'un 
Volcker peu soucieux du circuit 
social et ramant éternellement des 
cigares à bon marché «Antoine et 
Cléopâtre». 

Le « wi v w twnv de Greenspan 
est de- bon âlol": « L’Etat - 
providence, a-t-3 écrit, n’est rien 
d’autre qu’un mécanisme grâce 
auquel les gouv ernemen ts confis- 
quent- les richesses des membres 
productifs de la société. » H poussa 
son conservatisme jusqu’à la provo- 
. cation en a ffi r man t un jour que les 
agents de change 6c Wall Street 
étaient les plus directement touchés 
par l'inflation. Ses propos soulevè- 
rent un tollé qui ramena A rectifier 
le tir. •Evidemment, déclara-t-il. 
ceux qui souffrent le plus, ce sont 
les pauvres. » U®s façon de p ro uve r 
que la rigidité doctrinaire n’exdut 

au c u n ac cnrnmndemen t Cota 

s’impose. 


Far scs origines, sa formation, 
sans parler de l'ap par ence physique, 
James Baker n’a rien & commun 
avec le prérident de la Fed, ri ce 
n’est d’être, hti aussi, républicain 
bon teint et a priori pins malléable 
aux pressions du pouvoir. 

Avocat texan, ses connaissances 
économiques étaient limitées quand 
il succéda à Donald Regan en 1985 
à la tète du ministère des finances. 
Solide, sérieux — ennuyeux selon 
certains, — £1 a acquis une position 
except io nnelle au sein du g ouv er ne- 
ment mmiM inspirateur-exécutant 
d'une politique économique. Fins 
sensible que son prédécesseur aux 
préoccupations et difficultés des 
Européens et des Japonais, 3 s’est 
dânrrassé de tout carcan idéologi- 
que pour se vouloir le champion de 
la concertation avec ks partenaires 


des Etats-Unis. Il n’a pas hésité, 
pour ce faire, & empiéter sur les res- 
ponsabilités da secrétaire d’Etat 
Shuhz. Selon la formule d’un com- 
mentateur, 3 dot son succès au fait 
d’être un mfgrw*ntînnnîci» Hnrtc nia 
a d D ahri sttatian du 

Maïs, malgré la différence de leur 
personnalité, de leur aptitude pro- 
fesrionnefle, de leur tempérament et 
de km goûts, James et Alan sont 
tous ks deux des «animaux politi- 
ques ». Baker a fait c arrière dans Je 
sillage du président Reagan et a 
démontré ses talents de conciliateur 
avec le Congrès. Greenspan a 
conseillé Nixon pendant la campa- 
gne électorale de 1968, puis Reagan 
pendant celle de 1980. Tous les deux 
sont des pragmatiques aptes à trou- 
ver et à appliquer des formules de 
compro m is, à modifier leur position. 
H est évident qu’ils ont en priorité en 
tête l'échéance électorale de novem- 
bre 1988. Ansri bien, leur objectif 
est d’éviter une récession l'an pro- 
chain à n’importe quel prix. 
Arr ive ro n t-ils à contrôler la baisse 
du dollar et la remontée de l'infla- 
tion ? Certains en doutent, considé- 
rant que « le Texan Baker joue un 
poker dangereux ». Mais le tandem 
Baker-Greenspan rejette ks avis des 
champions du taisser-faîre, . qui, 
gomme. Martin. Feldstein, recom- 
mandent de biiBter Je Hnllflr chuter 
ansri loin et ansri vite que possible. 

Une ent r epr ise trop pleine de ris- 
ques, pensent les deux hommes, qui 
préfèrent renégocier l’accord du 
Louvre pour permettre une baisse 
« douce et contrôlée » du dollar 
contre des concesrions de leurs par- 
tenaires sous forme d’une relance 
allemande et japonaise. La Fed est- 
elle ainsi en train de perdre sa belle 
indépendance ? Est-elle devenue un 
simple instrument de l'administra- 
tion ? Certains le craignent, nostal- 
giques de l'époque Volcker. D’autres 
affirment au contraire que, sous la 
direction d'un Greenspan, la banque 
centrale sera en mesure d’exercer 
une influence encore plus grande sur 
la Maison Blanche. Mais sur quel 
président? 

HENRI PIERRE. 


JAPON 


Kiichi Miyazawa - Satoshi Somita 
le consensus à l’épreuve 


TOKYO 

Correspondance 


èssicamefle par le ministère des 


La langue de Shakespeare pour 
Fou, celle de Molière pour l’autre, 
Kiichi Miyazawa, le ministre japo- 
nais des finances, et Satoshi Sumita, 
le gouverneur de la banque du 
Japon, partagent une qualité assez 
peu répandue chez les responsables 
nippons de leur génération (ils sont 
nés en 1919 et 1916 respective- 
ment) ; r&isancc Han» une langue 
étrangère. 

Il y a trente-cinq ans, quand il 
n’était encore qu’un jeune fonction- 
naire frais émoulu de l’université de 
Tokyo, M. Miyazawa servait déjà 
d'interprète lors d*uno visite aux 
Etats-Unis à sou l ointain prédéces- 
seur à la la tête du ministère des 
finances, M. Hayato Hflœda. 

Four M. Somita, le français a été 
une langue de travail & différentes 
étapes de sa carrière. Il Fa appris & 
l'école secondaire, s’est per f ectionné 
& l’université de Tokyo, puis lors 
d’un séjour dans l'Indochine fran- 
çaise occupée par le Japon pendant 
la seconde guerre mondiale, et enfin 
dans ks ambassades du Japon à 
Bruxelles et à Paris, de 1953 à 1956. 
Aujourd'hui encore, lorsqu’il prend 
la pende à Bfik dans ks réumons 
gouverneurs de ban- 
ques centrales, M. Sumita k fait en 
français. 

Le ministre et le gouverneur ont 
d’autres points communs. D’abord, 
l’appartenance à des familles 
anciennes et puissantes : M. Miya- 
zawa, qui dirige aujourd’hui l’une 
des factions du parti conservateur 
au pouvoir à Tokyo, est fils et petit- 
fils de parlementaires, son grand- 
père maternel ayant été ministre des 
chemins de fer avant la seooode 


guerre mondiale. 

Le père de M. Sumita était géné- 
ral dam l'armée impériale. Après le 
passage obligé par ce qui était 
encore P université impériale de 
Tokyo, de tout temps la pépinière de 
la haute bureaucratie mppane, ks 
deux hommes sont entrés dans la vie 


Mais au Japon, plus que dans 
aucun autre pays développé, la poli- 
tique est im métier héréditaire. Mai- 
gre un goût très modéré pour les 
affaires partisanes, ce qui lui aurait 
coûté à plusieurs reprises et encore 
tout récemment F accession au poste 
de premier ministre, M. Miyazawa a 
quitté très vite k service de l’état 
pour prendre en charge le fief fami- 
lial, & Hiroshima. 

M. Sumita, au contraire, a 
accompli un parcours exemplaire au 
sein du ministère des finances, 
jusqu’au poste le plus élevé accessi- 
ble â un fonctionnaire, celui de vice- 
ministre ü riniTiiidTniif Après avoir 
dirigé la banque d’import-export 
(Eum-Bank) pendant six ans, fl est 
devenu vice-gouverneur de la Ban- 
que du Japon, en 1979, pour pren- 
dre, en décembre 1984, les rênes de 
l'institut d’émission. H succède ainsi 
à M. Haruo Maekawa, auteur du 
célèbre rapport sur la restructura- 
tion de l'économie nippons. 

Une règle non écrite, mais respec- 
tée depuis 1969, veut en effet que le 
gouverneur soit alternativement un 
pur produit de la hiérarchie de la 
banque et un ancien du ministère 
des finances. 

La crainte 
dePinflation 

Cette alternance illustre bien la 
relation étroite entre les deux insti- 
tutions, un attelage dans lequel le 
chien de tête est, bien sûr, k minis- 
tère, mais qui permet â la banque de 
préserver un prêcarré dans le 
domaine de la politique monétaire. 
Fondé, en 1882, l’institut d’émission 
est par définition ta. •banque du 
gouvernement ». Pour tout ce qui 
touche aux opérations sur les titres 
d’Etat et sur les marchés des 
changes (par exemple ks énormes 
interventions de soutien au dollar), 
ta répartition des rôles est nette : ta 
Banque exécute les instructions du 
ministère des finances. Etant « dans 
le marché », alors que k ministère 
en est absent, elle dispose bien 


Fendant 
1982, 


la récession de 1981- 


«Fausténté, Paul Volcker hit atta- 
qué, wwaiiré et m êm e physiquement 
malmené, au ponn que les services 
de sécurité hn ass urè rent une pro- 
tection discrète. Bus tard, Fe nn c mi 
pqhH c numéro un — à ta retraite 
dépota Fêté dernier - a été sacré 
gtatww du commandeur, cette fois-ci 
par Wall Street. Le cri de « rappe- 
la Volcker /» a souvent retenti 
H «rtc jea milieux financiers. ■ 

Mata dam le tumulte actuel Paul 
Volcker projette Ftaaage nasurante 
d'une force tranqmfle, Soignée des 
aofations de fediiré, celle d’un gr and 
commis désintéressé, indifférent aux 
sollicitations du pouvoir et de 
Fargent. Son prestige dans les 
milieux financiers ne tient pas seule- 
ment à ses succès dans ta hitte anta- 
inftatiomtiste des dernières années, 
mais plutôt au fait d’avoir maintenu 
l’indépendance de ta Fed, résistant 
an fil des années à toutes les pres- 
sions du Congrès ou de ta Maison 

Hanche. «I* second personnage 
des Etats-Unis ». comme on la. 
décrit, a forcément jeté une ombre 
sur les protagonistes actuels de ta 
économique et financière, 
tuât particulièrement sur son succes- 
seur. 

Alan Greenspan est a n fea a* 
mute privé répaté qtnc le 
Gerald Forfappeia en lW4àla pré- 
sidence du bureau des conseillers 
éc on omiques. Sa passion pour» 
musique « ü Ûéqueatt Técoie .foi- 


RFA 


Gerhard Stoltenberg - Karl Otto Pôhl : 
rude cohabitation 


BONN 

de notre correspondant 

Comment deux hommes aussi dif- 
férents que MM. Gerhard Stolten- 
berg, ministre des finances dé RFA, 
et Karl Otto Pûhl, p r ésident de la 
Umufadwii^ pe u ve n t-ils cohabiter 
«ms que eda fasse des étincelles ? 
Tout sépare en effet le géant du 
Schleswig-Holstein, froide machine 
politique formée A Fécok du protes- 
tantisme nordique, du petit homme 
souriant et affable qui dirige depuis ' 
sept ans Fune ' des Instituti ons les 
nfr ra pnkamte* dn monde capîta- 
fîdHj Bundesbank, faiwiTibement 
appelée Baba. 

Gerhard Stoltenberg est chrétien- 
démocrate depuis son adolescence, 
Karl Otto Pûhl n’a jamais connu 
d’autre parti que le SPD. Le minis- 
tre des finances n’a jamais pratiqué 
de sa vie qu'un seul métier : k politi- 
que. Le président de ta Bundesbank 
fitt journaliste, chargé des relations 
publiques de F Association des ban- 
ques avant d'être nommé par Wüly 

Bxandt directeur de département au 
ministère deTécooomie. Stoltenberg 
est froid, mal à Frise dans ks rela- 
tions humaines, Pôhl est boa vivant, 
amateur de bonne chère et de bonne 
««npagaie. Karl Otto joue au golf. 
Gerhard ne joue à rien. 

Et pourtant, ou peut (fire qu’entre 
les deux, hommes, ça marche. Le 
mds dernier, lé gouvernement fédé- 
ral à renouveler pour quatre ans k 
jde Kari Otto Fôhl à la t£to 
\ v 

V v ' 


de la Bundesbank. Les deux 
hommes se respectait, et sont sur- 
tout bien conscients dn rapport de 
force institutionnel qui existe mitre 
eux et les organismes qu’ils dirigent. 

Bien que récemment âxranlé par 
le scandale de Kiel et les faux pas de 
la mise en œuvre de ta réforme fis- 
cale, le m in istre des finances reste 
un personnage clé de ta vie politique 
ouest-allemande et garde dans une 
grande partie de l'opinion publique 
icFunta 


A eu m. 


i homme qui a su, depuis 
cinq ans,~xétablir les finances publi- 
ques. Celle d'un homme qui parie 
peu, mais agit. 

«Placer très haut 
ht barre» 

L’ambition de Karl Otto Pûhl 
n’est pas, dit-on, d’être un bon prési- 
dent de la Bundesbank, «»« d’en 
être le meflkur depuis que cette ins- 
titution existe. Depuis 1977, de 
sa nomination comme vice- 
présîdent, et .1980, date de son 
accession à ta présidence, fl a su en 
tout cas ad ministr e r ta preuve de aa 
compétence, de son flair, de son 
pragmatisme, et, ce qui ne gâte rien, 
fl a su le faire savoir. 

Profitant du statut exceptionnel 
accordé par le législateur onest- 
aHemand à Finstitnt d’émis&on de h 
République fédérale, qui jouit d'une 
indépendance inégalée dans d'antres 
pays, comparables, il s’est personnel- 
lement engagé dans toutes les 
grandes affaires des dix dernières 


années : la création du SME, à 
propos duquel fl avoue avoir été un 
temps sceptique, mai» dnm ta soli- 
dité dans ks bourrasques Fa étonné ; 
le rétablissement du mark après k 
deuxième choc pétrolier; k dialo- 
gue & sept aboutissant aux accords 
du Louvre de février 1987 sur la sta- 
bilisation du dollar. 

Gchrard Stoltenberg, en bon fils 
de pasteur, agit selon des principes 
dont ta validité lui semble éternelle : 
on ne doit pas vivre au-dessus de ses 
moyens, moins l’Etat intervient dans 
ks marchés mieux c’est, faire des 
dettes, c’est le commencement du 
péché, etc. Si ta réalité, nationale et 
internationale, se rebelle, oe n’est 
pas les principes qu’il faut changer, 
c’est la réalité. Kari Otto F5hl, qui 
est aujourd'hui avec k ministre des 
affaires étrangères, Hans Dietrich 
Genscher, le symbole de ta conti- 
nuité de la politique allemande 
aurait de la rigueur morale en 
matière financière une attitude com- 
parable è celle de Konrad Ade- 
nauer : « Il Joui placer tris haut la 
barre des exigences morales, aurait 
dît le premier chancelier de ta RFA, 
de telle madère à ce que Ton puisse 
plus facilement passer en des- 
sous* i. ». 

Le président de ta Bundesbank 
va-t-il devoir s'opposer à son minis- 
tre des finances pour des raisons 
inverses & celles qsi l’avaient 
conduit â critiquer le gouvernement 
sotial4Ëmocr&te en 1982? Va-t-fl 
promouvoir plus de souplesse 
aujourd'hui, après avoir reproché 


une insuffisante rigueur à r équipe 
d’Helmut Schmidt ? Selon certaines 
sources, il aurait été partisan d’une 
baisse d’un quart de point du taux 
d’escompte lors de ta réunion de ta 
direction de ta Bundesbank qui s’est 
contentée, le jeudi 5 novembre, de 
baisser d’un demi-point le taux lom- 
bard et il aurait émis l'hypothèse 
qu’une réévaluation du mark au sein 
du SME n’était pas & exclure. Une 
position que ne partage pas du tout 
Gehrard Stoltenberg, Fcc il fixé sur 
le moral des paysans ouest- 
allemands, qui ont tendance à bou- 
der le Parti chrétien-démocrate 
accusé de mollesse à Bruxelles. 

En attendant, le dollar baisse, 
s’approchant à grands pas de ta bar- 
rière psychologique de 1,60 dents- 
chemark pour 1 dollar, ce qui ne fait 
ni l’affaire de la Bundesbank, dont 
les bénéfices sont réduits à la por- 
tion congrue par des achats massif s 
de bons du trésor américain, ni celle 
du gouvernement qui voit s’écrouler 
le château de cartes d’une politique 
économique fondée sur ta réforme 
fiscale (moins d’impôts sans pour 
autant trop creuser le déficit budgé- 
taire) et les privatisations. 

Le navire économique ouest- 
aDemand, l'un des vaisseaux ami- 
raux de l’économie mondiale dispose 
avec Gehrard Stoltenberg et Karl 
Otto P&hl de deux vieux loups de 
mer accoutumés aux tempêtes. Une 
équipe imbattable si elle ne s'avise 
pas de vouloir mettre ta barre dans 
des directions opposées. 

LUC ROSENZWEKL 


\ 







entendu d’une marge d’appréciation 
dans sa gestion au jour le jour. 

Les décisions de politique moné- 
taire, ai particulier celles qui tou- 
chent au taux d’escompte, arme 
ultime de ta Banque pour détermi- 
ner le coût du créait, sont du ressort 
du comité de politique monétaire, 
composé de sept personnes. 

Cinq d’entre elles disposent d’un 
droit de vote, k gouverneur lui- 
même et les quatre représentants de 
différents secteurs de l’économie 
japonaise (actuellement ks banques 
régionales, les banques de dépôt, 
l'industrie et F agriculture). Par 
contre, les deux représentants de 
l'Etat, envoyés par le ministère des 
finances et le MÎTL ne prennent pas 
part au vote. 

Dans ta période récente, ta politi- 
que monétaire de ta Banque du 
Japon s’est adaptée sans grande dif- 
ficulté aux objectifs généraux du 
gouvernemen t japonais : il s’agissait 
de freiner ta baisse dn dollar en 
encourageant les exportations de 
capitaux vers les Etats-Unis et de 
stimuler une économie asphyxiée 
par la hausse brutale du yen. 

Alors, ta politique monétaire a 
donné, beaucoup donné même. De 
janvier 1986 à février 1987, ta Ban- 
que du Japon a réduit cinq fois son 
taux d’escompte, tombé à 2^ %, le 
niveau le plus bas depuis ta guerre. 

Mais l'exercice est devenu de plus 
en plus périlleux et il suscite des 
interrogations croissantes au sein de 
ta banque. 

Avec la reprise de l’économie 
japonaise, qui a tenu le •choc du 
yen - de façon surprenante, la formi- 
dable croissance des actifs finan- 
ciers, accompagnée (Fune progres- 
sion spectaculaire de la masse 
monétaire (1 1,1 % en septembre, ta 
plus forte hausse d’une année sur 
l'autre depuis novembre 1979), ta 
crainte d'un retour de l’inflation est 
devenue la préoccupation 
numéro un de l’institut d'émission. 

Le krach boursier, qui a contraint 
les autorités monétaires A encoura- 
ger ta baisse des taux A court terme, 
n'a pas modifié les données du pro- 
blème. 

Sans l’affirmer de façon explicite, 
les responsables de la Banque esti- 
ment que les mesures de relance fis- 
cales et budgétaires décidées au 
printemps par le ministère des 
finances, sous ta pression des parte- 
naires étrangers du Japon (pro- 
gramme de relance de 6000 mil- 
liards de yens), vont produire leur 
plein effet alors que l'économie 
connaît déjà une reprise • auto- 
nome ». Autrement dit, M. Sumita 
redoute toujours une surchauffe. 

Le décalage est sensible depuis 
plusieurs se maines dans le discours 
des responsables des deux institu- 
tions. 

Dans ta perspective (Tune réunion 
du groupe des Sept, où Tokyo sera 
de nouveau appelé A faire un effort 
sur les taux d'intérêt et l’expansion 
interne, un marchandage courtois 
mais serré est prévisible entre 
MM. Sumita et Miyazawa. C’est 
une donnée dont ta Maison Blanche 
serait bien inspirée de tenir compte. 

« Il n’y aura pas de baisse du 
taux d’escompte japonais tant que 
les Etats-Unis ne prendront pas 
auparavant des mesures efficaces 
de réduction de leur déficit budgé- 
taire », a encore récemment affirmé 
M. Miyazawa. Mais même cette 
ouverture conditionnelle est actuel- 
lement de trop pour ta banque cen- 
trale. 

L'inconnu, c’est le sort du dollar, 
arme traditionnelle du chantage 
américain. Sa chute sème facile- 
ment le trouble dans ks milieux 
industriels, qui seront prêts A des 
concessions pour ta stopper. 

La Banque du Japon n’est certes 
pas une forteresse imprenable, 
comme la Bundesbank ouest- 
allemande, et le gouvernement arbi- 
trera. Néanmoins, le consensus à la 
japonaise pourrait traverser un 
moment délicat 

BERNARD HAMP. 



36 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 


Économie 


Le Salon des comi 


Reprise du marché mais déséquilibres commerciaux 


si Pma? 
deJaraoti-Scheida 


Compromis des Douze 


Le Salon des composants 
accueille, jusqu’au 20 novembre, 
an parc des exposition de Ville- 
pinte pins «Pan millier (1311) 
d’exposants venus dn monde 
entier. Un rendez-vous qui se 
déroule cette année sur fond de 
reprise, particulièrement mar- 
quée aux Etats-Unis et ea 
Extrême-Orient (hors Japon), 
après deux ans de crise. Vérita- 
ble reprise on répit ? Les insti- 
tuts qui auscultent ce secteur 
particnlièreiDent versatile sont 
plutôt optimistes. Mais personne 
ne mesure encore les consé- 
quences de la crise financière 
internationale. Les Européens, 
pour km part, s*mqmètent des 
retombées de la guerre commer- 
ciale que se liv re nt les Etats- 
Unis et le Japon. Les industriels 
nippons ont donc fait figure 
d’accusés pendant les premiers 
jours du Salon, tentant de se 
défendre des intentions cTbégé- 
monisme qui leur sont prêtées. 


(4- 20 %). En revanche, les perfor- 
mances ont été moins bonnes en 
Europe (stagnation en monnaies 
locales) et au Japon (3 % en yens). 
De son côté, la zone Asie-Pacifique 
explose, avec un bond de 60%. 

Les Etats-Unis, détrônés en 1986 
par le Japon, représentent cette 
année 32 % du marché mondial, 
contre 38 % pour le pays du Soleil- 
Levant, 1 1 % pour l'Extrême-Orient 
et le Pacifique et 19 % pour 
l’Europe. L'évolution a été assez 
contrastée sur le Vieux Continent, la 
RFA connaissant des jours difficiles 
(— 10 %) et la France affichant un 
résultat honorable, sans plus (+ 6 % 
à + 7 %), en monnaie locale. 

Estimé à 900 millions de dollars, 
le marché hexagonal des semi- 
conducteurs tend toutefois à se faire 


rattraper par celui de la Corée du 
Sud (750 millions de dollars) . Cette 
année, l'informatique (essentielle- 
ment la micro), avec 29% des 
débouchés, a joué le rôle de locomo- 
tive, ainsi que les biens de consom- 
mation (26 % des débouchés). 


po ration, les excédents commer- 
ciaux du Japon pourraient en être de 
l'ordre de 14 milliards de dollars en 
1992, tandis que le déficit de 
l'Europe atteindra 6 milliards de 
dollars dans les semi-conducteurs en 
1990. Ces chiffres confirment les 
estimations du Commissariat géné- 
ral au Plan, qui évaluait au prin- 
temps à 8 milliar ds de dollars en 
1995 le déficit commercial de 
l'Europe dans les composants actifs 
et passifs si les tendances actuelles, 
se poursuivaient. 

Les industriels japonais ont donc 
été mis au banc dés accusés tore des 
premiers jouis du Salon. Chiffres à 
l’appui, Us ont essayé — parfois 
maladroitement - de se défendre, 
montrant que leurs parts de marché 
ne s'élevaient qu’à 14% aux Etats- 
Unis et à 11% en Europe. «Au 
Japon, ont-ils martelé, le marché est 
totalement ouvert » Une affirma- 
tion qui prête à sourire lorsqu'on sait 


Le fonlteton Jeannont-Sdmeider 
continue : les grandes ma noe uvre s sur 
la coodusiaa d'une «fan* la 

tâéphanie privée se sont accélérées ces 
dentiers jour» (& Monde Affaira du 
14 novembre). Le groupe aflonand 
Siemens, qui avait déjà pris langue 
avec le groupe présidé par M. Didier 
Pinean -Valeacicnne au printemps der- 
nier, a fait imcixxivgflB propos iti on ces 
rl»i-riifr g joins que 

a refusée en indiquant qu’un autre 
industriel lui fais&ic une offre plus inté- 
ressante. 


Bien que des contacts soient égale- 
ment noués avec des industriels 
«ngtak, italiens et finlandais (Nokia), 
an ne cache pas chez Schneider qu’une 
aflfrpf»- avec Bosch aurait la préfé- 
rence du groupe fiançais, compte tenu 
des Sens existants. Un accord n’est 
toutefois pas encore conclu. 


— — cette date, r«ngraisseniejrt des ani- 

BRUXELLES maux aux hormones sera interdit sur 

(Communautés européennes) l'ensemble dn territoire de la Cont- 
rite notre correspondant mimante. La France, qui pour 1 rns- 

— t — - tant autorise certaines hormones, * — 

Les «n îBwi r w de f agriculture des modifiera sa réglementation è - • 
Douze, qui ont interrompu leurs ira- la fin de Tannée. Cependant, s agïsr .*.■ 
vaux le mercredi 18 novembre, se .sant de . la commercialis ation , c’est-j i-j. -, 
re trouv ero n t lundi à Bruxelles, afin à-dire des échanges mtrac ominura a-’"~^ 
de continuer leurs délibérations sur taires aussi bien que déser- 
ta mqyero de parvenir à um stricte importations en provenant* dœ pays ' 

maîtrise de la. production., et des tiers, les Douze tmt accepté le - 

dépenses agricoles. Ce dossier sera tien du statu quo- pendant douze^- - 
au centre des débats do Cooseü mois, afin d’éviter un oonfht avec fes^ 
européen. -des 4 et 5 décembre- à -..^Etats-Unis. Ceux-ci, qni' exportcne ■ 
Copenhague. Mercredi, les -minis- - T20000 tonnes par' an de viande cf- 
très de fagriculture sont parvenus à d’abats vas la CEE, surtout vere la * 
un compromis sur les modalités France 'et le Royaume-Uni. autore- - 
d'applica tion de la directive corna nt- l'administration de certaines - A. 

nantaire interdisant la production et hormones. Ils ont menacé d'adopter' - *' T 
la qmuner riaKsa tion des viandes des mesures de représailles (taxes; - 
traitées aux hormones. i ^i u miî des droits), qui auraient 


Les ministres de ragriettiture des 
Douze, qui ont interrompu leurs tra- 
vaux le mercredi 18 novembre, sc 
retrouveront lundi à Bruxelles, afin 
de continuer leurs délibérations sur 
les moyens de parvenir à une stricte 

maîtrise de .la production et des 
dépenses agricoles. Ce dossier sera 


très de l’agriculture sont parvenus à, 
un compromis sur les modalités 
d'application de la directive commu- 
nautaire interdisant la production et 
la commercialisation des viandes 
traitées aux hormones. 

La directive entrera ea vigueur 
comme prévu le \ w janvier 1988. A 


porté sur un volume de commercé" '■ 
de 300 millions de dollars, soit. : 


t ue les entreprises américaines ne 
étiennent que 10% du marché oip- 


Le marché mondial des semi- 
conducteurs atteindrait cette année 
32 milliards de dollars, soit une 
de 20% environ en dollars 
courants par rapport à 1986 et 12% 
de mieux si Ton raisonne en taux de 
change constants. Dataquest, f insti- 
tut qui fait généralement foi, table, 
d’ici à 1992, sur un taux de crois- 
sance annuel moyen de 13 % à 14%, 
soit un peu plus que les prévisions 
des industriels (11% à 12%) et 
deux points de moins que la ten- 
dance de ces cinq dernières années. 

Four Tan prochain, toujours en 
dollars constants, ta progression 
serait comprise entre 15 % et 20 %. 
Ces prévisions doivent toutefois être 
prises avec prudence : elles ont été 
faites avant le krach boursier. Les 
industriels européens redoutent donc 
un ralentissement aux Etats-Unis au 
second semestre 1988 et ne tablent 
plus que sur une croissance du mar- 
ché mondial de 7 % à 10% en 1988. 

La reprise a été particulièrement 
sensible cette année aux Etats-Unis 


Dialogue 
de sourds 


Loin de se féliciter de cette 
reprise; les industriels européens se 
sont surtout inquiétés des déséquili- 
bres géographiques qui risquent de 
l’accompagner. La montée en puis- 
sance de l'industrie nippone des 
semi-conducteurs, particulièrement 
forte dans les mémoires dynamiques 
pour ordinateurs (qui tirent la tech- 
nologie de tout le secteur), où ils 
occupent les deux tiers du marché 
mondial, a poussé les Etats-Unis à 
réagir en prenant des mesures pro- 
tectionnistes (le Monde du 30 mare 
1987), tandis que les industriels 
s'alliaient pour résister (reprise de 
Fairchild par National Semiconduo- 
tor et accord entre Advanced Micro 
Devices et MM1). 

Redoutant de devenir le déversoir 
des surplus commerciaux ri re Japo- 
nais, les Européens ont ouvert des 
enquêtes anti-dumping contre les 
importations nippon es de mémoires : 
selon Electronics Internationa! Cor- 


a étiennent que 10% du marché nip- 
pon des semi-conducteurs et les 
Européens... I %. 

Selon les Japonais, ce déséquili- 
bre tient à ce que l'offre étrangère 
ne répond pas aux besoin des équi- 
pementiers nippons. Four résoudre 
ces difficultés, ils ont plaidé pour un 
accroissement de leurs implanta- 
tions industrielles à l’étranger, 
accompagné d’un développement de 
la conception sur place et d'un 
accroissement des accord» techm- 


ÉTRANGER 

Le Club de Paris réécheionne 
une part de la dette sénégalaise 


Î ues avec les entreprises étrangères. 
In message qui a eu quelque mal à 


Un message qui a eu quelque mal à 
passer chez leurs concurrents : 
« Trop, c’est trop ». répondait le 
vice-président de Motorola, tandis 
que le président de SGS-Thomson 
plaidait pour que les problèmes 
soient résolus sous Fangle économi- 
que, faute de quoi les politiques ris- 
queraient de s'en mêler, ce qui, selon 
lui, • n ‘apportera rien à personne ». 

Force est de constater que, dans 
ce secteur-dé pour toutes les techno- 
logies de pointe, les acteurs en pré- 
sence ne parient pas le même lan- 
gage! Cela augure mal des chances 
d’un règlement en douceur du diffé- 
rend commercial actuel. 

FRANÇOISE VAYSSE. 


Le Sénégal vient de recevoir de 
ses créanciers publics un satisfecit 
pour la politique de rigueur en cou» 
depuis 1984. Le Club de Paris a 
décidé, le mercredi -18 novembre, 
d'accorder un réécbekKmemenl de 
dette snr seize ans, dont six de grâce 
à Dakar. Le Sénégal, doit la dette 
extérieure atteint 3 milliards de dol- 
lars, poursuit un effort d’ajustement 
strmurel particulièrement méritoire, 
compte tenu de très faibles revenus 


ainsi se retirer de riz en tre pr ises 
nationalisées et réduire son contrôle 
d*n« quatre antres. Un premier pas 
vers on désengagement des pouvoirs 
publics, pr é sents de façon directe on , 
indirecte dans cent cinquante-* 
sociétés. 


(420 dollars par an et par habitant). 
L'absence <f arriérés a favorable- 


L'absence cf arriérés a favorable- 
ment impressionné les gouverne- 
ments représentés au Club. Par ail- 
leurs, l'austérité budgétaire apennis 
de ramener les besoins de fmance- 


Ces de i»™* volonté n'ont 
guère e ncore permis an gouverne- 
ment d’apporter la preuve que la 
rigueur entraînera un retour à une 
croissance soutenue. Aussi les crfian- 
ciere publics du pays outrüs cherché 


1,8 milliar d de francs. 

. La Commission a fait valoir que : - 
en raison du retard, pris par la. ^ 
France et l’Espagne pour adaptes 
leur législation, il y aurait encore,- 
sur le mar ché de la CEE en 1988* 
des bêtes engraissées aux hormones^. 
et que, dans ces conditions, fl était 1 . *... 
de l'intérêt de tous de faire p reu v e . -, 
d’iule certaine tolérance en matière y.- • 
H»» comm er cialisation. 

La statu quo s’appliquera aussf ' 
nmr fcha"c*« h rfT ” nfH;wmn "* lltaÎT ea» : ■ 
La France, qui exporte pour plus de-< *-> 
10 milliards dé francs vers la KFA;" ; ‘- 
et surtout vers l’Italie, devra".- 
comme par le' passé, et coofonné- 
ment aux accords bilatéraux exis- 
tants, garantir - à ses cEents que les---. - 
bétes et viandes livrées n'ont pas été - - 
traitées. 

La déettion prise par les Douze ne 


à l’encourager et à l’aider à mainte- ctôt pas l’affaire. Les Etats-Unis, a * 
nfr- y» cpp «nr ftf rWiin tv {■ ainsi que l’industrie vétérinaire* --J. 


ment dn secteur public de 11,5% du 
produit national brut en 1981 à 


2,1 % cinq ans plus tard. Engagé sur 
la voie des ré f ormes, le gouverne- 


la voie des réformes, le 'gouverne- 
ment sénégalais est allé jusqu’à lan- 
cer une opération de privatisations il 
y a ou mois. Avant que le krach 
boursier ne crée un nouvel atten- 
tisme, l'Etat sénégalais espérait 


mr le cap sur ce chemin difficile. Es 
ont appliqué au Sénégal tes règles 
mises en vigueur depuis Tété dernier 
par le Club de Fans, visant à-alkuK 
ger les délais de remboursement 
pour tes pays tes plus pa uvres , les 
plus endettés et suivant une politi- 
que de redressement de f économie 
avec l’aval dn Fonds monétaire 
international et de la Banque mon- 
diale. 


poursuivant le même objectif, à r _ 
savoir l'élimination de la directive êt;»- 


la suspension de l'interdiction, n'ont, 
pas renoncé à leur action. Les pn> . : - 
Chain» épisodes se situeront an. . 
GATT (raccord qui réglemente te- 
commerce international) à Genève 
et 1 la Cour e uro pé en ne de justice 
de Luxembourg. 

Ph-L. O 


AVIS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS 


fl 



.:ï::jï îi.tïS-, 


I I 


Prochaine 


Souscription 


opportunité 


En souscrivant à l’Émission Publique cTEuro- 
tunnel, vous deviendrez actionnaire du plus gigan- 
tesque péage du monde aux cotés d’une centaine 
d’mvestisseurs institutionnels qui comptent parmi 
les plus grands groupes financière internationaux. 


du 17 ou 27 nov ambre. 




l’unité 


composées chacune d’une action française et d’une action «nglaî» îndis-' " 
sociables, et devenir ainsi actionnaire du groupe : privé franf^ mtoririirÿi^ S; 
Eurotunnel 40% de l’émission de *£5 milliards de francs environ, sont eqrV f 




effet réservés an marché financier fiançais. : 

Aucun dividende ne pourra être escompté avant 1995, mais la valorisation^'^ 


visions des promoteurs du projet, le titre devrait offrir un rendement annueF-te 
moyen de quelque 17% pendant toute la durée de la concession. 


un siècle. 


acquise pendant V 


l’ ém i s s ion , sera attaché un bon de souscription. Dix bons de souscriptioéa/ïv 

donneront le droit de souscrireàune nouvelle uiiitéentee le 15 novranbrel99iÿ,'v r ’ 

et lé 15 novembre 1992. . 


particulières seront consen ti es pour la traversée du tnrmdi j^g 


Peut-être. 


L’avantage maximum consenti à ces der 
forfait annuel d’environ 100 francs et un 



2042 pour le conducteur, sa voiture et ses passagers = ■ : ^ 

En devenant oefionnaire «TEurotuimel, vout deviendrez actionnaire 
du plus gigantesque péage du monde. N’attendez pas. . 

Eurotunnel Information, Tour Franklin, Putea ux, 

Cedex U - 92081 Paris La Défense. Minitel 3615 EURO, f EUDOt 
TUNNEL Note d’information visée par la COB disponible iTïINMPI S 
auprès des intermédiaires financiers (Visa n° 87.427 
du 13.111987). 


m 


EUROTUNNEL. UN PAS DE GÉANT 


M 


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r. ». a. . 



















•a» 


Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 37 




Économie 


*3655+9 aï\ ^ 


'tfa ; 


Une erreur de la Cour de cassation 

Le vol de bonbons 
est ane cause réelle et sérieuse 
de licenciement 








Pr- * 

> «•>* 

!»7- - 

•if?'' 
4- -.'s 

•• -■ 

HP,. 

;■ v • 

ti* J. • •• 

>r 'M 


Ul chambre de ia Cour de 
tion est en train de battre des 
records de sévérité. M. Meaane, 
emptoyé depuis prés de deux ans 
c omme mamnentionnaire, avait été 
licencié par la société CFTA pour 
avoir d wam nl é dans ses poches des 
bo nb o n s ramassés dans on carton de 
éonfîsçrie^ Se défendant en affir- 
mant, avec le renfort du témoignage 

«fan de scs-coQtguc* qu’i] n'avait 
pas cherché & cacher ces bonbons, le. 
salarié « indélicat > avait, -été 
débouté de sa. demande d’indemnité 
pour ticenderoent abusif par la 
vingt-deuxième chaxnbre.de la pour 
d’appel de Paru. 

Cette étdrmante affaire est venue 
devant' la chambre sociale de la 
Coar de cassai»» le 29 octobre .der- 
nier, la Semaine sociale Lamy révé- 
lant la teneur de l’arrêt rendu. 
Celui-di confirme le durcissexneBt de 
la jurisprudence de la Cour. 1 a déti- 
nt» de la coor d’appel est ainsi 
confirmée en ces termes : « Attendu 
que la cour d'appel à retenu que 
fie salarié] He contestait pas avoir 
mis des bonbons dans ses poches et 
que ce fait était, en outre, établi par 
trois témoins-, elle n’a, par une 
décision motivée, fiât qu’user des 
pouvoirs qu’elle tient de l'article 
L 122-14-3 du code du travail cn _ 
décidant que le licencie ment 'de ce 
salarié procédait d’une causé répon- 
dant aux exigences de ce texte: » 

Cet article L. 122-14-3 dispose 
que « en cas de litige, le Juge à end il 


tire réel et sérieux des motifs invo- 
qués par l’employeur, forme sa 
conviction, au vu . des éléments 
fournis par les parties et au besoin 
après toutes mesures d’instruction 

qu’il estime utiles ». •• 

[Ou espère qet rUncfin a Ctf 
«née et fii’dfe ■** m laissé an 
•■hasard tes cette grave afisâ» êt ébat- 

•v Le 20 -février 19» 4Eft h atac 
: chambre syndicale de la Gmv de cassa- 
• tiw avait estfcaé qita nspinyé à la 
Société alsacien de nspiwmarrtfi à 
Strasbourg s’était «e 
faute grave, nSnlasat le 
ntmtMûtu sans préavis et 
nhés, u vofcut à nom rirtuprirr <ue 
paâre àe lacets» (le Moarfe da 7 mats 
1986). Le vol de beaboas s’est certes 
pas ma tare grevé anis sue tua 
rëette et sérieuse de ttceaeteaaeat. C*eat 
moue g r a v e qrn’au vol de lacets» La 
Hanta jreidnM» est eu treia d’&ablh- 
!■ riiesp n linitiilfi Imitai T^nt li 
«tarions nias» de la eé vér ité. - 
1VLN4 



la procédure suivie et le carac- 


• - Privatisation dM 
muni c ipau x : incidents à U Seyne. 
— La pofioa a fait évacuer, le mer- 
craefi-18 n ovembre, la. marne de La 
Seyne-suf-Mer qui était occupés 
depuis le début de la matinée par 
plusieurs centaines de m an ifest a nts. 
Ceux-ci pour la plupart des agents 
municipaux de cette commune 
varotso de dnquante-cinq mille habi- 
tants avaient investi la mairie de 
M. Charles Scagfia (UDF), qui s’était 
■tors r e tranché, avec trois adjoints, 
dans son bureau en refusant tout dia- 
logue. Au cceur du confit: fa privati- 
sation des s e rvice s municipaux du 
ne t toie m ent. 


Effectifs salariés 


an troisième trimestre 

Les effectifs salariés des secteurs 
marchands non agricoles, ont baissé 
de 0,2% an- troisième trim es t r e de 
198?, selon les résultats provisoires 
de J’enquête sur les conditions 
d’emploi de la main-d’œuvre, 
publiés, le mercredi 18 novembre, 
par le ministère des affaires sociales. 
Si ces premières indications étaient 
confirmées, une série serait inter- 
rompue, qui .dstiDait entre la stabi- 
lité et l'augmentation. n faut en 
effet remonter à 1985 pour trouver 
un recul sur un trimestre. . 

La p rogres si on des effectifs a été 
de 0,l%.am premier semestre de 
1987 et de 0,3% pour l'ensemble de 
Tannée 1986 , d’après les évaluations 
de l’INSEE. La seconde partie de 
l’année étant hurfj tfftwwilliwneitt 
néfaste à l'évolution de remploi, 3 
faudrait s’attendre que 1987 ne 
renouvelle pas les bons scores 
irannnfA pOUT 1986 pBT PINSEE, 
mai» contestés par l’UNEDlC. 
A noter que ces co mp te s incorporent 
les. jeunes bénéficiaires cfun stage 
d'initiation à la vie prafestionneue 
exonéré de dnxges sociales. 


REPERES 


Production 

industrielle 

+ 1,9% en un an 

L'incfice mensuel de la production 
industrielle en France (hors bâtiment 
et travaux pubScs) s'est étabS - 
après correction des variations sai- 
sonnières. — A 105 en septembre sur 
la base 100 m 19BO, soit taie aug- 
mentation de 1 % en un mois et de 
1,9 96 «i un an. Le production des 
biens de consommation progresse 
légèrement (1 % ai un mois, 2,9 96 
en un an) de même que ceUe des 
tiens d'équipement professionnel 
(+ 1,8 96 an un mois, + 0,9 % en 
un an). ■ 

Investissements 

Les programmes 
ne sont pas 
remis en cause 

« Le mai nt i en de F activité indus- 
trielle parait assuré au motos jusqu'à 
latin de famée », indique l'enquête 
de conjoncture d'octobre de la Ban- 
que de France. 

Si la criée financière récente e sus- 
cita quelques interrog a tions », souli- 
gne f enquêta, € la crainte d’une 
récession est peu répandue parmi les 
chefs d'entreprise, et leurs prévisions 
à court terme ne font pas état d’un 
ralentissement de la consommation 
des ménages ». . 

e En matière d’i n vesti ss ement, si 
une certaine te n dan ce à r attentisme 
se fait jour, eBe ne remet pas en 
cause pour autant les prog r ammes 
envisagés pour 1968, qui semblent, 
en général, devoir dépasser ceux da 
cette année. » 

Salaire horaire 


Le taux de salaire horaire ouvrier 
avait augmenté de 0,8 % au 
deuxième trimestre de 1987 et de 
1 % au prôner. D’octobre 1986 à 
octobre 1987, l'au gmentati on est de 
3,2 96. Sur la même période, et an se 
basant sur le damier résultat qui est 
lui aussi provisoire, (e géssement des 
prix a été de 3,1 96. 

Grande-Bretagne 

\ 

Accélération 


de l'expansion 


+ 0,7% au 
troisièmetrimestre 

Selon les résultats provisoires de 
t'enquête trimestrielle du ministère 
des affaires sociales, le taux de 
salaire horaire ouvrier a augmenté de 
0.7 % au cours du troisième trimes- 
tre 1987. Cette haussa est identique 
à ceHe du tro is ième trimestre 1986. 


Le produit intérieur brut britanni- 
que s’est accru de 1,6 % au troi- 
sième trimestre, soit 4,1 96 sur 
doute mois, annonce r Office c e ntr al 
de la statistique. Cette croissance 
est supérieure aux prévisions des 
analystes qui tablaient sur un gain de 
1 % sur le trimestre précéde nt et de 
3,8 % sur un an. Cette accélération 
s'est produite malgré une baisse san- 
sWe de la production de pétrole 
comp te tenu des travaux d'entretien 
saisonnier des plates-formes en mer 
du Nord et reflète la vigueur de l'acti- 
vité manufacturière durant le troi- 
sième trimestre. 


Pêche 

Accord entre la France 
et la Mauritanie 
sur (a pêche 
et la marine marchande 

Un accord maritime franco- 
mauritanfen a été signé, fs 
16 novembre, entra M. Ambroise 
GueHec, secrétaire d’Etat à la mer, et 
M. Dahlould Cheik, ministre des 
pêches et de f économie m a ritim e de 
la République islamique. 

Au chap i tre de la marina mar- 
chande. raccord gouvernemental va 
permettre à la compagnie nationale 
mauritanienne de condure un arran- 
gement sur l'organisation du trafic 
ma rit i me avec l’armement français 
Maurel et Prom (filiale de Deimes- 
Vîefjeux). 

Deknas-VieQeux voudrait achemi- 
ner une part» de son trafic vers le 
Mali et sa capitale Bamako par 
Nouakchott alors que. Jusqu'à main- 


tenant les marchandises transitent 
par Dakar. 

Autre volet de raccord : le pêche. 
Les eaux mauritaniennes sont très 
riches. Les autorités de ce pays — en 
accord avec le réglementation euro- 
péenne sur les quotas et les droits 
d'accès — ont dorme l'assurance que 
la d ouzai n e de navires langoustiers 
français qti fréquentent traditkmnai- 
lament ces parages pourront conti- 
nuer d’y pêcher. Cette question est 
importante pour les langoustiers bre- 
tons de Douamanez et de Camarat. 


Fusions 

La Commission de Bruxelles 


est compétente 


Four ta première fois, la Commis- 
sion de 8ruxe8es a reçu la confirma- 
tion de la Cour européenne de justice 
qu’elle pouvait intervenir dans les 
fusions d’entreprises. Cette décision 
co nfo rte l'ex é cuti f de ta CEE dans 
son projet d* arrêté d'une législ a tion 
communautaire sur le contrôle des 
conc e n tra tions» 

Le mardi 17 novembre, les juges 
de Luxembourg ont rejeté une plainte 
de deux fabricants internationaux de 
cigarettes - FU Reynolds et British 
American Tobacco, — qui contes- 
taient l’autorisation accordée 
en 1984 par ta Commission à Phffip 
Morris d’entrer dans le capital du 
groupe Rembrandt. 


Automobile 
Renault perd 
un débouché 
aux Etats-Unis 

Contrairement à l'accord passé 
avec Renault lors du rachat d* Ameri- 
can Motors. Chrysler renonce b fabri- 
quer la version coupé (baptisé Allure) 
du modèle Premier, un véhicule de 
conception américaine, mais compor- 
tant rachat de composants Renault. 
Sur un marché dxffkâe, où les trois 
constructeurs américains réduisent 
déjà leurs effectifs et prévoient des 
vantes en baisse pour 1988. Chrysler 
limite tinsi ses risques commerciaux. 
L'américain s’est engagé de toutes- 
façons è verser des pénalités à 
Renault s'a ne réussit pas sur cinq 
ans à comme roia Bser 300 000 v&i- 
cules intégrant des composants 
Renault. Le groupe français cherche, 
en outre, à obtenir des compensa- 
tion, sous une forme ou sous une 
autre, pour l'abandon de l'Allure, qui 
lié fart pendre un flux de ventes sur le 
continent américain. 



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er 

RESEAU 
DE FRANCE 


Radio fronce 


Source résultat de Cenquêie Médiamétrie 55000 - Octobre 87 - Total ensemble Radio France : 20,5 'Te 








Le Crédit foncier de France 
au secours de la charge Ferri 


Le Crédit foncier de France 
(CFF) a conclu on accord avec la 
charge d'agents de change Ferri, 
Ferri et Game pour en prendre le 
contrôle. Cette prise de participa- 
tion sc fera par le biais d’une aug- 
mentation de capital réservée an 
CFF. Ce rapprochement, qui est le 
quatorzième annoncé dais le cadre 
du projet de réforme de la Bonne, 
s’apparente presque à un sauvetage. 
Four la première fois officiellement, 
une charge reconnaît av oir su bi de 
laardes pertes sur le MATEF (mar- 
ché & terme des instruments finan- 
ciers) qui Fout conduite à renonça 
1 scs ambitions. 


la charge. Sur ce marché très risqué, 
la charge Ferri, Ferri et Germe était 
parmi les premiers opérateurs. Elle 
développait un nouveau produit 
encore plus spéculatif, les options 
sur contrats MAT LF. La charge 
jouait le rôle de teneur de marché. 
raie devait donc assurer la contre- 
partie qui garantissait le déroule- 
ment des transactions. 


En effet, à la mi-septembre, 
M. Alain Ferri, premier adjoint du 
syndic de la Compagnie des agents 
de change, annonçait que, après 
avoir longtemps hésité et même 
failli se rapprocha d’un courtier bri- 
tannique, vraisemblablement 
SG Warburg, sa charge choisissait 
l’indépendance. L’objectif était alors 
de se développa sur les nouveaux 
marchés financiers comme celui des 
options sur actions et le MATTF. Or 
c’est précisément ce dentier qui est 
à l'origine de toutes les difficultés de 


Mais l'expérience engagée en mai 
a dû être interrompue dès le 23 octo- 
bre, r- ardoise» étant très lourde. 
Elle avoisinerait les 60 millions de 
francs. • Après mise en œuvre de la 
couverture de l’assurance risque 
d’exploitation et imputation du 
solde sur les résultats attendus de 
l'exercice 1987 . cette perte aura 
pour effet de ramener les fonds pro- 
pres de la charge de 56 à 38 mil- 
lions de francs », déclare la charge. 
Soi mariag e avec le Crédit foncier 
devrait donc la sauva. Ferri est 
rune des charges les plus impar- 
tantes de la place, an deuxième rang 
sur le marché des actions et an pre- 
mier pour le nombre de sociétés 
introduites sur le second marché. 


Le Koweït détient 10,06 % 
de British Petroleum 


Le Koweït Investment Office 
(KIO) a annoncé détenir 10,06% 
de Bntish Petroleum, en ti èr e ment 
privatisé depuis la fin du mois 
d’octobre. Toutefois, cette firme, 
tout en précisant avoir aoquis cette 
participation en plusieurs ios, s’est 
refusée à précisa si elle avait acheté 
des anciens titres de BP « des nou- 
veaux émis à l'occasion de la mise en 
vente dé la dernière tranche de 
titres, le 30 octobre derma. An prix 
actuel des anciennes actions de BP, 
le montant de Fop&ation s’élève à 
1,5 milliard de livres (environ 
15 milliards de francs). 

Le bureau d'investissement du 
Koweït a précisé que ces achats en 
Bourse « rep r é sen t aient actuelle- 
ment un bon. investissement à long 
tome, compte tenu du prix des 


potion du bureau d’investissement 
du Kawétt est nettement plus impor- 
tante que celle des autres institu- 
tions dans BP. la compagnie a tou- 
jours accueilli favorablement de 
nouveaux investissements à long 
terme { dans son capital) quand Us 
proviennent d'investisseurs Institu- 
tionnels ». 


titres et des mandes quantités dis- 
ponibles sur le marché ». 


ponibles sur le marché ». 

La direction de BP a indiqué, 
pour sa part, que BP « avait souvent 
exprimé son désir d’élargir son 
actionnarial étranger. Si la partiel- 


• Suez révise en baiss e ses 
résultats. — La Compagnie finan- 
cière de Suez a révisé i la baisse son 
e stima tion de résultat consoBdé pour 
1987, lequel devrait se situer dans 
iflie fourchette de 1,8/2,2 milliards 
de francs, alors que les prévisions 
avancées avant le krach étaient de 
r ordre de 2/2,4 mflEards de fraies, 
a indiqué M. Renaud de Le Genjôre. 
Le président de la compagnie a soufi- 
gné que cette révision était faits par 
i prudence s et les chiffras définitifs 
ne devraient pas subir de nouvelles 
modifications si les bourses se main- 
tiennant à leur niveaux a ct uels. 


AVIS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS 


à 


UNION FINANCIERE DE FRANCE 
BANQUE 


L’Union financière de France, établissement financier spécialisé dans la gestion 
privée depuis 20 ans, vient d’être agréée par les autorités de tutelle en qualité de 
banque. 

La diffnsion de produits bancaires, en complément «Tune gamme dép diversifiée 
de placements, constituera pour le Groupe de FUnion financière de France on atout 
supplémentaire dans son souci p er m a n e n t cT appr éh e nd er sms ses aspects les phas 
larges ia gestion du patrimoine de ses clients. 


Valeo 


Rec tifi c a t i f suite au communiqué de presse du 10 novembre 
Fusion Valeo /SEV : échange des actions 

Parités d’échange obligations convcrtiMes SEV contre actions Valeo (BALO du 
2 novembre 19*7). 

Depuis le 9 novembre, les obSgatüons convertibles SEV sont S a onv e an convertibles, 
maïs en action Valeo sur la base de : 

— 033 action Valeo pour 1 obligation SEV 1978 

— 1 action Valeo pour 1 obligation SEV 1983 



NEW-YORK, »im t 


i { *■* i i l i ■ i 


PARISff.18i»vmtn 


Plutôt résistant = 


PARIS 


Second marché (sélection) 


Une reprise s’est p ro duit e, mer-, 
credi, i Wall Street Après avoir 
continué de s’alourdir la 

majeure partie de la journée, plus 
par désmôvnsnent que sa une pres- 
sion des ventes, le marché s’est, en 
effet, brusquement redressé mie 
heure avant la dôtnre. L’indice des 
industrielles, on instant retombé â 
1 88833, s’est finalement établi i 
1 939,16, avec on gain de 
1631 pointa. 


Le bilan général a même été 
meOlea que ce résultat. Sa 1 977 
valeurs traitées, 1-032 ont monté, 
520 ont baissé et 425 n'ont pas ■ 
varié. 


Les rumeurs, qui ont circulé sa 
l’imminence d'an accord entre 
Pmin^iniii iiMt fo in et je fmu i ^ amé- 
ricain sa une réd u ction 3a déficit 
budgétaire, mit assez fortement 
encouragé la op érat e ur s i repren- 
dre des p o sition» . Mais en même 
temps, des whx se sont élevées pour 
ap p eler i la prudence. Beauco up 
redoutent que la montagne n'accou- 
che d'une souris. Dans cet esprit, de 
nombreux investisseurs sont restés 
Tanne an pied. Le niveau relative- 
ment bas de l'activité en témoigne. 
Seulement 1$L27 mil Hong de 
ont changé de mains, contre 
1483 millions la veilla. 


Contrairement i l'habitude, la 
Bourre du Paris n'a pas jou£ mer- 
credi, è m frire paur. L'annonça on fin 
de mati n é e d’un déficit co mm ercial de 
4,9 milliards da francs pour ta mois 
cf octobre n'a, cerne, peu tofaaé ta 
marché incfiHérent Mais ode n'a pas 
déclenché une vague (Tordras do 
vantas de rangjtour da caBos enregb- 
tréos récemment au cours des 
fameuses journées noires. L'activité 
ait restée nte modérée. Durant ta 
séance ofliclu ie. la tend a nce, soute- 
nus ta matin, s'est alnatSe,. mais sur 
un fond da résista n c e-, A ta décrire, 
nndtaatsur hstaman é accusait ma 
parte fimitée à 0,70 %. 

Tout tas gr a nd i ténor* de ta cota 
ont encore perdu un peu de terrain : 
Peugeot, L'Oréal. CSF. Paribas, 
Sa nofi, BSM. Compognin b a n ca ire— 
Le BTP a, lui aussi, subi quelques 
portes. Mais, dans T ensemble, tas 
valeurs françaises n'ont pas trop 
souffert. 

Ma n if estement, ta trt a r d ié continua 
è être soutenu par T espoir d'un 
accord entre radmMsoation et ta 
Congrès am éri cai n sur une ré d uction 
du déficit budgé t aire des Etats-Unis. 
La preuve en est : au premier étage* 
royaume da o M g a tioni da «insti- 
tutionnels » s'effor cai ent d'acheter 


VALEURS 


VALEURS 



c papier ». 

Bref, ta Bourre s'est comportée 
d’une façon jugée normale i 
quarante-huit heures de la Iquldatlan 
générale. 

D'après lu professionnels, lu 


Terme au pied. < C'est un marché 
franco-français >, disait T un d'entre . 
eux. Un -agent de ch an ge, qui redou- 
tait ta pae è Touverture, s’est (St 
ensuite plutôt rassuré. 

Si Tan en croit tas dernières ana- 
lyses frites. Parie est ma i n te na nt de 
toutes les piaon au monde ta moins 
chère avec un FBI {mes earring 
ratio: rapport cours/ bénéfice par 
action) da 11. La ratio ut encore de 
39 è Tokyo. Mais gare è ta güseaderi 
la piaee nippons avait un réel 
matoise I c Impoaribta », dtarit la res- 
ponsable de la ceButa bourièra d'uns 
grande banque française. Mais ce mot 
n’est pu français. Introduit ce jour, 
Tufftar-fhntara été coté 240 F. 



MARCHÉ DES OPTIONS NÉGOCIABLES 

le 18 - 11-87 à 17 heures 


VALEURS 


LONDRES, Km». 4 


TOKYO, 19 n». 4L 


Une fins encore, la Bonne de 
Londru a vécu an rythme du 
rumeurs sa révolution d'une pasâ- 


nuneœs sa révolution d’une passi- 
ble rédaction du déficit budgétaire 
américain. L'indice FT gagna 
même Jusqu’à 32 points en séance. 
Toutefois, le* faananètxe da Stock 
Bxchaagc clôturait la séance de 
m er credi à 1 3093. en retrait de 
13 point par rapport & la vrille. 
Une fias encore, le marché da 
fiait dominé jb w les transac- 
tions massi v es sa BR On sjmn- 
nait, en séance, que le Koweït déte- 
stât 10,06% du groupe pétrolier 
K rif 2i niiwp ift. D’autre pflrt) do qqq^ 
braises fi r mes présartamt lents 
résultats : Rank Horis Mc Dougall, 
spécialisé dan» ta minoterie, la bou- 
langerie a Tafimentatinn, annonçait 
une hausse record de son bénéfice 
annuel (+ 27 *) ; la chaîne de 
magasins Storehonse publiait, 
quant i elle, une baisse de plus de 
3% de son bénéfice semestriel. 
Osant è Whitbread, rune da prin- 
cipales brasseries de Grande- 
Bretagne, et Boots, l’une des 

r dcs dténet de p tomm cj ai et 

laboratoires pharmaceu tiques, 
ils déc l a raient rcspcctivc iu cn t da 
progre s sion» de 17 % et 23 % de 


Le petit jeu du yoyo continue & 
Tokyo. La baisse a su c céd é i la 
hausse jeudi au Kabnto-Cho. EDc 
n’a cependant pas revêtu une très 
grande ampleur. A la clôture, 
l’indice NDdcd accusait un repli de 
65,69 points, seulement à 
2266830 - 



MAtlF 


La journée avait pourtan t bien 
comme n cé (4- 130 points). Mais la 
nouvelle baisse du dollar a suscité 
derechef des inquiétudes. Be au co up 
sc d emand e nt i Tokyo si le fameux 
. accord tant attendu sala réduction 
du déficit budgétaire américain ne 
sera pas que de la poudre anx yeux. 


Notionnel 10 X. - Cotation en pourcentage du 18nov. 1987 
Nombre de contrat»; 48 544 




Déc. 87 Béats 88 I Juin 88 


La actions da entreprises, dont 
l’activité est principalematt tournée 
3 l'exportation, ont subi quelques 
pertes. 




97,70 97,65 

97,85 . . 97,85 



La mînwB d’or éraî ff | t en toi ww 
et la fonds d’Etat ont perdu jusqu’à 
65 pence poa certains. 



INDICES 


BOURSES 


Dollar :5,69 F 4- 


FAITS ET RESULTATS 


• CLARINS PREND LE 
CONTROLE DE LANVIN. - La 
société Oarius va prendre une per- 
ti ri pat ion majoritaire dans un hol- 
ding re gro u pan t la maison de cou- 
ture et la parfums Laurin. 


Cette pexticipstkn sera partielle- 
ment payée en actions nouvelles 
C latins,, permettant ainsi à là 
f«mîii« Laurin d’entrer 4»"» le 
capital de Oarius. 


■ disques » au groupe japonais Sony 
pour quelque 2 milliards de dollars, 
opération était nttwiyfn ^ i Elle 
devrait entrer dans la faits au 
début de l'année 1988, une fois 
obte nu es tont es la a ut o risa ti on s 
légaka. 


A Hssue de Fopératioa, qui doit 
être ap prou v ée par rassemblée da 
actionnaïres de Oarius, le tavkffng 
Lmrin disp os era cfune tr és oreri e 
de 150 udEBocs de fiuocs. 


Le président de CBS, M. Law- 
rence Tech, a précisé que Sony 
crut présenté • une offre tris 
attractive pour les actionnaires, qui 
procure une importante source de 
capital et qui nous permettra de 
co nc e nt r a 1 tous nos efforts et nos 
ressources sur notre activité princi- 
pale » de radio et de téUH&flhsiau. 


L'espoir sa la oanduaioa «Ftia 
accord sérieux poa réduire le 
déficit budgétaire américain 1 
s’atténuant, le dollar a rechuté, 
jeudi, sa. toutes la plaça finan- 
cières. Il a coté 5,69 F (contre 
5,7510 F la veille). Le.deuticbe- 
maric a confiné de monte* vis-à-vis 
du franc (3,3940 F contre 
33905 F). Boa la cambistes, là 
devise française est dévaluée de 
facta 

FRANCFORT 17 nov. 19 au». 

DoHsr (eu DM) - MSB 1*775 

TOKYO 18 au». Wmt. 

Doter (eayen») .. 136g 135J8 

MAHCHÉ MONÉTAIRE 
(effets privés) 

Piris (19nov.). ..... Sl/U 5/1 S 

ÜWF-Yorfc (18 nov.). . 41/443/1% 


PARIS 

(INSEE, hase 100 : 31 déc 19*6) 


Vikms-françaises.. 773 
Valeurs étrangères . 1*13 


NEW-YORK 

(Indra Dov Jones) 

_ . , „ WtaNt 18 noir. 

Industrielles 192Z3S 1939^6 

LONDRES 

■ (faü&ce «Financial Tares») 

, . _ 17 nov. 18 nov. 

fadustneüra ....131*4 13093 

284 . 2853 

Fond» d’Etat .... H,74 90,7V 

TOKYO 


NSdcABnJaa .... 22734,49 " 22668JR 
Indu» général ... VÊSJfit i&j» 


Qerinsest détenue 1 85% paie 
groupe famifial mené par le PDG 
Jacques Coortm et 113% du capi- 
tal est dans ta pubhc. Faction étant 
cotée au second marché de là 
Bourse de Paris. 


L’actueQe société Jeanne Laurin, 
qui n’est pas cotée, en détenue par 
la famille Laurin. Le prèt-A-porter 
maf-nlîti eUVZTOD 60% 

de son chiffre d’affaire* global 
(250 ""Htaw éc fiança auxquels 
s’ajoutem 50 mifliaœ de redevances 
sa fieenoa). Le nouveau grand de 
Hodastrie de luxe, Ctorins-Lanvm, 
pèsera en terme de chiffre 
d'affaires près de 1 milliard de 
franra. Cest sue be&e revanche 

poa Ctarins, érincé de la course à 

la reprise de Rncbas pa raflemaad 
Write. 


• SWETOSH MATCH CÈDE 
wnjnNsm sword a rs* 
SAS. — Un accord prâiminaire est 
intervenu entre Swcdïsh Match et 
Fîskar. « pé ci ili s te finlan i tai s de la 
coutellerie, pour la cession à ce der- 
nier. an dfimt de 1988, d a acti vités 
maisons et jardins de Wilkinson 
Swords, repri sa en mars par le 


LE MARCHÉ INTERBANCAIRE DES DEV w 


La conditions de fat transactias 
n’ont pas été crwn m rt ti iq i lA-y Bth, 
est déjà un fbormaear de WlDtin- 
sou eu couteaux, ctsea u x et «y’»» 
de jardinage poa FAnstnBe et 
r Amérique, mais sortant poa le' 

RFA et la Grande-Bretagne, où 

W illfhMM Ul dlWliWMl l*> ÎIMHWhA 


• CBS ACCEPTE tX VEN- 
DRE A SONY SA DIVISION 
HSQUESl - La firme américaine 
CBS accepte de vendre si dirisiûa 


_ Fîskar espère par cette transae- 
ticm atieux couvrir le marehé euro- 
péen, .cependant que Swedish 
Match pourra se concentrer sur sa 
outra activités eu améficrant sa 
p os alri S t éstn n vtati aacg iBBL 



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•■* Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 39 


Marchés financiers 



U. 


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♦ 


BOURSE DU 18 NOVEMBRE 


Cto* 

ratai 

VALEURS 

Oran 

tffafi 

OMI 

Santa 

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1813 

L5X1973... 

1670 

1882 

1983 

4006 

ULE3S ... 

3990 

4000 

4000 

1HO 

ULP.TP. .... 

1048 

1056 

1066 

1107 

XF.XP. .... 

1040 

1042 

XM3 

11» 

Md.Lyoo.TA 

1067 

1067 

1087 

1946 

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1647- 

1646 

1543 

1860 

Bwwfati.TA 

1789 

1788 

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1190 

MbMbTA 

1260 

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1136 

Iknam TA.. 

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349 

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439 

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448 

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1800 

1820 

1836 

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1495 

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Vjora Priera .. 

1680 

1587 

1887 

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340 

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283 

276 

276 

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443 

437 

437 

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300 

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MOtafira*.. 

376 

378 

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617 

616 

613 

1040 

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764 

775 

772 

2500 

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2260 

2261 

2252 

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305 

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228 

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398 

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11020 

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Md-LyocO 

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Cours relevés | 
à 171)34 


% 
+ - 


-042 
+ 02B 
+ 087 
+ 028 

-Ô» 


- 168 
+ 206 
- 110 
+ 184 
-066 
+ 242 
- 112 

- 146 
+ 118 
+ 176 
+ 023 

- *70 

- 646 

- 132 

- 283 

- 136 

- 583 

— *167 

- 077 
+ 238 
+ 008 

- 126 
+ 070 
- 161 

+*166 
- 080 
+ 166 
- 101 
+ 402 
+ 103 
-294 
+ 114 
- 128 
+ 244 
-082 
- 108 
+ 067 
- 186 
+ 032 

+ 228 
+ 273 
+ 130 

-387 
+ 027 

049 ; 


Règlement mensuel 


«titan 


820 . 

MO 

12660 

376 

306 

1800 

266 

470 

400 

12130 

820 

1100 

1140 

780 

280 

280 

780 

3100 

2200 

375 

1870 

1980 

13460 

600 

1130 

660 

1080 

200 

124 

IX» 

1280 

380 

1460 

800 

I 960 

898 

520 

12670 

680 

1170 

153 

380 

1080 

14600 

820 

1000 

630 

1220 

1440 

1340 

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12460 

720 


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VALEURS 


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281 
1200 
363 
1650 
467 
460 
2040 
443 
1190 
12440 ) 
33110 
879 
3760 
516 


1648 
715 
1070 
996 
648 
2663(4 
240 
524 
{2270 
1660 


jLUtabm... 

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B».... 

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luëftiflJP)* 1731 
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578 

1087 

1225 

1360 


720 

MS 

12290 

273 

255 

1600 

257 

414 


1176 
867 
(959 
487 
950 
525 
806 
188 
100 W 
1085 
1010 
264 
1196 
368 
1700 
474 
446 
2010 
449 
1220 
126 


13750 

612 

832 

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112) 

1250 

1351 

2266 

1755 

489 


Qatar 


70 r 

138 

[2290 

275 

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1560 

267 

406 

335 

1542 

701 

1070 


257 

240 

524 


1650 

36090 

1170 

874 

12910 

479 
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ES 
811 ' 
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1070 
1025 
284 
1245 
342 
1700 
463 
490 
12008 
448 90 
1220 
12310 
33120 
685 
i 37 D 6 
520 
827 
570 
IX» 
1228 
1350 
12232 
1715 

480 


% 
+ - 


- 126 
+ 073 

- 129 
+ 168 

- 427 

- 313 

- 038 

- 122 
- 206 

- 046 

- 164 

- 138 
+ 102 

- 078 
+ 019 

- 083 

- 286 
+ 008 

- 265 
+ 166 
+ 174 
+ 151 
+ 083 

- 021 
+ 271 
+ 254 

- 731 
+ 153 

- 476 

- 213 
+ 128 
+ 115 
+ 375 

- 312 
+ 303 
+ 131 
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SICAV (■élection) 


18/11 




MARCHÉ OFFICIEL 

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Cote des changes 


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«rw?K? HKSZiK-fià ?*,3S Vf MUNI TH 917^8 8 * M « g j} g S g- 




40 • Vendredi 20 novembre 1987 


DÉBATS 

POUTIQUE 

2 La justice en question. 

ÉTRANGER 

8 Les formations politiques 
acceptent la concertation 
proposée par te premier 

3 Un entretien avec Antonio 
Gutierrez. dirigeant des 
Commissions ouvrières 
espagnoles. 

6 Le rapport sur l'Irangate. 

7 M_ Jospin reçu par le pré- 
rident Ben Ali. 

ministre sur te finance- 
ment des partis. 

9 Les discussions au sein du 
Parti républicain. 

10 Les travaux de l'Assem- 
blée nationale et du 
Sénat. 


ynj 



SOCIÉTÉ 


CULTURE 


14 Au tribunal de Poitiers : le 
dopage par ignorance et 
négligence. 

16 Trois mille personnes aux 
obsèques du nationaliste 
corse Jean-Baptiste 
Acquaviva. 

26 L'OMS propose un plan 
de lutte contre le SIDA 
dans les prisons. 


27 Don Juan, de Molière, par 
la Cométie de Genève, à 
Créteil. 

- Si de là-bas; si loin, à 
Bobigny. 

28 Budd Boetticher et les 
Indiens au Festival 
d'Amiens. . 

— Communication : le RPR 
et les ondes d'outremer. ' 


ÉCONOMIE 


34 La dégradatibq du oom- 
merce extérieur français. 
34-35 Les tensions sur les 
marchés financiers et 
monétaires. 

36 Le Salon des composants. 
- Les Douze et lès viandes 
. aux hormones. 

38-39 Marchés financiers. 


Abonnements 


Météorologie . . 

Mots croisés .. 
Radio-Télévision 


Lato, Loterie .... 
Annonces classées 
Spectacles 


• Bourse. En dtocf dkr 
potes Bronqnian. BS 

• fO h : ki rmà-joumaL 
JOUR - 

AOoàUL tasmsnrat Sports. 
Boum. Jeux. Aboonemma. 

3615 Tapez LEMONDE 
Et te Hirairie du Monde 
est ouverts, mais sur 36-16 


Le peso mexicain 
s’effondre 

Le peso mexicain a perdu plus de 
55 % de sa valeur par rapport an dol- 
lar dans la seule journée du mer- 
credi 18 novembre. La spéculation 
était déjà stimulée par une inflation 
de 140 % en rythme annuel. L'effon- 
drement de la Bourse — une chute 
de 73 % depuis son point haut dn 
5 novembre — a fait le reste. Le 
marché noir a repris ses droits, cha- 
cun cherchant refuge dans le dollar. 
Au point que la banque centrale 
interrompait ses opérations peu 
après l'ouverture du marché, mer* 
crcdi, sur les changes comme sur la 
pièce d'or nationale, le centenario. 
Les maisons de change refusaient à 
leur tour de vendre du dollar atten- 
dant de voir jusqu’où le peso allait 
tomber. 

La dérive inflationniste reste Fun 
des points les plus inquiétants de 
l'économie mexicaine. L’excédent 
commercial du pays s'est en effet 
vivement redressé pour représenter 
6,23 milliards de dollars durant les 
neuf premiers mois de 1987 — 
165J % de plus qu'on an aupara- 
vant - grâce à une remontée de 
34,2 % des exportations. Les inves- 
tissements étrangers reviennent et 
les dirigeants de Mexico pouvaient 
se féliciter il y a peu d'avoir rassuré 
une part des Mexicains qui ont la 
fâcheuse habitude de mettre leurs 
capitaux & l'abri, généralement anx 
Etats-Unis. La spéculation effrénée 
sur le peso risque d’inverser & nou- 
veau les flux et d’entraîner un fois 
de plus ««e rapide diminution des 
réserves monétaires de la banque 
centrale qui étaient remontées à près 
de 15 milliards de dollars en septem- 
bre. 


BOURSE DE PARIS 


Madrée da 19 novembre : 4 


Poursuite de la baisse 

La baisse s'est poursuivi à la 
Bonne de Paris. Affichant — 1,49 % 
dès l'ouverture, l'indicateur de ten- 
dance descendait jusqu'à — 2,35 % 
en séance. 

A la hausse figuraient Guyenne 
Gascogne (+ 4,08 %), Bail Investis- 
sement (+ 2,68 %, UIF (+ 2J8 %), 
Maisons Phénix (- 1 - 1,72%), Lyon- 
naise des Eaux (+ 1,68%), La 
Hénin (+ 1.36%) et Hachette 
(+ 136 %). A la baisse, on notait 
Sovac (- 7,62%), Alspi 

(- 6,08%), Enrope 1 (- 6,05%), 
Intertechnique (- 5,68%), BIC 
(- 5,46%), Docks de France 
(- 5,32 %), Euromarché 

(- 4,81 %), et Carrefour 
(-4,71 %). 


Valeurs françaises 



Panique dans le métro de Londres 

Au moins trente-deux morts 
dans l’incendie dé King’s Cross 


An moins trente-deux per- 
sonnes ont péri mercredi soir 
18 novembre an cours dn pire 
incendie qu’ait jamais coonn le 
métro de Londres. La vétusté 
des installations apparaît 
comme la cause principale de 
cette catastrophe. Le feu a pris, 
pea avant 20 heures, mercredi, 
dans nue pile de papiers gras 
accumulés sons un ' escalier 
mécanique en bas (Tune des sta- 
tions les pfas fréquentées dn 
réseau, King’s Cross. 

LONDRES 

de notre correspondant 


Les pre mi ères flammes ont été 
aperçues à 19 h 45 sous les lattes en 
bois de l’escalier mécanique reliant 
la ligne Piccadüly au reste de la sta- 
tion. A ce moment de la journée, 
trente-deux mille cinq cents per- 
sonnes transitent chaque heure par 
King’s Cross, une station qoi dessert 
cinq lignes différentes et assure la 
jonction avec une des gares ferro- 
viaires les pins importantes de Lon- 
dres. 

Une passagère a alerté un respon- 
sable de la station, qui a pris son 
temps pour aller voir sur place. 
D’antres erreurs ont été commises 
par la suite, «mme le prouvent les 
nombreux récits faits par des 
témoins qui remplissent les quoti- 
diens de jeudi matin. 

Les papiers gras, journaux aban- 
donnés et antres gobelets en plasti- 
que, n’avaient pas été enlevés et for- 
maient use couche épaisse sous 
l’escalier mécanique. Pour une rai- 
son encore inconnue, cet amoncelle- 
ment s’est enflammé et le feu a rapi- 
dement atteint les lattes en bois. 


Pendant quelques minâtes, les 
passagers ont continué à emprunter 
l'escalier mécanique, alors que tes 
responsables de la station et tes pom- 
* piers étaient déjà là. Les uns et tes 
' autres croyaient à un incendie 
mineur et laissaient s’écouter te Qot 
des usagers. 

La famée a rendu assez brutale- 
ment la situation incontrôlable. Elle 
a envahi la salle où l’on achète les 
billets en haut de l'escalier mécani- 
que. Les passagers, que les trains 
successifs continuaient à déverser, 
n'avaient d'antre choix que 
d'emprunter l'escalier en flammes 
car la fumée s'accumulait égale- 
ment en bas. 

Les ingénieurs de la ligne Picca- 
dilly ont choisi alors de laisser circu- 
ler tes trains en raison de l'heure de 
pointe mais mus qu’ils s'arrêtent à 
King' Cross. Des milliers de Londo- 
niens ont donc pu voir à travers les 
vitres des wagons les malheureux 
pris au piège sur tes quais. Ces der- 
niers ne pouvaient -ni monter Hmiw: 
les trains qui ne s’arrêtaient pins ni 
prendre l’escalier en flammes.. Les 
quais eux-mêmes étaie nt envahis de 
fumée. 

La plupart des victimes ont péri 
asphyxiées ou carbonisées. La salle 
dès billets de la ligne PiccadiOy, 
située à 15 mètres son s terre a été' 
montrée an cours de la nuit à quel- 
ques journalistes. La chaleur avait 
été telle que le béton avait fondu par 
endroits, des sacs à main et des 
objets abandonnés dans la panique 
jonchaient le soL Certains corps ont 
été, selon les pompiers, presque 
entièrement réduits en cendrés. 

Le bilan définitif n'a pas encore 
été publié. Il y au moins trente- 
deux morts, dont un p om pi er, et une 
cinquantaine de blessés, dont vingt 
et tm étaient encore hospitalisés 
jeudi irmtiii- 


élodie 


Manifestation a Malaga 
pour la libération de la fillette 


431 1 416 417 


Les ravisseurs de la petite Mélo- 
die, fille de la chanteuse sud- 
coréenne Kimera et de l'homme 
d'affaires libanais Raymond NaJa- 
chian, enlevée à Estepona le 
9 novembre dernier, ont baissé te 
montant de la rançon exigée à sa 
fa mi IV. ; 3s réclament désormais 
4 millions de dollars, contre 5 aupa- 
ravant. 

Dans trois appels téléphoniques, 
mercredi 18 novembre, au journal 
madrilène ABC, un porte-parole des 
ravisseurs a également menacé de 
tuer la fillette si la rançon n'était pas 

Le numéro Ai « Monde» 
daté 19 novembre 1987 
a été tiré à 500 798 exemplaires 


Cellier 

Le beaujolais nouveau 

arrive 

le 19 novembre 
dégustation au tonneau 
et buffet 
les 19-20-91 et 22 

PETITS ET GHANDS CHUS 
ou VINS ET CHAMPAGNE 

14, rua Codât 9*. 4Z4&48.91 
88. rua Montorgoml 2*. 42.36. 17.49 
18, rua Mention rtro 1*. 42.3603 32 


versée. • S’ils ne paient pas. nous 
devrons prendre une décision /_/. 
Ou nous la tuerons ou nous cesse- 
rons de lui donner à manger. La 
petite se porte bien. • 

D’autres médias espagnols ont 
mis en cause, ces derniers jouis, le 
père de Mélodie. Selon la radio pri- 
vée SER, Raymond Nakachian 
aurait été impliqué dans un trafic 
d’or et de bijoux, alan que Dia- 
rio 16 affirme qu'il était L’un des 
chefs de la prostit ution à Londres 
dans les années 60. Selon ces 
médias, une • vendetta » pourrait 
être à l'origine de l'enlèvement de la 
petite Mélodie. 

Plusieurs centaines de personnes 
ont manifesté, mercredi soir à 
Malaga, pour demander la libéra- 
tion de la fillette. « Atout voulons 
toucher au cœur les ravisseurs», 
ont indiqué tes organisateurs de la 
manifestation. Composé surtout de 
femmes et d’enfants, 1e rassemble- 
ment s’est terminé par une prière 
devant la cathédrale de Malaga. 


qui a annoncé ta cassation de ses activités en raison d’ire impossbffité 
de s'approvisionner selon la tradition du vra tapis cf Orient, pousuit 
donc ta vente de son stock rassemblé depuis 40 ans, dans lequel i ne 
reste plus que des 

TAPIS ANCIENS 

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' ’• 1 1 • !~L 

t 1 , /, i .■ g rj y '‘Æ » ‘ 



VIENT DE PARAITRE 

chez les marchands 
de journaux 

210 PAGES -48 F 

A JOUR, EDITEUR 


Sur le vif ' : — — 

Bed and breakfast 


Une enquête est menée cohkrinte- 
meot par le London Région Trans- 
port (LRT), la police et les pom- 
piers. Elle devra notamment 
expliquer pourquoi, quatre Heures 
après te début de l'incendie, et mal- 
gré la présence de plusieurs cen- 
taines de pompiers, des usagers 
étaient encore bloqués sur tes quais 
de la ligue Piccadüly. Les pompiers 
eux-mêmes auront à faire face à 
quelques questions embarrassantes. 
D n'avaient pas à leur disparition de 
plan de te station, alors que celle-ci 
est une des plus compliquées dn 
réseau, avec des dizaines de tunnels 
qui retient les différentes tignes. 

DOMINIQUE DHOMBRES. 

[Ui urilf yh fUls - —ta 
nom, ou •f-»— ■ — s'était produit le 
28 février 1975 d ans le métro loado- . 
■beb. Ce jow-Ü, une rame bondée as. 
s’était pas arrêtée <s gare anme prêta 
et avait défoncé les botofes de la station 
de Moorgate, dns la Qty. Qearate- 
trois morts et soixante-quatorze 
Hemis svaint été rethés des wsg s an 
Assurés ks ns daas les autres.) 


: Je n'en reviens pas? 70 % 
des Âmi&icrirms trompent, tour- 
mari. 'N y on a quiont de la vaine,. - 
dites donc I Vu la pénurie, do 

mecs an état de fonctionner sur 

le marché du saxe, on sa. 
demande bien avec qri ? Parce 
qu'enhn elles sont pas mieux 
loties que nette, faut pas croire, 
les nanas, aux Etats-Unis. Notez,, 
si allas découchent, c’est pas tel- 
lement pour coudwr, c'est pour 
ce qui vient avant et, avec un peu 
de chance, après : les mots 
doux, les caressas, le violoncelle, 
t'es la phrs belle. 

D'où je sors tôut ça 7 Du rap- 
port HH». Vous savez. Shere 
Hrte, la ravissants, la scanda- 
leuse sexologue, qui balance à 
temps régulera d'énormes pavés 
da neuf cents pages dans la mare 
aux canards, aux bob a rds, sur te 
comportement amoureux do 
l'espèce txunasie. Là, elle va très 
fort!.: " 

Pour vous donner une idée 
98 % des femmes int e r ro gée s se 
plaignent ; coupures de courant, 
plombs qui sautent, ça disjoncte, ; 
elles sont continueBwnent en 
panne de "communication. 'taure 


bonshommes les boudent, tes 
Ignorent, tes traitent comme des 
. mères ou comme des bornes et 
se moquent éperdument de leurs 
Asm, de leurs besoins de ten- 
dresse et de «Sites. C'est pas 
compfiqué, 87 % d'antre elles 
avouent -que, question- senti- 
ment. bonjour tes coptees, bon- 
soir les noecs 1 

D'accord, ftte >im peu bri- 
colé le sondage assez bancal sur 
toquai rite s'appuie pour affirmer 
que rien ne va plus dans tes 
ménages, quels que soient leurs 
âges et lem revenus. N'empê- 
che > Les petites Anglaises, c’est 
parefl. J'ai vu, l'autre jour, dans 
Today*, un chiffra qts an «fit long. 
Elles sont 75 % à' préférer la 
bouffa air saxe. L» bistro, ont tes 
yeux dans tes yeux, Ja main dans 
la main, sans oubfiar ta rose et 
les 'bougies. La dodo, merci bien, 
rnaja non, rnercL 

Remarqu e z; B y a une formule 
pour tout ar r an ger : te Bed and 
bnàkfiut. Petit déjeuner au St. 
Combien de sucres, chérie ? La 
paquet! 

CLAUDE SARRAUTE. 


Selon BV A 

Les cotes de popularité 
de MM. Mitterrand 
et Chirac se dégradent 

Les cotes de popularité de 
MM. François Mitterrand et Jac- 
ques Chirac se dégradent, selon tes 
résultats du sondage réalisé par 
BVA et publié, te jeudi 19 novem- 
bre, dans Paris-Match (1). Le pré- 
sident de 1a République perd deux 
peints en un y*»* en. recueillant 
58 % d’opinions-poritives, tandis que 
32 % des personnes interrogées (an 
lieu de 31 %) se déclarent mécon- 
tentes de hiL 

Le premier ministre, pour sa paît, 
est crédité de 42 % d'avis favorables 
(an lieu de 46 %), alan mie 46 % 
des sondés (an lieu de 44%) expri- 
ment à son égard un jugement défa- 
vorable. M_ Chirac voit là sa cote de 
popularité redevenir négative, alors 
que, te mois dernier, elle s'était, 
pour la première fris depuis décem- 
bre 1986, inversée positivcmenL 

61 % des Français consultés (dont 
80 % d'électeurs de gjmche et 44 % 
de droite) ne souhaitent pas que 
M. Jean-Marie Le Pea « obtienne 
ses cinq cents signatures parce qu'il 
est dangereux pour la démocratie ». 
Mais 28 % des personnes interrogées 
(dont 49 % de partisans de te majo- 
rité et 17 % de l'opposition) parta- 
gent nn avis inverse, estimant que. le 
président dn Front national « repré- 
sente un courant de l’opinion ». 

Face au parti de M. Le Pen, 55 % 
des sondés (dont 57 % des Secteurs 
de te majorité) estiment que le RPR 
et l'UDF drivent.» refuser de discu- 
ter Mate 30% des sondés (dont 
35 % des partisans de droite) pen- 
sent que te majorité doit « essayer 
de s'attendre » avec le Front natio- 
nal- . 


(1) Sondage effectué du 31 octobre 
an S novembre, auprès d'un échantillon 
représciilRlif de neuf ccut vingt-huit 


: Une semaine après son éviction 
de la dircction au parti à Moscou 

M. Eltsine est nommé 
membre do gouvernement soviétique ; 

Uæ Mute exacte m ent spèt . Quatre personnes en effet oocupent 
sa destitution de la «me positron analogue à celle de 

direction dn parti i Moscou, M- «jDOffhoi ce tant que 

me " - pitn î n - m» _ premier vico-présklent dune grande 

® or ~_“~ ne * reç* ™ y * - a d mini st r ation et miznstre.de l'URSS, 
vean poste. Sckm an oomammiqnË L'une. M. Rebut, an comité d’Etat au 
diffusé par Pagencç TASS Ie mer- rian (Gosplan), deux, MM Ievkv et 
crtd 18 nove mb re , 3 n été nommé Snacnkcy au comité agrrindnstrid 
premier, rice-préridest dn comité (Go* agroprom), une dernière, 
«PÉtut de FURSS pour le Uti- B™. “ H?™?* 

ment, avec rang de monstre. d^dupU à Moscou fait son entrée 

Pour un bcxnme qui a été traîné aBjounThuL Or, .toutes sont soit mem- 
ifam b boue par toute la p r es se , pa tees, soit mqqAtems, du comité cm- 
phie tard que w n| Tr f| Ii dentier, pour tri , ce qui les dengue nttimiwit du 
avoir • porté -un coup , de -poignard .lot beaucoup plus mqxxtant des aubes 
tir™ i e dos du comité central» et vice-présidents et premiers rive- 
voulu • créer la scission ou. .polis-- présidents des mê m es organismes : pas 
buro». cette ««mîiMf km ajoute un moire <te 15 par exmq de pour le seul 
nouvel épisode surprenant à une Gosstxqi, dont le président, M. Bata- 
afiairc 3 est vnâ; hautement â^raM- e st I m-mê mc «co-président du 

^mJU co n se il des ministres. 

- EDe vise sam doute trois objectifs : .. M- Ehstine retrouve aian sa ^técia- 
d’abord l’opinion sur la santé de fit* première, puisqu’fl a commencé sa 
M. Ehrine, qui Avait donné Beu à • ^ rnère «Hnmç respo nsable de 
hwtw jiqrtire de rumems ces Tmaustne du hBnmf.nt à Sverdmwsk 

jouis ; ensuite effacer h pénible - dans PO ural, ayant de p reafa fa 
im p rF —i r», causée par le procès de dïrectioo du parti dans cettu région en 
type stalinien Cnt-à 1a victime : divris - 1976. C’est ^a leinciit txwVnne respon- 
soviétiques cités par le- saMe de find usbie du bâtinieqt au 
New York Times, notamment oomM cesttral du parti riiH avrit étf 
M. Arbatov, ont même « regretté açpelé à Mbsopu ansmat après Tam- 
Pintensité » «Tune Hîmrtmgvvi -qui vée de Ml Gorbatchev an pouvoir 
reflète; srio* 1 eux, le manque de • cul- suprême en avril 1985. fl n’avait tou- 
rare démocratique» de te société, tefois occupé te poste que quelques 
Enfin fopératicxi semble avoir maB * a ï ant && désigné en décembre 
pour but de sauver partieUenrext Jte • *» 14 année pour succéder à 
mise à M. Fhôn» Cefau-d. a. dSà VtetmGrtehnieàlarizectiriidùpazti 
perdu en firit sou titre de suppléaiit-au àMt^NotoosmaTlremeaiiiâdare 
pofitboro. mais fl devrait conscreg un h capital e, aton qrfjiae affectation en 
ou au inofns un strapontin au e ***wu^eparalssaiipnis probable, 
camitécentral du parti. - MICHEL TÂTU. 


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pôèts Yves Banmfoy. - Doté de 
60 000 dollars .(environ 
300 000 francs), le prix Horenoe- 
Gould a été sttràxiti, le ntercradl 
-18 novembre, à Yves Sonnefoy, par 
rAcsdtimte des beaux ans. C'est ta 
dauxtems armée que os jury, dirigé 
par M. Louis Pauwats, décerna ta 
irtt. Le peartra Viaira Da Silva l'avait 
reçu art 1988. . 

pirècta ur ria ta publication d'un Dio- 
tioruiair» dos mythofogies, chez 
rtammariçq, an 1981,;^ Yves Bonna- 
foy* bgé de soixame-quatra ans, a 
reçu da nombreuses t fis t incti or ts : 
prix da* . critiquas an 1.971; grand 
prix da l'Académie fr an çai se an 
1981, bourae Concourt 1987 de ta 





a - 

-■O t T. 
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